
à la face inférieure du tronc & abaiffer d’autant le 1
centre de gravité; fans quoi roifeauauroit été ex-
pofé à culbuter dans l’ air. Le trou dans lequel il !
s’engage entre les trois os de l’épaule , repréfen-
tant une efpèce de poulie, remplit cette indication
parfaitement, & lui fait remplir les ufages du
deltoïde fans lui donner les inconvéniens que
l’exiftence de ce mufcle auroit eus pour les oifeaux.
Chez ces animaux, en effet, il eft nécef-
faire que le moignon de l ’épaule foit le plus à
découvert poffible, fans quoi le centre de gravité
feroit inconteftablement placé beaucoup trop
en devant.
Le m u fc le p e t it p eü to ra l, placé à peu près comme
dans l’homme, s’étend le long du bord externe de
la clavicule à laquelle il s’ infère. Il prend auffi des
points d’attache fur la partie extérieure du fternum.
Il a une forme à peu près pyramidale.
Sa face interne, qui eft comme fatinée, recouvre
le mufcle fous-clavier externe.
Son tendon, qui eft un peu plus en dehors que
ce dernier, s’infère dans une petite folle que l’on
remarque à la partie fupérieure 8c externe de l’humérus.
L’a&ion de ce mufcle eft de rapprocher ce dernier
os des côtes, & de le porter en arrière quand
il a été dirigé trop en devant. Si l’humérus eft
élevé, le mufcle petit peéloral peut encore l’abaiffer.
En outre , comme il eft placé très-près du centre de
mouvement, il fert à diriger i’aéfcion des mufcles
plus volumineux & plus forts, & dont l’ infertion
eft plus éloignée.
Le petit pe&oral agit donc bien différemment
dans l’homme §c dans l’oifeau : dans le premier,
il femble deftiné à abaiffer .l’angle antérieur de
l ’omoplate ; dans le fécond, il fert aux mouvemens
de l’humérus. Ici® en effet, l’omoplate doit être
fixe pour réfîfler aux efforts confidérables des
deux mufcles grands peôtoraux. On peut même
dire que les mouvemens de cet os, en haut, en
devant & en arrière, feroient dangereux; auffi
l’os de la fourchette s’y oppofe-t-il abfolument :
tandis qu’il eft, au contraire, important que les
mouvemens de l’humérus en devant & en arrière
foient faciles & m.ultipliés, Auffi voyons-nous que
les mufcles qui, chez l’homme, fervent à mouvoir
l ’omoplate, font employés chez l’oi.feau à agir fur
l’humérus.
Les mufcles pe&oraux offrent peu de variétés
dans les différentes claffes d’oifeaux. Seulement,
ils font plus faillans 8c plus développés dans ceux
qui fe fervent le plus fréquemment de leurs ailes,
& leurs fibres y font plus fines & plus ferrées. On
peut furtout faire cette obfervation fur les hirondelles.
182. L e s m u fc le s de la r ég io n c la v ic u la ir e . Ces
mufcles font au nombre de quatre de chaque c ô té ,
lavoir :
f° . L e m u fc le f o u s - c la v ie r in t e r n e 3 fitué Je long
& à la face interne de la clavicule, au-défloras de
la partie du mufcle grand peétoral qui embraflè la
fourchette. Aplati &aponévrotique à fa furface, il
naît de la carène du fternum & de la clavicule, 8c
fe termine par un tendon qui accompagne celui du
mufcle moyen peétoral, & qui s’infère tout auprès
de lu i, de forte qu’il doit être confidéré comme
un de fes acceffoires.
2°. L e m u fc le fo u s - c la v ie r e x te r n e . Prefque fem-
b’able au précédent, il eft placé le long du bord
externe de la clavicule, au- deflous du petit peéto-
ral. Il eft compofé de trois portions; l'une d’elles
s’ infère à la clavicule, l’autre au fternum, & la
troifième à l’omoplate; cette dernière eft la plus
petite de toutes.
Le tendon commun de ces trois portions gagne
le côté interne de la tête de~ l’humérus & s’y
infère.
Ce mufcle rapproche l’humérus des côtes s en
le portant en même temps en arrière. Il eft donc le
coopérateur du grand peétoral, 8c l’antagonifte
de l’autre fous-clavier.
50. L e m u fc le c o u r t - c la v i c u la i r e . Il eft le plus
petit de tous ceux qui font fitués le long de la
clavicule. Placé à la partie inférieure 8c externe de
cet os, fes fibres en occupent le tiers inférieur, 8c
s’ infèrent d’autre part à l’éminence latérale 8c claviculaire
du fternum.
C e mufcle eft véritablement l’analogue du fous-
clavier de l’homme. Il fixe en dehors les clavicules,
que les fourchettes empêchent, en dedans,
de fe rapprocher trop l’ une de l’autre.
Appuyésainfi de toutesparts, cesjos peuvent être
regardés comme un foutien affuré pour les mouvemens
très-forts 8c très-rapides de l'os du bras.
40. L e m u fc le co f to - fca p u la ir e . C ’eft un très-
petit mufcle couché le long de la portion fcapu-
laire du fous-clavier externe, fous la forme d’ une
languette arrondie 8c courte, qui femble féparée
du mufcle grand-dentelé. Attaché, plus en devant
que celui-ci cependant, fur le bord inférieur de
l’omoplate, il va en descendant s’inférer à la première
côte.
C e mufcle ne paroît avoir d’autre ufage que
celui de maintenir la clavicule à une certaine
diftance des vertèbres.
183. L e s m u fc le s d e la rég ion th o ra c iq u e la té ra le .
On trouve, dans cette région, un mufcle qui paroît
l’analogue du g ra n d -d en te lé des mammifères.
Ce mufcle eft partagé en quatre ou cinq languettes
aplaties, qui proviennent de la moitié du
bord inférieur de l'omoplate» vers l’extrémité
libre, 8c qui vont s’ inférer aux cinq premières
cô^es, .
La première de c£s languettes eft prefque parallèle
à l 'é p in e la fécondé eft plus oblique ; les
trois dernières font épaiffes 8c perpendiculaires à
11’épi ne.
Ce mufcle paroît avoir pour ufage d’éloigner
‘ un
Oifeaux,
an peu l’omoplate de t’épine , de la maintenir au
moins dans une diftance déterminée, 8c de la
fixer, ce qu’ il fait conjointement avec la portion
fcapulaire du grand dorfal, ufage-qui le rapproche
encore du mufcle grand dentelé des mammifères.
184. L e s m u fc le s d e la r ég io n a b d om in a le . Ces
mufcles font le g ra n d o b l iq u e , le p e t it o b liq u e 8c le
t r a n f e r f e , de chaque côté. Lesoifeaux n’ont point
de m u fc le s d r o i t s , comme l’homme-Sc les mammifères,
8c cela fans doute parce que la portion lombaire
de leur colonne vertébrale eft immobile.
Les m u fc le s p y r am id a u x manquent également.
Le m u fc le g ra n d o b liq u e ou o b liq u e e x te r n e s’infère
à la crête de l’os des îles, dans l’angle que cet'
os fait avec la dernière côte ; il recouvre les pro-
longemens latéraux du fternum 8c les trois côtes
poftérieures, auxquelles il s’attache par des digitations.
Il fournit auffi deux expanfions affez confidérables
aux anfes du fternum, 8c envoie quelques
fibres vers l'anus. £.on infertibn inférieure fe fait
tout le long de la petite côte qui termine l’os des
îles poftérieurement.
Son aponévrofe poftérieure eft très-mince ;
celle qui l’unit au mufele du côté oppofé eft très-
forte.
' Ses fibres charnues font tranfverfales.
Le m u fc le p e t i t o b liq u e eft entièrement charnu ;
il a la mêmeétendiie que le précédent, à peu près;
il eft feulement un peu moins large, car il ne dé-
paffe point le bord des côtes, non. plus que celui
du fternum.
Ilpréfcnte deux ventres bien diftinéts, qu’une
aponévrofe fépare. Ses fibres ont peu d’obliquité.
Elles s’ attachent au tranchant poftîrieur de la dernière
côte, au tranchant antérieur de l’iléon &
aux prolongemens latéraux du flernum;
Le m u f c le tra n fv e r fe a les mêmes inferrions poftérieures
que les précédens; feulement elles fe font
plus en dedans ; mais il ne s’ implante ni au bord
des côtes, ni au fternum; fes fibres, qui font
tranfverfales , un peu féparées .tntr’elles , &
comme fafciculées, s’épanouiffent fur la face interne
de ccs os , 8c fe joignent aux mufcles que
Perrault a appelés p u lm o n a ir e s .
Les ufages des mufcles de la région abdominale
font' auffi nombreux 8c auffi importans dans les
oifeaux que dans les mammifères. Celles de leurs
fibres qui s’attachent aux côtés inférieurs des os
des îles, fervent àTexpulfion d e l’oeiif ; la portion
du grand oblique qui s’ infère à l’angle du Iternum,
les fibres du petit oblique qui vont des côtes aux
prolongevnéns latéraux du même os , 8c les expan-
fions des mufcles tranfverles, rapprochent le fternum
de-s côtes. L’aétion de ces mufcles fait gliffer
les anfes du fternum fur la face externe de ces
dernières, à peu près comme les deux pièces d’un
foufflet de forge fe meuvent l’une fur J’autre (Q.
(.*) Toyes les Mémoires pour fervir à l'anatomie des
animaux.
S y f t . A n a l . T om e I I I - ,
En même temps, les vifeères du bas-ventre font
comprimés 8c l’étendue des poches à air eft diminuée,
ce qui, fans doute, doit contribuer au
paffage de l’air, dans les parties les plus éloignées
du corps, comme les os des membres, Sec.
186 . L e s m u fc le s du d o s , d e la p a r t ie p o fie r ieu r e
du cou & d e s lom b e s . Çette région offre un affez
grand nombre de mufcles, qui tous appartiennent
à la fuperfioie du dos ou au cou , car la partie
dorfale de l’épine des oifeaux eft dépourvue de
mufcles. Ceux que l’on diftingue au dos 8c an cou,
font :
i° . L e m u fc le g ra n d d o r fa l. Quoique d’un affez
petit volume, ce mufcle eft compofé de deux poi-
tions; l’une, charnue, étroite 8c ap latie, s'infère
aux côtes inférieures près de l’épine; l'autre, plus
large, plus e'paiffe, fe termine à la pointe de
l’omoplate 8c naît des foffes moyennes. Le tendon
de la première de ces deux portions eft grêle 8c
alongé; il fe porte vers l'humérus 8c s’y attache
au-deffous de fon articulation fupérieure, entre
les mufcles grani 8c petit extenfeurs du coude.
Par fa portion fcapulaire, le mufcle grand dorfal
fixe l’omoplate; fa portion humérale pbrte le bras
en dedans 8c en deffus.
2°. Le m u fc le t r a p p e . Celui-ci eft également
compofé de deux portions; l’une eft attachée aux
apophyfes épineuies de la dernièré vertèbre cervicale
8c de la première dorfale; elle fe porte vers
la partie inférieure 8c interne de la branche de la
fourchette; l’autre portion eft beaucoup plus
longue; elle tient aux apophyfes épineufes des
vertèbres dorfales qui fuivenc la première, 8c va ,
obliquement en devant, fe fixer au tranchant fu-
périeur ou fpinal de l'omoplate.
Ce mufcle ne monte donc pas auffi haut dans les
oifeaux que dans l’homme. Ses fibres font obliques,
8c, en fe contractant, elles rapprochent
l’omoplate de la colonne vertébrale.
30. L e m u fc le r h om b o ïd e . Recouvert en partie
par le mufcle précédent 8c en partie par le mufcle
grand.dorfal, celui-ci tient aux apophyfes ép:neufes
des vertèbres dorfales, 8c s’attache à la partie la
plus poftérieure du bord fpinal de lVmoplate.
Ses fibres font u.i peu plus droites que celles
du trapèze, mais il a à peu près les mêmes ufages
que lui.
40. L e s m u fc le s in te r - tr a n fv e r fa ir e s du co u . Ils
font difpofés à peu près comme dans les mammifères.
.
y°. L e s m u fc le s ép in e u x tr a n fv e r fa ir e s p o f ié -
r ieu rs d u co u . Ils montent obliquement des apophyfes
tranfverfes inferieures aux apophyfes épineufes
de la vertèbre fupérieure.
Ils n’exiltent que pour les vertèbres cervicales
inférieures, lefquelles fe fléchiffent en arrière
dans les oifeaux.
6°. L e m u fc le lo n g e x ten feu r d u c o u . C e mufcle eft
très-compliqué. Ne de la première vertèbre dor-
C c c c