
F O N C T I O N S E P T I ÈME .
L a g é n é r a t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
i i £4« La verge en générale ( Voye^ les généralités.
)
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a n u t r i t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
1518. Les alimens en général. Le nord-caper ne
fe nourrit pas uniquement, comme la baleine
franche, de mollufques & de cruftacés. Il préfère
les harengs, les maquereaux, les thons &
les morues, & en avale'de grandes quantités à la
fois. Air.fï, Willoughby en a vu un individu qui
contvnoit trente gades dans fon intérieur, &
Martens, un autre, pris auprès de Hitland, &
dont • l’eftomac renfermoit plus d’une tonne de
harengs. HorreboVs rapporte que des pêcheurs
illandais trouvèrent lix cents morues encore palpitantes
& une grander quantité 4e lardines dans
un autre individu de la même efpèce qui s’étoit
jeté fur le rivage en pourfuivant des poilfons avec
trop d’acharnement.
S E C O N D G E N R E .
B A l e i n o p t è r e , BaUnoptera, Lacépède.
Bouche fans dents , munie de fanons j dos armé cüune
nageoire.
ESPÈCE PREMIÈRE.
L e Gl BBAR, BaUnoptera gibbar•
L e Gib bar , Lacépède, I , fig. 11 .
BaUna phyfalus. B. fiftulâ duplici in medio capite.
dorfo exiremo pinnâ adipofâ..... &c. Oth. Fabr.,
Faun. Groenland., pag. 3 5, n°. 21.
G É N É R A L I T É S .
C ette baleinoptère, auffi longue, mais bien
plus grêle que la baleine franche , eft très-commune
dans les mêmes parages qu’elle, dans l’Océan
glacial arétique, particulièrement auprès du
Groenland. On !a trouve auffi dans l’Océan atlantique
fepteutrional, ou elle s’ayance même yers
la ligne, puifque Martens l’a vue réellement
dans le détroit de Gibraltar, en 1673, & qu'il
paroît même qu’elle pénètre dans la mer Médi-
I terranée.
Olafsen & Povelfen lui affignent cent cinquante
pieds de longueur (1).
L’enfemble de la tête repréfente une forte de
cône, dont la longueur égale le tiers de la longueur
totale.
La nuque eft marquée par une dépreffion bien
moins fenfible que dans la baleine franche.
Les nageoires peélorales font ovales & attachées
affez près de l’oe il. Leur longueur égale le huitième
ou le neuvième de la longueur totale.
Vers l’ extrémité poftérieure du dos s’élève une
nageoire triangulaire, courbée en arrière à fon
fommet, &: haute du quinzième ou environ de la
longueur totale.
Le ventre eft liffe comme le refte du corps.
Le gibbar eft plus agile & nage avec une rapidité
plus grande que la baleine franche.
Il lance auffi avec plus de violence, & à une
plus grande hauteur l’eau qu’ il rejette par fes
évents, &qui , retombant de plus haut, eft'entendue
de plus loin.
Ce cétacé eft évité des pêcheurs, parce qu’il
donne peu de lard & qu’ il eft très-féroce, difficile
à prendre, & même dangereux pour les petites
embarcations, à caufe de la violence de fes mou-
vemens quand il eft attaqué. Ses mâchoires fupé-
rie ures étant d’ailleurs peu voûtées, ne peuvent
contenir des fanons très-alongés, ce qui en diminue
le prix.
On trouve des offemens & des crânes de gibbar
dans plufieurs mufées d’ Italie, à Pife, a Bologne
& ailleurs. M. Targioni-Tozetti en parle, d’après
le témoignage de plufieurs écrivains, dans fon
Voyage minéralogique, philofophique & kijiorique
en Tofcane. On en trouve un fquelette dans le
théâtre anatomique de Leyde, & un crâne dans
la collection du profeffeur Brugmans. Enfin, un
autre fquelette affez mal confervé eft fufpendu
dans une falle de l’hôter-de-ville de Bremen : il
appartient à une baleinoptère qui échoua en 1669
dans le WenAr, & a été deffiné & décrit par
Camper. Avant lu i, de H aze, dans fon livre fur
le léviathan de Job 6* la baleine de Jonas *_ en avoit
donné une figure très-mal gravée, pag. 8 , pl. III.
Depuis, en 1818, M. Albers, de Bremen, a livré
au public une très-bonne figure de ce fquelette,
qu’ il attribue, au refte, au baUna boops, 8e non
au bal&na phyfalus (2).
L’individu auquel ce fquelette a appartenu
avoit environ vingt pieds de longueur totale. Du
(1) Voyage en. IJlande, rédigé par ordre du roi de Danemark,
& traduit par Gauthier de la Peyronie , tome III,
page a3o. ;
(2) Icônes ad illujlrandam anatomen co:ngaratam. Leipf.
1818, tab. 1.
bout du mufeau jufqùrà l’oeil, la diftance étoit de
cinq pieds, & d’ un pied depuis l’oeil jufqu’ aux
conayles de l’occipital (1 ).
F O N C T I O N PREMI ÈRE.
L a l o c o m o t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelettologie.
3. Les os de la tète en général. Les foffes temporales
font plus développées dans la tête du
gibbar que dans celle de la baleine franche.
( Camper. )
Les foffes glénoïdes font plus amples &r terminées
par un rebord faillant du côté poftérieur. (Idem.)
La courbure des mâchoires fupérieures eft plus
ouverte, ce qui rend les fanons relativement plus
courts, & le pharynx plus large.
4. Les os du crâne en général. La calotte de cette
partie de la tête forme une voûte-y>lus ouverte
auffi que dans la baleine franche. ( Camper.)
7. L'occipital. II ne s’avance pas fur les pariétaux,
comme dans la baleine franche. ( Idem.)
8. Les temporaux. Ils ont des apophyfes zygomatiques
très-évidentes. {Idem.)
20. La mâchoire inférieure. Elle -forme un arc
très-ouvert. ( Idem. )
Ses apophyfes coronoïdes font fort Taillantes.
21, 22, 23 & 24. Les dents en général. Nous
avons déjà dit que les fanons font proportionné-
ment plus courts que dans la baleine franche,
& fouvent leur longueur ne furpaffe point leur
hauteur.
Les crins qui les terminent font longs & comme
tordus les uns autour<des autres. {Lacépède.)
Leur teinte eft en général bleuâtre, mais elle
change avec l’â g e , & ils deviennent bruns &
bordés de jaune. (. Hift. des pèches des Hollandais
dans les mers du Nord. ) 1 2
16. Les os de l'épine en général. Le nombre des
vertèbres eft de cinquante-trois. {Albers. y
28. Les vertèbres cervicales en général. Elles font
toutes diftinétes les unes des autres. {Idem.)
30. Les vertèbres du dos en général. On en compte
douze. {Idem.)
32, 33, 34, 3y & 36. Les vertèbres lombaires
b coccygiennes en général. On en trouve trente-
quatre. {Idem.)
(ï) Ces mefures ont été prifes fur un tableau que l’on
confervé y avec ce fquelette , à rhôtel-de-YÜlc de Bremen.
41. Les cotes en général. Leur nombre eft de
douze de chaque côté.
y 3. L'omoplate. Comme dans la plupart des cétacés,
fon épine eft parallèle à fon plan, {Camper.)
S e c t i o n s e c o n d e .
Myologie.
154 & i jy. Les mufcles majfeters & temporaux.
Ils font implantés à une affez grande diftance du
centre de mouvement, & bien plus loin que dans
la baleine franche. ( Camper.)
I l y. Phénomènes de la contraction mufculaire. Les
mouvemens du gibbar font plus fréquens, plus
prompts & plus animés que ceux de la baleine.
( Voyez les généralités.)
Les coups qu’ il donne avec fes nageoires & fa
queue font terribles.
F O N C T I O N T R O I S IÈ M E .
L es s e n s a t i o n s e t l a c t i o n n e r v e u s e .
55.6. La fenfibilité en.général. Dans cette efpèce;
la femelle chérit fon petit, le foigne attentivement,
le foutient cor.ftamment avec fes bras, le
protège avec follicitude & contre fes ennemis &
contre les flots, & enfin le défend avec courage.
Les fenfations paroiffent donc plus variées »
plus nombreufes & plus vives que dans la baleine
ordinaire, & cela en raifon de la fréquence & de
la promptitude des mouvemens.
S e c t i o n s e p t i è m e .
783. Les yeux en général. Ils font fîtués très-
près des articulations de la mâchoire, & dans le
voifinage de l’attache des nageoires pe&orales.
S e c t i o n o n z i è m e .
877 j 878 & 879. La peau en général, le tiffii
muqueux 3 &c. Le deffous de la tête eft d’un blanc
éclatant; la poitrine & le ventre préfentent la
même teinte; le refte du corps eft d’un brun que
le poli & le luifant de la peau rendent affez brillant.
{Lacépède.)
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a n u t r i t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
1318. Les alimens en général* leur nature* &c.
Les gibbars fe nourriffent de poiffons affez grands,
furtout de ceux qui vivent en troupes fort noi»-