
Ils font fitués plus haut que dans beaucoup
d'au,très cétacés. On les voit au-deffus de l’efpace
qui fépare l'ouverture de la gueule de la baie de
la nageoire peétoraîe, & à une diftance prefque
égale de cet efpaçe & du Commet de la tête.
Ils font placés au fommet d’ une force d’éminence
ou de boffe, peu fenfible à la v érité, mais
qui , cependant, s’élève allez au-dtffus de la fur-
face de la tê te , pour que le mufeau ne les empêche
point de recevoir les rayons lumineux réfléchis
par les objets placés devant le cétacé, pourvu
que ces objets foient un peu éloignés.
Voilà comment nous pouvons expliquer ce que
dit le capitaine Colne tt, dans la relation de fon
voyage, que leicachalot pourfuit fa proie fans être
obligé d'incliner le grand axe de fa tête & de Ion
corps fur la ligne le long de laquelle il s’avance.
L’oeil gauche paffe pour être beaucoup plus
périt que l’autre. ( Cuvier. )
La couleur des yeux eft noirâtre.
Ils font entourés de poils très-ras & très-difficiles
à apercevoir. ( Lacépède.)
Dans le cachalot trumpo, l'oeil efl petit également,
placé au-delà de l’ouverture de la bouche
& plus élevé que cette ouverture.
800. La glande lacrymale. Elle manque.
801. Les conduits lacrymaux. Ils manquent également.
817. Le cryftallin. Dans un cachalot de foixante-
neuf pieds, qui fut pouffe dans l’Elbe par_une
forte tempête, en décembre 1720* le cryffallin
n’étoit que de la groffeur d’ une balle de fufil.
( Anderfon. )
' S e c t i o n h u i t i è m e .
833. "L'oreille externe en général, fa forme. On a
de la peine à en difbnguer l’entrée, qui eli fituée
fur une forte d'excroiiîànce de la peau, entre l ’oeil
& la nageoire peétorale.
Les conques manquent entièrement.
840. La coiffe du tympan. Elle eft formée par
une lame offeufe qui a l’ air d'avoir été roulée fur
^Ile-même, & dont le côté épais a plus de deux
poucesd'épaiffèur.„Ce côté eft l’ interne. Son bord
eft moufle & arrondi.
La partie fupérieure de fa furfâce extérieure eft
hériffée d’ afpérités qui s’engrènent dans la voûte
correfpondante du temporal.
L’apophyfe antérieure de cette caiffe du tympan
ne remonte -pas jufqu’au rocher. La caiffe
n'adhère donc à celui-ci que par fon extrémité
poftérieurel Elle femble donc formée par un os à
part.
L’extrémité antérieure de la caiffe eft toute ouverte,
& ce(t là que commence la trompe d’Euf-
tachi, laquelle s’attache au bord inférieur même
de la caiffe.
841. Les offelets 4e l'ouïe en général. Ils jouiffent
1 de mouvemens fort bornés, mais cette forte de
. défaut eft compenfée parle très-grand développement
de la caiffe. Ils font réunis les uns aux autres
de manière à former un angle prefque droit.
J 84!. Le marteau. Il eft fondé à la caiffe, comme
! nous l’ avons obfervé dans la baleine,
j Sa tête s’articule avec l’enclume par deux fa-
' cettes de grandeur inégale. Elle femble fe prolonger
en une petite cote foudée au bord de la
• caÜfo, & qui i ni te imparfaitement fon manche &
l’apophyfe de Rav/. .
.Cette tête du marteau eft logée dans une foffette
particulière creufée dans lepaiffeur de la caiffe.
i 843. Venclume. Sa formé imite affez bien une
i dent molaire. ( Rondelet, Camper.)
Son apophvfe courte eft attachée par un ligament
à l’intérieur de la caiffe ( Camper) , & le
meut fur .une petite éminence particulière.
Son apophyfe longue eft articulée avec l’étrier.
844. Vétrier. Sa bafe paroît boucher entièrement
la fenêtre ovale. Son mouvement d’ailleurs,
de même que celui du marteau, attaché à la
caiffe , eft réduit à peu de chofe. Il en rëfulte
une grande difficulté pour expliquer le mëcanifme
fuivant lequel agiffent ces oflelets.
Au lieu d’avoir deux branches, comme dans
l’homme , cet offelet ne préfente, ainli que dans
le lanantin, qu’ un corps fo ide , conique, çom-
primé, & percé feulement d’un petit trou,
j Sa bafe eft convexe & creufée d’une petite
'fo ffe tte .
Le tubercule auquel s’ infere fur cet os le muf-
cle deftiné à le mouvoir, eft tiès-volumineux.
845. L'offelet lenticulaire. Il eft foudé à l’ extré-
. mité de la longue branche de l’enclume. (Camp.)
848. La trompe d'Eufiachi. Elle monte le long
j de l’apophyfe ptérygoïde;, & , perçant l ’os maxillaire
Supérieur, elle aboutit à la partie fupérieure
] du nez.
i Son pavillon eft garni d’une valvu’e qui empêche
l'introdu&ion de l’eau dans fa cavité, lorfque
. l’animal l’élance en jet par fon évent. •
| 849, La fenêtre ronde. Elle eft plus grande que
| l’cvale.
855. Le veftibule. Il eft petit. Une écaille offeufe
fort mince le fépare des rampes du limaçon.
Il communique avec la première rampe de celui-
! ci par deux petites ouvertures qu’on ne retrouve
point dans les autres animaux.
I 85(5. Les conduits demi-circulaires. Us font fi peu
| développés, que Camper n’a point pu les dé*
| couvrir.
1 860 Sd 861. Le limaçon, fes rampes. Cette partie
du labyrinthe eft ici très-développée. Mais fa
1 fpirale refte prefque dans le même plan fans s’élever
fur fon a re , & ne décrit qu'un peu plus de
deux tours.
Les; rampes du limaçon font féparées par une
cloifon offeufe continue, mince & fragile.
C’eft fur fa .fécondé rampe que s’épanouiffent.
Jes faifeeaux du nerf acouftique. Ils femblent partir
d’un centre commun & s'étendre fous forme
de rayons fur cette partie difpolèe en fpirale.
( Camper.. ); ;
La rampe fupérieure s’ouvre feule dans le petit
veftibule par les deux ouvertures dont nous avons
déjà parlé. ( Voyeç n°. 855.)
1 La pulpe du nerf acouftique. Elle pénètre
dans le limaçon par deux petites ouvertures que
nous avons déjà fignalées.
Nous avons auffi indiqué la difpofition de fes
file®. ( Voyei noi. 860 & 861.)
SE CT ION NEUVIEME*
868. Le ne\ en général. Les deux évents abou-
tiffent à une feule & même ouverture pratiquée
fur l’extrémité même du mufle, & fouvent large
de fix pouces, ou même d’un pied dans le cachalot
rrumpo.
Cette ouverture n’ eft pas toujours placée à une
égale diftance des deux yeuxj elle eft portée un
peu plus à gauche qu’ à droite (1).
L'eau qui eft po iffé.e avec force par cet orifice ,
jaillit à une affez grande hauteur, en décrivant
une courbe dirigée en avant, & en retombant,
par conféquent, dans Ja mer, à une diftance plus
ou moins grande de l’extrémité du mufeau.
Cet tffet dépend de là direûion des évents &
de la difpofition de leur orifice. Ces tuyaux, en .
effet, forment une diagonale qjii part du bas du
palais , travrrfe obliquement l’intérieur de la tête, '
& fe rend à l’extrémité fupérieure du bout du mufeau
, ru elle fe termine par une ouverture inclinée
à l'horizon.
872. Les cavités du ne%. Les firuis paroifîsht
manquer entièrement.
S e c t i o n o n z i è m e .
877, 878 & 879. La peau in généraly le corps
muqueux & f i couleur. La peau du cachalot matro-
céphâle a , dit-on, la douceur de la foie.
S n des eft noir ou noirâtre, quelquefois mêlé
de reflets verdâtres ou de nuances grifes j chez;
quelques individus, il eft d’un bleu d’ardoife , tacheté
de blanc.
Le ventre eft blanchâtre.
(1) M. Cuvier a vérifié , fur deux crânes , ce défaut de fy-
tnctrie tic l’évenc, annoncé par Dudley , par Anderfon &
par Schwediawer. Camper en parle auflî. Ce fait doit faire
croire à l’inégalité de volume des deux yeux, dont parle
Egède , & que nous avons fignalée n°. 785.
Syft. Anat. Tome 111.
883. tés dit et fes fortes de poits. Le Corps eft
glabre dans toute fon étendue. On obferve feulement
quelques petits poils auprès des yeux. (L a-
cépéde (1 ). )
884. Les ongles. Il n’en exifte aucun veftige.
F O N C T I O N Q U A T R I È M E .
L a r e s p i r a t i o n .
888. La refpiration en général. Lê cachalot ma-
crocéphale fe fert moins fouvent que la baleine
franche de fes évents pour refpirer. Il r:fte fous
l’eau beaucoup plus long-temps qu’elle.
Plus il eft grand, & moins, toutes chofes égales
d’ailleurs, il vient fréquemment à la foi face de
l’Océan. ( Colnett.)
942. La voix, fes nuances & fes particularités.
Nous avons déjà dit que les trente-deux cachalots
macrocéphales qui échouèrent en 1784 fur,la côte
occidentale d’Audierne , annoncèrent leur atrivée
par de terribles mugiffemens (2).
Un ancien capitaine de vaiffeau a auffi affuré à
Anderfon qu’ il a-voit vu.arriver un jour, du côté
du Groen'and, une grande troupe de ces mê nés
cachalots, à la tête de laquelle il y en avoit m de
plus de cent pieds de long, qui, à l’afpett du
vaiffeau, avoit fait un bruit an dogue à celui des
cloches, & affez violent pour que le vaiffeau en
eût tremblé,quelque temps : à ce lignai toute la
troupe s ’étoit fauvée avec précipitation.
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
L a d i g e s t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
943. La bouche. Son ouverture eft étroite, longue
, un peu plus rejculée que la bout du mufeau ,
& fermée, à la -volonté, de l’ animal, par la mâchoire
inférieure comme par un couvercle ren-
verfé; ( Lacépede.)
Il eft affez douteux par conféquent, à notre
avis, que le çae halot macrocéphale puiffe , comme
le prétendent O la fs en &r Povelfen (3 ) , faifir un
bateau pêcheur, le brifer dans fa gueule & engloutir
les hommes qui le montent.
D’après le rapport d’un capitaine hollandais»
témoin oculaire , Anderfon p oit cependant qu’un
boeuf y pafferoit aifément (4). -
9 y 2. Les dents. ( Voye£ nos. 21, 22, 23 & 24. )
(1) Voyrç ci-dejjus n°. 78$.
(2) Voyey ci-dejjus, page ^58 , les généralités.
(3) Voyage en IJlande , déjà cicé.
(/J) Hi fi. nat. du Groenland.
Nnn