
whil que Camper confervoit dans fa colle&ion,
avoit l'ept pieds fix pouces de longueur, depuis
l’ extrémité de la défenfe jufqu’à l’ occiput, & environ
quatorze pouces de largeur.
1/angle facial eft peu ouvert. ( Camper. )
Les os incilifs & maxillaires fupérieurs s’élevant
très-obliquement contre l’os frontal, il en ré fuite
que les folles temporales font prefque horizontales.
(Idem.) ■ . .
L’occipital fe redreffe verticalement ; les pariétaux
font prefqu’entièrement lupprimées par i’in-
çlinaifon du frontal, difpofition qui porte naturellement
les os du nez au fommet du crâne en les
rejetant beaucoup en arrière des yeux & à peu
de dl fiance des condyles de la tête. (Idem.)
Vue dans fa partie inférieure, cette tête ne
laide diftinguer aucune portion des os incilifs.
| Idem. )
. 8. Les temporaux. Leurs apophyfes zygomatiques
font prefque horizontales. (Idem. )
Les foffes glenoïdes font très^alongées. (Idem. )
11 . Les os de la face en général. Le frontal & les
os maxillaires, confidérés dans leur partie fupé-
jrieure, ont beaucoup de largeur. Us produilènt
ainfi ce grand écartement des yeux que nous .avons
déjà fignalé chez pîuiieurs cétacés.
Les os maxillaires & incilifs préfentent une
grande furface pour l’attaché du bourrelet de
grailfe qui défend l’organe de l’odorat avec fes
annexes.
L<5s trous deftines au paffage des nerfs de la
cinquième paire font très-grands. (Camper.)
Les orbites font fort en avant des articulations
de la mâchoire.
Les apophyfes poft-orbitaires du frontal font
très-développées,
15. Les os inter-maxillaires. C eft dans leur épaif-
■ feur que font creufés les alvéoles des défenfes..
14. Les os de la pommette. Us font remplacés
par des apophyfes grêles, qui donnent beaucoup
de folidité aux os de la face. Ces apophyfes font
fort alongées. (Camper.)
20.. La mâchoire inférieure. Semblable à celle du
dauphin, elle en diffère feulement par l’abfence
totale de bord alvéolaire. ( Camper. )
21. Les dents incifivesElles manquent à la mâchoire
inférieure.
La fupérieure eft également privée de dents in-
cifives proprement dites ; mais les os inter-maxillaires
portent de longues défenfes droites & pointues
, dirigées dans le fcns de l?axe du corps. Il
paroît hors de doute que la nature a accordé au
narwhal deux défenfes, telles qu’on en voit des
exemples dans plufieurs Mufées & dans les auteurs
5 mais ordinairement l’une d'elles refte en arrière
ou fe perd dans la jeuneffe , de façon que
î’alvéole même s’oblitère complètement. Ç ’eft
ainfi que, dans la tête décrite par Camper, la défenfe
du côté gauche exiftoit feule ; l’autre man-
quoit ; défaut que VVorms a obfervé du même
côté. D’ordinaire , en effet, la gauche èft la feule
qui fe dévoloppe bien, tandis que l’autre demeure
cachée pendant toüte la vie dans fon alvéole.
(Anderfon, Cuvier.) M, Alb'ers, de Bremen, pof-
fède une tête de narwhal fort remarquable par une
particularité de ce genre : la défenfe du côté
gauche en eft très-longue & cannelée en fpirale}
celle du côté droit eft fort cour:e'& lifte.
La défenfe du nar-whal, féparée de la mâchoire,
a été pendant long-temps confervée dans les collections
des curieux, fous les noms de corne ou
défenfe de licorne. On la regardoit comme le refte
de l’arme placée au milieu du front de cet animal
fabuleux, fymbole d’une puiflance irréfiftible,
dont les Anciens nous ont tranfmis la chimérique
hiftoire, & dont oh retrouve l’image fur une foulé
de monumens. Il n’eft donc pas furprénant qu’ au-
trefois elle ait été vendue très cher.
Quoi qu’il en foit, cette défenfe eft habituellement
très-longue , étroite, conique dans-fa forme
générale & terminée en pointe. Sa furface eft
cannelée en fpirale, mais on ignore encore fi la
courbe produite pair cette cannelure v a, dans tous
les individus de gauche à droite, ou de droite à
gauche; on fait feulement que le*, pas ce Vis formés
par cette fpirale font très-nombreux , & que
communément onen compte plus de feize.
Cette défenfe eft creufe à fa bafe comme celle
de l’éléphant.
Confédérée relativement à la longueur totale de
l’animal, la longueur de îa-dent qui nous occupe
en eft quelquefois le quart ou à peu près. 01.
Worms, d’après les renfeignenens qu’un évêque
d’iflandejui avoit fait parvenir, allure que la longueur
de la défenfe du nai whal eft à la longueur
totale de ce cétacé : : 7 : 30. Il n’eft donc pas
étonnant que l’on voie des dents de ce genre
longues de neuf & même de quatorze pieds.
A fa bafe, le diamètre de la défenfe du narwhal
eft, le plus fouvent, d’un trentième dé fà longueur.
La profondeur de l’alvéole qui la loge, égale le
feptième de celle-ci. (Lacépéde.)
La nature de cette défenfe fe rapproche beaucoup
de celle de l’ iyoire : elle eft pourtant beaucoup
plus dure.. Ses fibres, plus déliées, plus
étroitement unies, plus ténues, r.e forment point
des arcs croifés, & ont plus de furface à proportion
de leur mafte : leur cohérence eft plus difficile
à vaincre. U réfulte de ces diverfes circonf-
tances que la défenfe du naiwhàl eft plus compacte,
pluspefante, moins fujette à perdre, en jauni!*
fant, l’éclat & la couleur blanche qui lui font propres
, que celles de l’éléphant.
La défenfe du narv/hal reçoit un plus beau poli
que l’ivoire de l’éléphant 5 du refte on l’emploie
3ux mêmes ufages. Les rois de Danemarck ont £iif
Cétacés#
dit-on, & ont peut-être encore dans le château de 1
Rofpnberg, un trône compofé de défenfes de I
narwhals.
La défenfe du narwhal perce la lèvre fapérieure,
qui entoure entièrement fa bafe, & forme ordinairement
autour de cette arme une forte de bourrelet
en anneau, aflèz large & un peu convexe.
Quoi qu’il en foit, les longues dents du nar-
whal r.e fauroient être confédérée? comme des armes
purement offenfïves; elles femblent plutôt
deftinées à écarter ou à percer les glaces, comme
nous l’avons dit dans les généralités.
On n’a plus befoin aujourd’hui de réfuter l’ancienne
erreur accréditée par. les pêcheurs, qui
ont cru que la femelle du narwhàl étoit privée de
défenfes, comme la biche eft privée de bois, erreur
qui les a conduits dans une autre, car bien
fouvent, ils ont pris le marfouin pour la femelle
du nai whal.
22. Les dents canines. Elles manquent aux deux
mâchoires. .
23 & 24. Les dents molaires. Elles font dans
le même cas. que les canines. La- maftication du
nûrwhal ne doit donc pas différer fenfiblemenc de
celle des fourmiliers & des pangolins , car , fous
le rapport de la nutrition, il eft aufti bien édenté
qu’eux.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
S e c t i o n s e c o n d e .
Myologie.
225. Les phénomènes de la contraction mufculaire.
Le narw'hal nage avec une fi grande virefte que le
plus fouvent il échappe à toute pourfuite. Quoique
fes nageoires pectorales foient courtes &
étroites, il s’en fert avec tant d’agi ité , qu’il fe
tourne & retourne avec une célérité furprenante.
li n’eft qu'un petit nombre de citconftances où les
narwhals n’ufent point de cette faculté remarquable.
On ne les voit ordinairement s’avancer avec
un peu de lenteur, que lorfqu’ils forment une
grande troupe.
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
Les se ns a tion s e t l ' a c t io n nerveuse. -
S e c t i o n s e p t i è m e .
785. Les 'yeux en général. Affez éloignés de l’ouverture
de la bouche, ils forment de chaque côté
un triangle prefqu’équilatéral avec le bout du mu*
feau & l’orifice des évents.
Ils font très-petits. (Anderfon.)
S e c t i o n n e u v i è m e .
868. Le ne\ en général. Les deux évents font
réunis de manière à n’avoir qu’un feul orifice.
(Lacépéde, Camper, Cuvier.) .
Cet orifice èft ouvert en arrière de la tête &
fur fa partie la plus élevée. L’animal le ferme à
volonté, par le moyen d'une opercule frangée 3c
mobile, comme fur une charnière.
S e c t i o n o n z i è m e .
877, 878 & 879. La peau en général, le corps
muqueux, fa'couleur. Tous les narwhals ne font
poinrde la même teinte ; les uns font noirs, les autres
gris, les autres marbrés de noir & de blanc (1).
Le plus grand nombre eft d’un blanc quelquefois
éclatant & quelquefois un peu grifârre, parfemé
de taches noires., petites, inégales, irrégulières (2).. .
Prefque tous ont le ventre blanc, luifant &
doux au toucher, f
Ni le ventre, ni la gorge ne préfentent de rides
ou de plis. (Lacépéde.)
883 . Les diverfes fortes de poils. Il n’eh exifte
point.
884. Les ongles. On n’en trouve aucune trace.
F O N C T I O N C I N Q U I È M E ,
L a d i g e s t i o n .
S e c t i o n p r e m i e r s .
943. La bouche. Son ouverture eft ttès-petite,
mais fa cavité eft fort profonde. (Anderfon.)
944. Les lèvres. La fupérieure eft plus épaiffe
& plus avancée_que l ’inférieure. (Idem.)
952. Les dents. (Voyeç nos. 21 ,22 & 25.)
S e c t i o n s e c o n d e .
9P9. La langue en général. Dans un narwbal de
dix pieds & demi, obfervé à Hambourg, elle avoit
la largeur de la main. (Anderfon.)
S e c t i o n c i n q u i è m e .
980. Le pharynx en général. Aucun pli de la
peau ne femble indiquer, dans- le riarvhal,
l’exiftence de cette veffie natatoire que nous
avons fignalée fous la gorge dans la j.ubarte, le
(1) Hift. des pêches des Hollandais dans les mers du Nord,
tome I , pag. 182.
(2) Selon Martens , la peau du narwhal eft d'une teinte
vert-pomme foncée,, fur le dos ; celle du ventre eft blanche.
( Voyage de Spit^berg, parc. IV, cap. 6 , n°. 6. )