
d’ une finefle a (Ter grande dans l’exercice de ce
fensj l’organifation de fa langue nous conduit à le
croire. ( V~oye\.ci-après n°. 9.)9..) 1
On en doit dire autant du marfouin.
S e c t i o n o n z i è m e .
876. Le toucher en général. Le dauphin & le
marfouin ne pofledent aucun organe qu’ils paillent
appliquer aux objets extérieurs de manière à recevoir
des impreffions diftin&es de leur figure &
de leurs diverfes qualités.
Ils peuvent néanmoins, dans certaines circonf-
tances, éprouver une partie de ces fenfations, en
plaçant l’objet qu’ ils veulent palper entre leur
corps & une de leurs nageoires pectorales, en le
foutenant, pour ainfi dire, fous leur bras.
877, 878 & 879. La peau en général, le corps
muqueux, fa couleur. Dans le marfouin, l’ épiderme
eft très-doux au toucher, il fe détache facilement
& la peau eft extrêmement lifte. Un bleu foncé
ou un noir luifant règne fur le dos, tandis qu’une
teinte blanchâtre occupe la partie inférieure de
l'animal. Chez quelques individus, le dos elt marbré
de noir fur un fond bleuâtre. ( D. May or. )
Une humeur muqueufe 8c un peu huileufe enduit
la pëau & paroït s'oppofer à la macération
qui réfulterôit du long féjour de l’animal dans
l’eau.
Le tiffii muqueux a une épaifîeur confîdérable ;
celle-ci eft en effet d’ un quart de ligne environ
fur les parties d§ la tête 8c du dos qui font colorées
en noir. On ne peut mieux le comparer, pour
la confiftan.ce & la couleur, qu’ au noir que produit
la graiffe des eftieux.
881. Les filions cutanés. On n’obferve aucun pli
fur la peau des deux cétacés dont nous parlons.
882. Les papilles delapeau. M. Cuvier n’a point
pu les apercevoir.
885. Les diverfes fortes' de poils. Le dauphin &
le marfouin font entièrement dépourvus de poils.
884. Les ongles. Bien différentes de celles des
phoques & des morfes, les nageoires ne pféfen-
tent aucune trace de ces organes fur leur bord
libre.
F O N C T IO N Q U A T R I È M E .
L a r e s p i r a t i o n .
889. Le larynx en général. La ftruêture de cet
organe eft bien digne d’attention, il eft difpofé de
manière à empêcher que l’eau, pénétrant fans
ceffe dans la gueule de l’animal, ne le fuffoqne à
chaque déglutition j la déglutition & l’infpiration
peuvent s'effectuer fimultanément ou ifolément
fans le moindre inconvénient ; 8c pour cela le larynx,
s’élevant en pyramide, pénètre dans la partie
poftérieure des foffes nafales, biffant aux ali-
mens un paffage libre à droite & à gauche fur fes
côtés. Le mufcle conftriéteur du voile du palais
l’embrafle conftamment, au moment où. le dauphin
a befoin de plonger#
Ce mécanifme étoit indifpenfable pour des
mammifères pélagiens, refpirant l’ air atmofphé-
rique & fouvent obligés, comme le dit M. Cuvier,
d’engouffrer des torrens de liquide 8c des bancs
entiers de poiffonS.
C ’eft au prolongement des cartilages aryténoïdes
& de l’épiglotte que ces animaux doivent
leur fécurité. Ce font eux qui dirigent tout-à-faic
vers le haut, 8c beaucoup au-deffus du niveau de
la bouche & du gofier, l’ouverture du larynx, laquelle
eft affez petite 8c repréfente à peu près un
bec de tanche.
890. Le cartilage thyroïde. Il eft très-large 8c entièrement
détaché de l’os hyoïde ; fes cornes antérieures
font courtes; les poftérieures font très-
. longues 8c larges auffi.
891. Le cartilage cricoïde. Il a également des
proportions très-grandes. Il eft interrompu en
deflous. ( Cuvier. )
892. Les cartilages aryténoïdes. Ils ont la forme
de triangles très-alongés. Leur côté le plus petit
eft celui par lequel ils s’articulent avec le cartilage
cricoïde.
894. Vépiglotte. Elle eft aufti en triangle fort
alongé^& elle eft réunie par fes côtés aux deux
cartilages précëdens, au moyen de la membrane
commune-, difpofition qui rétrécit beaucoup l’orifice
du larynx.
894. Les mufclés du larynx. Outre les mufcles
ordinaires qui font comme chez les autres mammifères
& le thyro-épiglottidien qui eft fort
grand , il y a , dans le dauphin & le marfouin, un
mufcle ftylo-thyroïdien, qui va du cartilage thyroïde
à là partie fupérieure de l’ os ftyloïde.
89^. Ses membranes. On ne voit à la face interne
du larynx que des rides longitudinales formées par
la membrane muqueufe qui le revêt, & des trous
qui y verfent une? liqueur onélueufe propre à le lu*
bréfier.
897. Ses ligamens; Il n'y a aucune apparence
de cordes vocales, & lorfqu’on ouvre la pyramide
du larynx , en féparant l’épiglotte des cartilages
aryténoïdes, o n voit que la trachée-artère
fe continue en un canal toujours rond, mais en
fe rétréciflant peu à peu jufqu’à l’ouverture tranf-
verfale du fommet.
898. La glotte. Elle manque, en conféquence
de ce qui vient d’être dit immédiatement.
903. Le corps thyroïdien. Il eft fort diftinét, m*
vifé en deux parties & fufpendu à la trachée-artère y
vis-à-vis le bord fupérieur du fternum, & affez ,
loin du larvnx. ( Cuvier.)
q66. La trachée-artère en général. Elle eft fort
courte en raifon du peu de longueur de la région
cervicale de la colonne vertébrale.
907. Ses anneaux cartilagineux. Ils font complets,
comme dans le lamantin. ( Cuvier. )
911. Sa divifon. Elle a lieu près de fon origine.
(Camper.)
916. Le poumon droit. Il n’offrè qu’une feule»
feiffure. ( Cuvier.)
917. Le poumon gauche. Il eft entier & fans aucune
divifion. ( Idem . )
Il faut remarquer auffi que les deux poumons
ne font point entièrement compris dans la cavité
du thorax : ils remontent fort en avant du lier- .
num jusqu'aux extrémités de l’os hyoïde & anté- ;
rieurémènt aux épaules. Il paroït en conféquence,'j
comme le foupçonne Camper, que les côtes ne
pouvant faciliter le jeu des infpirations, l’appareil
des mufcles attachés à l’os hyoïde remplit cette
fon&ion. C e qu’ il y a de certain, ce ft que dans
aucun des mammifères terreftres, le fyftème ref-
piratoire n’eft auffi peu protégé par les côtes.
Les poumons font, du refte, très-volumineux.
( Lacépéde. )
931. Le thymus, il eft d’ un volume affez confi-
dérable. (Dan. Mayor. )
9; y. Le diaphragme en général. Il n’eft point,
tout-à-fait vertical, mais il paroït un peu incliné-
en arrière, & agrandit ainfi, par fa direction, la.
cavité de la poitrine du côté de la colonne ver té-’
braie, ce qui laiffe plus de place au développe-)
ment des poumons.
942. La voix, fes nuances & fes particularités. Il
eft probable, ainfi que font portés à le pënfer
Hunter & M. Cuvier, & d’après la ftruêtureconnue
du larynx, que les marfouins & les dauphins
n’ont aucune voix proprement dite, car on ne voit
dans leur larynx rien de ce que l’on peut croire
propre à en produire une dans les larynx ordinaires.
Quelques auteurs cependant ont dit qu’ils fai-
foient entendre une forte de gémiffement fourd.
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
L a d i g e s t i o n .
Se c t i on p r emi è r e .
943. La bouche en général. Son ouverture n’ eft
pas fituée au-deffous de la tête, comme dans les
cachalots, les phyfales & les phyfétères, parce,
que les deux mâchoires font auffi avancées ou-pref-
qu'auffi avancées l’une que l’autr.e. Dans le dauphin,
cette ouverture a une longueur égale au
neuvième ou même au huitième de la longueur
totale. Dans le marfouin, elle eft fort obliquement
dirigée.
944. Les fevres & leurs commijfures. On remarque,
dans le dauphin, fur la lèvre fupérieure, fix
petites .ouvertures diftribuées à la file des deux
côtés du mufeau & fous la bafe du bourrelet de
graiffe qui enveloppe les foffes nafales. ( Camper.)
Sur le marfouin, on n’a obfervé que deux pores
fort étroits d’un côté du mufeau, 8c trois de l’autre.
( Idem.)
Ces pores paroiffent avoir quelqu’analogie avec
ceux qui fe trouvent à l’extrémité du mufeau des
poiffons. Dans tous les cas, ils femblent plutôt
deftinés à lubréfier cette partie, qu’à fervir au
fens de l’olfaélion.
Aucune efpèce de poils ne garnit les lèvres.
( Dan. Mayor. )
951. La cavité de la bouche. Lorfque la mâchoire
inférieure fe rapproche de la fupérieure, les dents
qui la garniffent entrent dans les interftices qui fé-
parent celles d’en haut, qu’elies reçoivent elles-
mêmes dans leurs intervalles. De cette manière la
cavité* de la bouche fe trouve clofe très-exactement.
952. Les dents. (Voye£ nos. 2 1 , 22 , 23 & 24.)
S e c t i on s econde.
956. Le corps de Vos hyoïde. Il eft aplati, très-
grand , élargi en forme de croiffant : fes extrémités
préfer.t-nt un large bouclier pour defendre les
organes de la déglutition, en même temps qu’elles
offrent de nombreufes infertions aux mufcles de
la langue. (Camper.) Elles font libres & ne tiennent
pas par des ligamens au cartilage thyroïde.
( Cuvier.)
La forme extraordinaire de cette partie a trompé
Daniel Mayor, qui a pris l’os hyoïde pour le fternum
(1). •
9J7. .Les branches de Vos hyoïde. Les Cornesfty-
lôïdes de cet os, le fqu elfes femblent former des
os à part, font très-alongées. Elles fe portent fort
obliquement en avant & en dedans fous la bafe de
la langue, où elles fe joignent aux cornes antérieures,
chacune de leur côté. Ecartées l'une de
l’autre, à leur origine, elles fe rapprochent fenfi-
blemênt vers leur terminaifon.
Les cornes antérieures, beaucoup plus courtes,
s’articulent directement en arrière au milieu delà
convexité du corps.
Les cornes poftérieures font auffi foudées à
celui-ci.
(i) Ephemtr, Acad. Nat. Curiof. , Dec. I , ami. 3..