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ofîclet unique de l'ouï-', on aperçoit deux petites
apophyfes cartilagineufes, dont la poftérieure va
s’unir , par fon extrémité libre, à une troifième
branche qui va regagner la première partie de l'oS.,
& forme avec elle un triangle prefque redtangle,
dont les trois côtés font attachés à la membrane
du tympan.
En général, l’ offelet dont nous parlons ne diffè
re , d’un oileau à l'autre, que pour fa grandeur
& pour la figure de la platine qui le termine. Les
petites branches adhérentes à la membrane du
tympan, varient auffi fous le double rapport de
l’inclinaifon & de rétendue. Mais ces différences
font peu importât tes. ,
Quelquès auteurs ont auffi écrit que certains 01-
feaux avoient deux offelets de l’ouïe (i) > mais
cette affertion n’ eft rien moins qu’avérée.
La platine ovale qui termine L’off&let de l ouïe
eft fixée par une membrane dans la fenetre vefti-
bulaire du tympan.
841. Le marteau. Il paroît repréfenté par la première
branche de l’offelet unique.
843. L'enclume. Cet offelet manque dans les oifeaux.
844. V étrier. Il eft dans le même cas que l’enclume
, ou plutôt il eft repréfenté par la fécondé
branche de l’offelet unique.
84f. L'ojelet lenticulaire. On ne l’aperçoit point
dans les oifeaux.
846. Les muscles des ojfelets. On trouve, dans
les oifeaux, un petit mufcle litue en arrière de
l’oreille fur l’occiput j il pénètre dans la caiffe par
un trou, & va s’ inférer à l’hypothénufe du petit
triangle re dlangle que former t, fur la membrane du
tympan, trois des branches de l’offelet.
L’effet de ce mlifcle eft de tendre la membrane
dont il s’agit en faifant faillir davantage en dehors
la pointe du cône .qu’elle forme. Deux filets,
d’apparence tendineufe , s’oppofent à ce que ce
mouvement devienne trop fort. Un d’eux , qui eft
très-long, s’arrache à l’apophyfe cartilagineufe
antérieure de l’offelet, & va fe fixer dans^ la cellule
fixée au-deffus de la trompe d’Euftachi. L autre
monte fe terminer fur le pilier qui fépare 1 entrée
de cette cellule de celle qui eft fituée au-
dtffus d:ù labyrinthe,
847. Les cellules maftoidiennes. Chez les oifeaux
, la caiffe du tympan communique avec trois
grandes cavités qui fe prolongent plus^ ou moins
dans l’épaiffeur des os du crâne, & qui caraftéri-
fent évidemment l’organe de l’ouïe dans cette
claffe d’animaux. Dans les chouettes , & plus fpé-
cialement .encore dans l’effiaie, ces cavités ont
furtout une fort grande étendue.
La première s’ouvre à la partie fupéneure de la
caiffe, & s’ étend dans toute la largeur de l’occiput,
jufqu’à celle qui appartient à l’oreille du côté
oppofé, avec laquelle elle fe réunit fur le trou
occipital.
La fécondé s’ouvre à la partie poftérieure &
inférieure de la caiffe 3 elle ne s’étènd qu'entre
•les canaux demi-circulaires 3 c’eft la plus circonf-
crite des trois.
La troifième, enfin, s'ouvre à la partie antérieure
de la caiffe, au-deffus de la trompe d’Euftachi.
Elle chemine au deffus de ce conduit &
s’étend dans toute la largeur de la bafe du crâne}
elle fe réunit à celle de l’autre c ô t é , au-deffous
du corps pituitaire , & entoure le cornet analogue
au limaçon.
Telles font la difpofition & l’énorme étendue
des cavités acceffoires au tympan dans l’effraie.
C ’eft l’oifeau où leur développement eft à fon
comble. Dans les autres hiboux, dans les chouettes
, il eft déjà, un peu moindre, & il din mue de
plus en plus jufqu’au cafoar & à l’autruche, qui
font, de tous les oifeaux, ceux où ces cavités font
les plus petites (1).
L’engoulevent, oifeau nodlurne qui a befoin
d’une ouïe délicate, les a auflï fort grandes.
'Les oifeaux de proie diurnes & les gallinacés
ont la première la troifième de ces cavités en
forme de boyau cGnique & étroit, & fans communication
d'un côté de la tête à l’autre, tandis
que, dans l’effraie, cette communication a lieu
par deux endroits différens à la fois; Mais.la fécondé,
au contraire, eft plus grande dans les rapaces
diurnes, que dans les nyétériens, parce
qu’elle fe porte en dehors derrière le bord pofté-
rieur de la caiffe.
Ces cavités font généralement affez petites dans
les palmipèdes & les échafiîers.
Elles pâroiffent manquer tout-à-fait dans plu-
fieurs perroquets., dont le crâne a fon épaiffeur
uniformément remplie d’un diploé très-lâche.
848. La trompe d'Euftachi. Elle eft entièrement
offeufe dans les oifeaux. C ’eft un canal conique
qui commence à la partie antérieure & inférieure
de la caiffe., par une large ouverture , & qui marche
fous la troifième des cavités accëffoires du
tympan, dont une lame mince le fépare feulement.
C e conduit eft, en général, étroit & un peu
aplati. Il fe porte obliquement en dedans en fe ré-
tréciffant toujours, & aboutit à une petite ouverture
très-près de la ligne moyenne , & , par côn-
féquentaufli, très-près de l'ouverture de la trompe
de l’autre côté.
Ces deux ouvertures répondent au palais, à
quelque diftance en arrière des narines internes.
849. La fenêtre ronde. Elle eft conftamment plus
grande que la fenêtre ovale, & ne mérite point,
(1) Derham, l . c., pag^. 343, 344- — Aldrovandi, 0/>
nunolcgia , tom. I , P'ig. 026 , 527 , .de G10 (l) Cuvier , L x . , tom. I I , pag. 4®3,
chez les oifeaux , le norh de fenêtre ronde, parce
que fon contour eft manifeftement elliptique.
. Elle eft- fermée par une membrane.
Comme dans les mammifères, elle s’ouvre dans
le limaçon.
8jo. La fenêtre ovale. Plus petite que la précédente
& placée au-deffus d’ ellè dans un enfoncement
qui eft vis-à-vis la membrane du tympan,
elle en eft féparée par une mince traverfe offeufe.
Elle communique dans le veftibule , & eft bouchée
par la platine de l’offelet unique dont nous
avons parlé, ( f^oyei n°. 841.)
8 y 1. Le promontoire. On ne l’obferve point dans
les oifeaux.
854. Le labyrinthe en général. Il eft placé dans
l’épaiffeur des os temporal & occipital, dont les
deux tables ne font réparées que par un diploé
très-rare & très-facile à enlever, en forte qu’on
peut très-facilement le mettre à nu, & en étudier
1 ;s diverfes parties. D.eux des canaux demi-ciicu-
laires font même vifibles au dedans du crâne, fans
aucune préparation.
Byy. Le veftibule. Il eft très-étroit & à peu près
arrondi, & communique avec la caiffe du tympan
par la fenêtre ovale, comme chez les mammifères.*
8y6. Les conduite demi-circulaires. Ils font au
nombre de trois & font difpofés ainfi 'qu’il fuit.
Le plus grand eft vertical & obliquement dirigé
d’arrière en avant, & de dedans en dehors. Le fécond
eft horizontal & dirigé en dehors. Le troifième
eft vertical, croife le fécond, & a une direction
contraire à celle du premier (1).
Ces canaux font p'us grands dans les oifeaux de
proie, particulièrement chez ceux de la famille
des nyétéiiens (2), & dans les paffereaux, que dans
les gallinacés & les palmipèdes.(3). Ils font très-
étroits & très-peu étendus dans l’autruche.
Dans plufieurs oifeaux, on trouve, près de leurs
orifices, des renflesnens qui en augmentent l ’étendue
& la fur face.
8f7. Le canal demi-circulaire vertical & fupe-
rieur. Dans les paffereaux, il eft plus petit & ficué
plus en arrière , relativement aux deux autres,
que dans les autres oifeaux.
860 & 861. Le limafon. On aperçoit, à la par
tie interne du labyrinthe, un prolongement figuré
comme une portion de canal demi-circulaire,
avec cette différence qu’il eft droit. Il forme en
bas & en arrière une efpèce de cul-de-fac. Perrault
l’a regardé comme le limaçon. Haller (4) &
quelques autres anatomiftes ont nié cette analogie.
(1) Voyez Perrault, l. c. (a) Aldrovandi, — Derham , /. c., pag. 344* Ornithol., tom. I , pag. 527 , de Oto. (3) L’oie a été examinée , fous ce rapport, par Derham.
(4) Element, phyfiol., tom. V, lib. xv, pag. 233. Cet auteur
annonce qiic le limaçon n’exilte point chez les oifeaux.
Quoi qu*i! en fo it, cette partie de l’organe de
l’ouïe eft conique, légèrement arquée, obtufe à
fa pointe, fituée obliquement d’ avant en arrière
& de dehors en dedans, fous la région inférieure
du crâne. Elle offre une légère courbure , teile
que fa concavité eft tournée en arrière.
La cloifon qui fépare cette efpèce de cornet
cochléiforme en deux loges , eft compofée de
deux lames cartilagineufes étroites, réunies dans
toute leur longueur par une membrane mince ,
légèrement tordues fur elles-mêmes, & foible-
ment adhérentes aux parois de l'organe.
La loge poftérieure eft la plus courte, & corrt-
muniqueroit avec la caiffe du tympan par la fenêtre
ronde, fans la membrane qui bouche celle-ci.
L’antérieure, plus longue , donne dans le veftibule
& n’eft point fermée.
Dans le cafoar & dans l’autruche, le cornet bi-
loculaire de l’ oreille fe rapproche plus de la direction
verticale7, que .dans tous les autres oifeau:'.
C ’eft dan? l’oie qu’ il fe porte le plus direélemsnt
vers la ligne moyenne. ( Cuvier.)
L’autruche, en particulier, n-offre, pour ainfi
dire, qu’une ébauche de cet organe.
86l & 863. Les aqueducs du veftibule & du limaçon.
Ils exiftent dans les oifeaux, comme dans les
mammifères, félon Comparetti.
86y. Diftribution du nerf acouftique. Trois rameaux
de ce nerf vont aux canaux demi-circulaires,
pénètrent dans leurs ampoules & s’y divisent
comme dans l’homme & les mammifères.
Un quatrième rameau, deftiné au limaçon, fe
rend dans le Supérieur des deux cartilages qui forment
la cloifon de cet organe. Parvenu vers le
milieu de fa longueur, il le perce & s’épanouit
dans la pointe.du cône cochléairë, en envoyant
vers fa bafe plufieurs filets qui remontent en ierjs
contraire.
866. Le conduit auditif interne & fes ouvertures.
Un enfoncement ovale , à grand diamètre pref-
que horizontal, tient lieu de conduit auditif interne
chez les oifeaux. Somfond eft percé de cinq
trous, dont un eft traverfe par le nerf facial, Sc
quatre donnent paffage au nerf acouftique. De
ces derniers, trois s'ouvrent dans le veftibule Ôc
un dans le limaçon.
.Se c t i o n n e u v i è m e ,
867. L ’odorat en général. Il paroît que la plupart
des quadrupèdes ont l’odorat plus v i f , plus éten.’u
que ne l’ont les oifeaux \ car, quoi qu’on dife de
celui du vautour, du corbeau , & c . , il eft fort in~
férieur à celui du chien, du renard, &c. Dans ces
quadrupèdes,ce fens paroît être la lource & la caufe
principale des déterminations & des mouvemens,
comme l’ eft le toucher dans l'homme 3 mais la vue
dans l ’oifeau , étant la fenfation dominante , produit
cet effet chez lui plutô’; que ne le fait i’odo