
I f ! Oijet
ifcietices de Paris, ne pefoit que vingt-trois onces,
malgré Tes grandes dimenlïons ( i ) . '
L e s o s d e la tê te en g én é ra l. L'étude des os de
la tête n'eft pas moins importante dans les oifeaux
■ que chez les mammifères; non-feulement i!s font
les plus variables & les plus compliqués de to'ut
le fquelette, mais ils fervent encore de fou-
tien ou d'enveloppe à des parties bien effentidlts
dans l’économie animale. Le cerveau, .les princi-,
paux nerfs, les organes de la vue ou -de l'audition,
de i'olfaàion, delà gufiation, ceux de la manducation
& de la déglutition, une partie de ceux de
la refpiration 8r de la phonation , font renfermés
dans la tê te , ou du moins font attachés à quelqu’un
de fes o s , ou en traverfent les trous & les
canaux,.dans les oifeaux comme, dans les mammifères.
L'hiftoire de la tête devient donc, par
cela même , la principale partie de l’oftéologi.e
comparée. ..
Au refte, il faut l'avouer, la face des orfeaux
étant formée principalement par leur bec, c’ eft la
grandeur & furtout la longueur de celui-ci, qui
détermine le caradlère de leur phyfionomie ;
mais comme le nez n’en occupe fouvent qu'une
très-petite partie , & que la langue eft fréquemment
fi petite, qu'elle ne remplit pas, à beaucoup
près, toute la bouche, on ne peut point tirer
des rapports de proportion du crâne des oifeaux
avec leur face, les memes induétions que cette
confidération fournit dans les mammifères.
4. Les os du crâne en général. La coupe longitudinale
& verticale du crâne des oifeaux préfente
généralement un ovale plus étroit en avant, dont
le côté qui répond à la face, eft moins convexe
que celui qui eft fupérieur & poftérieur, & dont
le grand axe eft dirigé en haut & en avant. ^
Dans les chouettes feules, la coupe du crâne eft
ovale, & f o n grand axe eft prefque vertical. Cette
cavité fe rétrécit, chez elles, à peu près également
en haut St en bas.
A l'extérieur, le crâne des oifeaux offre une
foule de variétés, pour la forme & pour le volume.
Dans le grand-duc & dans les nyâériens en général,
il eft en arrière, d'une largeur qui égale fa
longueur & furpaffe fa hauteur, & en devant,
entre les orbites, il devient fort étroit, ce qui lui
donne l'afpeâ général d'un triangle. Dans le vautour
fauve, fa plus grande largeur eft vers le milieu
de fa longueur;il eflaufliplusrégulier ; l'occipital
defeend verticalement à peu près, tandis que
le vertex ife porte prefque horizontalement, & en
s’abaiflant d’une manière infenfible vers le bec.
Dans le courlis, il eft arrondi à peu près uniformément,
tandis que dans le goéland, il préfente
de nombreufes inégalités. En général, au refte, 1
(1) Mémoires pour fervir à Vhifoire des animaux,
:gartie III.
le diamètre longitudinal du crâne, chez les oifeaux
, remporte fur le diamètre tranfverfal & fur
le vertical, d’une manière marquée. L’engoula-
venr & les nydtériens font cependant ici une
exception.
Les os qui compofent le crâne,-fe réunifient
toujours de très-bonne heure, & ce n’ eft abfo-
lument que dans les fujets tout jeunes, qu’on peut
apercevoir les futures de cette portion de la tête.
En général, du refte, ces os correfpondent,
pour le nombre & pour la pofition, à ceux du
crâne des mammifères.
Néanmoins, même dans les fujets où toutes
les autres futures font parfaitement vifibles, le
fphénoïde'ne fauroit être diftingué de l ’occipital.
Il faut aufifi remarquer que l’os qui réfulte de
leur union, & que l’on doit nommer fphéno occi.
p i ta ly fe foude avec les temporaux plutôt que les
temporaux ne le font entr’eux.
Cependant, chez les oifeaux qui fortent de
l’oe uf, on voit une future qui s’étend tranfverfa-
lement en ligne droite, d’ une oreille à l’autre, &
qui fépare le fphénoïde d’avec l’occipital.
La cavité du crâne eft partagée en deux fofles
principales, dont l’une eft fituée au-defifus & un
peu en avant de l’autre. La première contient le
cerveau proprement dit, & répond, par confé-
quent, aux fofles antérieures & à une partie des
fofles moyennes de la bafe du crâne de l’homme.
Dans .la féconde, font renfermés les couches des
nerfs optiques, le cervelet & la moelle alongéej
celle-ci répond donc à une partie desfofles moyennes
& à la fofie cérébelleufe du crâne de l’homme.
Ces deux fofles font féparées l’une de l’autre
par une crête aiguë & horizontale, q u i, fur les
côtés & en arrière, remonte pour Former une
arcade au-deflus du cervelet.
La fofle fupérieure eft divifée en deux parties
par une légère proéminence convexe, produite
par la voûte de l’orbite.
La fofle inférieure préfente plufleurs cavités
remarquables.
On obferve d’abord,'de chaque côté & fous
l ’arête qui la fépare de la fofle fupérieure, une
cavité profonde -& arrondie} elle loge la couche
optique correfpondante.
Entre ces deux cavités optiques, en eft une qui
correfpond à la Celle fus-fphenoïdale des mammifères.
Elle eft creufée dans fon centre, pour recevoir
le corps pituitaire.
Ces trois follettes forment enfemble une ef-
pèce d’ arc dont la convexité eft en avant. Dans fa
concavité & devant le trou occipital, eft une
quatrième foflette qui eft analogue à la fofle balî-
laire de l’homme, & fupporte, comme celle-ci,
la protubérance annulaire.
La fofle inférieure du crâne des oifeaux étant
beaucoup plus étroite que la fupérieure, l'épaif-
feur de fes parois latérales fe trouve occupée par
les cavités de l'oreille interne.
Les différences qui exiftent entre les diverfes
familles d’oifeaûx,. relativement à ces fofles de
[’intérieur du crâne, font fort peu confidérables}
elles ne confiftent guère que dans le plus ou moins
de profondeur de chacune d’elles.
En général, leur inégalité eft moindre dans les
palmipèdes & dans les échafliers,. que les perroquets
& les oifeaux de proie.
Les trous optiques font fitués en avant de la
fofle qui eft entre les deux foflettes optiques. Ils
ne font féparés l ’un de l’autre que par une lame
verticale qui diftingué également les deux orbites,
La partie de cette lame qui leur répond, eft
quelquefois échancrée. Alors les deux trous optiques
paroiflent ne former qu’ une feule ouverture
lorfqu’on les confidère à l’intérieur du crâne.
C’eft ce qui arrive dans le coq {phafianus gallus,
Linn.), dans le favacou ( cancroma cochlearia,
Linn.), dans le vautour fauve (vultdr fulvus 3
Gmtl ) , & furtout dans le pélican ( pelecanus
çnocrotalus, Linn.). Dans le jabiru du Bréfil (myc-
ieria amèricana, Linn.) & dans la grue ( ardea
grus, L in n .), cette difpofition eft encore plus
prononcée} mais dans le pétrel des îles britanniques
^procellariaglacialis) & dans les perroquets,
ma gré une légère échancrure au bord poftérieur
de la lame dont il s’agit, les deux trous optiques
font parfaitement diftintts l’un de l’autre, à l’intérieur
du crâne.
Au refte, dans tous les cas, ils percent les parois
du crâne immédiatement de part en part, &
ne parcourent qùevtrès-peu de chemin dans leur
é_paifîèur.
La fente fphéno-orbitaire n’exifte réellement
point. Elle eft remplacée, dans la plupart des ef-
pèces, par quatre trous particuliers : l’un de ceux-ci,
placé au-deflus du trou optique, & quelquefois
même creufé en échancrure dans fa circonférence,
comme dans lé vautour fauve, donne paflage au
nerf de la quatrième paire..Deux autres, placés
derrière le trou optique, très-rapprochés, ou
même confondus en une feule ouverture, comme
dans l’oifeau de proie que nous venons de citer ,
tranfmettent le nerf de la troifième paire ou moteur
oculaire commun, & la branche opHthal-
mique de la cinquième paire. Enfin, le dernier de
ces trous eft pratiqué fous la bafe du. crâne en
avant, & vient de la fofle-bafilaire. Il eft rraverlé
par le nerf de la fixième paire.
Un feul trou., percé obliquement dans la ligne
qui fépare la tofle optique delà fofle bafilaire,
lemble remplacer, chez les oifeaux, le trou ovale
& le trou grand rond de l’homme.
Le trou déchiré antérieur n’exifte point.
Le trou déchiré poftérieur n’eft qu’un petit
orifice arrondi, fitué au-deflous & en dedans de
l'ouverture du conduit auditif externe.
Le conduit auditif interne ou labyrnthique v
eft généralement affez confîdérable.
Dans les nyélériens ou oifeaux de proie nocturnes,
les parois du crâne ont une grande épaif-
feur, mais leur fubftance eft légère, & elles renferment
de grandes cavités qui communiquent
avec l’oreille & renforcent probablement le fens
de l’ou ïe, comme nous le dirons plus bas.
y. L 3 os frontal y fes éminences. Cet os eft double,
& fe prolonge beaucoup en avant pour former la
voûte des orbites. Cette portion des frontaux ainfi
étendue, eft une làme plus ou moins large, 3c
dont les bords latéraux font échancrés plus ou
moins profondément par le contour de ces fofles -
La lame fus-orbitaire des frontaux eft large
dans le vautour fauve & dans le héron ( ardea
major y Linn.). Elle eft étroite dans la grue 3 c
dans le flammant (ph&nicopterus ruber). Ses échancrures
latérales font prefque demi-circulaires 3 c
taillées en bifeau de haut en bas & de dedans en
dehors, dans le pétrel des îles britanniques} elles-
font angulaires & formées par des lignes droites
dans la grue} elles font peu profondes dans le héron
& dans le jabiru} mais dans le grand-duc {flrix
bubo) , elles font rèmarquables en ce que leur
extrémité poftérieure fe dirige extraordinairement
en deho;s & en bas, ce qui détermine une grande
ouverture de l’orbite en avant, & un ébrgifle-
ment confîdérable du frontal en arrière. Dans les
toucans (rampkafos), ces échancrures ont fort
peu d’étendue d’arrière en avant, & font demi-
circulaires : leur extrémité poftérieure fe dirige
aufli beaucoup en bas, & fe prolonge en une v é ritable
apophyfe ftylor.le&: poftorbitaire.
Cette même apophyfe fe retrouve également
dans le vautour fauve & dans le pétrel. Dans le
grand-duc, elle eft aplatie d’avant en arrière,
large, & repréfentée par une lame mince & comme
papyracée. Elle eft très-courte dans le flammant &
dans le héron} elle manque dans l’engoulevent
( caprimuïgus europ&uSy Linn. ) ; elle fe continue
avec le cadre de l’ orbite dans les perroquets, &
fe dirige en dehors dans le goe'and à manteau gris
( larus glaucus, Gmel. ).
Le frontal porte à fa face poftérieure & en
avant, une lame verticale qui fépare les dtux
orbites, & eft (büvent échancrée à Ion bord poftérieur.
Elle eft en général fort mince.
On remarque fur les têtes du.cafoar, du calao,
de la pintade & de quelques hoccos, des éminences
ofleufes. Ce ne font que des renflemens de
la portion fupra-oibitaire du frontal, 3i dont l'intérieur
eft rempli par un diploë très-lâche.
6. Les pariétaux. Us font très-petits & placés en
arrière des frontaux.
7. Voccipital. ( Voyei n°. y .) Cet os ne s’ articule
avec la colonne vertébrale que par un feul
condyle ou tubercule fitué en bas du grand trou