
noyau pulpeux, avoir été enveloppés par les
couches que ce noyau fecrète, & y être reftes
pris.
Les noeuds qui fe forment autour de ces balles,
iÇc la réunion très-incomplète des Hbres de çeux-cl
avec la partie faine de la défenfe, donnent du
.poids à cette conjecture, fur laquelle eft bafée
l'opinion de Camper & de M. Cuvier.
On ne pour donc cirer de ce phénomène aucune
confequence propre à jultifier la manière de voir
de ceux qui précendent que l’ivoire le nouirit par
intus-fufception.
Il relulte encore de—îà que la portion une fois
fortie de la défenfe de l'éléphant, s’alonge toujours
fans groflir & fans durcir. Elle eft toujours
poudee en avant par des couches nouvelles, tandis
qu’elle-même ne peut éprouver aucun changement.
Enfin, comme les défenfes croiffent toute la
vie, 8c le relie du corps non, la grandeur d’un
éléphant ne peut fe conclure de celle de les défen
fe s, même en établiffant la proportion entre
ndividus d’une même variété & d un même fixe.
Le renouvellement des défenfes n’ a lieu qu’ une
fois pendant.la vie de l’animal,
i l . Les dents canines. Les éléphans en font privés.
25 8c 24. Les dents molaires. Les Anciens & les
Modernes ne font point d’accord fur le nombre
de ces dents; il varie d'une à deux de chaoue
C.Ôté.
Dans l’éléphant diflequépar Perrault, Dauben-
ton a vu que les molaires Torrent au nombre de
deux, de chaque côté des deux mâc hoires, & que
h première eit beaucoup plus petite que la fécondé.
Sur ce même fujet, la bafe des premières
dents molaires fupérieures a quatre pouces huit
lignes de longueur & deux pouces deux lignes de
largeur. La bafe des inférieures correfpondantes a
la même largeur, mais elle eft d’ un tiers moins
longue : celle des fécondés molaires fupérieures a
fe.pt pouces de longueur,fur deux pouces cinq lignes
de largeur; celle des inférieures correfpondantes
a fix pouces & demi de longueur, fur deux pouces
deux lignes de largeur.
Le poids de ces dents varie beaucoup , de même
ciue leurs dimenfions, fuivant l ’âge des individus.
Elles pèlent ordinairement quatre à cinq livres;
celles du poids de treize livres font très-rares. Cependant
M. Adrien Camper .en poflede une de
quinze livres & demie, & une autre de vingt-
trois liyres & demie,
Le corps de çes dents eft compofé d’un certain
nombre de lames verticales, formées chacune de
fubflance ofleufe enyeioppée d’émail , & liées en-
femble par une troijjème fubftance, appelée corticale,
femblable à celle qui exifte dans les cabiais
&dans plufieurs autres rongeurs. Toutes ces lames
font tranfverfales relativement à la longueur de
la dpnt.
Les molaires de l’éléphant fe fuccèdent, non
point Verticalement, comme nos molaires de remplacement
iuccedent à nos molaires de la it, mais
a arrière en avant, de façon qu’à mefure qu’une
dent s’u fe , elle eft en même temps poullee en
avant par celle qui vient après5 en forte que 1 éléphant
a tantôt une, tantôt deux mâchelièies de
c ô te , quatre ou huit en tou t, fuivant Ls
epoquts. ( Cuvier. )
Voilà comment chaque dent, au moment ou
elle tombe, fe trouve très-petite, quelque grande
qu'elle ait pu etre auparavant.
Pallas (1) a enlcignë le premier le mode de fuc-
ceilion des dents de l’é^ephant. Il n’a d’abord
qu’une feule molaire de chaque côté ; la fécondé,
en le développant, poulie la première, de façon
que, pendant un certain temps, il y en a deux;
enluite ia chute de la première fait qu'il n'y en a,
de nouveau, plus qu'une. C ’eftde-là q e viennent
les variations de§ auteurs, au fujet du nombre des
dents màchelièies de ces animaux.
Au relie, ce changement alternatif de nombre
fe répété plus d'une rois, car on trouve encore
des germes féparés dans des éléphans qui ont deux
dents en place, ainh que Daubenton & M. Cuvier
l’ont clairement conltaté. D’après M. Coife(2),
cette fucceiiion le renouvelle jufqu’ à huit fois dans
l'éiephant des Indes, en foreeque trente-deux dents
molaires occupent lucceiiivement les différentes
parties de les mâchoires.
Les premières paroilîent huit ou dix jours après
la naiflance , font bien formées à fix femaines, &
complètement lorties à trois mois. Les fécondés
font bien forties à deux ans. Les troiiièmes pa-
roilEnt à cette époque, 8: font tomber les fécondés
à fix ans; elles font à leur tour pouffées en
dehors par les quatrièmes, à neuf ans. On ne con*
noîc pas li bien les époques fuivantes. ( Cuvier.)
Le nombre des lames qui compofent chaque
dent molaire va en augmentant, de manière que
chacune d'elles en a plus que celle qui l’ a immédiatement
précédée, ( Corfç, )
Les premières ont quatre lames feulement j les
deuxièmes, huit ou neuf j les troiiièmes, douze
ou treize, & ainfi de fuite, jufqu'aux feptièhus
ou huitièmes qui en ont vingt-deux ou vingt-trois.
( Idem.) Ces nombres ne font pourtant pas bi m
abfolus; MM. Cuvier & Adrien Camper pofife-
dent une mâchoire inférieure d’éléphant, dont la
première dent a quatorze lames, & la fuivante
quatorze germes de lames.
Indépendamment du nombre, il y a des différences
par rapport à l’épaififeur des lames; elles
font plus minces dans les premières dents que dans
les dernières ; & comme les mâchoires font plus
courtes lorfqu’elles portent les premières dents,
ÉÉ Npv. Comment. Petrop., XIII.
jPj Philof. TrflnfaH, , X799.
jl arrive que le nombre des lames en activité eft à
peu près le même en tout temps ,■ c’eft-à-dire, de .
dix ou douze. (Cuvier.) ■ > gJ|P
Lorfque l’ éléphant eft grandi, l’efpace occupé
par les lames en aftivité eft, il eft v ra i, plus grand ; ;
mais ces lames font elles-mêmes plus larges & réra-
pliflfent toujours l'éTpace, quel qu’ il foit. {Idem. jU
Dans l'éléphant des Indes, les coupes des lames,
ufées paria trituration, préfentent des rubans
tranfverfes ondoyans.
Dans l'éléphant d’Afrique, ces mêmes coupes
forment des lofanges.
A cette différence de forme s’ en joint une dans
le nombre des lames > celles ci étant plus larges
dans l’éléphant d’Afrique , il en faut moins pour
former une même longueur de dent} neuf ou dix
de ces lames font une dent aufli grande que treize
ou quatorze de l'efpèce des Indes.
Audi ne voit-on pas de dent d’Afrique qui ait
plus de dix.lames. »
Comme l’éléphant eft herbivore, fes dents s’ u-
ferit par la maftication, ainfi que celles de tous
les animauxJbumis au même régime. Cette détri-
tion eft même néceflaire pour que leur furface
puiffe broyer les fubftances végétales. On juge
aifément fi une dent que l’on trouve ifolée étoic
en avant ou en arrière dans la mâchoire; celles
qui étoient fituées en avant n’ont jamais aucune
de leurs lames entière.
Les dents des deux mâchoires le diftinguent ai-
fémtnt aufli par leur forme. Celles de h fupé-
rîeuré ont leurs laines difpofées de manière que
leurs fommités font toutes dans une furface convexe.
La table produite par leur détrition eft aufli
convexe. C ’eft le contraire, pour les deux cho-
fes, dans celles de la mâchoire inférieure.
En outre, dans celles d’t n bas , les lames font
inclinées en arrière, par rapport à la couronne j
dans celles d’en haut, l’inclinaifon a lieu en avant.
Il eft toujours aifé de diftinguér l’arrière de la
dent d e i’avant; la trituration entamant bien plus
en avant qu’en arrière, c’ eft le bout le plus profondément
ufé de la couronne qui eft toujours
l'antérieur.
On diftinguera aufli les dents appartenant à
chaque côte , parce quelles font convexes à leur
face interne & un1 peu concaves à l’externe.
Dans l'intérieur de ces dents exafte la capfule
ou le follicule qui les a produites, comme toute
autre dent quelconque, par exhalation. Cet organe
forme primitivement une forte.de fac rhomboï-
dal, moins haut en arriére qu’en avant ; il eft
fermé de*toutes parts, fi l’on excepte les petites
ouverturts pour le partage des nerfs & des vaif-
feaux. Il eft 1 ogé dans une cavité ofleufe de même
figure que lui , cieufée dans l’os maxillaire, &
qui doit un jour conftiruer l’alvéole de la dent.
Du fond de cette capfule partent des cloifons
toutes parallèles, toutes tranfverfales > & dirigées
vcj:s le fommet du fac , fans y adhérer.
•Lèur fommet libre eft beaucoup plus mince
que la bafej il eft comme tranchant,.8e profondément
fendu, fur fa largeur, en plufieurs pointes
ou dentelures très-aiguës.
La fubftance de ces cloifons eft molle, tranfpa-
rente , très-vafculaire & comme gélatineufe.
La membrane interne de la capfule envoie des
replis dans tous les intervalles des cloifons, &
c’eft entre ces replis & iss parois des cloifons que
fe dépofent les matières' qui doivent former la
dent ; la matière ofleufe eft exhalée par la cloifon,
& l’émail par la capfule j mais entre ces deux matières
, M, Cuvier a découvert une troifième membrane
très-fine, fut laquelle viennent fe fixer les
matériaux.
La fubftance ofleufe fe forme donc par couches
juxtà-pofées du dehors au dedans ; la couche intérieure
xeft la dernière faite 8c la plus étendue ,
& fa formation , commençant par les points les
plus faillans du noyau gélatineux de la dent, c’eft
à ces points que cette fubftance eft la plus épaifle ;
elle s’amincit à mefure qu’elle s’en éloigne. Elle
forme donc d’abord une petite calotte fur chacune
des dentelures qui divifent les tranchans des cloifons.
A mefure que de nouvelles couches s’ajoutent
, par dedans, aux premières , les calottes fe
changent en cornets coniques; fi les couches nouvelles
& intérieures defeendent jufqu’au fond des
échancrures des tranchans de ces mêmes cloifons,
tous les cornets le réunifient en une feule lame
tranfverfale ; enfin, fi elles defeendent jufqu’à la
bafe des cloifons elles-mêmes, toutes les lame*
tranfverfales fe réunifient en une feule ^couronne
de dent, qui préfenteroit les mêmes éminences &
les mêmes découpures que l’on voyoit dans fon-
noyau gélatineux, f i , pendant le temps que ces
couches trar.fifudoient, d’autres fubftances ne s’é-
toient point dépofées defifus & n’en a-voient pas
en partie rempli les intervalles. ( Cuvier. )
En même temps donc l'émail eft dépofe fur
la furface de cette fubftance ofleufe, par la merrK
brane interne de la capfule, fous forme de petites
fibres ou plutôt de petits criftaux tous perpendiculaires
à cette furface, & y formant,. dans les
premiers temps, une forte de velours à brins fins.
Quand on ouvre la capfule d’un germe de den t,
on trouve les petites molécules du futur émail
encore très-légèrement adhérentes à la face interne
de cette capfule, & s’en détachant aifément.
Une partie nage même dans une liqueur in-
terpofée entre la capfule & le germe. {Idem.)
Une couche épaifle d’émail enduifant ainfi la4
couronne de toutes parts, remplit une partie
des intervalles*que les lames tranfVerfales & leurs
dentelures avoient d’abord laiffés entr’elles.
Le refie de ces intervalles eft tout-à-fait comblé'
par une troifième fubftance qui enveloppe les autres,
8c qui reffembbà un os ordinaire par fa nature
chimique & fa dureté. Feu Tenon a defi^né
cette fubftance fous le nom de cortical affeux 5