ov o ïd e , & , de fonfommet, part le canal oblitéré i
de l’ouraque. Elle s’ouvre, par un col affez étroit, !
dans le cloaque, derrière l'ouverture du reélum ,
& reçoit, pies de c& co l, l’infertion des deux uretères.
Son intérieur préfente des efpèces de colonnes
charnues , ou plutôt des replis de la membrane
muqueufe, qui s’étendent parallèlement du col au
Commet de l’ organe, vers lequel elles convergent.
Les jours fuivans, le col de la veflie s’ élargir, &
fa cavité fe confond par degrés avec celle du
cloaque.
1300. Vouraque. Ce canal, qui trahfmet l’ urine
du poulet dans la cavité de l’allantoïde, peut être
très-facilement aperçu vers le quinzième jour de
l’ incubation. On en trouve l’ ouverture fur la fur face
externe de la membrane moyenne, après ayoir
enlevé le chorion ; un petit ftylet peut y être introduit,
& pénétré fans difficulté jufque dans le
cloaque du poulet, derrière l’orifice du reéium.
F O N C T I O N H U I T I È M E .
L a LA CT A T I o s .
1 302. La lallation engluerai. Les oifeaux font
totalement dépourvus des organes propres à cette
fonction, qui Rexifte en aucune manière chez
eux»
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a n u t r i t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
1 31 S. Les alimens en général} leur nature y le
choix qu'en fa it Canimal. Avant d entrer dans les.
détails que néceffite l’examen de ce fujet, difons
que, par rapport aux ahmensdont ifs fe nôurrident,
les oifeaux font d’une haute importance dans l'économie
générale de la nature, •& que leur utilité
immédiate pour l’homme, quoique, fans compa-
raifon , bien moindre que celle des mammifères ,
eft cependant inconteftable.
Les oifeaux, en effet, détruifent yn grand nombre
d’ infe&es, de vers, de mollufques, & quelques
pays fe font fort mal trouvés d’avoir fait dif-
paroître prefque tout-à-fait certaines efpèces d*oifeaux
regardés comme nuifibles, tels que les moineaux,
les corneilles, & c . } les infectes fe font
multipliés par fuite, de manière à faire encore
bien plus de tort que ces oifeaux.
11 eft aufii des oifeaux qui dévorent de plus
grands animaux, des campagnols, des ferpens,
des grenouilles, des lézards, ou qui s’emparent
des charognes abandonnées dans les campagnes.
Beaucoup d’eptr’eux , d’ailleurs, favorifent la
multiplication & la propagation des animaux auffr
bien que celle des plantes. On fa it, par exemple,
que les oies fauvages, lorfqu’elles émigrent, transportent
dans des étangs éloignés des oeufs de poif-
fons fécondés, qui ont réfifté à l’ aéUon diffol-
vante de leurs organes digeftifs, & les eropoif-
fonnent ainfi fréquemment. D’autres efpèces encore
avalent des graines qu’ ils rendent comme ils
les ont avalées, 8c qui cràffLnt par-là dans des
lieux plus ou moins éloignés de la réfïdence habituelle
des végétaux qui les nourriffent. C ’eft
ainfi qu’à Banda, les pigeons ont, dit-on, propagé
les mufeadiers.
D’un autre côté, en les envifageant encore fous
le même point de vue de l’alimentation, les oi-
leaux peuvent faire du tort à l’homme en ce qu’ ils
attaquent nombre d'animaux & de plantes utiles.
Le condor, le læmmer geyer & d’autres oifeaux
de proie fe précipitent fur les chevreaux & fur
les agneaux 3 beaucoup d’échalfiers & de palmipèdes
font auffi à craindre pour les poiffons & leur
frai, que les autoürs, les bufes, les milans, les
éperviers le font pour nos volailles & leurs petits 3
les moineaux & une multitude d’autres petits pâf-
fereaux piilent nos moiiTons & dégarniffent nos
vergers des fruits que nous y faifons venir avec
tant de peine 3 quelques efpèces même propagent
des plantes nuifiblesî on fait, par exemple, que
la grive multiplie le gui, en femant fur les arbres
avec fes excrémens les graines de ce végétal pa-
rafite (1).
Comme les mammifères, les oifeaux n’ont que
deux principales variétés de nourriture, l’animale
& la végétale. Les oifeaux de proie, comme les
vautours, les hiboux, les aigles, les éperviers &
les faucons, les oifeaux infeélivores, comme les
pics, les grimpereaux, les huppes, les hirondelles
, les paradifiers, les guêpiers & les coucous,
& enfin les oifeaux vermivores & pifeivores,.
comme les goélands, les albatroffes, les pélicans,
les hérons, STc., vivent tous de matières animales
5 mais les gallinacés, la plupart des paffereaux ,
tels que le§ pinfons, les moineaux , les bruans ,
les gros-becs, les fauvettes, les alouettes, & c .,
qui font granivores, & les merles, les étourneaux,
les tangaras, qui font frugivores > de
même que beaucoup de grimpeurs, comme Jes
perroquets & les toucans, fe nourriffent avec des
fubftances végétales à peu près uniquement.
En raifon de la rapidité avec laquelle h digef-
tion s’accomplit chez l’oifeau, l'appétit de l ’habitant
des airs, comparé à celui du mammifère, eft
très-véhément, & ce befom dévorant & prefque
ijifatiable des alimens eft en rapport avec l’étendue
de la refpiration qui anime perpétuellement
en lui le feu de la vie., Pendant tout le temps
qu’elles Remploient pas à dormir ou à faire l'amour
, les efpëces granivores cherchent leur nourriture.
Les oifeaux aquatiques & nageurs font
furtout d’une inconcevable voracité. Rien n’ eft
(1) C’eft là même ce qui a donné lieu à ce proverbe fi
connu i Ipfe fibi uirdus. malum cacat.:
capable d’affouvir la gloutonnerie des goélands,
des pingouins, des pétrels, des albatroffes, & les
ignobles vautours fe rapprochent d'eux en ce
point. D’un regard avide, les premiers pénètrent
le fein tumultueux des ondes pour fondre avec
cruauté fur une proie timide. Les derniers arrivent
de loin en troupes nombreufes pour établir,
comme des harpies affamées, leur domicile fur le
cadavre des immenfes baleines qui flottent à la
furface de l ’Océan (1 ) . On les voir, avec d’horribles
croaffemens arracher en lambeaux huileux
& fanglans les corps des phoques échoués fur les
rivages par l'effort des tempêtes , ou difputer aux
loups raviffeurs les relies abandonnés des victimes
que le fort des combats amoncèie malheureufe-
ment fi fouvent furies champs de bataille. Raffa-
fïés , iis vomiffent, pour dévorer encore une nouvelle
pâture, pouvant ainfi fervir de modèle à ces
gourmands fameux qui rejettent les alimens qu’ ils
ont pris pour avoir le plaifir de recommencer à
manger. Tels fouvent auffi, dans le coeur de l'hi-
V<-r, de noirs bataillons de corbeaux dépècent
quelque charogne, en troublant la paix des campagnes
par des cris lugubres.
Une forte d’inllinâ: inné porte d’ailleurs certaines
efpèces à détruire 3 les grimpeurs ne fe contentent
fouvent point de chercher un aliment
abondant 3 ils tuent quelquefois plus qu'ils ne
mangent. Au rapport du célèbre voyageur Le-
,vaillant, certaines pies-grièches du Cap de Bonne-
Xfpéranco ne font point fatislaites de fe nourrir
-de faucerelles 5 elles détruifent encore toutes celles
qu elles rencontrent & les empalent fur des épines
aux rameaux des arbres (2).
; En général au31, les oifeaux mangent jufqu’à ce
que leurs eftomacs foient entièrement pleins, &
Je befoin de les tefter par une fuffifante quantité
de nourriture eft l’ une des principales cuufes de
leur voracité. Ramby (3) & Warren (4 ) , ayant
#u occafion d’ouvrir ‘des autruches, ont trouvé
les ventricules de ces oifeaux tellement remplis
& diftendus, que. leur première idée a été de
douter que ces animaux puffent jamais digérer
une pareille quantité d’ali mens. Aulfi ces oifeaux
.ont-ils une grande réputation de gloutonnerie.
Bien d : s gens encore croient qu'ils digèrent le
f e r , comme nos volailles digèrent Ls grains
d’orge 3 quelques auteurs ont même avancé qu'ils
pouvoient digérer le fer rouge (5) 3 une pareille
affertion ne mérite pas d’être réfutée 3 mais il eft
certain cependant qu’ils avalent fouvent du fer, 1 *3 4 5
(1) M. le profe fleur Richard m’a die avoir vu en pleine
mer, dans l’Océan d’Amérique, une baleine morte voguant
au-gré des vents , & dépécée ainfi par des milliers de
ces farcoramphes, auxquels on a donné communément le
110m de rois des vautours.
(3) Hiftoire des oifeaux d’Afrique , I.
(3) Philofophical Tranfa&ions ,; n°. 386.
(4) Ibidem, ii°. 3g4«
(5) Marmol, Defcription de l’Afrique, corn. I , pag. 6|.
du cuivre, des pierres, du verre, du bois & tout
ce qui fe préfente, & Valüfnieri ( i) a trouvé dans,
le jabot d’un individu de cette efpèce fournis à fes
recherches, des noix, des cordes, des pierres,
du verre, du fer, du cuivre jaune & rouge, de
l'étain , du plomb & un morceau de bois qui pe-
foit près d’une livre. Les anatomiftes de l’Académie
royale des (ciences ont fait des obfervations
analogues (2).
Le naturel & les moeurs dépendent beaucoup
des appétits, dit Buffon dans fon éloquent difeours
fur la nature des oifeaux. Audi voyons-nous les
oifeaux carnivores être plus robuftes, plus audacieux
& fouvent plus courageux que les granivores.
Auflî y en établilfant une échelle des appétits, en
rapport ave_ç le tableau des differentes manières
de vivre, on retrouve dans les oifeaux les mêmes
reffemblances & les mêmes différences que l’on
obferve dans les majnmifères à cet égard, &
même les nuances en font peut-être plus variées.
Par exemple, les oifeaux femblent avoir un
fond particulier de fubfiftance; tous les infeétes,
que les quadrupèdes dédaignent en général 5 les
petits mammifères, les poiffons, les reptiles, les
fruits, les graines, les racines, les herbes, tout
ce qui vit ou végète, devient leur pâture : ils
font d’ailleurs affez indifférens fur le choix, 8c
fouvent ils fuppléent à une nourriture par une
autre.
C'eft le défaut des alimens 8c non le froid qui
détermine la plupart des émigrations des oifeaux,
dont nous aurons bientôt à nous entretenir. De
très-petites efpèces fupportent en effet fans peine
la rigueur de nos plus rudes hivers. Mais lorfque
les frimats ont rêndu la terre ftérile, qu’ ils l'ont
dépouillée de fa verdure, qu’ ils ont confiné les
quadrupèdes dans leurs tanières, affoupi les reptiles
dans leurs profondes retraites, emprifonné
les poiffons fous la glace, engourdi les infeétes
dans le fable & les mollufques dans la yafe, les
oifeaux doivent quitter des climats défolés, où
rien ne peut plus les retenir. D'une aile rapide ,
ils fillônnent en troupes nombreufes & à grandes
journées le vafte domaine des airs pour descendre
fur une terre hofpitâlière & féconde, vivifiée par
les rayons d’un foleil bienfaifanr.
La preuve en eft que ce font particulièrement
les palmipèdes, les paffereauxinfe&ivores, quelques
gallinacés & beaucoup d’échafliers (3) qui
font forcés de voyager ainfi, tandis que les efpèces
granivores peuvent encore trouvèr fur la terra
les femences & les débris des plantes dont elles fô
nourriffent.
Remarquons encore que les oifeaux infe&jvores
font bien plus nombreux fur les plages ardentes
(1) Opéré di V'alliCnieri, tom. I , pag. 340.
(a) Mémoires cités, P. II, pag. 139.
(3) Linnæus, Amcen. acad., coin. IV, pag. 5?4* _Catesby,
Caroline, coin. I , pag. 36.
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