
Buffon, en 1778, faîfoit entendre un fon rauque,
qui fembloit partir du fond de la gorge & qui écoic
allez comparable au beuglement enroué d’ un jeune
taureau> il produifoit ce bjuit aufli bien pendant
l’infpiration que pendant l’expiration dé l’air; feulement,
dans le premier cas, le fon étoit plus clair,
tandis qu’il étoit.plus rauque dans le fécond.
Dès qu’ il apercevoir fon maître, après quelques
Qiomens d’abfence, il ne manquoit pas d’en témoigner
fà joie' par une efpèce de gros murmure.
Quand cet animal, qui étoit mâle, éprouvoit
les irritations de l ’amour, fon ardeur fe déclarôit
par des-mugiffemens, qui duroient plusieurs heures
de fuite. C ’elt par des cris afi’ez fèmblables qu’il
exprimoit fon fentitnent de douleur quand on le
maltraitoit; mais il avoir d’autres accens plus
doux, très-expreflifs & comme articulés pour témoigner
fa joie & ion plaifir.
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
L A DIGESTION,
S e c t i o n p r e m i è r e .
943. La bouche. E lle e fl d’un rouge de corail,
& garnie d’une belle mouftache. (Sabarot de la
Vernière ( i ) . ) Les poils qui forment celle-ci font,
d’ailleurs, prefque femblables.à une arête de poif-
fon. ( Buffon. ) v
9)'2. Les dents. ( Voye£ nos. 2 1 , 22, 23 & 24.)
954. Le palais & fes rides. Il n’offre point de
niions marqués; on aperçoit feulement quelques
rides irrégulières fur les parties anterieure & pof-
térieure, & un enfoncement affez large dans fon
pïilieu.
S e ç j i o n s e c o n d e .
Le corps de P os hyoïde. Il eft mince, peu
Courbé en a rc , fans tubérofité ni apophyfe.
„957. Ses branches. Les poftérieures prolongent
J’jarc du corps & ont à peu près la mène épaiffeur
que lui. Les antérieures font formées de trois os j
dpnt le premier eft très-court, & le deuxième plus
jong que lui & le troifième.
S e c t i o n c i n q u i è m e .
988. Voefopkage. Dans le phoque examiné par M.
J. F. Lobftein, ce conduit étoit long de trois pieds
& fa plus grande largeur, qui fe trouvoit un peu
au-deffus de fon milieu, étoit de quatre pouces
& un quart. Plus bas, il ie rétréciffoit, & ffavojt
plus que trois pouces à l'endroit de fon infertion
dans l’eftomac. Ces mefuresont été prifes pendant
qu’il étoit médiocrement difiendu par l’air.
989. Sa couche mufculaire. Elle efl très-marquée.
Les fibres.qui la forment conftituent, par leur af-
femblage, un mufcle penniforme, qui règne dans
toute la longueur du canal, en forte que le mufcle
conftriéteur du pharynx femble fe prolonger juL-
qu’à l'ellomac.
S e c t i o n s i x i è m e .
996 & 997. L’eftomac en général, fa forme, fa.
grandeur. Dans le phoque dilféqué par M. J. F.
Lobft'ein, il étoit long de vingt pouces & très-
ample, furtouE à fon grand cul-de fac, dont la circonférence
étoit de deux pieds cinq pouces.
998. Le nombre de fes cavités. Il n’en a qu’ une,
mais il eft fortement étrarîg’é vers le pylore, où
il fembïe exifter une poche fépa^ée.
Il paroît que quelquefois ces étranglemens font
alfez nombreux, comme dans l’ individu difiéqué
par Sabarot de la Vernière, médecin de Nîmes;
mais alors même le vifeère i e forme qu’une feule
poche avec des appendices ) & non pas quatre
eftomacs féparés & femblabies à ceux des animaux
ruminans,
999. Ses orifices. Le pylore monte vers le foie,
dans une direction fi oblique qu’el e approche
prefque de la perpendiculaire. (J. F. Lobftein.)
10C7. Ses vaiffeaux. L’artère gaftro-éploïque
gauche fournit un nombre prefqu’infini de rameaux
à la gran }e courbure de l’eftomac. (Idem.)
Les vaiffeaux courts font au nombie de cinq, &
fe détachent des troncs même de l’artère &.de la
veine fpléniques.
S e c t i o n s e p t i è m e *
IOJ2, Le canalinteftinal en général. Dans l’individu
mort à Strasbourg en 1815 , & dont la longueur
torale,en y comprenant la queue, étoit
de fix pieds fépt pouces, le canal alimentaire avoit
cinquanre-quatre pieds deux pouces 'd étendue
longitudinale , & ' repréfentoit conféquemment
huit fois la longueur de l’animal, ce qui ne donne
pas Une proportion aufli forte que celle qui eft indiquée
pour d’autres efpèces de phoques; ainfi ,
le phoque ordinaire, par exemple, a les inteftins
vingt-huit fois plus longs que le corps , & l’ours
marin, feize fois. ( Tiedemann, Lobftein, 6fc. )
1012. L'inteftin grêle en général. Sa longueur
étoit de quarante-cinq pieds fix pouces; fa largeur
étoit partout d’un pouce.
Ses parois étoient épaiffes & charnues; leur
teinte étoit d’un rouge plus foncé que dans
l’homme.
101 y. Ses fibres charnues .-Les Ipngitudinalés font
furcout apparentes &c bien vifibles.
1018. $Js valvules conniventes. On n’en obferve
poiny,
(1) Lettre à-M. de Buflon.
point. (Pïockaska, Tiedemann, J. F. Lo'fttin.)
1019. Ses vaiffeaux. L ’ a r tè r e m é fe n t é r iq u e ,q u i
d écrit dans fon co u r s une e fp è c e d e c e r c l e , e n v
o ie , de fa c o n v e x i t é , v in g t-u n e bran ch e s p r in c
ip a le s ; il n’ en f o r t au cu n e d e -fa c o n c a v i t é .
1020. Ses nerfs. Ils accompagnent les artères in -
teftinales & font très-faciles à diftinguer : ils fui-
vent les branches des vaiffeaux dans toutes leurs
divifions.
Leur diffeétion eft plus facile que fur l’homme ,
parce qu’ ils font moins collés contre les parois des
artères. (J. F. Lobftein. )
1021. Le gros inteftin en général. Il avoit quatre
pieds de longueur & deux pouces de largeur fur
l’individu dont nous avons déjà parlé pl.is d’une
fois. Il eft parfaitement rond & cylindrique s &
n’offre pas les boffelures que, chez l’homme, on
rencontre fur le colon.
Quant à fon afpeét & à fa ftruéture,il ne diffère
en rien de l’ inteftin gvdie.
1022. Le cæcum. Il étoit long de dix-huit lignes
feulement, tandis que fa -largeur étoit de deux
pouces & un quart.
1024. L*appendice vermiforme. I! n’exifte en aucune
façon.
S e ct ion hu i t i ème .
1034. La cavité des épiploons. Elle eft extrêmement
vafte.
1040. Le méfentere. I l eft long, mince & fort
tranfparent ; il n’eft chargé de graille qu’autour
des vaiffeaux.
IC43. Ses glandes. Elles ne font point nom-
breufes; les plus grandes égalent en volume une
gtoffe fève.
Leur couleur eft plus rouge & leur parenchyme
plus mou que dans celles de l’homme.
(J, F. Lobftein*)
S e c t i o n n e u v i è m e .
1046. Le foie en général, le ligament fufpenfeur.
Celui ci indiquoit, a la furface fupérieure du vifeère,
une divifion en deux lobes principaux, dans
l'individu obfervé à Strasbourg.
1047. Les divifions ou lobes du foie. Le lobe
droit eft lubdivilé par de profondes feiffures, en
trois lobules fort alongés, un antérieur, un pofté-
rieur & lin inférieur.
L’antérieur, fitué au côté droit du ligament fufpenfeur
& adhérent à ce ligament, a un bord fu-
pé rieur arrondi, un bord externe coupé en bifeau
& couché fur le lobule pofterieur, & un bord inférieur
> profondément échancré pour loger la vé-
ficule du fiel. Le côté droit ou externe de cette
échancrure fe termine en une pointe prifmatique :
Syft. Anat. Tome III.
le gauche or interne eft inégalement boffelé e n ,
dehors, tandis qu inférieurement il recouvre l’eftomac
& préfente un appendice affez. long.
. Le poftérieur eft moins large, mais pins long
que le précédant. L’inférieur, uni à la veine cave
abdomidale, eft caché par lui.
Le lobe gauche eft fub.livifé fupérieurement en
deux lobules par une profonde feiflure; l’un de
ces lobules effinterne, l'autre eft externe..
Le premier tient au ligament ftifpenfeûr, 8c,
par fon bord externe taillé en bifeau, couvre le
fécond.
Celui-ci, boffelé poftérieu rement, recouvre
l’eftomac inférieurement. Dans ce dernier fens,
il fe termine en une pointe aplatie.
I0y4- La véficule du fiel en général. Elle eft petite
& ne dépalfe point le bord du foie.
Elle reçoit fix conduits hépato-eyftiques alfez
confidérables. (J. F. Lobftein.)
IO 66. L'ouverture du canal cholédoque. Onia voit
dans le duodénum, à un pouce de diftance environ
du pylore.
S ection dixi ème .
icéS. L i rate en général, fa pofition , fa forme.
Sur le phoque à ventre blanc, mort à Strasbourg,
elle avoit un pied cinq pouces de longueur ; fa plus
grande largeur étoit de fept pouces, & fa plus
grande épaifleur , d’ un pouce & un quart.
Elle avoit la figure d'une langue de chien dont
on auroit découpé les bords en feftons arrondis.
1070- Sa ftrutture interne. Elle eft très-molle ,
très-légère, & ne renferme pas autant de fang que
la rate de l’homme.
- Son parenchyme peut être comparé, jufqu’à un
certain point, à celui du poumon. Aufli, en foufc
fiant de l’air parle tronc de l'artère ou de la veine
fplénique, on fait développer dans ce parenchyme
des cellules larges .& d’inégale capacité, qui ont
la plus grande analogie avec celles des poumons
des grenouilles.
IC73. Ses vaiffeaux. Les troncs de l’artère &
de la veine fpléniques font collés, pour aînfi dire,
le long de la face interne de la rate, où l’on ne
remarque qu’ une feiffure tout-à-fait fuperficielle.
De cette feiffure, il part, à droite & à gauche,,
un certain nombre de filions dans lefquels font
reçus les rameaux artériels veineux, dont le volume
eft moindre que celui des vaiffeaux courts.
( Voye[ n°. 1007. )
F O N C T I O N S I X I È M E .
L e s s é c r é t i o n s *
S e c t i o n s e c o n d e .
IIOI. Les reins en général, leur forme. Ils font
D d d