
rapporter Ici ce que j ’entends par fonction , et cela avec la plupart des physiologistes
de l ’école moderne.
Nous savons'généralement que tous les organes du corps sdnt animés par des
forces spéciales, dont l’ensemble.constitue la vie; et'ces forcés çontla sensibilité,
la motilité et l’affinité vitale (x). Les organes ; ainsi animés exercent certaines
actions, par lesquelles l’être organisé entretient son:existencëé C’est là ce qu’on
appelle fonctions, du verbe latin fmigor, je m’acquitte, c’est-à-dire, qu’une
fonction est en quelque sorte destinée à acquitter le devoir'dont un organe est
chargé.
Les fonctions sont donc des moyens d’existence qu’il ne faut point confondre
avéc les facultés : ce sont celles-ci réduites en actes.
Ôr, les fonctions consistent particulièrement dans une série d’actions successives
ou simultanées de plusieurs organes, qui tous ont entr’eux des rapports plus ou
moins intimes et concourent à un but commun.
C’est donc d’après le but auquel tendent les diverses actions du corps animé
quhl convient de classer les fonctions. Dans les temps anciens Aristote, et
Buffon, Grimaud, Bichat, Richerand, depuis, ont suivi cette marche.
On ne sauroit en effet prendre les organes eux-mêmes pour point de départ;
quelques fonctions s’exercent sans avoir d’organes distincts, la calorification et
la nutrition, par exemple; et quelquefois un même organe sert à plusieurs fonctions
à la fois; c’est ainsi que l’existence des nerfs est presqu’aussi utile au
mouvement qu’au sentiment.
Or, Viçq-d’A zy r, en prenant l ’ossification pour une fonction, a paru adopter
la nature des organes pour terme de sa classification, et.én'regardant comme des
fonctions l ’irritabilité et la sensibilité, il a confondu les idées qu’expriment’ les
mots fonction etfaculté (2).
Quant à nous, nous avons, autant que faire s’est p u , cherché à nous rapprocher
d’une classification vraiment physiologique (3) , mais céla ne nous a pas
(O Daus des leçons de physiologie qu’il fait avec beaucoup de profit pour ceux qui l’écoutent,
mon ami M. le docteur Rallier donne des développemens fort curieux à la théorie de l'a force d’affi-
nité vitale, . f . i.v. . ||
C* 1 2 *) K f t ce qui nous,a engagé à réunir, comme nous venons de le .dire, l ’histoire des os et des
muscles dans un même article, celui delà locomotion; et à intituler sa section de la sensibilité , sen-
s (liions et action nerveuse.
1 (5) Dans une pareille classification,, on distingue deux groupes principaux de fonctions; les unes se
concentrent pour entretenir la vie des individus chez lesquels elles existent; lesautres ‘sont destinées
a perpétuer les. espèces, et à les soustraire à cette loi inévitable de la nature, qui veut que les individus
périssent4 * 7. ' . 1 ■
. F ™ '^ f o n c t io n s 4e la première, espèce, les' une, concourent à entretenir les organes dans leur
toujours
toujours été possible pour les mammifères, parce que nous avons voulu conserver
une sorte d’uniformité dans leurs descriptions déjà commencées. Cependant
nous nous y sommes entièrement conformés pour les oiseaux, dont l’histoire
anatomique termine ce volume..
: c ’est en méditant d’après cette méthode philosophique que l’on verra comment
Un même lien réunit les forces spéciales dont l ’exercice manifeste et entretient la
vie ; rassemble leurs actions, et les fait toutes tendre immuablement et à la fois
vers un seul et même but, la conservation de l’individu chez lequel on les observe;
comment les fonctions sont subordonnées les unes aux autres, et comment les
létal d’intégrité, à les accroître, à réparer les perles qu’ils peuvent éprouver ; c e sont les Jonctions
nutritif es; les autres agrandissent l’existence, la propagent au dehors, la portent et la distribuent sur
les objets environnans; ce sont \esjbntwns de relation.
| Celles-ci se composent :
1®. De la L ocomotion générale et partielle. . .
1 2°. Des Sensations externes et internes , auxquelles le sommeil est lié d’une manière infime.
Les sensations externes sont au nombre de cinq ;
<z. La V ision.
b. L'Audition.
c . L’Olfaction.
d. La Gustation.
e. La T action. 3°. De la V oix ou Phonation, à laquelle se rapporte la parole, et qui est liée avec le geste et la
prosopose- • .
Les fonctions nutritives offrent :
ï °. La Digestion , qui prépare les substances alimentaires de manière à en séparer la partie
nutritive. . . '
20. L’A bsorption, qui s’empare de cette dernière pour la porter dans la masse du sang.
3°; La Respiration , qui lui imprime de nouvelles qualités et la transforme en sang.
4°. La. Circulation , qui la conduit par tout le corps.r 5°. Les Exhalations et les Sécrétions , q u i, dans ce trajet, lui enlèvent certains principes, soit
pour être rejetés au dehors , soit pour-rentrer en partie dans l’ organisation.
6°. La Nutrition , qui est le complément de toutes les précédentes , -et sert à l’assimilation., a la.
fixation des molécules nutritives.
70. La Calorification , par laquelle s’opère et s’entretient la .chaleur animale,.
Quant aux fonctions relatives à la conservation des espèces, ce sont ;
i°. La CppuLATioN ou le rapprochement des sexes.
2°. La Conception ou la vivification du germe renfermé dans les organes de la femelle.
3°. La Gestation , ou son développement et son séjour dans le ventre de la mère.
4°. La Parturition ou raecouçhement.
5°. La L actation ou l ’allaitement.
Remarquons, en passant, que tous les noms des fonctions s.e terminent en tion, et ceux des facultés
en ité. .
S y s t . A n c it . T o m s I I I . d