
Le bord alvéolaire n’exifte point.
L'angle formé par la réunion des deux branches
eft obtus & arrondi.
Il n'y a ppint de branches montantes véritablement.
Le canal dentaire eft très-ample ; les trous men-
tonniers, au nombre de cinq & quelquefois de
fix , font ouverts dans le' bord fupérieur. Le diamètre
de ces trous indique allez le volume confî-
dérable des rameaux du nerf maxillaire inférieur.
L’apophyfe coronoïde a fort peu d’étendue ;
elle eft très-rapprochée du condyle , au point
que l’on peut à peine concevoir la force énorme
que les releveurs doivent employer pour mouvoir
l'extrémité d’un levier auffi long & aufii lourd.
Le condyle eft plat & arrondi.
Quand la bouche fe ferme la mâchoire infé-
r'eure enveloppe toute la partie interne de la mâchoire
fupérieure & les lames cornées dont elle
•eft revêtue.
21 , 22, 23 & 24. Les dents en général. La baleine
franche n'a point de dents 5 mais tout le def-
fous de la mâchoire fupérieure , ou plutôt toute
la,voûte du palais, eft garni de lames que l'on
céfigne fous le nom de fanons, & qui fervent à
retenir les petits animaux dont ces énormes cétacés
fe nourriflent.-
Fortement attachés dans la profondeur d’un canal
qui règne le long des bords des os maxillaires,
ferrés les uns contre les autres par de grandes
furfaces, les fanons adhèrent aux afpérités de la
mâchoire par des membranes ligamenteufes & des
gencives très-épaifles.
Chacun de ces fanons eft, du rèfte, très-aplati,
alongé & fe mblable , par fa forme générale, à la
lame d'une faux. Il fe courbe un peu dans fa longueur
comme cette lame, diminue graduellement
de hauteur & d’épaifleur, fe termine en pointe '&
montre, fur foh bord inférieur, un tranchant analogue
à celui de l'inftrument auquel nous venons
,de le comparer.
Le bord extérieur eft compare , d’une texture
plus ferrée & garni d’un ourlet q ui, femblable au
bord d'une tuile ,.s’applique au fanon fuivant pour
ajouter à la folidité de i’enfemble.
Le tranchant intérieur eft concave; il eft garni,
prefque depuis fon origine jufqu’à la pointe du
fanon, de longues franges imitant des crins de
cheval, & -de la longueur de dix pouces à un
pied. Ces crins, qu'aucune fubftance gélatineufe
ne réunit, font d’autant plus longs & d’autant
plus touffus, qu'ils font plus rapprochés du fommet
du fanon.
Les crins dont nous parlons font une continuation
des fibres longitudinales des fanons, & perpendiculaires
à l’axe des mâchoires. Ils garantirent
la langue de Timpreffion de leur tranchant,
& empêchent les corps d’ un petit volume de s'introduire
entre les inrerftice$ des fanons.
Ceux -c i, en effet, femblent compofés de poils
ou plutôt de crins placés les uns à côté des autres
dans le fens de* la-longueur, très-rapprochés,
réunis & comme agglutinés. Ils ont prefque toutes
les propriétés & l'apparence de la corne. Leurs
grandes furfaces font liftes & polies.
Examinés dans leur intérieur, on diftiogue à
leur bafe deux lames deftinées à envelopper le
ri fl u vafculaire qui {eur porte les matériaux de
leur nutrition.
Les fanons font placés tranfverfâlement de
chaque .côté d'un os qui s’étend le long du palais,
depuis le bout du mufeau jufqit’à l’entrée
du gofier, & qui eft recouvert d’une fubftance
blanche & ferme à laquelle on a donné le nom de
gencive de la baleine. Les os incififs en font dépourvus.
( Campe ri )
En fe luppbfantdans l’ intérieur de la gueule d’une
baleine franche, on a par conféquent au-deffiis de
la tête deux rangées de lames parallèles & tranfver-
fales. Ces 1 âmes, prefque verticales , ne font que
très-foiblemerit inclinées en arrière ; elles font d'autant
plus longues qu’elles font fituées plus près du
plus grand diamètre tranfverfal de l’ovale que
repréfente le palais, lequel fe trouve vers le milieu
de la longueur de celui-ci. Cependant leur
décroiflement femble plus rapide du côté des
yeux que vers l’extrémité de la gueule.
Les fanons fe prolongent jufqu’à l'ouverture
du pharynx , & enveloppent la larfgue fi étroitement
à fa bafe qu'il eft prefqu’impoflible de les en
féparer. ( Camper.}
Le bout de chaque fanon oppofé à fa pointe
entre dans la gencive, la traverfe & pénètre juf-
qu'à l’ os longitudinal. Le bord convexe s'applique
contre le palais St s’ infère même dans fa fubftance,
en forte que celui-ci paroît comme hérifle de poils
très-gros & très-durs, en raifon des franges de
crin attachées au bord concave de chaque fanon,
& qui , fortant, vers la,pointe de chaque lame,
au-delà des lèvres, forment le long de celles-ci
une autre frange extérieure, ou une forte de
barbe.
Il n’ eft point rare de mefurer des fanons de
quinze pieds de longueur. Ils ont alors au bout
qui pénètre dansla gencive un pied & demi environ
de hauteur, & un pouce environ d’épaifleur.
On n’eft: point parfaitement d’accord fur le
nombre des fanons. Zorgdrager rapporte qu’on fe
contente d’en arracher deux cent cinquante, de
chaque côté des mâchoires, dans les baleines de
grandeur ordinaire, & quatre cent cinquante dans
les plus grands fujets (1 ). Anderfon porte ce
nombre, à fept cents ou à mille dans les plus
grands individus (2). M. Van Marum n’en a ©b-
( 1 ) Bloyende opkomfl der Àloude en hedendacgshe Grô.enl.
yifehery, pages 82,8g êc go.
(2) Btfchreiving van YJland^ Groenland & de Straet Da-
V*> > PagÇ 120. feçve
fgrvé que trois cétit vingt dans les mâchoires
d’une jeune baleine dont le crâne eft confervé
dans le Mufée de la Société de Haarlem. Camper
«n a compté au moins trois cents dans un autre
fujet, & M. Cuvier dit que chaque baleine franche
en préfente huit ou neuf cents, tant à droite
qu'à gauche ( i) .
Indépendamment de ces lames falciformes, on
trouve des fanons très-petits & embriqués dans
une gouttière longitudinale que l'on voit au-def-
fous de l’extrémité de l'os du palais, & qui empêchent
que cette extrémité, quelque tranchante
qu'elle puifle ê tre, ne blefle la lèvre inférieure.
Après la mort de la baleine, l'épiderme qui
recouvre les fanons fe deffèche & les colle les uns
aux autres.
161 Les - os de la colonne vertébrale en général.
Dans une baleine de foixante - douze pieds de
longueur, qui échoua en 1726 au cap de Hourdel,
le rachis avoir, auprès de la queue, dix-huit pouces
de diamètre, & , par conféquent, le volume
d’une très-grofle poutre.
Dans une baleine échouée en 1763, fur un des
rivages d’Irlande, on a compté foixante-trois vertèbres
en tout. ( Olafsen & Povelfen.}
28. Les vertèbres cervicales en général. Elles font
au nombre de fept. La première feule eft bien
diflinéte.
29. Les vertèbres cervicales en particulier. L'atlas
n'eft pas foudée avec les autres vertèbres.
Ses foffes condyliennes font très-écartées.
Le trou qui, dans cette vertèbre, donne paf-
fage au prolongement rachidien de l’encéphale eft
très-ouvert. ( Camper (2).)
50. Les vertèbres du dos en général. On n’eft pas
d’accord fur leur nombre; fuivant les uns, ii eft
de quinze {Lacèpède'), & fuivant les autres, de
douze'feulement de chaque côté. ( Camper.)
52, 33, 34, 3j" & 36. Les vertèbres des lombes
& les vertèbres coccygiennes. On ne peut les diftin-
gueren aucune manière les unes des autres, puif-
qu’il n’y a point de baflin. Il faut remarquer cependant
que les apophyfes tranfverfes, qui font
très-longues dans les premières lombaires, fe
raccourciflent fenfiblement en avançant vers la
queue, & s’effacent enfin tout-à-fait dans les
dernières.
37 & 38. Les os du bajjtn. Cette partie du
fquelette manque entièrement.
Néanmoins, on obferve, pour tout veftige de
baffin, deux petits os fufpendus dans les chairs
aux deux côtés de l’anus, & plats & minces
comme dans la plupart des autres cétacés.
(1) Le Règne animal y dijtribuè d’après fon organisation t
tome I , page 386.
(2) L. c. , pl. XXVIII. »
Syft. Anat. Tome IIIt
1 40. Le fiernum 8/ le cartilage xiphoïde. Le fternum
eft fort large, mais peu épais, furtout dans
fa p mie ante'rieure. ( Lacépède. )
Dans un embryon de baleine , obfervé par
Camper le fils, cet os étoit compofé de deux
pièces, dont la dernière étoit fort petite. Il couvrait
à peine la partie fupérieure du coeur.
Dans le même embryon, il ne s'articuloit qu'avec
la première côte de chaque côté. Hunter
a obfervé une ftru&ure analogue dans la baleine
mufeau-pointu.
41. Les côtes en général. Leur nombre efl de
douze, fuivant les uns {Camper} , & de quinze
de chaque c ô té , fuivant les autres. {Lacépède.}
Chacune de ces côtes a fouvent plus de vingt
pieds de longueur, fur dix-huit à vingt pouces de
circonférence.
42. Les vraies côtes. Il n'y en a qu’une de chaque
côté. Elle eft fenfiblement plus large que les
faufles côtes qui la fuivent, & s'articule avec la
grande pièce du fternum. ( Camper.}
45. Les faujfes côtes. Il y en a onze de chaque
cô é. Elles femblent deftinées à protéger l’appareil
de la circulation & celui de la digeftion, plutôt
qu’au mécanifme de la refpiration. {Idem.}
50. Les os des membres thorachiques en générait
Tous ces os, non-feulement font articulés de manière
âne pouvoir fe mouvoir les uns fur les autres,
comme ceux qui leur correfpondent dans
l’homme & dans Fa plupart des mammifères, mais
encore font réunis par de très-longs cartilages ,
qui recouvrent quelquefois la moitié des os qu’ils
joignent l’un à l’autre, & ne laiflent qu'un peu de
fouplefle à l ’enfemble qu’ils contribuent à former.
52. Les clavicules. Il n’en exifte aucun veftige.
53. Vomoplate. On conferve au Muféum d’hif-
toire naturelle de Paris, une omoplate de baleine
franche, qui a neuf pieds de longueur.
55. Vhumérus. Il eft extrêmement court, arrondi
vers le haut, & muni d’une petite, tubéro-'
fité extérieurement.
57 & 58. Le cubitus 0 le radius. Ils font très-
comprimés ou aplatis latéralement.
60. Le carpe en général. Il eft compofé de cinq
os aplatis, réunis de manière à préfenter l'image
d’une forte de mofaïque, & prefque tous à fix
faces.
6 1 , Les os de la première rangée. Leur nombre eft
de trois.
63. Lés as delà fécondç rangée. Leur nombre eft
de deux.
6$. Les os du métacarpe en général. Ils font très—
aplatis 8c foudés les uns aux autres.
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