
Il eft plus grêle dans l’éléphant d'Afrique que
dans celui des Indes.
j8. Le radius. Il eft courbé & incliné} fa forme
eft ttès-irrégulière.
Sà tête eft placée tranfverfalement dans l’élé-
phant d'Afrique, & obliquement dans celui des
Indes. ( Cuvier. )
^>0. Le carpe en général. Il eft compofé de huit
o s , comme celui de l’homme.Ils font difpofés fur
deux rangs , de quatre os chacun.
01 & 62. Les os de la première rangée du carpe. Le
feaphoï ie& le femi-lunaire, qui font cunéiformes,
s’articulent avec le radius 5 le pyramidal préfente
la même forme ; il tient au cubitus : le pififorme
alongé, & s’articule avec le cubitus par fon extrémité
fupérieure.
Le troifième eft le plus volumineux des quatre.
63 & 64. Les os de la fécondé rangée du carpe. Ils
font tous cunéiformes. Les trois premiers.font au-
deffuî des trois premiers os du métacarpe , & le
quatrième eft à lui feul au-deflusdes deux derniers.
& 66. Les os du métacarpe. Ils font au nombre
de cinq. Celui du pouce eft muni d’ un oflelec
furnuméraire, qui tient au trapèze par des liga-
mens.
68. Le pouce. Il n’a que deux phalanges.
69. Les doigts. Ils font au nombre de quatre. Chacun
d’eux a trois phalanges très-courtes, comme
celles du pouce.
Perrault a donc commis une erreur en ne comptant
que deux phalanges à chacun des doigts & au
pouce, & Daubenton n’eft point non plus d’accord
avec la nature, en n’en donnant qu’une feule
au pouce & deux aux autres doigts.
y i.L e fémur. Il eft plus long dans l ’éléphant que
dans la plupart des quadrupèdes. Il eft très-aplati
d’avant en arrière.
II n’y a qu’ un feul trochanter, qui eft le grand.
La tête eft moins fphérique, & le cou moins
long proportionnément que dans l’homme.
Il ne paroît point y avoir de ligament rond def.
tiné à retenir le fémur dans la cavité cotyloïde.
Ôn ne remarque aucune empreinte pour fon in-
fertion.
La poulie qui Cépare les deux condyles eft large.
Le corps de i’os eft droit, prifmatique & triangulaire
inférieurement.
72. Les os de la jambe en général. Us font
courts. Blair dit que leur longueur eft à celle du
fémur : ; 22 : 36, & Camper : : 137: 187.
Du refte, dans leur union avec le fémur, ces
os confervent une pofition prefque verticale, en
forte que le genou paroît ne devoir fe fléchir que
difficilement dans la marche. C ’eft là ce qui a fait
naîtreTerreur fi accréditée,que l’éléphant ne peut
plierlacuifle, & qu’Àriftote avoitdéjà combattue,
Les deux os de la jambé font très-robuftes.
73. Ldrotule. Elle eftpètite & peu épaiflfe, ce
qui l’ert à confirmer la règle établie, que le volume
de cet os eft, en général, en raifon inverfe
de l’ angle que conftitue le fémur avec le tibia.
74. Le tibia. Dans l’éléphant des Indes, il eft
beaucoup plus fort que dans celui d’Afrique, &
fa longueur eft de 0,56, tandis que celle du fémur
eft de 0,92 fur unfqiielette décrit par M. Cuvier.
Les cavités qu’il préfente pour loger les condyles
du fémur font afifez profondes ; fon extrémité fémorale
eft beaucoup plus forte que la malléolaire
: l’infertion du ligament rotulien eft marquée
par une cavité raboteufe, triangulaire, à bords
relevés. La facette par laquelle il s’articule avec le
tarfe eft fort plate. La malléole interne eft moins
longue & moins Taillante que l’externe.
73. Le péroné. Il eft aplati & collé dans toute fa
longueur au tibia, mais fans être foudé avec lui.
Sa longueur eft à celle du tibia : : 185 : 180.
76. Les os du pied en général. La bafe des pieds
de derrière a moins d'étendue que celle des pieds
de devant. Cette remarque date du temps d’A-
riftotè.
77. Les os du tarfe en général. Ils font au nombre
de fepe, & les memes que dans l’homme. Blair
n’en compte que fix, mais à tort, ayant négligé
le cuboïde} & Perrault & Daubenton fe font également
trompés, parce qu’ils n’ont compté que deux
cunéiformes.
Le tarfe d’ailleurs eft fort court.
78 . 79 , 80 & 81. Les os du tarfe en particulier.
Le calcanéum eft fort court, & moins long que
dans aucun des grands mammifères. Sa facette pé-
ronéenne eft plus large dans l’éléphant d’Afrique
que dans celui des Indes.
La facette ribiale de l ’aftragale eft plus oblique
dans le premier que dans le dernier, où de plus le
premier os cunéiforme eft plus gros, & appuie
davantage fur l’os métatarfien du fécond orteil.
Le cuboïde avance en dedans jufqu’au devant
du feaphoïde. Il eft aplati.
82. Les os du métatarfe en général. Us font au
nombre de cinq , & fort courts. Leur extrémité
tarfienne porte une furface plane, & celle qui
répond aux phalanges eft un tubercule, muni en
deifous d’ une ligne Taillante longitudinale.
83. Les mêmes os en particulier. Le fécond eft
beaucoup plus mince à proportion dans l’éléphant
d’Afrique que dans celui de l ’Inde. {Cuvier.y
84. Les orteils. Us font au nombre de cinq p $
quatre derniers contiennent chacun trois phalanges.
85. Le gros orteil. U n’a qu’un feul article 5 il eft
comme oblitéré, & formé feulement d’un os que
Galien appeloic uvtypaipu (ébauche). Cet os fert a
ïipfertion du mufcle long péroniet latéral.
S e c t i o n - s e c o n d e .
Myologle.
145. Les mufcles de la région palpébrale. Le mufcle
orbiculaire des paupières eft beaucoup plus
fort & plus large dans fa moitié inférieure que
dans la fupérieure; aulfi l’éléphant fait-il mouvoir
plus habituellement 1a paupière inférieure que la
fupérieure.. .
Quoique la région des fourcils ne. fort marquée
par aucun poil, il exifte cependant deux mufcles
releveurs des fourcils de chaque côté. L’antérieur
defeend obliquement de la bcrffe nafale fur le
tendon du mufcle orbiculaire; le poftérieur pafle
fur le releveur externe de l’oreille, & fe confond,
en haut & en dehors, avec les fibçes de la
moitié fupérieure du mufcle orbiculaire.
La troifième paupière, charnue & très-épaifle,
fe meut obliquement vers l’angle externe de l’oe i l ,
comme dans les ruminans, & préfente-deux mufcles
allez forts qu’on ne rencontre dans aucun
autre qaadrupède. Son releveur pénètre profondément
dans l’orbite par-deffous le mufcle oblique
inférieur, pour s’attacher près du trou optique :
il eft très-charnu.. Un autre mufcle, deftiné à retirer
cette membrane, fixe l’angle antérieur dû
fibro-cartilage correfpondant à la partje interne
du contour de l’orbite. ( Perrault, Camper. )
146. La région maxillaire fupérieure. Les mufcles
qui la composent feront décrits plus tard, à l’occa-
non de la trompe.
147. La région nafale. On décrira fes mufcles eh
même temps que ceux de la trompe.
148. La région inter-maxillaire. Il.exifte un mufcle
orbiculaire des lèvres, mais il eft étroit & peu
marqué. A l’endroit où naiflent les défenfes , fes
fibres s'entre-croifent avec celles des mufcles de
la trompe. Le buccinateur préfente également fort
peu d’étendue. ( Camper, l. c. pl. X V I l l . )
IJO. La région labiale. Le triangulaire de la
commiflure des lèvres eft dirigé prefqu’horizonta-
Lment en atrière.
I f3. La région auriculaire externe. Le mufcle
vertico-feutien {Cuvier), ou fronto-auricu!aire
( Girard ) , préfente des dimenfions confidérables;
né de la partie antérieure de l’os fronto-pariétal,
il recouvre le vertex, au-delTous des mufcles
releveurs des fourcils, & v ient, en fe rétrécifiant,
fe fixer à l’écuflon fibro-cartilagineux de l’oreille.
Il pafle au-deffus d’uné portion du mufcle temporal
& préfente une force très-grande, étant
deftiné à relever les deux oreilles en les rapprochant
l’ une de l’autre. C ’ eft le releveur externe de
l'oreille de C am per.
Le mufcle jugo-feutien vient de la bafe de l’a-
pophyfe zygomatique, & monte un peu en arrière
s'inférer au bord antérieur de l’écuffon. Il eft partagé
en plufieurs faifeeaux difiinéfcs.
Camper a figuré encore un troifième mufcle
extrinfèque de l’oreilte, fous le nom de releveur
interne de l'oreille. Celui-ci paroît defeendro eu
arrière, du haut de la région pariétale, vers l’écuf-
fon. Il recouvre le temporal & eft recouvert par
le vertico-fcutien. Il eft probable que c eft le
même mufcle que l’on rencontre chez le cheval
& le mouton, & que M. Cuvier a défigne fous le
nom de vertici-aurien. ^
Le mufcle furcili-aurien, qui exifte dans le lievre
& le chien, manque dans l’éléphant.
Le mufcle jugo-aurien eft grêle & alonge. 11
naît de l’apophyfe zygomatique, à fa bafe, un
peuau-defliis du mufcle jugo-feutien ,& v a s inférer
fur le bord de l’hélix, au-deflus de l’antitragus.
144. Le mufcle majféter. Il eft double de chaque
cô té , c ’eft-à-oire, qu’il eft formé de deux plans
charnus diftinds fuperpofés; l ’un extérieur, très-
grand, analogue au mafleter des autres mammifères
, recouvre toute la branche de la mâchoire
inférieure. Sis fibres font dirigées en bas & en
arrière. L’autre, intérieur, plus petit, defeend
en avant, de là bafe de l’apophyfe zygomatique
vers le milieu de la face externe de la même
branche de la mâchoire.
1 j y . Le crotaphite. Il n’offre rien de remarquable ,
iy y . Le mufcle peaucier. U s’attache à la commif-
fure des lèvres par une large aponévrofe qui recouvre
les mufcles voifins.
1-38. La région flemale du. cou. Le mufeuîe analogue
au fte rn o -cléido-maftoïdien de l’homme
mérite un autre nom, puisqu'il n’y a , dans [’éléphant,
ni apôphyfe maftoïde du temporal, ni clavicule.
Ce mufcle monte obliquement du fternum
à I’qs jugal. M. Adrien Camper a propofé d e je
nommer Jlerno-çygomaiique. Ilfe reunit au peaucier
vers l’ angle de la mâchoire.
I y.9. La région flyloïdienne. Au crochet de 1 os
ftyloïie s’attache un mufcle rétra&eur de cet os,
lequel eft analogue à ce qu’on obferve dans les
folipèdes. _ , ,
C ’eft au même crochet que fe fixent fimultane-
ment les deux mufcles ftylo-hyoïdien & ftylo-
pharyngien, lefquels demeurent réunis jufqu’à la
voûte du pharynx.
160. La région maxillaire inférieure. Le mufcle
mylo-hyoïdien fe continue avec le mufcle fterno-
hyoïdien. Ses fibres fe dirigent pour cela d’avant
en arrière avec très-peu d’obliquité. ( Cuvier.)
184. La région abdominale. La peau de 1 abdomen
eft attachés par de petites fibres à deux
mufcles peauciers, membraneux, très-larges &
, très-forts, un de chaque cô té , lefquels fe fixent
; antérieurement aux côtes & au fternum, recou-
A a 2