
Dans le perroquet, Taxe & le diamètre font 1
dans le rapport de 7 à 10.
Dans le vautour, ils font l ’un à l’autre comme
8 eft à 11.
Les dimenfîonsdu cryftallin font loin auffi d’être
les mêmes dans toutes les efpèces. Chez les nyêté-
riens, comme la chouette ( 1 ) , par exemple, il eft
proportionnellement beaucoup plus grand.
Sa tranfparence eft extrême, & jamais il ne
préfente cette légère teinte jaunâtre qu’on lui
trouve dans l’homme & chez quelques mammifères.
Il eft bien moins confiftant que celui des poif-
fons , & i! fe laide écrafer avec quelque facilité,
quoique fa partie moyenne foit cependant plus
dure. La demoifelle de Numidie eft un des oifeaux
pù le cryftallin eft le plus mou.
Ainfi que celui de beaucoup de mammifères, le
cryftallin des oifeaux eft fufceptible de fe partager
en fefteurs ou quartiers dans le fens des fibres qui
compofent les lames fuperpofées.
Certains anatomiftes penfent qu’il fe nourrit à
l’aide de quelques vaiffeaux qu'il reçoit de l’extrémité
antérieure du peigne. Malgré les injections
les plus fines & les plus heureufes, il m’ a été
impollible de les apercevoir.
828. Le corps vitré & fes cellules. Ce corps occupe
la plus grande partie de l’oeil & eft conftamment
de la tranfparënce la plus parfaite. Mais
il ne fe diftingue de celui des mammifères par aucune
particularité.
831. La membrane pupillaire. Haller ne l’a point
obfervée dans le poulet, & l’on croit généralement
que cette membrane manque dans les foetus
des oifeaux. Je ne l’ai jamais aperçue non plus
dans plufieurs efpèces d’oifeaux, & cependant anciennement
Cortès dit l’avoir vue dans l’aigle (2),
obfervation qui a été renouvelée par les anatomiftes
de l’Académie des fciences de Paris (3).
S e c t i o n h u i t i è m e .
832. U ouïe en général. Après la vue , l’ouïe
paroït être le fécond fens des oifeaux, fous le rapport
de la perfection, & précède évidemment l’odorat,
le goût & le toucher. On le voit par la facilité
avec laquelle la plupart d’entr’eux retiennent
& répètent des fons & des fuites de fons, &
même la parole} on le voit par le plaifir qu’ ils trouvent
à chanter continuellement, à gazouiller fans
ceffe. On ne fauroit, en conféquence, douter qu’ ils
n'aient un fentiment exquis du ton, de la v o ix , de
l ’articulation, du timbre même, pùifqu’ ils répètent
- ( t) Coïter, l. c. , pag. i 3o. — Duperie,page 11. /. c. ann. i^ o ,
(2) Aldrovandi, Ornithol. , tom. I , pag. 226.
!§§ Mémoir. pourfervir à l’hijloire des Animaux, tom. I I I , parc. 2 , pag. 97 , 98.
des airs avec jufteffe, & que ceux dont les organes
de la voix le permettent, favent contrefaire,
à s’y méprendre, la parole de l’homme,
avec toutes les modifications qu’ y mettent les
individus qu’ ils veulent imiter.
Une perfeélion auffi marquée dans la fonèlion,
en fuppofe une égale dans l’inftrument. C e n’ eft cependant
qu’allez tard que les zooiogiftes &c les
obfervateurs ont cherché à en reconnoître la itruc-
ture. Ariftote ( i ) , Pline (2 ) , Ælien (3 ) , ont
feulement remarqué que les oifeaux font très-fen-
fibles au bruit, que l’éducation peut leur apprendre
à former des fons, & que pourtant ils manquent
d’oreille externe. A une époque plus rapprochée
de nous, Aldrovandi (4) , Peyer (5),
Derham (6) St Perrault (7) ont parlé de l’ offelet
que le tympan contient. Il en eft également fait
mention dans les Tranfaftions philosophiques de
Londres (8) , & Haller l’a décrit dans le tome V e.
de fes Elémens de phyfiologie (9). La trompe qui
établit la communication entre le tyVnpan & la
partie interne & poftérieure du b e c , eft annoncée
auffi dans les TranfaSlions philofopkiques (10), où
l’on trouve également une defeription des conduits
demi-circulaires (1 1 ) , dont Perrault a donné
une figure accompagnée d'une explication très-fuc-
cinéte par Schelhammer (12). Les recherches récentes
des zootomiftes modernes, de Vicq-d’Azyr,
de M. Bîumenbach, de M. Cuvier, ont complété
nos connoiffances fur ce fujet, & font que l’organe
de l’ouïe des oifeaux eft prefqu’auffi bien connu
que celui de l’homme.
833. L'oreille externe en général, fa forme. Les
oifeaux n’ont pas de conque de l’oreille, à proprement
parler. L’orifice de leur méat auditif eft feulement
environné de plumes qui ont une ftruéture
particulière. Ces plumes font fines, élaftiques &
divifées en un grand nombre de filets longs, grêles,
égaux de chaque côté & affez écartés les uns
des autres,, de manière à laiffer un libre paffige à
l’air.
Elles font couchées avec beaucoup de régularité
fur le trou qu’elles recouvrent, & , dans la
i plupart des efpèces, elles font difpofées fymétri-
, que ment fur plufieurs lignes. Leur arrangement
paroït, en particulier, très-élégant dans plufieurs
((2t)) LLi.b c. . ,X libI., IcXap,. c3a9p.. 89.
(3) Lib. I I , cap! 12.
((4) Ornitholog. ,' tom. I. 5) Obfervat. , pag. 45.
((76)) Phyfico-theology, Lond., iy iS , in-8°. fïg. 23. Effais de Phyfique, tome II. Paris, 1680 , in-4°.
(8) N °. 19 9 -
(|2 ) r o y eX auffi l’ouvrage de Sch elhammer, intitulé : de
auditu traftatus, & inleié dans le fécond volume de la Bibliot.
anal, de Manget.
cotingas (ampelis cotinga, Linn., & ampelis c a-
runculata , Gmel.), dans l’alouette de Cayenne,
la tourterelle des bois & même dans le roitelet
(motacilla regulus, Linn.). Il y a des oifeaux dans
lefquels elles s'alongent & prennent diverfes formes
plus ou moins agréables} l ’outarde (otis
tarda3 Linn.) & l’oifeau-mouche à oreilles ( or-
thorhynchus ornatus, Lacép. ) en offrent des exemples.
Dans l’ oifeau de paradis à gorge dorée, décrit
par Sonneraf ( 1 ) , & connu fous le nom de
fifilet' aujourd’hui ( paradifta aurea, GmeJ.), elles
font très-longues & terminées par une lentille
d'une belle couleur vert-doré.
Dans les hiboux & les chouettes, l’orifice ex térieur
de l’oreille eft placé au fond d’ une grande
cavité, creufée autour de chaque côté de la tête,
revêtue en dedans d’ une peau nue, dont les replis
forment des cloifons qui la divifent prefque
comme la conque dé l’oreille de l’homme, à laquelle
cette cavité reffembleroit fi elle étoit libre
& faisante en dehors.
Les plumes effilées qui la recouvrent forment un
cercle très-apparent de chaque côté.
Dans le grand-duc & dans le petit-duc, elles fe
raffemblent en aigrette.
L’effraie (jlrixflammea) a , au bord antérieur de
la cavité dont nous venons de parler, une oper
cule membraneufe, de forme carrée, & mobile.
Dans lecafoar 6c l ’autruche, les parties latérales
de la têce, au contraire, font nues & abfolument
à découvert. ,
836. Les mufcles de Voreille externe. On trouve ,
chez les oifeaux, deux petits faifeeaux charnus
fitués en bas & en arrière du conduit auditif, &
qui paroiffent deftinés à mouvoir & à redreffer
les plumes qui font courbées fur fon ouverture.
837. Les glandes cérumineufes. Elles n’exiftent
point.
838. Le conduit auditif externe 3 fa direSlion. Ce
conduit eft ligamenteux, oblique, affez court,
foutenu fur un bord creux qui le rétrécit & très-
mobile. Le mufcle crotaphite adhère à fa paroi
antérieure.
859. La membrane du tympan. Ainfi que chez
l’homme & les quadrupèdes , cette membrane eft
mince, tranfparence, fèche , élaitique, plus ou
moins enfoncée dans la tête & placée au fond du
conduit auditif externe.
Elle eft dirigée généralement en bas, en arrière
& de côté. Son inclinaifon vers le bas eft, au relie,
d’autant plus prononcée , que l’oifeau entend
mieux les Ions foibles} ainfi, chez la chouette,
la membrane du tympan eft très-oblique. Elle fe
rapproche davantage de la verticale, dans l’oie
& le perroquet.
Le cadre auquel s’ infère cette membrane eft
affez inégal, mais bien moins marqué que dans les
mammifères} il ne fait pas de faillie en dedans de
la cuiffe. Dans quelques efpèces, comme l’ effraie,
il eft complet} d'autres fois il eft interrompu à fa
partie antérieure, de forte que la membrane fe
fixe à l’os carré j tel eft le cas du grand- duc.
La figure de ce cadre eft un ovale oblique, dont
le grand axe defeend en avant ; mais cet ovale fe
rapproche plus fouvent de la forme circulaire que
dans les mammifères.
Dans plufieurs paffereaux, le grand axe de l'ovale
fe dirige moins en avant.
Conftamment, l’étendue de la membrane du
tympan eft très-grande par rapport au volume de
l'oifeau} conftamment auffi elle offre une furface
conique & bombée 3 mais ce cône eft bien different
de ce qu’il eft dans les mammifères ; fon fom-
met eft dirigé en dehors5 une concavité exifte, en
conféquence, du côté de la caiffe} on (ait q ue,
dans l'homme, cette concavité^eft tournée du
côté du conduit auditif externe.
Cette membrane eft imperforée dans les oifeaux,
comme elle l’eft dans les mammifères.
840. La cavité du tympan. Elle eft très-évafee en
dehors ; fes parois poftérieure & inférieure font
formées par une faillie de l'os occipital} l’antérieure
e ft, en grande partie, complétée par l’os
carré.
Cette cavité eft Amplement arrondie dans quelques
oifeaux , comme les gallinacés 3 mais, dans
la chouette, elle eft divifée par une faillie tranf-
verfale.
Dans plufieurs perroquets, la concavité de la
caiffe du tympan eft beaucoup plus confidérable
en arrière, que dans beaucoup d’autres oifeaux.
Conftamment la cavité du tympan, de même
que tout le refte de l’appareil additif, eft entourée
d’un tiffu diploïque lâche & fore étendu, &
dont les cellules communiquent, non-feulement
avec la caiffe elle-même ,*mais encore entr’elles
d’un côté de la tête à l’autre.
841. Les offelets de l’ouïe en général. Les oifeaux
n’ont qu’un feul offelet dans la cavité du tympan ;
il eft compofé de deux branches qui font un coude.
La première eft attachée à la membrane même
du tympan, depuis la partie inférieure de fon bord
po^érieur , jufqu’au fommet du cône Taillant
qu’ elle forme vers le conduit auditif. Sa direction
eft, par conféquent, oppofée à celle du manche
du marteau, dont elle tient cependant la place.
La fécondé fe joint à elle à ang!e aigu, s’enfonce
directement dans la caiffe , fous la forme
d’ une tige grêle, & après s’être un peu évafée &
quelquefois divifée en deux ou plufieurs petits
filets offeux , fe termine par une platine ovale ou
triangulaire, qui ferme la fenêtre veftibulaire,
comme l’étrier le fait chez les mimmifères.
(1) Sonncrac, pl. 97. Au point de jonction des deux branches de cet