
9f 3* gencives. Elles font très-blanches,
dures comme de la corne, & revêtues d'rfne forte
d'écorce profondément ridée.
Elles font coriaces comme le fabot du cheval.
( Anderfon. )
On ne peut les détacher de l'os qu'après plusieurs
heures d'une ébullition des plus fofces. (Za-
cèpe de.)
Celles de la mâchoire fupérieure font creufées
par des alvéoles dtftinés à loger les dents de la
mâchoire inférieure pendant l'occlufïon de la
bouche.
S e c t i o n s e c o n d e .
959. La langue en général. Elle eft charnue, un
peu mobile, d’un rouge livide, & remplit pref-
que tout le fond de la gueule. ( Lacépede.)
S e c t i o n q u a t r i è m e .
977» 97° & 979* Les glandes falivaires. Elles
paroiffenrmanquer entièrement, comme dans les
autres cétacés. ( Cuvier.)
S e c t i o n s e p t i è m e .
1022. Le cæcum. Il a trois pieds de longueur.
C'eft dans fa cavité que l'on trouve le plus communément
des concrétions d'ambre gris (1 ).
F O N C T I O N S I X I È M E .
L e s s £ c &ÉT 1 o N s.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1129* Les glandes b les fécrétions particulières et
certains animaux. Le cachalot macrocéphale, de
même que les autres cachalots, renferme dans
fon intérieur deux fubftances des plus remarquables.
L’une eft connue dans le commerce fous les
dénominations impropres de blanc de baleine tic
de fperma-cetiÿ tic l'autre eft l'ambre gris.
Nous avons déjà dit comment la tête énorme
de cet animal étoit creufée, dans fa partie fupérieure,
par une vafte cavité tout-à*fait diftinéte
de celle qui contient le cerveau, cavité qui, dans
tin cachalot de cette efpèce, pris par le capitaine
Colnett, en août 1793, auprès de la côte occidentale
du Mexique, occupoit près du quart de
la totalité de la tête.
Cette cavité eft recouverte, de dehors en dedans,
par la peau du cétacé, par une couche de
graillé ou de lard de trois pouces au moins d’épaif-
(1) Scbwediawer, Recherches fur l'ambre gris, publiées dans
les Philofophical Tranfa&ions, vol. LXXIII, & traduites
en français par M. Vigaçoux , doâeur en médecine. J«
Journal de Phyfique , octobre 2784.
feur, tic par une membrane noire dans laquelle
rampent de très-gros nerfs. ( Colnett. )
La cavité elle-même eft divifée en deux grandes
portions par une membrane horizontale & parfe-
mée de nerfs. Ces deux portions, d'ailleurs inégales
, font traverfées obliquement par les évents.
L'inférieure, couchée au-aeflus du palais, a juf-
qu'à ftx pieds tic demi de hauteur.
Chacune de ces vaftes cavernes eft partagée en
plufieurs compartimens, formés par des membranes
verticales, minces & pellucides. C'eft dans ces
compartimens qu’on trouve le blanc de baleine j
qui n'eft, comme nous le verrons bientôt, qu’une
variété de l'adipocire, à laquelle, d’après des
recherches de chimie récentes & Curieufes, M.
Chevreul a donné le nom de cétine. C ’eft une fubf-
tance particulière, un véritable principe immér
diat de l'organifation animale.
Cette matière eft liquide pendant la vie de ’
l'animal î elle eft encore fluide lorfqu'on l’extrait
peu de temps après fa mort. A mefure néanmoins
qu'elle fe refroidit, elle fe coagule, tic lorfqu'elle
a perdu fa fluidité, elle reffemble, dit Hunter, à
la pulpe intérieure du melon d'eau. Elle eft très*
blanche, mais fes nuances varient quelquefois
pourtant fuivant le climat, le genre de nourriture
tic i’état de fanté de l’ individu fur lequel on la
recueille. Devenue concrète, elle eft cryftalline
tic brillante.
La matière que l'on extrait de la caverne fupérieure
de la grande cavité eft très-fouvent moins
pure que celle de la chambre inférieure. L’ une tic
l’autre, d’ailleurs, contiennent d’abord une certaine
quantité d'huile, que l’on en retire en les
foumettant à plufieurs fufïons, cryftallifations tic
preflions fucceflives.
Dans fon état de pureté, la cétine eft en belles
lames argentines & brillantes, fans faveur & fans
odeur bien fenfibles. Lorfqu’elle eft moins pure,
elle a une odeur légèrement fade.
Quand on l'écrafe, elle fe change en une pouf-
fîère blanche, encore hmeileufe tic brillante, mais
or.âueufe tic grade.
Elle fond à une température plus baffe que
celle qui eft néceffaire pour la fufion de la cire,
mais plus élevée que celle qui eft exigée par la
graiffe ordinaire.
Elle s’enflamme lorfqu'on la met en conta#
avec un corps incandefcent, répandant alors une
vive clarté & brûlant fans pétillement (1).
_ Un canal confidérable communique avec la cavité
qui contient la cétine, & a reçu, en vertu
d Une théorie erronée, le nom de veine fpermmi-
que. Très-gros vers la tête, il diminue de calibre
(1) Les perfonnes curieufes de connoîrre les propriétés
phyüques de la cétine, confulccront avec un extrême avantage
le Syftème des connoijfances chimiques de notre illuftre
Fourcroy , tome X , pages 299 & fuivantes , & l’article
Cholefterine . fait par M. Chevreul, dans le Dikionnairc des
Sciences naturelles, corne IX.
en fe prolongeant le long du rachis, Sc fe divife ,
en un très-grand nombre de petits conduits qui,
s’étendant jufqu'aux extrémités de l’animal, dif-
tribuer.t dans toutes fes parties la fubftance blanche
& liquide que nous examinons.
Ce canal fe vide dans la cavité de la tête à mefure
qu’on retire la cétine qu'elle renferme.
Il ne faut donc pas s'étonner qu'un feul cachalot
fourniffe quelquefois jufqu’à dix-huit ou vingt
tonneaux de cette fubftance.
La fécondé fubftance recherchée par le commerce
tic que fournit le cachalot macrocéphale ,
elt l’ambre gris, bien plus connu que la cétine ,
parce qu'il a été confacré au luxe, adopté par la
fenfualiré & célébré par la mode.
L'ambre gris eft opaque tic folide, d'une confiance
, variable, mais affez dur ordinairement
pout être caftant. Il conferve pourtant, comme
la cire, l’impreflion des ongles ou des dents. Une
chaleur modérée le ramoliit, le rend onéteux, le
fait fondre en une huile épaifle tic noirâtre, tic fe
volatilifer en entier, par degrés, fans produire de
charbon. Approché d'une bougie allumée, il fe
confume en répandant une vive clarté.
MM. Pelletier tic Caventou, deux de nos chi-
miftes diftingués, ont trouvé dans l'ambre gris un
principe animal particulier, qu’ ils ont nommé
ambreine.
L’humidité, o u , au moins,.l'eau de la mer
peut ramollir l'ambre gris, comme la chaleur (1 ).
Ainfi que l'indique fon nom, la couleur de cette
fubftance-eft le gris : elle eft d’ailleurs patfemée
de taches noirâtres, jaunâtres tic blanchâtres.
Sa faveur eft fade, mais fon odeur eft forte,
facile à reconnoïtre, agréable à certaines perlôn-
nes, défagréable tic infupportable pour d’ autres :
elU s'exalte par le mélange de l'ambre avec d'autres
parfums.
L'ambre eft affez léger pour flotter non-feulement
à la furface de la mer, mais encore fur l’eau
douce.
Il fe préfente en boules irrégulières : les unes
montrent, dans leur caflure, un tiffu greriuj d’autres
font formées de couches prefque concentriques,
d’épatfleur variable, tic fe brifent en
écailles.
Le grand diamètre de ces boules varie ordinai rement
de trois à douze pouces, tic leur pojds de
deux à trente livres. La compagnie des Itiaes de
France expofa à la vente de Lorient, en 17J), une
boule d’ambre qui pefoit cent vingt quatre livres.
Un pêcheur américain d’Antigoa, ayant pris un
cachalot à trente-deux lieues au fud-eft des îles
du Vent, a trouvé dans fon ventre une de ces boules
du poids de cent trente livres. Enfin, la compagnie
des Indes orientales a donné onze mille
rixdallers à un roi de Tidor pour une maffe
d’ambre gris qui en pefoit cent quatre-vingt-deux.
Prefque toujours, lei malles d’ambre gtis renferment
des becs ou plutôt des mâchoires de ce
mollufque céphalopode, auquel Linnæus a donné
le nom de fepia oclopodia.
Souvent on trouve les mafles d'ambre gris flot1*
tant à la furface de l’Océan ou rejetées fur le rivage
par les vagues. C'eft ainfi qu’on en rencontre
fréquemment fur les côtes des Indes orientales,
à Jo!o, à Manille ( 1 ) , au Pégu, au Bengale (2 ),
dans le voifinage du Japon tic des Philippines, entre
Mozambique tic la mer Rouge (5), entre le
Cap-Vert (4) & le royaume de Maroc(y), dansla
baie de Honduras, dans le golfe de la Floride,
fur les côtes de l'île de Maragnon au Bréfîl (6 ),
dans la merde la'Chine, à Madagafcar, au Mexique
occidental, aux îles Gallapagos, & , enfin,
dans le fond du golfe de Gafcogne, entre l ’embouchure
de l’Adour tic celle de la Gironde. Ces
morceaux d’ambre, délaiffés fur le rivage, font ,
pour les pêcheurs, des indices p efque toujours
affûtés de la fréquentation des mers voifines par
les cachalots.
On a publié un grand nombre d’opinions différentes
fur la nature de ce parfum. Plufieurs natu-
raliftes l’ont regardé comme un bitume, comme
une huile minérale, comme une forte de pétrole.
D’habiles chimiftes, Geoffroy, Neuman, Grirn,
Brow, & c . , ont adopté cette manière de voir.
D’autres, prenant les fragmensde mâchoires de
mollufques difleminés dans l’ambre gris pour des
portions de bec d’oifeau, ont penfé qu’il provt-
noit d’excrémens d’oiféaux qui avoient mangé
des herbes odoriférantes.
Quelques-uns l'ont confidéré comme le produit
d’une forte d'écume rendue par les phoques, ou-
comme des excrémens de crocodile.
Il en eft qui ont cru que ce corps n’étoit qu'un
mélange de ci;e & demie!, modifié par le foleil &Sr
par les eaux de la mer, de manière à répandre une
odeur très-fuave. Tels font Poncet, Lémery ôc
Formey, de Berlin. !
Léclufe fe rapprochant un peu plus de la v é rité,
dit que l’ambre gris étoit une fubftance animale
produite dans l’eftomac d'un cétacé, comme
une forte de bézoard. Dudley a écrit qu'il étoit
une production femblable au m.ufc tic au cafto-
îeum (7 ) , tic qui fe formoit dans un fac particulier
placé au-deffus des tefticules d'un cachalot ; que
ce fac étoit plein d’ une liqueur de confidence hui-
(1) Voyage dans les mers de ü Inde , par Legentil. Paris t
1781 , tome I I , page 84-
(2) Voya.ge.de Mandejlo, fuite d'Oledrius , t. I I , p. i 3g.
(3) Voyage de Tavernier , tome IV, page 73'. — Hift.
générale des Voyages , tome II, page i 85.
(4) Ib id ., page 823.
(5) L’Afrique de Marmol. Paris , 1667 , tome II, p. 3oi
1 (6) Hifioire naturelle du C h i l i , par i’abbé Molina? —*
Voyage de D ampler, tom. I , p. 20.
("} Philofophical Trahfzü. , vol. XXIII. .4
Nnn 2
(1) Journal de Phyjique, mars 179,0,