
leufe, d’une teinte orangée foncée, de l’odeur
de l'ambre j que l’ambre fortoit de ce fac par un
conduit fi tué le long du pénis j & que les cétacés
mâles pouvoit nt-feuls le ct nt nir.
D'autres auteurs cnt avancé que ce fac n’étoit
que la veflie urinaire, & que les boules d'ambre
étoîent des concrétions analogues aux calculs vé-
ficaux.
Quoi qu’il en foit de toutes ces hypothèfes, on
trouve de 1 ambre gris dans le's cachalots femelles
comme dans les mâles. 11 t ft d'ailleurs démontré
pir l'expérience que la formation de l'ambre gris
d ns la veflîe & l’exiftcnce d’un fac particulier'
d ns le cachalot font entièrement contraires aux
ré fui rats- de l’obfervati: n D ’ailleurs , le dcéleur
Schwediav/er, déjà cité , a fait voir que ce prétendu
faen’elt autre chofe que le cæcum de l’animal
, & qu'il falloit entièrement partager l ’idée
dés Japonais,- qui nomment l’ambre gris kufura no
fu , c'eft-à-dirë, excrément de baleine.
Effe ctivementcette fubftance fe trouve dans
le canal inteftinai du cacha’ot macrocéphale, à une
diftance de l'anus qui va rie entre un &: plufietirs
mètres.. Elle eft parfemée de fragment de mâchoires
de fèche, parce que notre cétaçé fe nourrît
fpéçialemc ne de ce mollufque, & que ces
mâchoires fon: de nature à ne pouvoir être attaquées
par les forces, desla digtftion.
L ’ambre gris n’ . ft donc qu'un produit des ex-
crémens du cachalot, mais il ne fe formé que dans
certaines circonftances données, & ne fe trouve
point par. conféquent -, dans-tous les in lividus. Il
femble le réful.tat d'une véritable maladie , qui endurcit
ainfi une portion des excrémens dans les im
teftins, & en fait paroître quelquefois quatre
ou cinq concrétions à la fois : & cela eft fi vrai
que les -pêcheurs exercés ccrïnoiff fit fi le cachalot
qu'ils ont fous les yeux renferme de l'ambre
gris. Quand ils fe font emparés d'un cachalot qui
leur paroît engourdi, ils le vifitent avec foin ; ceux
qu'ils rencontrant morts & flot tans fur la mer,
leur fournilTtm auflî afîcz fc uvent de l'ambre. Le
capitaine Coinett, dans la relation de fon voyage,
nous apprend que, dans certaines circonftancts,
après avoir ouvert l'abdomen, on s’alfure facilement
de la préfence de cette matière precitufe,
en fondant lesinuftins avec un= longue perche.
L'ambre continu dans le canal inteltinal du cachalot
n’a point le même degré de dureté que celui
qui fl )tte fur lés flots ou que les vagues cnt vo-
mi fur le rivage. Dans l'in fiant où on le retire du
corps du cétacé, il a même ncore la couleur &
l’odeur des véritables excrémens , dont il n'eft dif-
tingué que par un peu moins de moîlefte.
F O N C T I O N S E P T I È M E .
L a g é n é r a t i o n .
1131. Saifon -des arr.ou s. Pour fe livrer à leur
pafîion avec moins d’inquiétude & de trouble '
les cachalots macrocéphales fe raflembl.nt, dans
le temps de leur union intime, auprès des rivages
les moins fréquentés.
Au prim.mps , les environs des îles Galhpngos
' font le ren lez-vous général de tous ceux dés côtes
du Mexique, de celles du Pérou & du golfe de
Panama. Ils s'y accouplent, & l’on y voit de jeunes
individus qui n'ont que fîx pieds au plus de
longueur. ( Colncti.)
S e c t io n p r emi è r e .
1154. La verge en general. Elle eft enveloppée
dans un? gaîne.
Dans le cachalot trumpo, qui échoua en 1741,
près de la barre de Bayonne (1), la longueur de
cette gaîne étoit de dix-huit pouces, fon diamètre
d’un pied, & la longueur de la verge de quatre
pieds.
Section t r o i s i ème .
I 186. Le Jexe féminin en général. La mère montre
pour fon petit Une affcCtion plus grande encore
que dans prefque toutes, les autres efpèces de
cétacés; (iâcë/èà'é.•)
Se c t io n q u a t r i è m e .
12.V 5 - La conception & fes particularités. Les
cachalots macrocéphales s’accouplent comme h
baleine franche. ( Idem.)
1254. La gefiatiort. Sa durée n'eft, dit-on, que
de neuf à dix mois.
Section c i n qu i ème .
12 j6. Le foetus en général. Une des femelles des
cachalots échoués fur la côte de Bretagne , mit bas
fur le fable un petit bien confôimé ,'n'ayant pas
encore de dents, & long déjà de dix pieds neuf
; pouces;
1257. Le nombre des foetus. Il n'eft que d'un ou
deux tou: au plus, par. portée. Une autre femelle
que celle dont nous venons de. parler, uVoit fait
deux petits, également fur la côte.
F O N C T I O N H U I T I È M E .
L a l a c t a t i o n .
1 503 & 1 304 Les mamelles en général, leur nombre
, &c. Les mamelles, au nombre de deux, font
placées dans une forte de cavité longitudinale de
dix-huit pouces d'étendue. 1
(1) Voye\ les généralités.
La mamelle & le mamelon n’ ont ‘i enfemble
cu’une longueur de fîx pouces ou environ, mais
ils s’a longe fit, & la mamelle devient pendante
lorfqtte la mère allaite fon petite
1505. Leur 'pofition-. Les mamelles 3 dans le cachalot
macrocéphale femelle, font implantées fur
la partie la plus reculée de l'abdomen, & non fur
le thorax, comme dans, le s lamantins.
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a n u t r i t i o n .
Se c t i o n p r e m i è r e .
1318. Les âlimens en général. Le cétacé dont
nous écrivons la defeription anatomique ne fe-
nourrit pas feulement de cette efpèçe de fèche
très-commune dans les parages qu'il fréquente, &
qui, auprès des côtes d'Afrique & fur celles du
Pérou, atteint quelquefois un diamètre d'un pied.
Il n’ajoute pas feulement d'autres mollufque s à
cette nourriture j il eft auffi très-avide de poiffons ,
notamment de cycloptères.
On a trouvé en effet dans fon eftomac des poiffons
de la taille de fîx pieds & au-delà.
I! pourfuit auffi le s phoques, lés baleihoptères
à bec , les dauphins> il chaffe les requins avec
acharnement.
Ces derniers, fi dangereux pour tant d’autres
animaux, font faifis de frayeur à la vue du terrible
cétacé, & n’ofent pas même approcher de fon
cadavre. (Otho F abri cîus.) Un cachalot defoixante-
dix pieds de longueur a rejeté lin requin de douze'
pieds, au témoignage d’un auteur célèbre (1), de
de Haze.
Il h'y a donc rien d’étonnant qu’il foit l'objet
des craintes fuperfUtieufes des pêcheurs ; Il an dais.
( Qlafsen & Povelfen.)
S E CT I ON SECONDE.
" la 21. Le tijfu cellulaire & le corps graijfeux. La
couche de lard que l'on trouve au-deffous de la
peau , a fept ou huit pouces d'épailleur fur le dos.
Elie eft moins épailfe au ventre.
,On trouve, de diftance en diftance > dans ce
lard, de petits intervalles remplis de cétine. Lorsqu’on
a vidé une de ces loges particulières, elle
lé remplit bientôt de la matière des loges voifî-
ncs ; & , de proche en proche , toutes ces vacuoles
reçoivent un nouveau fluide qui provient du
grand canal dont nous avons parlé plus haut (2).
S e c t i o n t r o i s i è m e .
13 26. La dentition. Les dents paroiffent toutes
(1) Hafæus, de Leviathan Tobi & ceto Jona. Brcmæ ,
*/23. Foye^ auffi l’ouvrage déjà ciré d’Anderfoa.
(2) Voye\ n°. *139.
formées dans leurs alvéoles & ne s'aîongént qu’eu
pénétrant dans les gencives, absolument de la
même manière que chez les autres cétacés (1).
La mâchoire s'accroît en fe prolongeant par fon
bout poftérieur., C ’eft vers le gofîer qu’il paroît
de nouvelles dents à me fure que l’animal fe développe,
& de-là. vient que les alvéoles font d’autant
plus profonds qu'ils font plus près du mufeau.
1339. La mort. Le cachalot macrocéphale ré-
fifte plus long-temps que beaucoup d’autres cétacés
aux bleffures que lui font la lance & le. harpon
des pêcheurs. On ne lui arrache que difficilement
la vie, & l ’on affure que l’on a vu de ces cachalots
refpirer encore , quoique privés de parties
confi [érables de leur corps, que le fer avoir
déforganifées au point de les faire fphaceler.
C IN Q U I ÈME GENRE.
P h y s É t è r e , Phyfeter, Laeépède.
Des dents a la mâchoire inférieure feulement ,* une
nageoire dorfale.
E S P È C E P R E M I È R E .
Le PHYSÉTèaE MICROPS, Phyfeter microps,
Laeépède, Oth. Fabricius.
Phyfeter microps. P. dorfo pinnato , dentibus ar-
cuatis apiceacuto...: Oth. Fabricius, Fa un. Groenland.,
pag. 4 4 , n°. 27.
Linnæus, Syft nat., edit. G.nel., gen. 39,
fpecl 3.
G É N É R A L I T É S .
Les physétères, ne font véritablement que
des cachalots avec une nageoire dorfale.
Celui dont, nous entreprenons l’hiftoire eft: un
des plus grands & des plus cruels hnbitans de l’empire
de Neptune. Auffi avide de carnage qu’audacieux
Sc intrépide, il eft fécondé par l’énormité
de fa ma (Te & par l’agilité de Ces mouvemens dans
les combats qu'il livre à la furface de l'Océan,
foit pour fe défendre, foit pour attaquer.
Il paroît bien démontré que ce cétacé étoit
connu desanciens Romains ; il fembleévidemment
être le type de ces orques terribles dont a parlé
Pline, & contre une defquelles l'empereur Claude
fut obligé de combattre à la tête des cohortes prétoriennes
dans le port d’Oftie, comme Régulas,
dans les champs de l ’Afrique, avoir fait marcher
0 ) y~oye\ H tintes , 1. c.