Pachydermes.
vrent tout l'abdomen , prennent des infertions au
pubis, & viennent fe perdre au-devant des genoux,
après avoir revêtu les cuiffes. Les flores en
font obliques. C ’tft à l'aide de ces mufcles que
J éléphant fait froncer fa peau, au point d’écrafer
les mouches entre les plis qu'elle forme, lorfqu'il
efl tourmenté par ces infeétes.
Sous le panicule charnu abdominal, on trouve
les mufcles ordinaires des parois du ventre, qui
ne préfentent rien de particulier que leur grande
épajffeur & la forme des feuillets aponévrotiques
qui les féparent les uns .des autres.
Quant à l ’aponévrofe abdominale, elle eft épaiffe
de deux lignes au moins, & tellement dure &
tendue, que iorfqu’on l'entame avec le fcalpel, elle
fe déchire avec explofion. ( Perrault. ) Elle enveloppe
tout le ventre fous la forme d'un bandeau,
& fe fixe au contour du balïin.
210. La face externe de l* avant-bras. Il n'y a
point de mufcles fupinateurs, & d'après ce que
nous avons dit de la pofition refpeétive des deux
os de l'avant-bras, il eh devoit être ainlï.
1 1 5 * JSjJphénomènes de la contraction mufculaire ,
les particularités relatives à la marche aux tnouvemens.
Les éléphans, malgré la pefanteur de la
maffe de leur corps, ont le pas fi grand) qu'ils atteignent
aifémentl'hommele plus léger à la courfe.
Ils font au pas ordinaire à peu près autant de chemin
qu'un cheval en fait au petit t ro t, & autant
qu'un cheval au galop lorfqu'ils courent ; ce qui,
dans l'état de liberté, ne leur arrive guère que
quand ils font animés de colère ou pouffés par
la crainte. Ils font aifément & fans fatigue quinze
ou vingt lieues par jour, & quand on veut les
prefïer, ils peuvent en faire jufqu’à trente-cinq
ou quarante.
Leur force eft proportionnelle à leur grandeur 5
les éléphans des Indes portent aifément trois ou
quatre milliersj ceux d’Afrique enlèvent librement
avec leur trompe un poids de deux cents livres &
le placent fur leurs épaules. Ils peuvent porter
plus d'un millier pefant fur leurs défenfes, & avec
elles ils déracinent des arbres.
L'éléphant exécute avec promptitude & même
avec allez de liberté tous les mouvemens directs,
mais il manque abfolument de facilité pour les
mouvemens obliques & rétrogrades} c'eft ordinairement
dans les chemins étroits & creux, où il
a de la peine à fe retourner, que les nègres l'attaquent.
Il a beaucoup de peine aufli à defcendre les
pentes trop rapides; il eft obligé de plier les jambes
de derrière, afin qu’en defcendant, le devant du
corps conferve le niveau avec la croupe. (Buffon.)
L'éléphant ale genou comme l'homme, non pas .
proche du ventre, comme dans les mammifères j
quadrupèdes en général, mais au milieu même de 1
la longueur du membre abdominal, à l’endroit où !
les folipèJes & les ruminans en particulier ont .1
leur talon. Le pied, fans étendue, eft aufli fans
force & fans reffort, & le genou eft dur & fans
fouplefle : cependant, tant que l'éléphant eft
jeune & qu'il fe porte bien, il le fléchit pour fe
coucher; mais quand il eft vieux ou malade, ce
mouvement devient fi difficile , qu’ il aime mieux
dormir debout. {Buffon.) C ’eft ceque l’on aobfervé
fur l'éléphant de Congo, rriort à la ménagerie de
Verfailles; les cinq dernières années de fa vie,
il dormoit appuyé contre le mur de fa loge; & fi,
par hafard, il fe couchoit, il falloit percer le plancher
au-deffus de lui pour le relever avec des
engins (1). 11 avoir même pratiqué dans la mitraille
des trous pour placer fes défenfes & fe fou-
tenir pendant fon fommeil. {Perrault.)
F O N C T I O N S E C O N D E .
L a c i r c u l a t i o n .
228. Le péricarde. Cette poche membraneufe a
été trouvée parplufieurs anatomiftes, malgré l'a.f-
fertiôn de Duvernoi, qui en nie l’exittence (2).
Danslefujet obferve par Perrault, il adhérait au
diaphragme, & étoit percé de petits trous que
M. Camper n’a point obfervés dans le fien.
254. Le coeur en général. Il avoit un pied de diamètre
en tous ftns , fur l ’individu dilféqué par
Duverney & décrit par Perrault. Duvernoi. (L c.)
donne les dimenfions exactes du coeur d’un éléphant
qu’il a ouvert à Saint-Pétersbourg, & qui,
lavé& nettoyé, pefoit vingt-cinq livres de Ruifie.
236. Sa forme. Il eft arrondi.
242. Voreillette droite. Comme il y a deux
veines caves antérieures , le fang de la veine cave
antérieure gauche, qui s’ouvre dans cette cavité,
tout près de fon embouchure dans le ventricule
correfpondant, eft porté plus directement dans^ce
dernier. Il n'y a guère que celui qui vient de la
veine cave poitérieure qui puiffe arriver dans
l'appendice , encore cela ne peut-il avoir lieu que
1 par une forte de reflux. ( Cuvier.}
247. La valvule tCEûftachi. Elle eft contournée
en fpirale & fe continue le long des paroisSupérieures
de l'oreillette avec l’extrémité poftérieu-re
& gauche d'une autre valvule large & ft mi-lunaire,
qui fépare l ’orifice de la veine cave antérieure
& droite de la cavitéde l’appendice. ( Cuv.)
Le ventricule droit. Sa cavité eft garnie de quatre
colonnes charnues fort groffes & d’un Jigament en
manière de corde,qui va en travers d’ un des côtés
du ventricule à l'autre. {Perrault. )
Le ventricule gauche. Ses colonnes charnues font
plus petites, mais en très-grand nombre; ce cui
(1) Perrault, Mémoires pour fervir a FHift. nat. des Animaux
, dans ceux de VAcad. roy. des Sc. , coin. I I I , parc. 3.
(2) A d . Petropolittom. I I , pag. 288 , ann. a72.7.
rend cette cavité.plus anfra&ueufe que dans aucun
autre animal. { Idem.)
Duvernoi prétend avoir trouvé, fur la membrane
interne des ventricules, une certaine quantité
de petites glandes muqueufes, irrégulièrement
dilféminées, du volume d'une tête d’épingle,
ifolées, blanches, tranfparentes, faifant une légère
faillie ; la plupart offroient une petite ouverture à
bords noirâtres à leur fommet. Cette obfervation
n’a point été confirmée.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
289. L'artère aorte en général. Trois branches
principales naiffent de fa croffe : de chaque côté
les fouclavières gauche & droite, & , entr’elles,
un tronc commun qui fe divife bientôt pour fournir
les deux carotides. { Cuvier. )
A fa fortie du coeur, dans l’éléphant de Verfailles,
l’aorte avoit trois pouces de diamètre, ôe fes
parois offroient une épaiffeur^de deux lignes.
( Perrault. )
29p. Les artères coronaires. Il n'y en'a qu'une
feule pour le coeur, mais elle fe divife en deux
branches près de l'aorte. ( Camper. )
2 j O. Les ouvertures des veines caves. ( Voye£ ci-
après ,n ° . 4 J I .)
274. La cloifon charnue du coeur. Dti temps de
Galien on fé difputoit pour favoir fi le coeur de
l'éléphant avoit une ou deux pointes, deux ou
trois ventricules, &rc. ( i) . Ce célèbre anatomifte
put vérifier ces doutes à la mort d’un très-grand
éléphant; il nous affure que le coeur ne diffère en
rien de celui des autres mammifères, mais qu’il
a trouvé dans la cloifon inter-ventriculaire un
. os d’une 'taille confidérable, ce dont Stukeley
douté (2), & ce que nie Moulin (3). Sur l'éléphant
qu'il a dilTequé, & qui avait déjà treize ans,
Perrault n’a rencontré aucun veftige de cet os..
Le doute encore fubfiftant fur l’article que Galien
avoit fi pofitivement affirmé, engagea Camper
à examiner foigneufement ces parties, & il
fe décida pour la négative. Il faut donc admettre
quelque point accidentel d’offification dans le
coeur de l'individu fournis au fcalpel du médecin
de Per game.
352. Le rèfeau admirable de Willis autour du
corps pituitaire. Il manque chez l’éléphant, comme
dans l’homme & -le callor, & les deux carotides
internes, à leur entrée dans le crâne, s'envoient
feulement mutuellement quelques branches apaf-
tomotiques.
L'artère fpinale. Èn defcendant, elle décrit des * 2 3
(x) De Anat. Adminifir., lib. V I I I , cap. io.
(2) EjJay towards &c. . pâg. 99. (3) Elephantog. Curiof. , pars 1 f cap. 8-.
contours analogues à ceux des artères fpermati-*
ques des chevaux & des taureaux. ( Perrault.)
S e c t i o n q u a t r i è m e -
432. Les veines caves en général. L'éléphant a
deux veines cayes antérieures, l’une droite & 1 autre
gauche. La première a la fituation & 1 infertion
Ordinaires, tandis que la fécondé gagne le fi Ion
qui fépare la bafe du coeur de l’oreillette gauche,
& le parcourt jufqu'à l’oreillette droite, dont elle
perce la partie fupérieure & gauche, de manière
que fon orifice eft tout près de l’ouverture auri-
culo-ventriculaire correspondante.
S e c t i o n s j x i E M E .
^ IO. Les vaiffeaux lymphatiques en general. On
croiroit au premier abord que , fans aucune con •
rioiffar.ee antécédente des vaiffeaux lymphatiques,
on devroit découvrir pour ainfi dire les yeux fermés
, les vaiffeaux chylifères de l’éléphant; & cependant,
depuis Pecquet jufqu'à Duvernoi, la
| diffedlion de trois ou quatre éléphans n’a rien appris
à ce fujet.
546, J47 & 548. Le réfirvoirde Pecquet &le canal
thorachique. Dans cet animal, le canal thorachique
ne commence point par un renflement analogue
à la citerne du chyle chez l'homme; il préfente
quatre racines principales feulement, & fe porte
ën avant fans fe divifer, & marchant toujours directement,
le long du rachis, accompagné par la
veine azygos & par l’artère aorte. Au niveau de la
troifième vertèbre dorfale, il préfente une dilatation
remarquable & longue de plufieurs pouces ;
il s'écarte alors de la colonne vertébrale, gagne
le fommet du thorax, & , furie côté gauche du
c o u , fe partage en deux branches courtes, qui
s'ouvrent dans le confluent de la veine jugulaire
avec l'axillaire. Dans le fujet fournis aux recherches
de Duvernoi ( 1 ) , la longueur du canal thorachique
étoit de quatre pieds, & fon diamètre de
quatre lignes. .
Le canal eft dépourvu de valvules, ce qui eft
d’autant plus facile àconftater, que fon volume eft
confidérable , & que fa cavité peut recevoir l’extrémité
du petit doigt. L'épaiffeur de fes parois
égale celle des parois de la veine jugulaire d©
l’homme.
F O N C T I O N T R O I S I E M E .
L lS ORGANI S DSS SENSAT IONS ET L A CT ION
NERVEUSE.
S e c t i o n p r e m i è r e .
5^7. Le cerveau en général. Aü volume près, le
cerveau de l’éléphant reffembie allez à celui de
| (1) Comment, feient. Acad* PetropoL, 1 , 3&o*