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foncement vertical. C ’eft vers le milieu de fa hauteur
que l’on trouve la cavité dont nous avons
parlé (voyei n°- 3 ) > cavité où s’attache le ligament
cervical, & qui eft parfemée d’afpérités &
de petits trous, & partagée en deux par une crête
offeufe. Cette cavité remplace la protubérance
occipitale externe.
Nous avons déjà fait obferver que l’occipital
de l’éléphant éioit épais latéralement & fort mince
dans fon milieu.
Le ligament cervical , qui fe fixe à cet os , eft
d’ une force prodigieufe & proportionnée au volume
confidérable de la tête qu’il eft deftiné à fourn
ir . Il naît par des faifeeaux fibreux très marqués
des apophyfes épineufes des fix dernières
vertèbres cervicales, & fe continue avec le grand
ligament fur-épineux. Il eft çompofé d’un double
trouCTeau qui fe laifle aifément féparer dans le fens
de hjongueur.
Le grand trou occipital tombe plus en arrière
du plan vertical de l’ occiput dans les très-jeunes
fujets que dans les adultes.
Cet occipital eft prefque cubique j les con-
dyles font fur fon bord poftérieur.
L'apophyfe maftoïde appartient à l’occipital &
non au temporal, comme dans l’homme.
8. Les temporaux. Ils font toujours diftinéts &
féparés des os de la caille de l’oreille.
L’apophyfe ftyhïde forme un os entièrement
ifo lé , & dont la mobilité eft favorifée par le
moyen d’un cartilage , dont Blair a déjà fait mention
Q ).
A fa partie postérieure elle eft munie d’un crochet
auquel s’ attache le mufcle deftiné à retirer la
langue, crochet que l’on retrouve auffi dans le
cheval & les ruminars. Ce crohet , fort long &
arqué , fait paroître l’os ftyloï le bifurqué.
L’orifice du conduit auriculaire, ou auditif externe
, eft fortement repouffé en haut &en arrière.
Il eft fitué au-deffus de la racine de l'apophyfe zy gomatique.
( Daubenton.)
9- Le fphénoïde. Il refte très-long-temps divifé
en deux pièces ; l’une forme les apophyfes orbitaires
ou les petites ailes d’ Ingraffias ; l’autre conf-
tiiue les grandes ailes ou les apophyfes temporales.
Les apophyfes temporales font beaucoup moindres
que les autres, ce qui eft exactement l’inverfe
de ce que P-on obferve chez l’homme.
io. L ’ethmoide 6? Je s appendices. Les cellules
ethmoïdales repréfentent un très-grand nombre
de pédicules creux, tous attenant à la lame criblée.
Ils fe portent en avant & en dehors, & à mefure
qu’ils avancent, les plus voifins s'unifient, & il
en naît des véficules qui grofiiffent en raifon de
la diminution de leur nombre. Toutes font creufes,
& entr’ elles exifte une infinité de, conduits,
communiquant les uns avec les autres.
Le cornet fupérieur eft reprélenté par une ce).
Iule qui eft plus grande &furtout plus longue que
les autres, & qui s’étend jufque fur le cornet inférieur,
qu’elle recouvre comme un toit.
11. Les os de la face en général. La face de l’éléphant
a de grands rapports avec celle des rongeurs.
( Cuvier.') La grandeur des os inter-maxillaires,
la pofition des maxillaires, celle de l’os de la pommette
& fes connexions font à peu près les mêmes.
Seulement la hauteur des alvéoles des défenfes a
repouffé le nez vers le haut & en a raccourci les
os , ce qui change tout-à-fait la phyfionomie de
la tête de cet animal.
La plus grande longueur de la face, prire du
fommet au bord de l’alvéole, eft à fa plus grande
largeur, prife entre les apophyfes poft-orbitaires
du frontal, comme y : 3 dans l’ eléphant dcs'lndes,
& : : 3 :2 dans l'éléphant d’Afrique.
Les foflès nafales s’ouvrent antérieurement à
peu près à égale diftance entrée le fommet de la
tête & le bord alvéolaire. Elles font beaucoup
plus larges que hautes, & repréfentent deux ovales
. joints enfembîe.
Les orbites ne font point fermées en haut & en
arrière, & communiquent librement, dans ces
deux fens, avec les foffes temporale & zygomatique.
Leur contour eft interrompu , en ce lieu,
dans plus des deux tiers de fon étendue.
L’ouverture antérieure des foffes nafales eft nu-
deffus du niveau des orbites, ce qui eft le contraire
dans les autres animaux.
La fente fphéno maxillaire manque dans l’éle-
phar.t, comme dans tous les animaux qui n’ont
point de cloifon entre l'orbite & la foffe temporale.
Les deux trous orbitaires internes'font percés
dans l’os frontal ; l’antérieur un peu au-devant de
la fente fphénoïdale , & le poftérieur, fous le
feuillet offeux qui recouvre cette fente. L’ouverture
de celui-ci , dans le crâne, eft fi tuée en arrière
& un peu au-deffus de la lame criblée.
Le trou incifif eft remplacé par un long canal ^
étroit.
Le trou fous-orbitaire eft affez grand & percé
dans la bafe de l’apophyfe malaire. Il eft plus large
dans l ’éléphant des Indes que dans celui d’Afrique.
Le conduit fphéno-palatin, par fon ouverture
fupérieure, mène dans deux canaux, dont l’un
aboutit aux foffes nafales & l’autre au pàlais.
On peut obferver encore, en général, que-les
mâchoires font extrêmement rétrécies & beaucoup
plus que dans les autres quadrupèdes, la largeur
du palais excédant à peine un pouce & un
quart dans de très-vieux fujets. ( Camper. )
Les arcades zygomatiques font plus raillantes
dans l’éléphant d’Afrique que dans celui des
Indes. Leur extrémité poftérieure .(») Mcmoirs of the royal Soc. Abr. , &c., yol. V, p. 3i 3. eft prefque de
Pachydermes. f i l
niveau avec les condyles de l’occipital dans le I
premier, & beaucoup plus baffe dans le dernier.
( Cuvier. )
12. Les os maxillaires fupérieurs. Ils fourniffent
en arrière un prolongement confidérable pour fer-
vir de foutien aux os incififs. Ce prolongement,
très-compu&e , f^ termine par une arête.
13. Les os incififs ou inter-maxillaires. Chacun
d’eux eft comme emboîté dans une forte d’ excavation
que forment, par leurs prolongemens, les
os truxillaires lupërieurs. Ils font rapprochés l’un
de l’aune dans toute leur longueur par leurs bords
internes. Leur baie eft très-mince. Ils font arrondis,
& préfenrenc chacun un cylindre creux très-
profond pour recevoir les racines des défenfes,
qui font par conféquent de véritables incifives,
mais d’une forme particulière.
14. Les os de la pommette. Chez les adultes , ils
font foudés avec l’apophyfe zygomatique. Ils font
tiès-reculés en arrière, & fourniffent des points
d’infeition aux mulcles fterno-cléido-maftoïdiens.
16. Les os lacrymaux. Ils font munis d’ une forte
apophyfe pour l’ infertion du ligament ciliaire ;
mais, de même que les os maxillaires fupérieurs,
ils n'offrent aucune trace de canal nafal.
tance de cette faillie du menton au centre de la
face articulaire du condyle étoit d’un pied cinq
pouces quatre lignes. La diftance entre les b irds
externes des deux condyles étoit d’un pied un
aouce quatre lignes, & celle qui fépare l’une de
’autre, les deux apophyfes coronoïdes, étoit de
onze pouces.
Les branches montantes de cette mâchoire ont
plus de la moitié de la hauteur de la face poftérieure
de la tête 5 ainfi les articulations temporo-
maxillaîres fe trouvent 'placées plus haut que le
milieu de la hauteur de cette face. ( Daubenton.')
L’angle que forment ces branches, en r e jo ignant
au corps, eft extrêmem.-nt arrondi.
L’apophyfe coronoïde, large , courte & tronquée,
eft fort éloignée du condyle, s’avance
en dehors de la molaire, dont elle dépaffe le tiers
poftérieur.
Le condyle eft arrondi , court, convexe, & a
j quelqu'analogie avec celui des rongeurs. La facette
articulaire du temporal, fur laquelle il fe
meut, n’eft point une foffe; au contraire, fa partie
moyenne eft faiilante ; c’eft pour ainfi dire un
autre condyle formé par la baie de l’apophyfe zygomatique.
En raifon de cette conformation , l’éléphant
porte facilement la mâchoire en devant &
en arrière comme par foubrefaut. ( Cuvier. )
17. Les os propres du neç, ou os nafaux. Dau-
benton, par le défaut des futures dans la tête d’ éléphant
qu’il a pu examiner, s’eft vu dans l’impof-
fibilité de diftinguer & la forme & les limites des
os propres du nez. M. Pinel a reconnu qu’ils occupent,
comme dans tous les autres animaux, la
région qui furmonte les narines. Ces deux os lonc
abfolument fymétriques, & la face antérieure de
chacun d’eux eft d’ une forme triangulaire; leur
bord inférieur préfente une courbure affez marquée.
En bas & en avant, ils forment à leur point
de jnnétion une faillie marquée, qui donne attache
à quelques mufe les de la trompe & qui fe joint avec
la cloifon cartilagineufe des foffes nafales, en fe
continuant pofterieurement fous la forme d’une
crête de plus en plus forte & folide. De chaque
fcôté de cette crête, on obferve deux ouvertures
qui mènent dans les finus frontaux.
20. La mâchoire inférieure. Elle n’eft compofée
que d’une feule pièce, comme celle de l’homme ;
la fymphyfe du menton difparoît en effet de fort
bonne heure. Elle ne porte ni incifives ni canines/
Par fuite du défaut de ces deux fortes de dents,
le corps de la mâchoire inférieure fe termine par
une faillie angulaire très-mince, en forte qu'on a
de la peine à deviner où eft l’ ouverture de la bouche,
quand cette cavité eft fermée. Pour former
cette faillie, les branches, très-épaiflès dans la
plus grande partie de leur étendue, s’aminciffent
beaucoup vers leur point de réunion , où elles
forment une forte de canal en deflus.
Dans l'élép h an t ob ferv é par M . P in e l, la dif-
21. Les dents incifives. Elles manquent totale-
ment à la mâchoire inférieure, & à la mâchoire
fupérieure elles font remplacées par deux énormes
défenfes.
La plupart des auteurs anciens ont regardé ces
défenfes comme des cornes, dans l’opinion où ils
étoient qu’elles naifloient des os du front ou des
tempes. Ariftote & Pline,cependant, parmi eux,
n’ont point partagé l’erreur générale. Perrault (1 ),
quoiqu’ayant remarqué qu’elles naiffent des os inter
maxillaires, a décidé auflî fort mal-à-propos
qu’elles étoient des cornes.
Il eft facile de fe convaincre que ces organes
font de véritables dents incifives, d’après leur implantation
dans les os inter-maxillaires.
Ces os peuvent ici donner lieu à une application
des principes de la mécanique à l’organifation du
corps des animaux, & cela relativement au point
d’appui qu'ils offrent à la partie poftérieure des
défenfes. On voit en effet que la bafe de ces os
porte fur une forte de voûte à trois piliers, l’ un
formé par l ’arcade zygomatique , l’autre par le
côté externe de l'ouverture des narines, & le
troîfièmô par le rebord inférieur de la même ouverture.
En outre, chaque os maxillaire fupérieur,
: fur le prolongement inférieur duquel l'os incifif
eft comme emboîté par fa partie poftérieure, eft
folidement fixé par la même voûte. Quelque min-
ces_donc que paroiffent les parois des os incififs,
(1) Mémoires pour fervir àTHiJloire natur. des Animaux,
part. III, pages 5n ôç $4^*
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