
l8.| P a ch y
M.Blake, fousceluide crufiapeirofà, & M. Home,
lous celui d’o j , accordant le nom d'ivoire à notre
fu b lia n ce ofieufe.
Cette fubftance corticale eft produite par 1a
même lame & par la même face qui a produit l'é mail
; feulement cette lame change de tsflu ; tant
qu'elle ne donnoit que de l'émail , elle étoit mince
tranfparente j pour donner du cortical , elle
devient épailîe , fpongieufe, opaque & rougeâtre.
( Cuvier. )
Le cortical naifiant n’eft point par filets ferrés}
il lemble difpofé par petites gouttes qui auroient
été jetées au hafard.
Dans la détrition des dents, les fommets- des
petites dentelures des lames s’ufent d’abord > une
fois ufes jufqu’à la fubftance intérieure , chacun
d'eux préfente un difque circulaire ou ovale de
cette fubftance, entouré d’ un cercle d'émail &
d'un cercle de cortical, & il y a une rangée de
tes petits cercles par chaque lame. ( Cuvier. )
Plus tard, l’ufure parvient jy (qu’au fond des
échancrures qui produifent les dentelures j tous
ces petits cercles fe réunifient en un feul ruban
de fubftance ofieufe , entouré d'une double ligne
d'émail, & la fubftance corticale fait tout le tour
de la table de la dent & occupe tous les intervalles
des rubans. Chaque ruban eft la coupe de l'une des
lames tranfverlales qui compofent la dent. ( Idem. )
O r , comme il faut à peu près le même temps
pour ufer de cette manière le même nombre de
latries, ’les dernières dents, qui en ont beaucoup
plus, du.ent bien plus long-temps que les premières
: auffi les remplacemens fe font-ils à des
intervalles de plus en plus longs, à mefure que
l'éléphant avance en âge. ( Idem. )
L’exceflïve dureté de l'émail, qui émoufle les
meilleurs outils , comparée à la fubftance plus
tendre de la partie ofieufe, ainfi qu’à celle du cortical,
empêche de tirer parti, dans les arts, des
molaires d’eléphans,
1 6. Les os de Vépine en général. Les vertèbres
font au nombre de cinquante-quatre, favoir , fept
cervicales, vingt dorfales, trois lombaires & vingt-
quatre caudales.
28. Les vertèbres cervicales en général. Dans la plupart
des animaux non clavicules , la longueur du
cou eft telle, que , réunie à celle de la tête, elle 1
égale la hauteur du train de devant ; autrement
les quadrupèdes n'âuroient pu ni paître ni boire, j
Cette règle n’a pas lieu pour l'éléphant, dont la
trompe peut fuppléer aux mains ; auffi a-t-ii le cou
extrêmement court.
La ftructure de ces yertèbres diffère eflentielle-
rr.ent de celles des herbivores en général, & fur-
tout des carnaffiers ; elle fe rapproche beaucoup de
celle desfinges, & 'en quelque façon de l’homme.
Les cinq dernières apophyfes épineufes font très-
minces & s'alongent à mefure qu'elles approchent
dp th.orax. C ’eft à leur fosimet que font inférée?
dermes.
les fibres de la partie inférieure du gros ligament
cervical.
29. Les vertèbres cervicales en particulier. L’atloï de
offre la plus grande reffemblance avec cette vertèbre
dans l'homme.
L’apophyfe épineufe de l’axcïie eft fort épaiffe
& bifurquée au fommetj elle s’étend un peu fur
la première vertèbre. Son apophyfe odontoïde eft
plus petite que dans beaucoup d'autres animaux
mammifères. (Perrault, Camper.)
30. Les vertèbres du dos en général. Toutes leurs
apophyfes épineufes font inclinées en arrière &
extrêmement longues, ce qui rend le garrot fort
élevé, quoique cette circonftànce foit moins" apparente
que dans les folipèdes , à caufe du prolongement
uniforme de ces apophyfes fur toute la
longueur de l’épine. Il en devoit être ainfi à caufe
de l’extrême pefanteur de la tête, & de la force
du ligament & des mufcles deftinés à la foutenir
& à la mouvoir.
L’apophyfe épineufe de la troifième vertèbre
dorfaie eft la plus longue ; celles qui la précèdent
& celles qui la fuivent font de plus en plus courtes,
à mefure qu’elles s'en éloignent. ( Daubenton.)
Les mêmes apophyfes des deux dernières vertèbres
dorfales font moins inclinées que les autres.
(Idem.)
32. Les vertèbres des lombes en général. Elles ref-
femblent à celles des autres grands quadrupèdes ;
feulement leurs apophyfes épineufes font moins
aplaties & plus longues.
35. L ’os facrum. Il eft compote de trois ( Perrault
, Daubenton), de cinq (Blair, Camper) , OU
de quatre fauffes vertèbres. ( Cuvier. )
36. Les vertèbres coccygiennes. Perrault & Daubenton
en comptent trente-une; Camper, trente;
Blair, vingt-neuf; M. C uv ier, vingt-quatre feulement.
37. Les os du bajfin en général. La partie antérieure
de cette région du tronc eft très-large en
tout fens.
Le plan du détroit antérieur eft prefque perpendiculaire
à l’épine.
La partie poftérieure eft très-étroite, comparativement
à l ’antérieure.
38. L’os coxal. Il fe. rapproche beaucoup plus
de celui de l'homme que de celui des autres mammifères.
Cependant fa portion iliaque eft très*
alongée & plijs étroite.
Il n’y a qu’ une feule épine iliaque antérieure;
c'eft la fupérieure : elle conftitue une apophyfe
des plus fortes.
La crête iliaque eft fortement déjetée en dehors
& arrondie.
L'aile du côté du fa.çrum eft plus grande que
l’autre.
39. Le*
Pachydermes. 13 5
j9. Les os du thorax en général. Le thorax eft fort
rétréci à fa partie antérieure, encre les deux humérus
j les côtes y forment un angle droit avec
l’axe horizontal & tranfverfal du corps j elles
deviennent plus obliques enfuite ; mais ce font les
douze dernières qui fe courbent de plus en plus ,
& augmentent fingulièrement la capacité du thorax,
de forte qu'il devient plus ample que dans
aucun des autres grands quadrupèdes.
40. Le fternum. Il eft prolongé antérieurement
& aplati fur les côtés. Il eft compofé de quatre
pièces principales, qui demeurent à l'état de ca, ti-
lage pendant fort long-temps, & dont la premièie
paroît refter toujours ifolée. ( Blair, Camper.) Perrault
n'a compté que trois pièces au fternum, de
même que Daubenton.
Cet os eft terminé par un cartilage xiphoïde.
41. Les côtes en général. Elles font au nombre de
vingt de chaque coté, fepr vraies & treize fauffes.
Elles présentent des finuofités en deflus comme
en deffous. ( Perrault. )
Les quatre ou cinq premières font beaucoup
plus larges que les autres.
Celles du milieu font très-courbées.
42. Les vraies côtes. La première feule eft attachée
au premier os du fternum, comme dans
l’homme.
La fécondé eft articulée eni’-e ce premier os &
le fuivant.
Le troifième, entre le fécond & le troifième de
ces os j & les dernières le font à la partie poftérieure
du fternum.
52. Les clavicules n’ exiftent point chez l’éléphant.
53. L'omoplate. Elle fe diftingue de celle des
autres mammifères par fa grandeur autant que par
fa conformation.Elle conftitue une lofange irrégulière
dont les angles aigus font tronqués, & eft
divifée par une forte crête verticale.
Cette crête ou épine eft terminée vers l’angle
huméral par un acromion très-pointu , & porte
fur fon milieu une fécondé apophyfe plus forte,
qui s'étend en dehors & en arrière, paffe par-
deffus le mufcle fous-épineux, & paroît deftinëé'a
le contenir. M. Cuvier compare celle-ci à l’apo-
phyfe récurrente qu’on obferve fur les omoplates
de quelques rongeurs, & en particulier fur celle
du lièvre.
Dans l'éléphant des Indes, cette apophyfe eft
entre te milieu & le tiers inférieur de la longueur
de l’os. Dans celui d’ Afrique, elle eft au-deffous
de fon quart inférieur.
Le côté poftérieur de l’omoplate eft fort court,
& l'angle poftérieur très-faillant ; auffi la fofle
fous-épineufe eft-elle trois fois plus large que la
fus-épineufe, & la plus grande largeur de l’os fe
trouve-t-elle au-deffous de fa partie moyenne.
Sÿjl. Anat. Tome III.
y y. L ’humérus. Les os du bras, toujours très-
gros chez les animaux dont le centre de gravite
tombe principalement dans les extrémités antérieures,
font exceffivem^nt épais & volumineux
dans l’éléphant : ce font d;s piliers d’un diamètre
très-confidérable en raifon de leur longueur, oc
proportionnés au poids énorme dont ils font chat -
gés. (Camper.) Cependant ces os font plus gre.es
dans l’éléphant d’Afrique que dans celui des Indes.
( Cuvier. )
La tête de l’humérus eft large & arron lie.
Il eft aplati latéralement dans fes parties moyenne
& fupérieure, &: d'avant en arrrière, au contraire,
inférieurement.
Il porte une épine très-faillante fur fon bord
externe. ■ - ,
Le quart inférieur de l’os s’élargit progreffive-
ment & d’une manière 'très-remarquable : il fit
terminé par deux tubercules peu faillans.
La couliffe bicipitale eft enduite d’un fioro-
cartilage. Elle eft plus large dans l’humérus de l'e-
léphant d’Afrique que dans le même os de celui
des Indes. ,
L i crête deltoïdienne defeend auffi plus bas a ie z
lé dernier, en même temps que la crête inférieure
externe fait, moins de faillie en dehors.
56. L ’avant-bras en général. La ftruéture de cette
partie du membre antérieur mérite une attention
particulière, à caufe des moyens que la nature a
mis en ufage pour lui donner un maximum de
force. Elle préfente une particularité qu’on né retrouve
dans aucun autre animal.
En effet, la tête fupérieure du radius eft en-
châflee entre deux apophyfes du cubitus qui naif-
fent de fa facette iïgmoïde. Comme cette tete
n’eft pas ronde, le mouvement de rotation eft nn-
poffible. _
Le radius, d’ailleurs, traverfe obliquement la race
antérieure du cubitus, pour aller fe terminer au
côté interne de celui-ci par une tête plus grofle
que fa tête fupérieure, mais moindre que 1 inferieure
du cubitus.
D’après cette difpofîtion, l’ avant-bras elt conl-
tamment en pronation.
Les parties font d’ailleurs maintenues dans cet
état à l’aide d’un fort ligament attaché au condyle
interne de l’ huqiérus.
57. Le cubitus. Il a la forme d’un prifme triangulaire
& irrégulier ; deux de fes faces font tournées
en avant ; la troifième regarde en arrière.
L’olécrâne eft fort épais.
L’apophyfe coronoïde fe partage en deux faillies
à facettes caves, tournant fur les bords faillans
d’une poulie unique. C ’eft entre ces facettes qu eft
logée la tête du radius , mais fans pouvoir y tourner
, parce qu’elle eft oblongue.
La tête intérieure du cubitus eft plus grande que
celle du radius, ce qui eft fans exemple parmi les
L mammifères. A a