
Oifeaux.
gane eft hétiffée de groffes papilles charnues,
longues, dirigées en arrière, & réparées les unes
des autres par des filions profonds, croifés en X
italique.
Dans la double macreufe ( anas fufca, Linn.) ,
,de$ villofités roides & dirigées fur les côtés , départent
de beaucoup les bords de la langue.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
969. Le voile du palais. C et organe n’exifte
point chez les oifeaux ; les ouvertures intérieures
des foffes nafales font, entourées , comme la
glo tte, de papilles récurrentes.
97 j . La luette. Rien ne paroît remplacer cet
organe dans les oifeaux.
S e c t i o n q u a t r i è m e .
976. Les follicules muqueux du palais. Chez
beaucoup d’ oifeaux, on trouve une couche affez
denfe de ces follicules au-deffous de la membrane
qui tapiffe la voûte palatine. Les anatomiftes de
l'ancienne Académie royale des fciences les ont
décrits dans la demoifelle de Numidie en particulier
( 1 ) . |
977 i 978 & 979. Les glandes falivaires. Dans
les oifeaux, les glandes falivaires ne fe trouvent
que fous la langue, & répondent, par leur pofi-
tion, aux glandes fublinguales des mammifères;
m is leur ftru&ure eft loin d'être la même.
Elles font, en effet, formées par desamas de
petits grains arrondis & creux, dont l'humeur
s’écoule dans le bec par plufieurs orifices.
Dans l’aigle, les conduits excréteurs de la
glande falivaire font très-apparens (2)..
Dans l'émérillon ( falco &falon> Linn.), la glande
falivaire, compofée d'une férié de grains réunis
en une petite maffe alongée g eft placée fous la
membrane rpuqueufe de la bouche, de chaque
côté de la langue, en arrière de la portion
cornée.
Dans les pics, on obferve en arrière du bec
une glande très-confidérable. Elle déborde en
deffous la mâchoire’ inférieure, & fe porte juf-
qu’à l’occiput. Les grains qui la compofenr font
gros, blancs & gorgés d’un fluide très-gluant de
la même teinte.
Cette glande eft contiguë en avant à une autre
glande de couleur rouge , qui s’ étend jufqu à la
fymphyfe des branches de l’ os maxillaire inferieur.
Là première fe décharge dans la bouche par un
feul canal percé fous la pointe de la langue 5 elle
(1) Mémoires pourfervir à l ’hifioïre des Animaux, rom. III,
part. 2. __Bernh. Valentin!, Amphithtatrum \ootomicum,
parr. I I , pag. 41 2* _ . H Ë
r Borrich, Hermet. jEgypt. fa p ien t ., pag. 2b,1.
diftille un enduit gluant dont cet organe eft toujours
armé chez les pics, & qui complète un.mé-
canifme digne de l'admiration des naturaliftes.
Nous allons tâcher de l'expofer i c i , maintenant
que nous pofîédons toutes les données néceffaires
pour le faire comprendre.
La langue du p ic -v e r t, en effet, dont Bo-
relli (1) & Aldrovandi (2) ont décrit la forme &
le jeu ; dont Oiaus Jacobæus a fait connoître l'anatomie
dans les Aftes de Copenhague (3), & dont
Méry a fait le fujet d’un Mémoire pour l’Académie
royale des fciences de Paris (4), mérite
toute notre attention à caufe de fa ftruéture aufli
curieufe que compliquée. L’ os hyoïde qui la fup-
porte, & que l’on prend ordinairement pour l’organe
lui-même, eft, comme nous l’avons dit,
engagé dans un fourreau membraneux & prolongé
en arrière en deux longs rameaux d’abord
olfeux, puis cartilagineux, lefquels, après'avoir
embraffé la trachée-artère, fe recourbent fur la
tê te , fe couchent dans une rainure creufée fur le
crâne, & vont s’implanter dans le front à la racine
du bec. Tout le faifceau de cet appareil eft
enveloppé comme dans une gaine, d’une membrane
qui eft le prolongement de celle dont le
bec inférieur eft tapiffé intérieurement; cette
membrane s’étend & fe défile comme un ver
lorfque l’os hyoïde eft lancé en avant ; elle fe ride
& fe replie en anneaux, lorfqu’au contraire il fe
retire en arrière (y).
La langue elle-même eft une pointe offeufe implantée
immédiatement fur l ’extrémité de cet os
hyoïde, & recouverte d’un cornet écailleux, hé-
riffé de petits crochets tournés en arrière (6).
Tout concourt donc à faire de cet organe,
dans le pic-vert, une véritable arme munie de
tout ce qu’ il faut pour retenir comme pour percer
la proie, de tout, jufqu’à l’efpèce de glu
fécrétée par la glande que nous venons de décrire.
Dans le perroquet, les glandes falivaires font
placées aux deux côtés de la bafe de la langue.
Chez les gallinacés, elles paroiffent d’un volume
confidérable.
Il y en a deux paires dans le dindon. Celles de
la première paire ont la forme d’un cône, dont la
pointe eft dirigée vers celle du bec ; elles fe touchent
dans prefque toute leur étendue, & rem-
pliffent en avant l’angle de l'os maxillaire inférieur.
Elles font couchées immédiatement fous la
peau, & ne font recouvertes par la membrane
, (1) De Motu animalium, parc. I I , propof. xxii. — Voy. Mangée , Bibliotheca anatomica, tom. II , pag, 918.
((2) Ornithologia, tom, I , pag. 33.8. 3) Collection académique f * partie étrangère, tom. IV»
pag(e 358. 4) J* B- Duhamel, Reg. fc. Academ. h iß>, lib. IV ,
§. (6 , cap. 5. 5) Voye\ ci-dejfus, n°. gS*?.
(6) V<yyc\ ci-dejfus, n°. g5g,
buccale
Lj eaux.
buccale que dans leur partie antérieure. En arrière,
elles font placées au-deffous, d'une autre
paire de glandes & des mufcles ferpi-hyoïdiens,
que nous avons décrits précédemment.
Ces glandes font un amas de grains ronds colorés
en jaune.
Leurs conduits excréteurs s’ouvrent dans le bec
par plufieurs orifices.
Les glandes de la fécondé paire font plus petites
& d’une figure alongée; elles repofent fur le
tiers poftérieur des précédentes.
La membrane interne de la bouche les recouvre
immédiatement.
Dans l’autruche, les glandes falivaires font raf-
femblées en une maffe de la forme d’un croiffant,
qui borde la langue & entre même pour beaucoup
dans la compofition de cet organe, à la
face inférieure duquel on voit une foule d’orifices
pour l’écoulement de la falive.
Deux autres maffes glanduleufes, larges & aplaties,
font fufpendues en outre, chez ce même
oifeau, à la voûte du palais, près de l'entrée du
pharynx. Leur furface eft criblée d’une multitude
d’orifices très-vifibles.
Dans les palmipèdes, il n’y a , en général,
qu’ une feule paire de glandes falivaires ; encore,
dans plufieurs efpèces , femble-t-elle réunie en
une maffe, unique, féparée en deux lobes pofté-
rieurement.
Chez l’oie , cette maffe eft fort petite &r couchée
fous la.membrane buccale, derrière l’angle
des branches de la mâchoire inférieure.
Les orifices dè fes conduits excréteurs font affez
nombreux & rangés principalement fur la ligne
moyenne qui répond aux deux glandes.
Chez quelques oifeaux du mène ordre des palmipèdes,
les glandes falivaires n’ont qu’un feul
canal excréteur. La mouette eft dans ce cas, fui-
vànt M. Cuvier (1).
La falive des oifeaux eft fort épaiffe & ordinairement
gluante.
C ’eft furtout dans les pics qu’elle pofiede ces
qualités au plus haut degré.
Elle eft colorée en jaune dans le dindon , au
moins pour la paire antérieure des glandes defti-
pées à la fecréter.
Dans le perroquet, elle eft gluante & liffe.
Dans l’oie , elle'eft épaiffe, blanchâtre & vif-
queufe.
En général la quantité de la falive eft beaucoup
moins confidérable dans les oifeaux que dans
l ’homme & les mammifères, & cela devoir être
ainfi, puifque, chez eu x , les alimens ne féjour-
nent point dans la bouche & ne font point fournis
à la maftication. Les glandes falivaires on t, en
conféquence, auffi peu d’importance que peu de^
volume, & , dans le pic en particulier, elles paroiffent
n’avoir d’autre ufage que celui d’enduire la
langue d’un vernis vifqueux.
Se c t i o n c i n qu i ème .
980. Le pharynx en général. Comme celui des
mammifères, le pharynx des oifeaux eft une cavité
fufpendue à la bafe du crâne & répondant,
en haut, aux ouvertures des arrière-narines;^ en
bas, à celle de la bouche & , plus en arrière, à 1 entrée
du larynx.
Le diamètre du pharynx eft plus confidérable
que celui de l’oefophage, avec lequel pourtant il
fe continue.
985". Les mufcles propres du pharynx. Cette partie
des voies digeftives eft dépourvue de mufcles
propres dans les oifeaux. On n’y voit guère d’autres
fibres charnues que celles qui s’élèvent de la
membrane mufculaire de l’oefophage , & qui ont
une direction longitudinale. Il n’exifte ici auciin
de ces mufcles extrinfèques, qui foulèvent, ref-
ferrent ou dilatent.le pharynx des mammifères.
Dans l’autruche cependant, au-deffous des fibres
mufeu'aires longitudinales, on aperçoit une
couche de fibres circulaires de la même nature.
988. L'oefophage. L ’oefophage des oifeaux, ou
cette partie du canal alimentaire qui eft placée
entre le bec & l’eftomac, éprouve, dans fa partie
inférieure, & chez beaucoup d’efpèces, deux
dilatations affez confidérables, ce qui, au premier
coup d’oe il , feroit croire que les animaux de
cette claffe ont trois eftomacs (1 ).
La première porte le nom de jabot ; on l’aper-
I çoit fort bien extérieurement, au bas du co u ,
lorfqu’elle eft diftendue par des alimens. Ceux-ci
doivent y féjourner pendant quelque temps & s’y
imbiber d’une humeur analogue à la falsve.
Au-deffous de cette poche, l’oefophage reprend
fes premières dimenfions & forme enfuite , à
quelque diftance du géfier~ou eftomac proprement
d it , la fécondé des dilatations que nous
avons indiquées.
Celle-ci s’ appelle le ventricule fuccenturié, ou le
jabot glanduleux.
Elle eft ordinairement moins développée que
la pfemière.
Une foule de glandes, contenues dans l ’épaif-
feurde fes parois, lui donnent auilî un afpeéfc très-
remarquable.
Cette fécondé poche eft fituée, avec le géfier,
dans la cavité commune thoraco-abdominale.
Elle eft fuivie par une très-courte portion de
l’oefophage refferré , qui defeend au géfier.
Telle eft la difpofition la plus habituelle de î'oe-
fophage des oifeaux (2) ; c ’eft celle que préfen-
(1) Fabricius, De Ventricul., pag. Ifi. — Peyer, Merycologia,
cap. Grew , Cofmog. fa c t. — Rcaum., Mém.
de (V2A)c Pade.r rraouy.l td, es f c . , amï. 1^52 , pag. 3c>4- EJfais de Phyfeque, tome I II, page 17g.
(1) Leçons d'Anat. comp., tome V, page 2gi. — Duverney, (Euvr. pofih., tome I I , page 446-
Syß. Anat. Tom. I I I .