
semblent être éloignés de leur type, et on ne sait à quel centre les rapporter. »
Les difïërens corps organisés et vivans doivent donc être réunis dans cet ouvrage
Comme ils le sont dans la nature. « Combien de fois, dans le cours dé mes recherches,
ajoute le même auteur, j’ai joui d’avance du plaisir de voir rangés sur
une même ligne tous ces cerveaux qu i, dans la suite du règne animal, semblent
décroître comme l’industrie; tous cés coeurs, dont la structure devient d’autant
plus simple qu’il y a moins d’organes à vivifier et à mouvoir; tous ces vis«
cères , où se filtre de tant de manières le fluide élastique que nous respirons ;
tous ces foyers où s’élaborent tant de substances différentes, destinées à se convertir
en chyle, et d’où se séparent les molécules grossières des os, l ’esprit
éthéré dont les nerfs paroissent être les conducteurs, le ferment de la digestion
qui maintient la vie au dedans de l’individu, etc. (r) !
Que l ’on ne dise donc plus que l ’anatûmie est une science sèche, stérile,
repoussante, puisqu’elle seule peut apprendre à l ’homme tout ce qu’il lui est
permis de savoir sur ces divers sujets, les plus grands peut-être qui s’offrent à
sa méditation et à son étude. »
Au moment où Vicq-d’Azyr concevoit ce plan si vaste, que M. Cuvier a
réalisé depuis presqu’en entier (2), au moment où il appliquoit l’éloquence à
une science qui en paroît si peu susceptible, et dans des discours que l’on n’a point
craint , et avec, juste raison , de comparer aux préambules de Pline ou aux vues
générales de Buffon (3) , plusieurs savans déjà s’étoient illustrés dans la carrière
de l ’anatomie comparée ; l’Académie royale des sciences s’en étoit occupée dès
son origine (4) ; celle des curieux de la nature avoit inséré dans ses Ephémérides
des fragmens nombreux sur le même sujet (5) ; Blasius (6) et Valentini (7)
a voient publié des recueils où la plupart de ces observations sont consignées;
Daubenton avoit donné la description d’une grande quantité de mammifères (8) ;
on s’étoit occupé de l ’anatomie des oiseaux; Belon en avoit décrit le squelette,
quoique d’une manière incomplète (9); Perrault avoit fait connoître les viscères
. (1 ) Discours sur l ’anatomie.
• (2) Cuvier et Duméril, Leçons d’anatomie comparée} 5 vol. in-8°. Paris, an 8 à 18o5.
(3) Moreau de la ’Sartbe, préface de son édition des OEuvres de Vicq-d’Azyr.
(4) Mémoires pour servir à l ’histoire naturelle des animaux , par C. Perrault; i vol. grand iii-foî.
Paris, Imprimerie royale, figures. Voyez aussi les trois premiers volumes des anciens Mémoires dé
l 'Académie royale des sciences.
(5) Miscellanea curiosamedico-physica Academioe naturoe Curiosorum , sive Ephemerid., etc. in-4°.
(S) Anatome ammalium terrestrium variorum} etc., structurant e x vetennn, recenlioruni, propniscfue
observât, proponens, etc, Amstel., 1681, in-4°.
(7) Amphitheatrum zootomicum. Francof,, 1715 et 1742 , in-fol.
- (8) Dans Y Histoire naturelle de Buffon t édil. in-40.
'(9) Hist. nat. des oiseaux, in-fol. 1553.
de plusieurs espèces (1); C. Peyer (2), Stenon (3), Thomas (4) et Gaspard Bar-
tholin (5), Boreüi (6), Olaiis Borrichius (7), avoient égale ment écrit sur 1©
même sujet* * Poupart (8) avoit fourni l’anatomie des plumes* les poissons n’a-
•voient pas été négligés* Ruysch (9) et Stenon (10) avoient disséqué la raie*.
Willis(M)> Borrichius (12) et Gouan ( i3) s’étoient. particulièrement attachés à
la description des branchies, que Duyerney (14) a aussi clairement exposées
qu’il est possible * Collins (r5) avoit indiqué quelques-unes de Jeurs particularités *
les insectes eux-mêmes et les polypes avoient eu leurs historiens, parmi lesquels
nous ne saurions passer sous silence, sans une grande injustice, Malpighi(i6)‘,.
Swammerdam (17), Réaumur (18), Lyonnet (19), Geoffroy (20), Trembley (21).
Mais les dents, les estomacs, les intestins, surtout le cæcum, et la vésicule du
fiel, avoient presqu’exclusivement fixé l ’attention; le nombre et la forme des
doigts * des côtes, des vertèbres avoient bien encore servi à établir des caractères*
le crâne et la face des animaux avoieht été comparés avec ceux de l’homme,
et cependant aucun travail satisfaisant, par son étendue, n’avoit vu le jour à ce sujet *
(1) Mémoires pour servir à l’Histoire naturelle des animaux.
(2) Exercitationes anatomico-medicoe de glandulis intestinorurn } etc. Scliaphusiæ, 1677, in-8°.
Voyez aussi les Ephémérides des curieux de la, nature, Decur. I I , ann. 1 , obs. 85, ami. 2., n°. gy.
(3) De Ovo et Pullo. Act. HafFniens., vol. 2 , obs* 34* Historia muscul. aquiloe, ibid. obs. 127'.
1 (4) Dissert, de cygni anatome ejusque cantu , primurn disput. Jormâ proposita'/ etc. Hafniæ,
l65q , in-40.
, (^) Exercitationes miscellaneoe varii aigumenti, prcesertim anatomici} etc. Ljugd. Batavorum ,
1675, in-8°.
© De Mo tu animahum. Neapoli, 1602. Voyez aussi la Biblioth. anatom. de Mange t*
(7) B a donne la description anatomique de l’aigle dans les Actes de Copenhague 3 ann* 18 71, obs. 2*
1 (8) Mémoires de TAcadémie royale des Sciences.
(9) Theatrum universale omnium animalium. Amstelocl., 17 18 ,2 vol. in-fol*
' ( IC0 Cbservationum anatom. de musculis et glandulis specimenÿcum epistolis de anat. rajoe, etc*
Haffniæ, 1664, in-40.
(1 1) De Anima brutorum , capit. III. In openb. omnib. , tom. 2. pag* 18. Genevæ, in-40. 1680.
(12) Actes de Copenhague } etc.
(13) Hist. des poissons, contenant la description anatomique de leurs parties } etc. Strasbourg ,
1770, in-40.
(14) De la respiration des animaux et de la circulation du sang dan-s les poissons, Mémoires de
VAcadémie royale des sciences, .1701.
( 15) Systema anatomicum. Lond., i 685, in-fol.
(16) Opéra omnia. Lond*, 1686, in-fol.
07) Historia generalis insectoruin. Ultraject*, i 685.>
(18) Mémoires pour servir à e m t o i v des insectes, in * « . ParU, Imprimwie.royalè, 1784 ;, „4 2 .,
(19) Traité anat. de la chenille du saule , ic-4P.; L» Haye, 1762 , fig,
(20) B u t. abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris.. Paris, 1.762, a yol . in - ic
(21) Mémoires pour servir à FHistoire des polypes d’ eau douce, e f c f