
breufes. Ils préfèrent les gades, les harengs, les
maqueraux, le; falmones arétiques, &c.
Un puiffant motif les engage donc à quitter les
mers feptentrionales toutes les fois que les nombreux
éflaims de ces primons voyageurs defcendent
vers les tropiques. Ils les. fuivent annuellement;
ils en dévorent des milliers, & le retir nt enfuite
vers les hautes latitudes, berceau de (.es intarif-
bles émigrations.
. S e c t i o n s e c o n d e .
ï 3 i l • L: tijfu cellulaire & le corps graijfeux. Dans
le gibbar, le lard eft bien moins épais que dans
la baleine franche 3 la graiffe eft moins abondante.
E S P È C E S E C O N D E .
L e RORQUALS OU ROR-QüAL , BaUnoptera rorqual
3 Lacépède ,p l .V , p. 126', & pl. VI.
Bal&na mufeulus. B. fiftulâ duplici in fronte,
maxillâ inferiore multo latiore. Linn. Syft. nat., ed.
Gmel., gen. 38, fpec. 4.
G É N É R A L I T É S .
Le r o r q u a l s fréquente les mers d’Ecoffe, &
s’avance par le détroit de Gibraltar jufque dans la
mer Méditerranée.
Sa taille approche de celle des plus grandes baleines
franches. (Camper.) Un individu mâle, échoué
en 1692 fur les rivages d’Ecoffe, avoit foixante-
dix-huit pieds de longueur & trente-fix pieds de
circonférence dans l’endroit le plus gros de fon
corps (,i).:Une femelle, dont parle Afcagoe, avoit
foixante-dix pieds de longueur. Olafsen & Povel-
fen, dans leur Voyage en IJlande, difênt que le
rorquals eft le plus grand des cétacés & parvient à
la taille de deux cent quarante pieds.
C e cétacé a le mufeatfbeaucoup plus arrondi
& plus ouvert que celui de la jubarte, dont nous
parlerons bientôt. Sa nageoire dorfale eft fort développée.
La mâchoire inférieure, au lieu de fe terminer
en pointe, comme dans les efpèces fuivantes,
forme une portion de cercle quelquefois légèrement
feftonnée : celle d’en haut, moins longue &
beaucoup moins large, s’ emboîte dans celle d’en
bas. (Lacépéde.)
La tête n’a qu’un fixième de la longueur du corps.
(Sibbald. )
Le corps eft très-gros derrière la nuque 3 & ,
(1) Sibbald, Phalainologia novafive Obfervationes de
rarioribus quibufdam balxnis in Scotite litius nuper ejeftis.
Londini, 1 , cap. IV, pag. 78.
comme à partir de la fommité dü dos, on defeend
d’un côté jufqu’à l’extrémité de la queue, & de
l’autre jufqu’ au bout du mufeau, par une courbe
qu’aucune grande faillie, qu’aucune échancrure
n’ interrompent, on ne doit apercevoir qu'une
vafte calotte à la furface des flots, lorfque le rorquals
vogue fur l’Océan, au lieu d’en voir deux,
comme lorfque la baleine franche en fillonne la
vafte étendue.
Les nageoires pectorales font lancéolées, afîez
éloignées de l ’ouverture de la gueule, & attachées
à peu près à la hauteur de l’angle des lèvres.
La nageoire dorfale commence au-deffus de
l’ouverture de l'anus. Elle eft un peu échancrée &
fe prolonge fouvent par une petite faillie jufqu’à
la caudale.
Cette dernière eft bilobée, & chacun de fes
lobes eft échancré par-derrière.
Voici les principales dimenfîons de l’individu
de foixante-dix-huit pieds de longueur, décrit par
Sibbald :
Longueur de la mâchoire inférieure....................................
.. 13 p. 6 p. ol.
— -------- - des nageoires pectorales 10 0 0
Largeur des nageoires peCtorales. 2 6 0
-----i— delà nageoire dorfale à fa
bafe............. .............. 3 O 0
Hauteur de la nageoire dorfale. . 2 0 0
Diftance du bout du mufeau à
l’oe il............. . . . . . . . ................. 13 o 0
------------ qui fépare les deux pointes
de la nageoire caudale . . . . 18 o 0
Largeur des plis du ventre.. . . . . . o 2 0
Il eft fort à regretter que Sibbald n’ait point
étendu fes recherches à l’examen de la,.ftruCture
des parties internes. M. le comte de Lacépède,
cependant, a donné la figure d’un crâne décharné
de l’animal qui nous occupe.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
L a L O C.p M O T I O N . |
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelettologie.
20. La mâchoire inférieure. ( Voye% les généralités.)
2 1 , 22,-23 & 2,4. ^ es dents en général. Les fa’
nons du rorquals font noirs & fi courts, que le
plus fouvent on n’en voit pas qui aient plus de trois
pieds de longueur & plus d’un pied de hauteur. Ij
y en a même, dans le voifinage du pharynx, qui
n’ont que fix pouces de longueur fur un pouce une
ligne d’élévation.
Tous ces fanons font bordés par des crins a longés,
touffus. noirs & inégaux. ( Lacépède- )
" FONCTION
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
L es sensat ions et l a c t io n ner ve use .
S e c t i o n s e p t i è m e . -
78)'. Les yeux en général. Ils font fitués au-deffus
& très-près de l’angle que forment les deux lèvres
en fe réunifiant, & fe trouvent placés prefque fur
le fommet de la têtë. (Lacépéde.)
S e c t i o n n e u v i è m e .
.868. Le neç en général. Les orifices des évents 1
font dans le voifinage des yeux & pratiqués dans
une forte de protubérance pyramidale. (Sibbald,
Lacépéde. )
S e c t i o n o n z i è m e .
877, 878 & 879. La. peau en général, le corps
muqueux &fa couleur. Le rorquals eft noir ou d’une
teinte noirâtre dans fa partie fupérieure , 8c blanc
dans fa partie inférieure. (Lacépéde.)
881. Les filions cutanés. Tout le deffous de la '
tête & du corps jufqu’au nombril, préfente des
plis longitudinaux , dont l’enfemble remonte de
chaque côté en s’étendant vers la bafe de la nageoire
peétorale. Ces filions doivent cacher un organe
que nous décrirons en parlant des deux ef-
pèce> fuivantes.
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
L a d i g e s t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
943. La bouche. La gueule du rorquals échoué
en 1692, près du château d'Abercorn, fur les côtes
d’Eco fie, & décrit par Sibbald, étant ouverte,
admettoir facilement quatorze perfonnes.
cfjl. Les dents. ( Voye£ nos. 2 1 , 22 , 23 & 24.)
S e c t i o n s e c o n d e .
959. La langue en général. Elle eft molle, fpon-
gieufe & recouverte d'une peau mince. La bafe
de cet organe préfente, de chaque c ô té , un pilier
rouge & arrondi, qui rétrécit le pharynx au point
que des poiffons un peu gros ne pourroient point
| paffer.
S e c t i o n c i n q u i è m e .
988. L'oefophage. Il eft fort étroit. (Sibbald.)
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a n u t r i t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
I318. Les alimens en général. Le rorquals vit de
Syft. Attat. Tome I I I .
poiftbns. Celui qui fut pris fur les côtes d’Eco fie
en 1692, étoit connu depuis vingt ans des pêcheurs
de harengs, qui le diftinguoient à un trou qu’une
balle avoit fait dans fa nageoire dorfale, & qui la
voyoient fouvent pourfuivre des légions de d u pées.
(Sibbald.)
S e c t i o n s e c o n d e .
1321. Le tijfu cellulaire & le corps graijfeux. La
couche de lard qui enveloppe le rorquals eft communément
épaille de dix à onze pouces fur la
tête & fur le cou 3 mais für les flancs, elle n’en a
guère que trois ou quatre. (Sibbald.)
E S P È C E T R O I S I È M E .
L à JUBARTE, BaUnoptera jubartes, Lacépède.
La j u b a r t e , Lacépède, I , fig. 3. — IV ,
fig. 1., 2 , &c.
Bal&na boops. B. fiftulâ duplici in roftro, dorfo
extrémo protuberantiâ corneâ... Linn. Syft. nat., ed.
Gmel., gen. 38, fpec. 3.
Bal&na boops. B. fiftulâ duplici, dofo extremo
protuberantiâ pinn&formi, capite roftro obiufo , ventre
fulcato.... Och. Fabric. Faun. Groenland., pag. 36,
n°. 22.
E S P È C E Q U A T R I È M E !
L a BALElNOPièRE A b e c , Bal&noptera acuto-
roftrata 3 Lacépède.
Balena roftrata. B. ore roftrato , dorfi pinnâ adi-
pofà... Linn. Syft. nat., ed. Gmel., gen. -38, fp. 6.
BaUna roftrata. B. minima roftro ftrickiore, dorfo
pindato, laminis oris al'bis..., Och. Fabric. Faun.
Groenland., pag. 40, n°. 24.
G É N É R A L I T É S .
N o u s réunifions dans un feul & même article
ces deux efpèces de baleinoptères, à caufe des rapports
de ftru&ure qui les lient l’ une à l'aùtre, 8c
du petit nombre de renfeignemens que nous pof»
fédons fur leur anatomie.
La jubarte a le mufeau déprimé à la manière de
celui des brochets, ce qui l’a fait appeler par
Pennant pike headed yvhale. Sa fauffe nageoire eft
peu développée; le deffous de fa gorge, de fa
poitrine & de fon ventre eft fillonné de plis longitudinaux.
La baleine à bec préfente: les mêmes plis, & a