
qui habite la mer des Indes, 8î q ue, fous les
noms de firène 8c de femme marineL plufieurs voyageurs
ont confondu avec le lamantin ou avec le
lion marin. Renard , du refte, en a donné une
figure parmi celles de fes Poijfons des Indes,
pl. X XXIV , fig 180. Buffon n’en a vu que deux
têtes décharnées ou tronquées , & leur a trouvé
beaucoup de reffemblance avec celle du morfe.
Il les avoit reçues de rile-de-France. Linnæus,
Erxleben, Gmelin & Shaw ont réuni cet animal
auxmorfes, mais M. Cuvier penfe que c’eft fort
mal-à-propos, & croit qu’avec les lamantins,
il eft beaucoup plus voifin des cétacés. M. de
Lacépède & M. Duméril ont également fait trois
genres diftïnéts du morfe, du dugong & du
lamantin.
Le corps du dugong eft aîongé, & fa queue
terminée par une nageoire en forme de croiffanr.
{Cuvier.) Cet animal n’ offre que des membres
pe&oraux. {Camper.) Il y a abfence totale des
pieds de derrière. ( Cuvier. )
F O N C T I O N * P R E M I È R E
L a L o c o m o t i o n '.
Se c t io n p r em iè r e .
Squelettologie.
3. Les os de la tête en général. La tête eft déformée
à peu près comme celle du morfe par la profondeur
des alvéoles des dents canines à la mâchoire
fupérieure.
S. Les temporaux. I’s ont des rochers fort petits.
( Camper.)
1 1 . La face en général. L’ouverture antérieure
des foffes nafales eft très-large, ovale & dirigée
vers le haut.
Il exifte une foffe ptérygoïdienne.
Les connexions des os de la face, leur coupe
générale, & c ., font à peu près les mêmes dans le
dugong & dans le lamantin, &pour changer une
tête de lamantin en une tête de dugong, il fuffi-
roit de renfler & d’alonger les os inter-maxillaires
pour y placer les défenfes, & de courber vers le
bas la fymphyfe de la mâchoire inférieure, pour la
conformer à l’ inflexion de la fupérieure. ( Cuvier. )
20. La mâchoire inférieure. Sa conformation eft
bien fingulière: la mâchoire fupérieure'eft repliée
de haut en bas, à peu près dans fon milieu, &
forme un angle prefque droit, dont la branche af-
cendante fe place au-devant de la mâchoire inférieure.
L’angle de celle-ci lui oppofe une furface
aplatie, qui defcend dans une direction très peu
oblique 8c fait un angle obtus , femblable au précédent,
avec le bord alvéolaire des branches.
Les deux pièces qui la forment ne fe fondent
jamais complètement, & relient féparées par une
future.
Le condyle eft aplati & arrondi fur'fonfommet.
{Cuvier.)
11 . Les dents incifives. Au nombre de deux,
longues de fix à fept pouces, elle's font logées
dans des alvéoles très-profonds à la mâchoire fupérieure
j elles ne s’étendent pas directement hors
de la gueule comme les defenfes du morfe{Dau-
benton, Camper, Cuvier) , & font beaucoup plus
courtes & plus minces. Implantées dans l’os inci-
fif, elles fe confervent 8e croiffent cependant au
poiht de devenir de vraies défenfes pointues,
mais qui relient en grande partie couvertes par
des lèvres charnues 5c hérilfées de mouftaches.
La mâchoire inférieure en eft dépourvue.
i l . Les dents canines. Elles manquent (1 ).
23 & 24. Les dents molaires. On en compte, dô
chaque côté, trois en haut & trois en bas. Elles
repréfentent chacune deux cônes adoffés l’un à l’autre
par un de leurs côtés, 8e, quand elles s’ufent,
leur couronne offre deux cercles contigus 8e même
confondus par une partie de leur circonférence.
Les quatre poftérieures de ces dents-font les
plus grandes.
56, y7 8e y8. Les os de /’avant-bras en général.
Si ce que Thomas Bartholin (2) dit des os de-fa
firène, qui paroît être notre dugong, & dont il
confervoit les membres 8e les côtes dans fon cabinet,
fe rapporte effectivement à l’animal que
nous décrivons, le radius & le cubitus font fort
courts 8e n’ont pas plus de quatre pouces de
longueur.
5-9. Les os de la main en général. Ils forment cinq
doigts par leur réunion5 chacun de ces doigts eft
muni d’autant d’articulations que ceux de l’homme.
Leur dernière phalange eft: pointue. ( Thom. Bar-
iholin.)
S e c t io n s e co n d e .
Myplogie.
1 1 y. Phénomènes de la contrddüon mufculaire.
Les dugongs, manquant de pieds de derrière, fe
tiennent dansl’ea.u plus fouventquefur les rivages.
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
L es sensations et l action nerveuse.
S e c t io n s e p t i è m e .
78y. Les yeux en général. Ils font bleus & pareils
à ceux de.l’homme. {Camper.)
(r) Remarquons, enpaffanç, que les phrafes de Gmelin &c d’Erxlcben, pour le dugong , ne font poinc e x a c te s , L e s
mots dentibus la n ia r iis doivent être changes , puifqu’il’ s’agit
des dents incifives , & non des canines. Cette erreur a , Uu
refte , déjà été relevée par M. Cuvier.
(2) f j i f t . a n a t., Çeiic. 2, Hift. IL
786. Les
7 Sè. I es paupières. Elles font très-mobiles. {ld.)
.Su. La pupille. Elle eft large 8e ronde. {Idem. )
S e c t i o n h u i t i è m e .
833. Voreille externe en général. Elle manque ;
l’ouverture qui la remplace eft contractée 8c ref-
ferrée fur elle-même. {Idem.)
841. Les ojfelets de touïe en général. Ils font fort
grands 8c pefans. {Idem. )
8y6. Les conduits demi-circulaires. Ils manquent
très-probablement en raifon du peu de volume du
joefaer. {Idem.)
S e c t io n n e u v i èm e ..
868. Le ne\ en général. Les narines font placées
à l’extrémité du mufeau, 8e ne font point tournées
en haut, comme l'ouverture antérieure des
foffes nafales.
Dès que l’ animal a refpiré, elles fe referment
■ comme par une efpèce de foupape. {Camper.)
S e c t io n o n z i èm e .
877, 878 & 879. La peau en général. Elle eft
liffe 8c fans poils. {Camper.)
883. Les poils. La gueule eft entourée de mouftaches
j le refte du corps eft glabre.
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
L A DS G ESTION.
S e c t io n s e c o n d e .
*<f)6 & 9 J7. Vos hyoïde en général. Il eft fort
étroit. Sa bafe eft échancréej fes cornes font petites
8e de la longueur d’un potice.
Les apophyfes ftyloïdes font larges, fortes 8e
longues. {Camper.)
959. La langue en général. Elle doit être bien
petite,, puifque, fuivant Camper, la diftance intérieure
des dents molaires d’un côté à celles de
l’autre n’eft que d’un pouce 3e un huitiè u
Se c t io n c i n q u i è m e .
980. Le pharynx tn général. Il doit etre fort
étroit, car les os palatins 8e les apophyfes pcévy-
goïdes ne font qu’à un pouce trois huitièmes de
diftance les uns des autres. { Camper. )
F O N C T I O N H U I T I È M E .
L a l a g T AT I O N.
cées fur la poitrine, & non au ventre , comme
chez, les phoques 8c les morfes > cette circonftance
a fait de loin trouver quelque reffemblance entre
les dugongs femelles & les femmes, quand ils
font fortir verticalement leur partie antérieure
hors de l’eau, & a probablement^ donné lieu a
toutes les fables qu’ on a débitées fur les firènes 8c
les femmes-marines.
1304. Leur nombre. Il eft de deux.
1312. Les mamelons. Il ni*y en a quun par mamelle.
{Camper.)
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a NUTRITION.
S e c t i o n p r e m i e r s .
1318. Les alimens en général. Il paroît que les
dugongs le nourriffent de végétaux ( 1 ) , 8e viennent
paître. F herbe fur les rivages.
N. B. Le refte de l’anatomie du dugong eft inconnu;
M. Cuvier préfume qu’elle reffembie
beaucoup à celle du lamantin.
Q U A T R I È M E G E N R E .
L a m a n t i n , Manatus y Cuvier.
Moins de trois fortes de dents ; point de canines ni
d ’incifives che[ les adultes.
E S P È C E PREMIÈRE .
L e l a m a n t in d ’ A m é r i q u e , Manatus
americanus.
Lamantin , Buffon, Hift. nat., tom. X I I I ,
pl. LVII.
Trichechus manatus. T. dentibus laniariis nullis.
Linn. Syft. nat., edic. XIII, gen. 6 , fpec. 3.
Trichechus manatus. T. dentibus laniariis inclufis.
Erxleben, Syft. Règn. anim., gen. 4 7 , fpec. 2.
G É N É R A L I T É S .
O n trouve les lamantins vers l’embouchure des
rivières, dans les parties les plus chaudes de la
mer Atlantique, & il paroît, ain.fi que l'a démontré
M. Cuvier, que ceux des fleuves d’Amérique'
diffèrent fpécifiquement de ceux d’ Afrique. Ils parviennent
à quinze pieds 8e plus de longueur, 8e
^1) y o y a g e de C h rifiop he B a r ch ew ii£ ; page 381.
G g g
1303. Les mamelles en général. Elles font pla*
Anat. Tome I I I .