
Le béluga a porté pendant long-temps les noms
de petite baleine & de baleine blanche. 11 a été l’objet
de la recherche des premiers navigateurs bafoues
& hollandais qui oièrent fe hafarder au milieu
des mers orageufes des régions arétiques.
Fabricius en porte la longueur de douze à dix-
huit pieds > mais' on dit que quelquefois il en a
vingt-un.
Sa tête eft petite & alengée. Le mufeau eft arrondi
en devant.
La partie antérieure de Ton corps, repréfente un
cône dont la bafe, placée vers les nageoires pectorales.,
eft appuyée contre celle cl un autre cône,
beaucoup plus long, & que compofent le rcfte du
corps 3c la queue.
Les nageoires pectorales font larges, épaiffes&
ovales.
Les bélugas fréquentent en grand nombre le détroit
de Da vis, furtout vers la côte de Southbay.
On ne les voit que très-rarement près des terres
de la Norwège. Le commodore Billings en a observé
près, de la baie de Tcharun, dans la mer
Glaciale ( i) . Ils font la principale nourriture des
Efquimaux. On les à vus auffi remonter dans les
fleuves ( 2 ) . Ils habitent enfin en affez grand nombre
les golfes du Groenland. ( Oth. Fabricius.)
Le fénedette devient très-grand. Il paroît allez
commun dans l’Océan & dans la mer Méditerranée.
Rondelet l’a décrit & figuré dans fon Hijioire
des poîjfons. Il en parle comme d’un très-grand
cétacé.
Pendant fon féjour à Rome, P. Camper a ob-
fervé & deflîné, dans Le Mufée de Saint-Nazaire,
alors dirigé par M. l ’abbé Pietrini, le crâne d’un
grand dauphin qu’il foupçonne avoir quelqu’ana-
logie avec le béluga ou le fénedette,
M. Cuvier penfe que ce dernier pourroit bien
n’être qu’un mélange du delphinus leucas, de l’orque
& du cachalot, en forte qu'il formerôit une
efpèce bien peu lûrement caraotérifée (3).
F O N C T I O N P R E M IÈ R E ..
L A L O C O M O T IO N .
S e c t i o n p r e m i è r e ,
SqueUitologie,
20. La mâchoire inférieure. Elle avance pref-
qu’autant que celle d’en haut dans le béluga.
i l , 22, 23 & 24. L e s .dents e.n général. Elles
fontau nombre de trente-fix , neuFdc chaque côté
de chaque mâchoire,
(1) Voyage au nord de la. Rujfie afiatique, dans la Mer-
Glaciale y &c. , craduâ. frawç..j-rome 1 , page i^o.
(a) yoyage de Mackenfie dans 1‘intérieur de l’Amérique fep-
tçntrionale, traduéfc. rranç., tome II , page 36.
(3) Annales du Muféutn, d’hijl. n a t., corpe X IX , p. }3.
Les fupérieures font petites, émouffées à leur
fommet, éloignées les unes des autres, inégales,
& d’autant plus courtes quelles font plus près du
bout du mufeau.
Les inférieures font un peu moins obtufes & légèrement
recourbées.
Les dents fupérieures tombent d’affez bonne
heure, & voilà pourquoi certains auteurs ont con*
fidéréle béluga comme un petit cachalot blanc (1).
Les dents du fénedette font aiguës & au nombre
de dix-huit à la mâchoire fupérieure, & de
feize au .moins a l’inférieure.
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
L es se ns a t i on s et l ’act ion nerveuse.
i S e c t i o n s e p t i e m e .
7 8 p . Les yeux en général. Us font petits, ronds
& bleuâtres dans le béluga. {Lacépede.)
S e c t i o n h u i t i è m e .
833. L'oreille externe en général. Elle eft remplacée
par un trou prefqu’ imperceptible qui eft l’orifice
du conduit auditif & qu’on aperçoit derrière
l'oeil. {Idem.)
S e c t i o n n e u v i è m e .
868. Le neç en général. Dans le béluga, le deffus
de la partie antérieure de la tête montre une protubérance
au milieu de laquelle pn voit l'orifice
commun des deux éÿents.
La direction de cét-orifice eft telle que, |ui-
vant quelques observateurs, l’eau de la mer rejetée
parles events, au lieu d’être lancée en avant,
comme par les cachalots, ou verticalement, comme
par plüfieurs autres cétacés , eft chaffée un peu en
arrière.
Dans le fénedette, l’orifice auquel aboutiffent
les deux, évents eft fitué prefqu’au- deffus des
yeux, mais un peu plus près du mufeau.
Cet orifice a , ch«z lu i, une grande largeur.
S e c t i o n o n z i è m e .
8 7 7 , 878 & 8 7 9 . La peau en général, le corps
muqueux, f i couleur. La peau du befuga eft crèv
douce, trèsrunie, onélueufe & épaiffe d’un pouce
au plus.
Sa couleur eft blanchâtre ; elle eft parfêmée de
taches brunes & bleuâtres chez les jeunes individus.
Pendant, les premiers jours qui fuivent la naif-
fance, elle eft entièrement bleuâtre.
(1) Voyage de Pallas, ad. , pl. LX X IX .
FONCTION
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
L a d i g e s t i o n .
S e c t i o n p r e m i e r s .
943. La bouche. Son ouverture paroît petite à
proportion de la longueur du béluga j elle n’eft
point fituée au deffous de la tête comme dans les
cachalots, les phyfaîes & les phyfétèresj mais elle
occupe l’extrémité du mufeau.
La gueule du fénedette eft très-vafte.
9ƒ2. Les dents. ( Voye{ n°*. 2 1 ,2 2 , 2$ & 24.)
S e c t i o n s e c o n d e .
93-9. La. langue en général. Dans le b e lu g i, elle
eft attachée à la mâchoire d’en bas.
Dans le fénedette, elle eft grande & charnue.
F O N C T I O N S E P T IÈ ME .
L a g é n é r a t i o n .
S e c t i o n c i n q u i è m e .
12 Le foetus & fes enveloppes en général; Des
foetus de béluga, arrachés du ventre de leur mère,
ont paru d’une couleur yerte. {Lacépede.)
1257. Le nombre des foetus, leur poids , leur volume.
La femelle du béluga ne porte ordinairement
qu’un petit à la fois.
F O N C T I O N H U I T I È M E .
H’. ; L a l a c t a t i o n .
1303, 1304, 1305 & 1306. Les mamelles en
général, leur nombre., leur pofition. Dans le béluga ,
la femelle porte deux mamelles très-voifines des
organes de la génération.
1317. Le lait en général. Il eft tyrès-blanc. ( La-
cepé de. )
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a n u t r i t i o n .*
S e c t i o n p r e m i è r e .
1318. Les alimens ep général. Le béluga fe nourrit
de plcurone&es foies, d’holocentres norvégiens,
d’églefins, de morues, 8cc. U les avale avec
avidité, & court fouvent le rifque d’être fuffo-
q.ié par une proie trop volumineufe.
S e c t i o n s e c o n d e .
I521. Le t'Jfu cellulaire & le corps graijfeux. La
Syf. Anat. Tome l l l .
couche de gtaiffe fous-cutanée a trois pouces d’é-
paiffeur dans le béluga. Eile eft d’une mohelfe re-*
marquable.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1333. L'état des os dans la vieillejfe. Les dents d u
béluga tombent avec l’âge L'on pofîede au Mu-
féum d’hifloire naturelle de Paris, une tête de ce
cétacé, .qui montre encore fes neuf dents de chaque
côté à la mâchoire inférieure, n’en a plus
à la fupérieure, où même les alvéoles commencent
à s’effacer^
N E U V I È M E G E N R E .
H v p e r o o d o n , Hyperoodon, Lacépède.
Des dents aux mâchoires S* au palais y une nageoire
dorfale.
E S PÈ CE UNIQUE.
L e BUTSKOPF 3 Hyptroodon butskopf, Lacép.
G É N É R A L I T É S .
L e butskopf a le corps & le mufeau conformés
à peu près comme dans les dauphins, mais il
ne préfente que deux petites dents égayant de la
mâchoire inférieure, & il a le palais hériffé de tubercules.
Le mufeau eft diftinét de la tête.
C et animal parvient a la taille de vingt à vingt-
cinq pieds & peut-être plus, & a jufqu’à quinze
pieds de circonférence dans l’endroit le plus gros
du corps. Hunter en cite un individu de la longueur
de quarante deux pieds. On i’ a pêché dans
la Mapche & dans la mer du Nord , mais on a été
long-temps avant de l’ avoir bien détérmihé.
Il a été déprit dans le Journal de-Phyfque (1) par
un officier de marine nommé Bauffard, qui lui a
tranfporté le nom de bots kops, lequel appartient
à l ’épaulard. Il paroît d’ailleurs qu’ il n’eft autre
chofe que le dauphin a deux dents de Hunter (2) ,
& la bal&na roftrata ôu baleine a bec de Pennant (3 ),
de Klein, de Ghemnhz (4 ) , de Pontoppiian ( j ) i
que le delphinus edentulus de Schreber, & c .
Prions donc le leéteur qui confultera notre dèf-
cription, dé fe rappeler que notrè butskopf n’eft
(1) Mois de mars 1789.-
(2) Philûfoph. Tranfaü. , ann. 1787.
(3) B rit. Zool. t n°. V.
(4) Befik. der B tri. gef., IV, pag. ï 83.
(5) Norw., II, 120.
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