
1 on coupe l’eftomac de ces oifeaux par un plan
parallèle aux deux tendons. La concavité de cet
arc répond aux parois intérieures du vifcère 5 le
gros bout dumufcle antérieur ou inférieur touche
au pylore, tandis que le petit bout de l’autre muf-
c le , placé également en avant , entoure le cardia.
Le cafoar à cafque a ces mufcles moins forts que
ceux de l’autruche (1) ; mais il n’ en eft point de
même du cafoar de la Nouvelle-Hollande, qui,
fous le rapport dont il s’ agit., fe rapproche de ce
dernier oifeau (2).
Dans le héron, les mufcles du géfier font extrêmement
minces, en forte que ce vifcère parole
manquer, &!que l’animal femble n’avoir, au premier
coup d’oe il, qu’un eftomac membraneux. Ce
qui ajoute encore à l’ illufion, c’eft que , dans ce
même oifeau, le géfier ne forme, avec le ventricule
fuccenturié, qu’ un feul fac d’ une grande capacité.
Dans le cygne , les deux mufcles conftituent au
moins les quatre cinquièmes du volume de'l’efto-
mac (3); Leurs deux tendons, d’ailleurs , font
comme féparés du vifcère, & traverfent, à la manière
d’un pont, le milieu de fes furfaces latérales.
Les parois propres de l’eftomac débordent ces
tendons en avant & en arrière.
Cette grande épaiffeur des mufcles du géfier
n’eft point commune à tous les palmipèdes en général.
Chez les pétrels, par exemple, ils font affez
minces.
Au lieu des deux mufcles que nous avons décrits
comme conftituant prefqu’entièrement le géfier
des oifeaux, plufieurs auteurs en ont admis
quatre (4) & même fix (5 ) , ce que l’obfervation
eft loin de confirmer.
1004. La membrane interne du géfier. Les mufcles
que nous venons de décrire , recouvrent une
couche de tiffu cellulaire très-ferrée & filamen-
teufe à fa furface interne, fur laquelle on voit de
nombreufes ramifications de vaiffeaux fanguins &
quelques plis ou rides irrégulières, qui s’impriment
fur une dernière membrane, que quelques
zootomiftes ont décrite comme une quatrième
membrane d e l’eftomac, mais qui n’eft réellement
qu’une forte d’épiderme.
Cet épiderme eft ordinairement très-dur & fort
épa'S, & par oit tout-à-fait diftinâ de la membrane
muqueufe de l’oefophage. On n’y découvre
(1) Cu vier,/. c., tom. IITj.pag. 4 *i. — Ever. Home^
Lttturcs on comparative Anatomy, torn. I , pag. 293. London, 1814 , in-4°.,
(2) N. C. de Frémery, Specimen qoologicum de Cafuario
'pNaogv, aj 5H. ollandia, Trajeâi adflhenuin, 1819, in-8°. ,
(3) Cuvier, /. c. , tom. I I I , pag. 410.
(4) Peyer , De ventric. gallin. , pag. 68. ^^Dtiverney ,
t(oEmuve. IpIoIf,t hp.a, gI. I2, 0p1a,g .t a4b4.b 2. ,— fi Pg.e 1rr.ault, EJJais de Phyjiq. ,
' (5) Grew, /, c. , pag. 34"4<>*
aucune trace d’organifation, & il ne femble formé
que d’une gelée durcie comme de la corne, &
profondément ridée.
Dans l’autruche, la membrane cornée, dont
nous parlons, ne paroît compofée que de petites
aiguilles cylindriques, preffées les unes contre les
autres & perpendiculaires aux parois de l’eftomac.
On parvient facilement à les ifoler & à les détacher
des parois du vifcère ( i) .
Dans les oifeaux de l’ordre des rapaces, h
membrane interne dé l’eftomac eft plus mince que
dans les efpèces des autres genres. Chez les nyc-
tériens cependant, elle eft un peu plus épailïe
que dans les nudicolles & les plumicolles.
IG09. Le fuc gafirique en général. Il a été trouvé
un peu alcalin dans la corneille (2) , mais celui
d’un pigeon a rougi la teinture de tournefol (5 ) ,
ce qui indique la préfence d’un acide. Il en a été
de même de celui de l’aigle (4).
Il eft falé dans la plupart des oifeaux (y) , douceâtre
dans le faucon (6 ) , prefqu’ infipide dans
la poule (7) & la cigogne (8 ), & c .
1011. Ses effets. Ce fuc paroît moins aêlif chez
les oifeaux qui ont un géfier très-mufculeux, &
où il n’a à diffoudre que des alimens déjà triturés.
IJ eft, au contraire, très-énergique dans ceux dont
l’ eftomac eft membraneux, & où les alimens font
fournis à fon influence, fans trituration préalable.
Se ct ion s e p t i ème .
1012. Le canal intejlinal en général. Chez les
oifeaux, le canal inteftinal eft généralement très-
court & femblable en cela, comme pour fon diamètre,
petit & à peu près égal partout, à celui
des mammifères càrnaffiers.
Généralementaufli, dans cette claffe d ’animaux,
la partie dont il s’agit eft loin de préfenter des
différences aufli nombreufes que chez les mammifères.
Les plus importantes font celles de la longueur
proportionnelle, comparée à celle du corps,
ou celles qui dépendent de la,préfence ou de l ’ab-
fence dès cæcums. Ses formes, fa ftruéture, fa
pofition même dans l’abdomen, font femblables
dans la plus grande partie des efpèces.
Le canal inteftinal eft communément plus grand
chez les gallinacés & les paffereaux, qui fe nour-
riffent exclufivement de graines, que dans les oi-
((2î))C Iudveimer, , /. c. , pag. 4 > *• ibidem, pag. 366.
tom(3e) IMI ,é mpaogier e8s. de l’Acad. R. des fciences, avant 1699,
(4) Marfigli, /. c . , t?m. VI.
(5) Collins , l. c . , pag. 3o8.
(6) Malpighi, pofth.,.pag. a3.
((78)) SSccrhaoucfsk , &D Be .F Veramleennttaintiio, ne, pag. 3o4» pag. Amphie. çootom., tom. I I , 54.
féaux qui vivant de matières animales ( i) , comme
l’aigle (2), le pigargue (3 ) , le cygne (4) , & c .
Lorfque cela n’a pas lieu, comme dans le cafoar,
il eft partagé en plufieurs poches par des.
étranglemens, ce qui fuppléei fa grande brièveté.
Quelques oifeaux pilcivores l’ ont aufli long
proportionnément, que ceux qui ne fe nour-
riffent que de grains.
Cette proportion eft à peu près la même dans
les efpèces qui peuvent vivre à la fois de matières
-animales & de fubftances végétales.
On pourra fe convaincre de toutes ces vérités,
en comparant la longueur du canal inteftinal a
celle du corps, dans une férié affez confidérable
d’oifeaux.
Ainfi, dans le meffager du Cap, la longueur du
canal inteftinal eft à celle du co rp s .. :
Dans l’épervier................................. '
— la chouette . , .................. • • • • •’
— la corneille................................. :
— la corneille mantelée............... j
: 1 :
: 1 : 5
: 1 : 1.5
= 1 : H
: 1 : 3,6
: 1 : i , j
— l’étourneau" ............................... : : 1 : 2/3
•— le grimpereau . . . . . . . . . . . . . : : 1 : 2 • t : 8
: 1 : i>7 : 1 : 5,6
: i : 3*5
: 1 : 2
: 1 : 8
: 1 : 3
: I : 4>7 : 1 : 5
: 1 : 3,6
-ri l’alca tetracula........................... : : 1 : 4.4
IOI 3. L'inteftin grêle en général. Il s’étend depuis
le pylore jufqu’à l’ infertion des cæcums, & fe
diftinguede la portion qui des cæcums va à l’anus,
par un diamètre plus petit.
La différence de longueur entreTinteftin grêle
& le gros "inteftin eft très-marquée chez les oifeaux
, & elle eft à peu près la même dans ceux
qui fe nourriffent de fubftances animales , & ceux
qui vivent de matières végétales. Le cafoar à cafque
eft le feul où le rapport du.gros inteftin au
grêle foit femblable à celui de beaucoup de mammifères,
c ’eft-à-dire, à peu près : : 1 : 5-
Mais, dans le meffager du C a p , l’inteftin grele
eft au g r o s ....................... • • - • •’
Dans la chouette . . . . . . . . : : o,T2Q \ 0,02.0
r— la corneille.................... • : 0,805 : 0,000
—■ la corneille mantelée . . : : 0,962 ; o;oi2
— le merle ...................... • : : 0,304 : 0,020
— l’étourneau..... f . . . ’ 0,385 0,020
— le pinfon des Ardennes. : : 0,360 : 0,010
•— le pinfon commun . . . . 1 • ©,3°4 • Q,oio
— le grimpereau......... .. 0,108 î 0,013
— le ca fo a r ......................... : î 1,406 : 0,270
— la p o u le ........... ............ • ! 1,180 : 0,165
— le râle d’ eau . . . ........... : : 0,528 : 0,040
— le b u to r ....................... 11 i»4°6 * 0,108
— le héron ..................... • • * • 1,029 : 0,081
— le grand pluvie r.. . . . . : 0,418 : 0,020
— l’huîtrier . . . -----: 0,750 : 0,090
— la mouette grife........... : : 0,657 : 0,0.40
■— la farcelle de la Chine . : : 1,470 : ° joi 2 3 43
— le caftagneux . . . . . . . . : 1 0,599 : 0,027
— la bernache.................... : : 1j7^S :
_ Poie................................. : : 1,068 : 0,162
La première portion de l’ inteftin grêle , com-
prife entre le pylore & l’infertion des canaux pancréatique
& hépatique, fe porte d abord d a-
vant en arrière , puis revient d’arrière-en avant,
jufque vis-à-vis du pylore. Enfuite ce canal décrit
un nombre plus ou moins grand de circonvolutions
en fpirale.
Dans tous les oifeaux, en général, 1 inteftin
grêle préfente à peu près le même diamètre dans
toute fon étendue j feulement il diminue graduellement
depuis fon origine jufqu’ à fa terminaifon.
Souvent même fa première partie eft très-dilatée,
dans la cigogne,.par exemple (1).
11 offre aufli communément une cavité unie,
fans bourfoufflures.
Dans le cafoar, l’ inteftin grêle offre plufieurs
particularités notables. Le géfier s’ouvre dans une
première poche affez courte & féparée d une fécondé
par un bourrelet circulaire, cannelé en travers.
Celle-ci, plus longue, à parois minces &
fans rides, dirigée d’avant en arrière, s’étend jufqu’à
l’endroit où la partie fuivante du canal inteftinal
, dont elle n’ eft diftinguée que par un étranglement,
fe recourbe d’arrière en avant. A me-
fure que l’inteftin fe rapproche du foie, fes parois
s’épaifliffent, jufqu’à ce qu’il fe replie encore pour
fe diriger une fécondé fois en arrière. Alors il fe
dilate brufquement & forme une forte de veflie
ovale, à parois minces, & féparée du tefte du ca;
nal par des étranglemens. M. Cuvier (2) a trouvé
((21)) DHuavrdeernr,e y, l. c . , tome I I , pag. 447> . , Apiar., pag. 61. — Mémoires pour fervir a
l’hijioire des Animaux, &c. (3 ) Willughby, 1.x .? pag. 3i.
(4) Aldroyandi, l. c., tom. I ll , pag. 12.
(1) J. J. "Wepfer, Cicuue aquatic<t hiftoria & noxa »
Ba(f2il)e æ, in-4°. *679 > page .236. L. c. , tom. Ill, pag. 5 n .