
yo. Les os des extrémités thoraciques en général.
Depuis fépaule jufqu’aux dernièies phalanges,
tous ces os font cachés dans un fourreau commun
abfolument comme chez le cachalot. De fortes
membranes fibreufes les retiennent dans un même
plan, de forte que le bras imite la forme d'une
rame.
52. La clavicule. Elle manque entièrement ; on
n’obferve même aucun veftige d'os claviculaire.
53. Vomoplate. Son bord fpinal eft arrondi &
fort grand.
. Son épine eft très-rapprochée du bord cervical j
elle ne fe diltingue point de la folle fous-épi-
nenfe.
La fofle fus - épineufe a une profonde échancrure.
L’apophyfe.coracoï.ie eft très-alongée.
Au-deffous de l'angle huméral, eft une lame
Taillante qui fe continue avec l’épine, & qui femble
correfpondre à l’acromion. Suivant Camper,
cependant, l’éminence de ce nom fe rapproche
beaucoup de la région fupérieure de l’épaule &
lui eft unie par un prolongement cartilagineux,
dans le dauphin, tandis que dans le marfouin, la
ftruéturedeçes parties eft plus analogue à ce qu’elle
eft dans le cachalot.
Du refte, dans ces cétacés, l’omoplate eft bien
moins bombée que dans le cachalot.
55. L'humérus. Il eft extrêmement court, arrondi
vers le haut, & muni d’une légère tubérofité extérieurement.
y6. Les os de l'avant-bras en général. Ils font
comprimés & plats, & parodient unis par fynchon-
drofe avec l’humérus & le carpe.
L’ olécrâne a un grand degré de développement.
J.es extrémités inférieures du radius & du cubitus
font furtout très-élargies.
60. Les os du carpe en général. Ils font extrêmement
aplatis, prefque tous de figure hexagonale,
& forment une forte de pavé par leur réunion.
6 J. Les os du métacarpe en général. Ils font auffi
fort aplatis & foudés les uns aux autres.
67. Les os des doigts en général, le nombre des
doigts. &c. L’index & le doigt du milieu font les
plus alongés j on y compte fix à fept phalanges j
les autres doigts n’en ont que deux ou trois.
Toutes ces phalanges, au refte, font aplaties,
réunies en nageoire & fouvent cartilagineufes.
( Cuvier. )
68. Le pouce. Il n’ eft compofé que d’une feule
phalange, dans le marfouin. ( Camper (1 ). )
70. Les os des membres abdominaux en général.
On n’ en trouve aucun veftige dans le dauphin &
le marfouin, de même que chez les diffère ns cétacés
que nous avons déjà examinés.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
S E C T I ON SECONDE.
Myologie.
183. Le mufcle grand dentelé. Ce mufcle ne (e
fixe point aux vertèbres du c o u , comme dans
l’homme & la plupart des mammifères, qui f«
fervent de leurs bras pour marcher.
186. Les mufcles grand dorfal ou lombo-huméral,
trapèze ou dorfo fus-acromien, & rhomboïde. Le premier
de ces mufcles femble remplacé par un petit
faifeeau charnu, qui s’attache aux côtes par des
digitations, & qui eft tout-à-fait recouvert par la
portion dorfale du pannicule charnu.
Le mufcle trapèze manque de portion claviculaire.
11 eft d'ailleurs très-mince dans fon enfem-
b le , couvre toute l’omoplate & s’infère vers
fon col.
Le mufcle rhomboïde eft petit & n’a point de
portion antérieure diftin&e.
188. La. région latérale du cou. Le mufcle fterno-
maftoïdien, quoique manquant de portion claviculaire,
par une raifon toute fimple, eft très-épais
& très-ventru.
A fon côté externe eft: un mufcle à peu près
pareil à lu i, qui va, de l’apophyfe miftoïde, s’inférer
fous la tête de l’humérus, non loin du fous-
épineux & par-deflous le deltoïde.
189. Les mufcles grand pectoral & petit p eft oral.
Le premier de ces mufcles a une difpofîtion analogue
à celle que nous avons fignalée dans le cheval.
Il ne peut avoir d’infertions à la clavicule ,
puifque cet os manque j mais, partant du fternum,
il monte perpendiculairement à la ligne âpre de
l'humérus, & forme, avec le mufcle correfpon-
dant-du côté oppofé, ce que les h'ppotomiftes
ont appelé le mufcle commun des deux bras (1).
Le petit peétorai eft remplacé par un mufcle
qui n’a qu’ une digitation inférée fur le fternum,
vers l’extrémité antérieure.
Il fe fixe au-dt(Tus de la cavité humérale de
l’omopiace.
204- Le mufcle receveur de /’omoplate. Il s’attache
à l’apophyfe tranfverfe de la première vertèbre,
mais fon tendon s’épanouit fur toute U face externe
de l’omoplate.
20f &2c6. Les mufcles fis-épineux, fous-épineux,
(1) Voye\ n<\ 181 , page 351 de ce volume.
fous-fcapulairt,
(1) Camper , 1 c., planche X L IV , fig. 4»
foits-fiapulaire, grand & petit ronds. Tous ces mufcles,
excepté le fous-fcapulaire, font peu dif-
tinéfcs, & comme oblitérés.
209 & 210. Les mufcles de Vavant-bras. Dans le
dauphin & le marfouin, l’avant-bras n’étant point
mooile fur le bras, on n’obferve aucun des mufcles
propres à le mettre en pronation ou en fupi-
nation.
Des aponévrofes font feulement éten lues fur
toute la furface des os Sz affermirent leurs articulations.
1
Camper, cependant, dans un jeune dauphin du
Cap de Bonne-Efpérance , a trouvé l’analogue du
mu cle triceps brachial ( 1 ) , ce qui femble juftifier
L* grand développement de l’olécrane que nous
avons indiqué.
Ce mufcle eft: robufte, mais fort court. Il naît
du bord inférieur de l’omoplate.
22y. Phénomènes de la contraction mufculaire. Le
dauphin & le marfouin nagent avec une exceftive
célérité. L’ inftrumentqui leur donne cette grande
viteffe eft compofé de leur queue & de la nageoire
qui la termine, qui font mues avec une vigueur
proportionnée à la hauteur des apophyfes épineu-
fes des vertèbres lombaires, auxquelles s’infèrent
les puiflans mufcles qui ieur appartiennent. Ces
mufcles ont une force fi prodigieufe, que, du
temps de Rondelet, un proverbe comparoit les
gens oui fe tourmentent pour faire une chofe im-
pollïbîe, à ceux qui veulent lier un dauphin par
la queue.
C ’eft à l’aide de cette rame fi bien conftruite
que le dauphin rafe la furface des mers. Sa nageoire
dorfale n’ajoute point à fa vitefle, mais elle l’aide
à diriger fes mouvemens. Auflï ce cétacé n’ eft-il
pas leulement remarquable par la rapidité de fa
natation, qui l’a fait nommer parles marins, la
fléché de la mer. Il mérite encore notre attention
parla fréquence de fes évolutions, féparées par
des interva les fi courts, qu’on penferoic que le
repos lui eft abfolument inconnu. Les diverfes
impulfions qu’ il fe donne fe fuccèdent avec taot
de rapidité , & produifent une fi grande accélération
de mouvement, qu’ il s’élance quelquefois
aflfez haut au-deftus de [a furface des flots pour
franchir les mâts des petits bâtimens. ( Arijiote,
P-line, Rondelet.')
Ss mblables aux faumons & à d’ autres poiflons,
qui, en remontant dans les fleuves, franchilTent
des digues très-élevées, les dauphins & les mar-
fouins fa vent courber avec force leur corps, bander,
pour ainfi dire, leur queue comme un arc très-
grand &très-puiffant, & la détendre enfuitecontre
1« couches d'eau inférieures avec la promptitude
de l’ éclair, de manière à jaillir en quelque
forte comme la flèche de cet arc. C ’ eft par ce
mécanifme qu’ils fe précipitent fur le rivage, îorf-
que pourfuivant une proie qui va leur échapper,
ils fe livrent à des élans trop impétueux qui les
emportent au-delà du but, & les livrent à une
mort certaine, dans l’ impuiflance où ils font de fe
remettre à flot.
Les marfouins, en particulier, devant lefquels
les flots 's’ouvrent avec docilité , paroiftent fe
plaire à furmonter l’ a&ion des courans & la violence
des vagues, lorfque la tempête bouleverfe
l’Océan. Us jouent, pour ainfi dire, avec la mer
furieufe.
Remarquons, au refte, que fi l’efpèce d’ inflexibilité
qui réfulte de la ftru&ure de la nageoire
peétorale, fait de cette nageoire un trè^*bon organe
de natation, elle doit la rendre un inftrument
de ta&ion bien imparfait. Elle peut frapper l’eau
avec force & rapidité, mais elle ne famoit s’ appliquer
aux objets extérieurs, de manière à les
embrafler, les palper, les pefer, & c .
F O N C T I O N S E C O N D E .
L a Cl RC UL AT I O U.
S e c t i o n p r e m i e r s .
1 34» 2 3 f & l]C.Lecoeur en général, fa forme, &c.
Le coeur, dans le dauphin, eft large Secourt,
ci-mne chez l’éléphant. (Cuvier.)
248. Le trou ovale &fa valvule. Le trou ovale eft
fermé dans le dauphin & dans le marfouin adultes
(Cuvier), quoi qu’en aient dit plufi-urs auteurs
au fujet de çes animaux, comme par rapport aux
phoques (1 ) .
252. Le ventricule droit. Ses parois font la moi*-
tié auflï épaiftes que les parois du ventricule gau-
che. ( Cuvier. )
2yy. Les colonnes charnues du. ventricule droit»
Elles font très-fortes & très-marquées. (U em .)
2 j8. Les valvules de l'orifice aunculo-ventriculaire
droit. Leurs cordes tendineufes fe fixent à trois
gros mamelons feulement : celui qui fépare la valvule
de l’ artère de celle de la cloifon , eft attaché
au bas de la paroi concave, vers la gauche &
non pas fur la convexité aortique.
269* Les colonnes charnues du ventricule gauche•
Dans le dauphin & le marfouin, elles font plus
grottes, plus fortes, & auffi bien détachées,
quoique moins nombreufes que dans l'homme.
| 27°* L* valvule mitrale. Ses filets tendineux
tiennent, ainfi que dans le lion, le boeuf, le cochon
&r le mouton , à deux gros monticules prefque
liftes, difpofés de chaque côté du ventricule,
(») Voye% ci-icffiis. pages 388 & 3y8 de ce volume.
P PP
(*) Camper, l. c.» planche XLIII, fijg. 1.
Syft. Aaat. Tome III.