Vers-!* dixième jour aufli, le jaune de l’oeuf fe,
trouve renfermé dans un prolongement du péritoine
qui tapi (le l'abdomen du poulet & communique
par l’ombilic avec l’intcftin giêlede celui-ci.
Le fac péritonéal du jaune adhère intimement à
la partie ventrale de l’amnios, correfpond en partie
à la membrane moyenne , & eft en rapport
avec l’abdomen dans le relie de Ton étendue..
Après le dixième jour, l’albumen ne tarde point
à diminuer de volume par l’abforption continuelle
qui s’eo opère. Alors la membrane moyenne & le
chorion s’éloignent l’un de l’autre j la première
fuit l’albumen dans fa retraite; le fécond relie collé
contre la coque, ou plutôt contre la membrane
qui tapiflfe celle-ci. Il s’établit donc entr’eux une
di.ftin&ion, une réparation réelle; des vaifleaux,
partis du point de çoajonôtiori , fervent feuls à les
unir.
A la fin du quinzième jour, l’ albumen eft complètement
abforbé, & la membrane moyenne eft
exactement appliquée furie fac péritonéal nu jaune
de l’oe u f, ayant au-deflous d’elle , à l'endroit qui
correfpçndoit à l’infenion de la chaïaze du petit
bout, les débris chiffonnés du premier épiderme,
■ ou plutôt de la couche fuperficieile de la vitelline,
qu’ il eft facile de déployer oc d'étendre dans l'eau.
A cette même époque, l'intervalle du choriôn
.& de la membrane moyenne fe trouve rempli d'une
quantité confidérable d’urine, d’une teinte blanchâtre
& tenant en fufpenfion beaucoup de carbonate
de chaux.
On aperçoit alors très-bien l’ouraque qui tranf-
met ce fluide ( i ) . .
Les jours fu.ivans, la quantité de l'urine contenue
entre les membranes dînai nue par l’abforpaion
de fa partie la plus fluide, & bientôt on n’y trouve
plus qu’une matière glaireufe chargée de craie
& étendue en couche mince fur la membrane
moyenne -(2).
Lorfque, vers la fin de l’incubation, le jaune
eft retiré dans la cavité abdominale du poulet par
l ’ouverture ombilicale qui s'élargit confidérable-
ment, afin de l’admettre, le fac péritonéal, adhérent
depuis long-temps d’ une manière intime à la membrane
moyenne, refis au dehors & n'accompagne
point le jaune dans l’abdomen, dont l ’ouverture
ne tarde point à fe fermer.
12.63, 1264, 1265" & 1266. Le placenta 6* Jes
vaijfeaux. be réfeau auréolaire & vafculaire qui
entoure l’embryon dans toute l’étendue de la ci-
catricule, a été confîdéré à tort par quelques phy-
fiologiftes comme l’analogue du placenta des mammifères
& non point du cordon ombilical; deux
grofiès veines circulaires ( circulas venofus) en
limitent la circonférence.
Ces deux veines vont fe décharger dans deux
t r o ne s'co mm uns, St il réfulte de leur réunion deux
échancrures à l’auréole.
Quant aux deux troncs, fi rués du côté delà
tête & de la queue du poulet,'ils ne tardent point
à s’oblitérer'; les deux échancrures de l ’auréole
difparoiflenc, bc les deux veines n’en forment plus
qu’une feu le.
Jufqu’ à la quarante-huitième heure, le fan g
contenu dans le cercle veineux, etoit jaunâtre;
alors feulement i l ■ acquiert une teinte rouge.
A mefure’que l’auréole augmente., on voit ce
vai fléau circulaire s’avancer dans la même proportion,
& avoir un véritable mouvement de progref-
fion vers la chalaze du petit b0,11t. L’elpàçe arrondi
qu’ il cirçônfcrit finit alors, après s’être agrandi
par degrés, par fe rêtréêir inlenfiblemènt, jufqu a
ce qu’ il fe ferme comme i’oUvérture d’une bourfe
auprès de cette chalazô. Auffi exifte-t-il prefque
toujours, dans cet endroit, un trou qui pénètre
dans la maffe du jaune.
L’embryon n’exifte donc Originairement que
dans la cicatricule, & c’ eft de-là qu’il envoie les
membranes vafculaires envelopper le jaune & l ’ albumen
, fubftanccs dans t,efquelles il doit p-uifer
les,élémens de fa nutrition. .
Il n’exifte donc point de véritable placenta dans
1 intérieur de l’oe uf fournis à l'incubation;
1267. Les vaijftaux ombilicaux. On pourroit cependant
croire que. ie placenta eft remplacé dans
1 oeuf des oifeaux par les ramifications que les
vaifleaux ombilicaux répandent dans le choiion de
dans la membrane moyenne, qui dérivent jicomme
nous 1 avons déjà d:t, d’un feu] & même organe ,
l’al'antcïie.
Les troncs de ces vaifleaux, au refte , fe rédui-
fent à une veine & à deux artères, qui nefe réu-
niflent^ point, çom ne chez les mammifères, en
un véritable cordon.
Les deux artères ombilicales naiffent des deux
artères iliaques que forme l’aorte abdominale par
la bifurcation.
La gauche eft fi grofle quelle paraît véritablement
la continuation de l’aorte; collée à l’oura-
que, e.le traverfe l'ombilic, & , accompagnant la
racine gauche de la veine ombilicale, elle fie dif-
tribue prefqu’enrièrement au chorion , ne donnant
que fort peu de branche^ à la membrane moyenne.
L’artère.Ombilicale droite , au contraire, s’aperçoit
à peiné ; collée de même à fou raque,-en tra-
verfapt 1 ombilic, elle fuit, au for tu 'de cette ouverture,
d’abord la racine correfpondante de la
veine ombilicale, & vaenfuite fe diftribuer entiè-
rement dans la..'membrane moyenne.
Quant à la veine ombilicale, fes radicules répandues
& fur le chorion & (ur la membrane
moyenne, fe réunifient -d’abord en quatre troncs,
dont deux font fitués à gauche, & deux à droite.
Ces deux derniers fe recourbent fur l’amnios
(1) yoye^ c i-dejjus, n°, i3op,
(a) Duooclict, /. ç .
qu’ils embraflent, & fe réunifient bientôt de manière
à ne former qu’un feul tronc.
Les deux autres en font autant de leur côté, &
dans ie voifinage de l’ombilic, le tronc qui réfulte
de leur jondtion fe confond avec celui du côté
droit, en formant un angle dans lequel fe trouve
l’orifice de l’ouraque.
La veine ombilicale, formée par la réunion fuc-
celfive de ces diverfes racines, s'engage dans l’ombilic,
traverfe l’abdomen, pafie dans la feiflure
du foie , & va s’ouvrir dans la veine cave.
1274. La membrane pupillaire. On n’obferve
point généralement cette membrane dans l’oeil
des oifeaux encore renfermés dans l’oe uf (1).
1^76. Les poumons che\ le foetus. On les recon-
noïc, dans le poulet, vers le lixième jour de l’in- i
cubation feulement.
; Le ventricule, d’abord unique auflï, paroît
bientôt après également comme divifé en deux
loges; l’une très-petite, repréfente le ventricule
droit; elle eft fitüée vers la partie fupérieure du
coeur & s'alonge par degrés vers la pointe.
C ’eft du fixième au feptième jour de l’incubation
que le coeur & les gros vailTcaux qui en Portent
le montrent fous la forme qu’ils doivent déformais
conferver.
Le long conduit veineux, dont nous avons naguère
fignale l’exiftence, & qui écâblifloit une
communication entre les oreillettes & le ventri-
! cule gauche, difparoît par degrés alors.
| En mè ne temps le bulbe de l’aorte s’efface &
rentre dans la bafe du coeur.
Il réfulte de-là que l’ artère pulmonaire qui, p r imitivement,
fembloit confondue avec l’aorte, devient
diftindte & ifolée de ce dernier vaiffeau.
le t , que beaucoup d’anatomiftes ont nommé puric-
tum Jaliens, & les gros vaifleaux qui Portent de
cet organe, ne font. d’abord, dans l’embryon,
qu’une efpèce d’anneau vafculaire, qui paroît alors
uniforme dans tout fon trajet (2).
On n’y aperçoit , dans les premiers inftgns, aucune
trace bien diftindte des différentes parties
qui doivent former dans la fuite les cavités de cet
organe.
Mais bientôtaprès, on reconnoît dans des-points
éloignés du cercle, divers réfervoirs qui doivent
proprement confticuer le coeur, les gros vaifleaux
qui Portent de cet organe, & deux conduits de
communication dont l’un eft le canal veineux, &
dont 1 autre eft appelé ijlhme par les auteurs.
Ce dernier eft une forte de détroit qui unit le
commencement de l’aorte avec la partie fupérieure
du ventricule du coeur.
Le canal veineux, qui eft très-long, fe trouve
entre l’oreillette & la bafe du ventricule.
Les réfervoirs ou cavités du coeur font alors au
nombre de trois feulement, & ont la forme de vé-
ficules ; celle qui bat la première eft l’oreillette ;
la fécondé eft le ventricule ; la tïoifième eft une
dilatation de^ l’origine de l’aorte, analogue au
bulbe que préfente cette artère chez les poiflbns.
Dans la fuite, l’oreillette du coeur, qui n’étoit
d’abord qu’une dilatation unique de la veine cave ,
prend une figure plus prononcée & fe partage en
deux portions dont l’ interftice eft occupé par une
cloifon blanchâtre , & par l’infertion du canal veineux.
L’une de ces deux portions devient l’oreillette
gauche; fautre forme la droite.
Ces deux cellules auriculaires communiquent I
etftr’elles par un large trou de Botal.
f 1) V iye% ci-dejfus, n°. 83 r.
cet anneau qu’on nomme généralement cercle de
Malpighi, parce que ce célèbre anatomifte en a le premier 1
aonne une aefeription exa&e.
Syfi, Anat. Tome I I I .
1278. Le conduit artériel. Ce canal eft double &
offre cela, de particulier , qu’il eft placé bien au-
| delà de Ja naiflance de l’aorte poftérieure, c’eft-à-
1 d ire, que de chaque branche de l’artère pulmo-
| naire il naît un long canal artériel qui fe porte
,en arrière & va fe décharger dans l’aorte, plus
loin que la pointe du coeur.
1281. Le foie. Il fe montre vers la fin du quatrième
jour d’incubation.
1282. Le conduit veineux. {Voye[ ci-defliis, n®.
I277*)
1284. La véficule dû fiel. Elle paroît, avec le
fternum, entre la fin du feptième jour & le commencement
du huitième.
1287 & 1288. Le géfier & les viteftins. Us commencent
à fe développer dans le courant dufixième
jour.
1299. Les reins & laveffie. Les reins du petit
poulet ne paroiflent guère qu’à la cent quarantième
heure, & n’offrent rien de remarquable dans
leur développement. Mais un fait bien important à
noter dans l’hilloire phyfiologique des oifeaux,
c’eft l’exiftence de la veflie urinaire chez le très-
jeune poulet.
Si, vers le dix-neuvième jour de l’incubation,
dit M. Dutrochet (1) , on injeéte-du mercure par
l'orifice extérieur de l’ouraque , & qu’après
avoir fait une ligature à ce conduit, on ouvre
l ’abdomen du jeune animal, on aperçoit la veflie
diftendue par le mercure, & fituée à gauche du
reétum, côté vers lequel l’entraîne l'artère ombilicale
correfpondante, collée contre fes parois.
Cette poche eft encore plus vifible immédiatement
après la naiflance; alors, en effet, il n’y a plus
befoin d’inje&ion pour la rendre apparente.
Le fécond jour de la naiflance, on la trouve
cachée derrière le re&um. Sa figure eft alors
(i).£, c., pag. 16.
Qqqq