
1303 , 1304 & 1503*. Les mamelles en générait
leur nombre, leur pofition. Au nombre de deux,
elles font placées, dins un fillon longitudinal &
pliffé, de chaque côté de la vulve, & ne font
vifibles à l’extérieur que dans les baleines qui
allaitent. Zorgdrager les compare aux mamelles
d’une vache, & Dudley leur affigne un diamètre
de fix à huit pouces.
1306. La peau qui les recouvre. Elle eft bigarrée
de blanc & de noir ou de bleu. ( Zorgdrager. )
Celle du fillon longitudinal, qui les garantit,
eft moins ferrée & moins dure que celle qui revêt
le refte du corps.
1317. Le lait en général, fa nature, Il ref-
femble beaucoup à celui de la vache j mais il contient
plus de crème & de principes nutritifs. (.La-
tépéde. )F
O N C T I O N N E U V I È M E .
L a n u t r i t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
1318. Les alimens en général. Quelques auteurs
ont penfé que la baleine franche fe nourriffoit
de poiffons, & particulièrement de gades, de
fcombres & de clupées 3 mais il paroît qu’ils ont
attribué à ce cétacé ce qui appartient au nord-ca-
per & à quelques autres baleines. Celle dont nous
parlons ne fe nourrit véritablement que de cruf-
tacés & de mollufquës, tels que des ciios & des
aètinies. Anderfon & Zorgdrager ont été frappés
de leur petiteffe relativement au volume de l’animal
qui s’en repaît. Le dernier allure que leur
nombre eft fi prodigieux dans les parages du Spitz-
berg, de la Nouvelle- Zemble, de l’île de Mayen
& du Groenland, que la mer en eft remplie au
point de reffembler à une purée de petits animaux.
M. Cuvier a démontré que ces mollufquës
ne font que le clio borealis (1), que les pêcheurs
hollandais nomment walfifch- aas , c?eft-à-dire,
pâture de la baleine. Ces animaux dont elle fait fa proie, font bien
petits à la' vérité 5 mais leur nombre compenfe le
peu de fubftance fourni par chacun d’eux en particulier.
La baleine n’a qu’à feulement ouvrir la
gueule pour en engloutir plufieurs milliers à la
fois. Elle les.afpire pour ainfi dire avec l’eau de
la mer qui les entraîne., & qu’elle rejette enfuite
par fes évents. Nous avons fait connoître plus
haut le mécanifme à l’aide duquel ce dernier effet
a lieu, en même temps que les mollufquës font
retenus dans les fanons. ( Voye^ nos. 868 & 943.)
S e c t i o n s e c o n d e .
1321. Le tijfu cellulaire & le corps graijfeux. Au-
deflous de la peau eft un lard épais, dont une partie
de la graille eft fi liquide, qu’elle s’écoule &
forme ufte huile, même fans être exprimée.
Ce lard a moins d’épaiffeur autour de la queue
qu’autour du corps proprement dit.} mais il en a
une très-grande au-delTous de fa mâchoire inférieure
, où cette épaiffeur eft quelquefois de plus
de trois pieds (1 ), tandis qu'elle n’eft que de iîx
à dix pouces vers le ventre & le dos.
Il n’eft point rare qu’une feule baleine donne
jufqu’à quatre-vingt-dix tonneaux d’huile.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1326. La dentition. Les fanons tirent leuTnourriture,
& , en quelque forte, le reffort de leur
extenfion graduelle, de la fubftance blanche, à
laquelle on a donné le nom de gencive. Us font accompagnés.,
dans leur développement, par des
lames intermédiaires, qui les iéparent les uns
des autres, & qui, pofées fur la même bafe, produites
dans la même fubftance, formées dans le
même temps, ne faifant qu’un feul corps avec
eux, les renforçant, les maintenant à leur place,
croiflant dans la même proportion & s’étendant
jufqu’à la lèvre fupérieure, s’y altèrent, s’y ra-
molliffent, s’y délaient & s’y diffolvent 'comme
un épiderme trop long-temps plongé dans l’eau.
( Hunter. ) On trouve fouvent, au milieu de beaux fanons,
des fanons plus petits, qui ont probablement
remplacé des lam.s plus grandes, déracinées &
arrachées par quelqu’accident. ( Hift. des pêcha
des Hollandais dans les mers du Nord.)
1338. La vie. On ignore quelle eft la durée du
développement des baleines} on fait feulement
qu’il s’opère avec une grande lenteur. Il y a plufieurs
fiècles qu’on donne la chaffe à ces animaux,
& , néanmoins, depuis lé premier carnage que
l’homme en a fait, aucun de ces cétacés he paroît
encore avoir eu le temps néceffaire pour acquérir
le volume qu’ils préfentoient lors des premières
navigations & des premières pêches dans les mers
polaires.
La vie de la baleine peut donc être de bien des
fiècies, & Buffon n'a rien dit d’exagéré quand il
a écrit qu’une baleine peut bien vivre mille ans,
puifqu’une carpe en vit plus de deux cents.
ESPÈCE SECONDE.
Le NORD-CAPER, BaUna glacialis , Klein.
Le n or d -c a p e r , Lacép., pl. II &III.
G É N É R A L I T É S .
A ussi longue, mais plus mince & à mufeau
(1) Hifioire des pêches des Hollandais dans les mers du
( 1) Mémoires fu r les Mollu fqu ës . Nord, tome I , page 76.
plus pointu cjue la baleine franche, cette efpèce
de cétacé vit dans la partie de l’Océan atlantique
feptentrional, fituée entre le Spitzberg, la
Norvège & l’Hlande, vers le cap Nord, qui lui a
donné fon nom. Elle habite auflj, mais rarement, j
dans les mers du Groenland. Linnæus en fait une
variété de fa BaUna mÿflicetus. Le nord-caper a beaucoup moins de lard & eft
plus agile & plus difficile à prendre que la baleine ■ ordinaire} auflî ne fe livre-t-on à la pêche que |
quand celle de cette dernière n’a point Téuffi. La forme générale de la tête, vue par-deffus
& par-deffous, eft celle d’un ovale tronqué par- ;
derrière, & un peu échancré à l'extrémité du
mufeau.
L'enfemble de cette tête & des fanons eft, du
refle, plus petit dans le norfi-eaper que dans la
baleine franche, propottionnément à la longueur
totale.
La longueur de chaque nageoire peélorale excède \ le cinquième de la longueur totale, & ces deux
bras font fitués au-delà du premier tiers de cette
même longueur. (Lacépêde. )
La queue eft déliée, très-menue à fon extrémité,
terminée par une nageoire non-feulement :
échancrée, mais un peu feftonnée par-derrière,^
& dont les lobes font fi longs, que de l’extrémité
de l'un à celle de l’autre, il y a une diftance
égale aux trois feptièmes ou environ de la longueur
totale de l’animal. (Idem.)
On voit furie ventre du mâle une fente longitudinale
, dont les bords fe féparent pour laiffer :
fortir la verge.
Le nord-caper n’eft pas feulement vif & agile.
Il eft encore farouche.
Nous ne poffédons que bien peu de détails fur
fa ftru&ure intérieure.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
L a l o c o m o t i o n
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelettologie.
20. La mâchoire inférieure. Elle eft très-arrondie,
très-haute, & plus large à proportion de
celle d’en haut, que dans l’efpèce précédente.
Les deux os, qui la forment, font réunis en
avant par un cartilage qui en lie les extrémités
pointues, & terminés/en arrière, par deux apo-
phyfes, dont l’une s’articule avec l’humérus. (La-
cépede.)
Ils forment comme le cadre d’un ovale prefque
parfait. (Idem.)
21, 22, 23 & 24. Les dents en général. Le bord
des fanons qui touche la langue eft garni de crins
noirs qui la préfervent contre leur tranchant trop
aigu. La partie de ces mêmes fanons qui rencontre
la lèvre inférieure eft unie & douce, mais dénuée
de crins ou de filamens.
S e c t i o n s e c o n d e .
Myologie.
22 ^. Phénomènes de la'contraction mufculaire, Quelqu’étonnante que foit la vite fie de la baleine
franche, celle du nord-caper eft encore plus
grande. Sa queue, beaucoup plus' déliée & , par
conféquent, beaucoup plus mobile 5 fa nageoire
caudale, plus étendue à proportion de fon corps,
lui donnent une rame bien plus large, bien plus
vivement agitée, bien plus puiffante} & la force
avec laquelle il tend à fe mouvoir doit en effet
être bien confidérable, puifqu’il .échappe à la
pourfuite, pour ainfi dire, à l’oe il, avec la
rapidité d’un trait, & que cependant il déplacé
un très-grand volume d’eau. Lors même en effet
que ce cétacé nage à la furface de l’Océan, il ne
montre au-deftus de la mer qu’une petite partie
de fa tête & de fon corps.
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
L es se ns a ti on s e t l a c t i o n nerveuse.
S e c t i o n s e p t i è m e .
783. Les yeux en général. Us font très-petits, &
leur diamètre le moins court eft placé obliquement.
(Lacépède.)
S e c t i o n n e u v i è m e .
868. Le net en général. Les deux évents repré-
Tentent deux petits croiffans, un peu féparés l'un
de l'autre, & dont les convexités font oppofées.
S e c t i o n o n z i è m e .
878. Le corps muqueux & fa couleur. La couleur
du nord-caper eft ordinairement d'un gris plus ou
moins clair ; fes nuances font affez uniformes, &
fouvent le deifous de la tête eft d’un blanc très-
éclatanc, marbré de taches grifes ou noirâtres.
F O N C T I O N C I N Q U I ÈME .
L a d i g x s t i o n .
S e c t i o n s e p t i è m e .
10T7. Vanus, fa pofition. L'anus eft une petite
ouvertuie ronde, fituée, dans le mâle, au-delà
de la fente longitudinale qui loge la verge.