
F O N C T I O N Q U A T R I È M E .
L à R R S P I R A T I O N RT LA VOIX.
889. Le larynx en général. Il eft très-fimple & a
de grands rapports avec celui du cheval.
890. Le cartilage thyroïde. Ses ailes fe prolongent
beaucoup en arrières les cornes pofterieures
font les plus longues.
892. Les cartilages aryténoïdes. Ils ne fe touchent
point par leur face interne, qui eft un peu
concave. Leur bord fupérieur & antérieur eft
demi-elliptique.
893. L épiglotte. L’épiglotte, moins grande,
moins ferme & plus mince que dans le cheval,
bouche néanmoins complètement l’ouverture du
larynx. Elle eit arrondie & munie d'un mufcle
fétratteur qui, du milieu de fa face antérieure^
v a , en traverfimt la bafe de la langue , fe fixer,
par deux faifceaux diftiaéls, aux cornes antérieures
de l ’os hyoïde.
Il faut encore remarquer que cette valvule eft
très-alongée, & quefon bord libre remonte juf-
qu'aux arrière-narines au-deflus du voile du
palais.
Sa bafe eft réunie, dans une allez grande étend
u e , avec les cartilages aryténoïdes.
897, 898 & 899. Les cordes -vocales & les ventricules
du larynx. De la partie inférieure des cartilages
aryténoïdes, qui eft allez enfoncée , part un ligament
vocal très-prononcé, bien tranchant, qui va,
comme à l’ordinaire, s'attacher au cartilage thyroïde
fous la bafe de l'épiglotte, mais en montant
beaucoup. Un fillon tient lieu de ventricule 5 il fe
creufeen arrière & s'enfonce un peu plus loin que
fon ouverture j vers la commiffure des deux rubans,
e ft, de chaque côté, en dehors, un petit repli
vertical qui va gagner l'épiglotte. Il n'y a point
d'autres ligamens fupérieurs que les bords fupé-
t rieurs du fillon *. il tient, comme le ligament vocal,
au cartilage aryténoïde. ( Cuvier. )
Entre les cartilages aiyténoïdes & la face interne
du cartilage thyroïde, il y a , de chaque
c ô té , une fofîe profonde, où panent les alimens
liquides & folides, pendant que la glotte refte
ouverte & que l'animal fouffle même ces liquides
dans la bouche, après les avoir f>ompés avec fa
trompe.
903. Le corps thyroïde. Il eft compofé de deux
portions entièrement féparées, très-éloignées du
larynx, fur les fixième de feptième anneaux cartilagineux
de la trachée-artère. Il eft entouré
d'une aponévrofe générale, très-forte, dans \*ê-
paifteur de laquelle les vailfeaux fe divifent avant
d’entrer dans la fubftance de l'organe. Chaque
lobe eft formé deTaflemblage d’environ trente lobules
d'un tiftu affez fermé, féparés par des facs
particuliers, que éonfticue une membrane trèsténue.
Ils ne font liés entr'eux, & avec les lobes
qui les entourent, que très-foiblement, de forte
qu'ils ne femblent deftinés qu'à fervix de bafe aux
plus petites ramifications des vaifleaux qui pénètrent
dans le parenchyme de l’organe. Chaque
lobe reçoit trois ou quatre artères, qui viennent
de différentes branches plus grandes, & s'anafto-
mofent fréquemment dans fbn intérieur. C ’eft par
ce moyen, plutôt que par le tiffu cellulaire, que
ces différens petits lobules font joints entr'eux.
916 & 917. Les poumons. Ils n'ont chacun
qu'un feul lobe.
942. La voix, fes nuances, fes particularités.
L'éléphant pouffe des cris très-forts & très-aigus,
& il exprime de cette manière fa joie ou fa colère.
Son cri fe fait entendre de plus d'une lieue, mais
il n’eft pas effrayant comme celui du tigre ou
du lion. ( Buffon. ) Ariftote & les Anciens préten-
doient que les fons rendus par l’éléphant fe par-
tagoient en deux portions, dont l’une étoit1 modifiée
dans la trompe, tandis que .l'autre avoit
lieu dans la bouche. Quelques voyageurs ont répété
cette affection, qui paroît dénuée de fondement
à Buffon.
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
L a d i g e s t i o n .
. S e c t i o n p r e m i è r e ,
943. La bouche. Le nez & la lèvre fupérieure,
confondus dans un. même appendice, le rétré-
ciflement des mâchoires (nv . 2 0 ) , & l’angle
pointu que fait dans fon milieu Vos maxillaire inférieur,
donnent moins d'étendue à la bouche de
l'éléphant qu’à celle des autres animaux. Elle eft
même fort petite en raifon du volume.du corps,
& parfaitement mafquée , lorfqu’on confidère la
tête en face. Les parties latérales des lèvres font
légèrement relevées par les défenfes , ce qui
donne une certaine irrégularité au contour de la
bouche. (Camper.^ Daubenton aflïgne quatre pieds
huit pouces de contour à la bouche d’un éléphant
de treize pieds & demi de hauteur.
944. Les lèvres. L’inférieure eft pointue &
pendante.
948, Les mufcles des lèvres. (Foyeç n°. 150.)
9 Ç2. Les dents. (Voye^ n°*.i l , 22,2-3 & 24.)
954 Le palais. Il eft d'un beau rouge clair.
S e c t i o n s e c o n d e .
9 jé . V o s hyoïde. Le corps eft foudé avec les
branches pofterieuresj, il a la forme d'une lame
aplatie, un peu arquée de bas en haut. Les branches
avec lefquelles il eft loudé, font également
aplatfes 5 elles remontent obliquement en arrière ]
& fe recourbent légèrement en dedans.
nyç. La langue en général. Elle eft cachée plus
profondément dans la bouche de l'éléphant que dans
celle des autres mammifères, en forte qu'on a de
la peine à .l'apercevoir fur les fujets vivans. La
lèvre inférieure enveloppe conftamment la pointe
de cet organe & la tient cachée comme dans un
fourreau. Mais dans l'éléphant mort, elle fort naturellement
de la bouche. ( Camper. ) Dans le
ftijet difféqué par Perrault, elle avoit dix-huit
pouces de longueur, & quatorze feulement dans
celui de Camper.
Elle eft très-pointue & fort étroite. Sa partie
poftérieure eft renflée & très-convexe, & femble
féparée de la moitié antérieure par une efpèce
d’enfoncement.
Derrière fa bafe, il y a un grand finus qui
peut être bouché du côté fupérieur par le voile
du palais, &• inférieurement à l'aide d'une valvule
fpéciale. ( Camper.)
Ses bords offrent plufieurs enfoncemens verticaux
analogues à des incifions légèrement ondées.
Elle eft garnie de plufieurs papilles molles &
fouples. ( Perrault.)
Cette langue offre un mufcle particulier, qu’ on
peut appeler mylo-gloffe. 11 vient de tout le pourtour
de la ligne mÿloïdienne, ftc forme un plan
mince compofé de faifceaux diftintts, qui fe
rendent fur les parties latérales dé la langue, pour
lui fervir comme de gaine. Les ftylo-glofîes font
très-diftinéls des cérato-gloffes. ( Cuvier. )
9<jp. Ses glandes. Il y en a feulement trois à
calice fur fa bafe. ( Camper. ) .
S e c t i o n t r o i s i è m e .
969. Le voile du palais. Il eft femi-lunaire &
defeend fous l'épiglotte, ce qui fait qu'il eft pofti-
bie à l’éléphant de fouffier des liquides de fa
trompe dans fa bouche, & de les avaler en même
temps fans en faire palier dans le larynx.
973. La luette. Elle n’a point été obfervée.
S e c t i o n c i n q u i è m e .
989, Les mufcles propres du larynx. Outre les
trois conftri&eurs, que l’on obferve dans l'homme
& les autres mammifères, l’éléphant a un mufcle
pharyngien propre très-marqué, lequel n’eft autre
chofe que la continuation des fibres charnues de
l’oefophage.
Le mufcle ftylo-pharyngier. femble avoir pour
fonétion principale de dilater la cavité dans les
parois de laquelle il entre ,& non point de la porter
en avant. Il defeend prefque verticalement du milieu
de l’os ftyloïde, fur les côtés de la face fupérieure
du larynx, & ce n'eft qu'aprèss’être introduit
fous les mufcles conftriéteurs, qu'il fe prolonge
en arrière.
S e c t i o n s i x i è m e .
996 & 997. Veftomac en général ; fa fituation ,
fa forme. L'eftomac de l'éléphant eft beaucoup
plus alongé que celui de l’homme & fort étroit.
Son .plus grand diamètre, pris vis-à-vis du cardia,
n'a que le quart de fa longueur. Il fe rétrécit à
droite, vers le pylore, & à gauche, vers le grand
cul-de-fac, qui eft pointu, & dont l’extrémité eft
éloignée du cardia du tiers de la longueur totale
de l’organe;
Il avoit trois pieds & demi de longueur fur
quatorze pouces de largeur à l'endroit de la plus
grande dilatation, dans l'éléphant livré aux recherches
des membres de l'Académie des *fciencès.
Mais ces me fûtes font fi fu jettes' à varier dans
une foulé de circonftances différentes, qu’elles né
fervent abfoîüment à rien établir de juftè.
998. La cavité. La membrane interne “forme,
dans le grand cul-de-fac, des rides épaîffès, &
cinq larges replis dirigés en travers, dont le premier
commence dans le voifinage du cardia. (Cuvier.)
Elle y forme auffi quatorze valvules orbiculaires ,
qui femblent partager cette portion de l'eftomac
en plufieurs cellules. ( Camper. ) Cette membrane
eft lifte & unie dans la- région moyenne de l’ef-
tomac, & n'a que quelques grofîes rides qui fe
croifent Sc interceptent une foule de légers en*
foncemens.
'999. Ses orifices. Le pylore forme un pli peu
failiant. ( Cuvier. )
1003. La membrane mufculaire. Elle eft fort
épaifle, particulièrement dans les environs du
pylore, où elle a jufqu’à neuf lignes (Cuvier) k
& du cardia. ( Camper. )
IOOJ. Ses glandes. On aperçoit leurs orifices,
plus ou moins marqués, çà & là à la face interne
de l'eftomac. ( Perrault, )
10C9. Le fuc gafirique. Il eft très-épais & contenu
en abondance dans les cavités du grand cul-
de-fac j fon odeur a une grande analogie avec
l'odeur de celui qu’on obférVe dans là caillette des
ruminans. (Caiitper.)
S e c t i o n s e p t i è m e .
1012. Le canal intefiinal en général. Il n'eft quë
fept fois aufti long que le corps, mais il a un très-
grand diamètre : dans l'éléphant d'Afie & dans
celui d’Afrique, ces longueurs proportionnelles
varient au refte, car chez le premier elles font
exa&ement : : 1 : 7 , & chez le fécond : : 1 :10 ,7 .
f Cuvier, )
Voici les dimenfions des inteftins prifesfur l'é léphant
de la ménagerie de Ver failles, mort à l’âge