
588 O i f eaux.
de fuir a telles que les gallinacés, demeurent continuellement
fous notre empire.
Enfin, on reconnoît encore les influences de
l'extrême, fenfibi'iré des oifeaux , à l'ardeur, à
l’ inconltance, à la turbulente vivacité qui en ca-
raâériîenc toutes les efpèces. De même, leurs
maladies font toutes aiguës, violentes, inflam-
matoi es ou ntrveufes , comme leurs paflîons font
excelfives. Si les liens de la captivité tes empêchent
de fatisfaire leur ardeur amoureufe, s'ils
fomentent vainement cette flamme dévorante dans
Kur coeur paffionné, ils en périffent fouvenc dans
des paroxyfmes d'épilepfie ou dans les convul-
iiuns.
S e c t i o n p r e m i è r e .
y y 7. L e c erv ea u en g én é ra l. L'encéphale des ha-
bitans des airs eft déjà beaucoup moins compliqué
que celui des mammifères. Préférant les
mêmes çara&ères généraux que celui des autres
animaux vertébrés ovipires, il n'a que des hémifphères
très-minces & non réunis par un corps
calleux*, mais il fe diftingue par une grandeur
proportionnelle t;ès-confîdérable j & qui iurpaflè
même fouvent celle de cet organe dans les mammifères.
L'étendue de la maffe de ce vifeère varie beaucoup
dans les diverfes efpèces, & , chofe remarquable,
elle paroît donner la mefure de la dofe
d'intelligence départie à chacune d’elles. Le cerveau
de l'autruche ne pèfe qu'une once ( 1 ) , &
ne furpaffe point, fous ce rapport , celui du coq ;
il n'égale donc que la douze centième partie du
poids total du corps dans le premier de ces oi-
ieaux, q u i, comme l’on fait généralement, eft
fort ftupide. il en eft à peu près de même de
l'c-ie & du dindon , comme on l’a remarqué de-
pi is long-temps déjà (2) , & ces animaux ne font
rien moins que diftirgués fous le rapport intellectuel.
Cette même difproportion du cerveau avec
la maffe du corps eft furtout fou notable dans l’ordre
entier des oifeaux de rivage; ce font auffi les
plus fauvages & les moins fufceptibles de domef-
ticicé. Dans certaines efpèces carnaflières , qui
ont befoin , pour v iv r e , de développer beaucoup
de fineffe , ou q u i, tels que les faucons,
peuvent recevoir une certaine éducation, le volume
de l'encéphale augmente fenfiblement (3).^
Au refte, l'encéphale de s oifeaux fe reconnoît
au premier coup d 'oe il, parce qti il eft formé de
lïx maffes ou tubercules, tous vifibles à l’extérieur;
favoir ^ deux hémifphères, deux couches
optiques , un cervelet & une moelle alongée.
(1) Vallifnieri, Notomia dello JIrufâO, tome I de fes OEuvres
complètes, pagea5o.
(2) Schneider, De ojfe cribriformi, page 181. — Browne,
Err. popul., lib. IV, pag. 4^9* 3 (3) Mémoires de l1Académie royale des Jciences , année
ijatt, page 127.
L'uniformité remarquab’e qu'offrent le faifceais
rachidien & le cerveau, des oifeaux , même dans
les efpèces les plus diverfes d'ailleurs, les travaux
exaéls de C o ïte r , de W illis , de Haller,
de Milacarne , de Vicq d’ Azyr, de Carus, & c .,
facilitent beaucoup la description de ces appareils
nerveux dans cette claffe d'animaux.
Le cerveau des oifeaux eft aufli, comme celui
des mammifères , compoféde deux fortes de fubf-
tances ; l'une eft grife ou corticale ; plufîeurs auteurs
l’ont confidérée comme formée d'un lacis
inextiicable de très-petits vaiffeaux, ainfi q fà
l’aide du microfcope, Emmanuel Sv/endenborg
paroît s’en être affuré fur le cerveau de l'oie (1 ) y
l'autre eft blanche & fïbreufe.
y jB L e p o id s de l* en cép ha le en g én é ra l. Il eft très-
difficile & même impoflible d’ établir d une manière
comparative exaâe la proportion de la maffe
du cerveau avec le refte du corps , parce q.je le
poids du premier demeure à peu près le même,
tandis que celui du fécond varie confidérablemenr,
& quelquefois du Ample au double , félon qu il eft
ou plus maigre ou plus gras.
Nous allons cependant offrir une table de cette
proportion, & dont les réfultats nous feront fournis
par différens auteurs, & furtout par Haller &
par M. Cuvier. On verra, en laconfultant, que le
vifeère dont il s’agit, eft peu confidérable , ainfi
que nous l ’avons déjà fait preffentir pour l'autruche
d’abord (i>, dans la grive (;)> dans dindon
, l’oie j qu’ il eft plus grand dans les chouettes
(4) ; plus grand encore dans le coq C>) > dans
le pigeon (6), & furtout dans les peûts paflè-
| re3ux, où il remplit la capacité d’un crâne allez
; vafte pour permettre à la tête d’ égaler en poids le
! cinquième du corps entier ou environ (7).
T a b le d e la p r o p o r tio n d u c e r v ea u au refie du co rp s
chr^ le s o i f e a u x .
Ç p r in ................... ^ (8>
................... ïV ( 9 )
JL.
Faucon........................... ................ - L -
(1) Ce fait eft cité par Haller.
(2) V allifnieri, l. c.
(3) Brew ne, L e-
(4) Mémoires de l'Académie royale des fciences , l . c r
t5) Pozzi, /. c ., pag. H6.
(6) Schneider, l. e.\ pag. 182.
(7) Van der Linden, l. c. , pag.397.
(8) Dans un ferin qui pefoit cent quatre-vingts grains, le
cerveau à lui feul en repréfentoit treize.
(9) Haller, Element, phyjiol. , tom. IV, lib. xo , p. Iflv
OifeauX. 58g'
A igle . . . .
Canard. . .
Oie............
Autruche.
CO
r je». L e s d im en fion s d e s d iv e r fe s p a r t ie s de V en c é p
h a le . MM. Soemmering & Eb=l ont démontré que,
dans les animaux les plus intelligens, la proportion
du diamètre du cerveau comparé avec celui
de la moelle alongée étoit toute à l'avantage du
premier de ces organes ; c’ eft le meilleur indice de
la prééminence que conferve l'organe de la réflexion
fur ceux des fens extérieurs. Les exemples
fui vans, pris parmi les oifeaux, vont confirmer
cette règle générale (2).
Dans le moineau, la largeur de la moelle alongée,
apiès le pont de Varoli, eft à celle du cerveau
......................................................... : : 7 :
Dans le dindon................. ’ '• 12. : 23
Dans lé canard ............... ' • 10 : 27
Dans le faucon........................... : : 13 : 34
Da^s la chouette..................... : : 14 :
L'encéphale l’emporte donc de beaucoup , chez
les oifeaux, fur le faifeeau rachidien, tant par la
maffe que par une difpofition plus concentrée,
plus rapprochée de fes paities. Cette fupériorité
eft loin d'exifter au même degré dans les claffes
fuivantes; mais elle eft moindre bien certainement
que celle qui caraÇtérife l'homme > car , outre que
la largeur du faifeeau rachidien eft encore ici allez
confiderable, la mafle de ce faifeeau augmente
encore par la longueur remarquable de la colonne
vertébrale, qui l’ouVtnt fe tompofe de plus de
trente, & même, dans le cygne , de cinquante-fix
vertèbres. Dans les animaux que nous examinons,
le canal vertébral s'étend jufqu’à la dernière ver-
tè re de la queue, & les vertèbres cervicales,
c'tft-à-dire ^ celles dont la fubftance nerveufe offre
partout une groffeur uniforme, prédominent ordinairement
par leur nombre, comme cela a lieu
dans le cygne, où l'on compte vingt-trois de ces
vertèbres.
Un tel développement de là moelle de l’épine
coïnciüe évidemment avec le fyftème locomoteur
fi énergique dans les oifeaux.
560. L a d u re rm è re . Elle eft fibreufe , opaque ,
attachée au crâne, épaiffe & très-folide dans les
oifeaux ci.rane dans les mammifères.
L’adhérence de la dure-mère à la paroi interne
du crâne eft quelquefois très-grande , comme dans
l'autruche (3); mais, en gênerai, elle eft moins
forte dans les premieis de ces animaux, que chez
les féconds (4).
(1) Borrich, Hermet. fapient. Æ p y p tpag. 263.
(2) On fe rappellera que, dans l'homme, la proportion
•du diamètre de la moelle alongée &c de celui du cerveau eft
dans le rapport d’un à fepe.
(3) Vallifnieri, Notomia d’un Jlru^o , &c,
(4) Haller, Elément, phyjiol. f tona. IV, lib. 10, p. 96.
< 6 1. L a f a u i x d û c é r v ê â ii. r.;ie exifte conitarii-
ment & s’étend du milieu de l’intervalle des ouvertures
des nerfs olfaétifs, jufqn’ à latente du
cervelet. Elle a la forme d’un fegment de cercle
dans le dindon.
562. L a te n te du c e r v e le t . Elle eft peu étendue
& foutenue par une lame offeufe.
563. L a f a u l x d u c e r v e le t• Elle manque»
,564. L e s a u tr e s r e p lis d e la d u r e -m è r e . Outre la
faulx du cerveau & la tente du cervelet, la dure-
mère forme encore deux replis particuliers t un
de chaque côté. Ils réparent les hémifphères cérébraux
d’avec les couches optiques.
y6y. L a m em b ra n e a ra ch n o ïd e . Elle offre la
même difpofition générale que dans l’homme Sé
les autres mammifères. Sa ténuité eft exceflive.
$ 6 6 . L a p ie -m è r e . Elle enveloppe immédiatement
h fubftance du cerveau, mais eft beaucoup
moins étendue que dans l’homme, parce que les
hémifphères du vifeère dont il s’agit n'ont point
de circonvolutions dans lefquelles elle fe puiffe
enfoncer.
567. S e s p r o lo n g em e n s . Elle donne deux bandes
étroites qui pénètrent dans les ventricules latéraux,
& qui en occupent toute là longueur.
Les prolongemens de la pie-mère, dans le quatrième
ventricule, manquent chez les oifeaux.
568. L e s h ém ifp h è r e s d u c e r v e a u . Ils font très-
bombés, cordiformes, & préfentent leur petite
extrémité en avant.
Relativement aux autres parties de l'encéphale,
ils font conftamment d’ une étendue affez eonlidé-
rable, furtout dans les paffereaux & les oifeaux
aquatiques.
Ils n’ont d’ailleurs que fort peu d’épaifleur.
En les écartant l’ un de l'autre , on voit qu’ ils
font féparés dans toute leur hauteur, & qu’ ils ne
s’ unifient qu’en arrière , vers la commiffure antérieure
du cerveau.
La face par laquelle ils fe touchent f offre des
lignes rayonnantes , blanches, qui tirent leur origine
de cette commiffure.
Cette furface eft formée par une cloifon mince
qui fert de paroi interne aux ventricules antérieurs.
On trouve, dans leur intérieur, un épanoui(fe-
ment de fibres réunies en faifeeaux & venant de
la moelle alongée.
Ils font, au refte, compofés prefqu’entièrement
de fubftance grife.
A leur face inférieure ,on aperçoit une bandelette.
d’une couleur blanche, ayant la forme d’un
arc, & paroiffant établir une commiffure entre le
lo fe poltérieur des hémifphères & le petit ganglion
des nerfs olfa&ifs.
565), L e s lo b e s d es h ém ifp h è r e s du c e r v ea u . On ne