
nous pafferons fous filence les particularités par
lefquelles fe diftinguent, fous ce rapport, le petit
figuier a cou jaune (motacilla penfilis, Linn. ) , attachant
à l’extrémité des rameaux des faules fon
nid bercé par les vents à la furface de l’onde,
cette autre efpèce que Forfter nomme mota-
c'tUa futoria, & q ui, avec un rameau pliant &
délicat, coud une feuille détachée avec une autre
tenant à l’extrémité de fa branche , leur donnant
la forme d ’un fac,v& dépofant dans leur fein fa
chère efpérance, pour éviter, par ce moyen, les
furprifes des finges ou des ferpens ( i ) .
Plus d’une fois j ’ai eu occafion d’obferver, fur
les bords des grandes rivières du Languedoc, le
nid d’une efpèce de méfange, qui a été pendant
long-temps inconnue des naturalises 5 c ’eft la pen-
duline ( parus narbonenfis> Linn.), oifeau un peu
plus petit que notre moineau. La finguîière conf-
truéli.on de ce nid ne le cède en rien à celle des
habitations dont nous avons parlé précédemment.
Très-grand, relativement à la taille de l’oifeau,
il a le volume & prefque la forme d’un oe uf d’autruche
, & eft fermé par-deffus. La penduline l’attache
à la bifurcation d’une branche flexible de
peuplier, que, pour plus de folidité, elle entoure
de laine, & de bourre de peuplier & de faule,
fur une longueur de plus de fept à huit pouces.
C e nid a fon entrée par le c ô té , près du déf-
fus, & cette entrée en couverte par une efpèce
d’auvent.
Une méfange de Pologne, le remiz (parus pen-
dulinus, Linn.) , fufpend fon nid de la même manière
que notre penduline, à l’aide de chanvre
oii de brins d’ortie, & toujours au-deffus d’une
eau courante, de manière à ce que les petits foient
en fûreté contre les rats, les lézards, les couleuv
res, &c.
L’une_ & l’autre de ces efpèces, au refte, fait
tiffer artiftement, pour l’édification de fon nid,
le'duvet des chatons du faule & du peuplier, les
aigrettes des chardons, des piflenlits, la foie de
la maffe d’earn, & en fabrique un feutre épais,
«ne forte de drap dont la trame eft fortifiée par
dés filamens de plantes. L’intérieur de l’habitation
eft d’ailleurs ouaté du même duvet non ouvré
(2).
Les autres méfanges nichent dans les trous dès
arbres. Leur nid, peu concave & fort large , eft
«n feutre de duvet, de moufle, de laine & de cocons
d’araignées.
Le gros-bec ( loxia coccothraufles,'Linn.) niche
dans noS jardins & nos bois de plaine ; fon nid eft
compofé de fibres fèches & farci d’ un peu de
mouffe.
Le bouvreuil ( loxia pyrrhula, Linn.) niche fur
(1) Zoohgia indicâ felelîa, Halæ , i78i,in-foI. pag. 17 & 19.
(2) Monti, Comment. Injlitiu. Bonon. pag. 56. , tom. I I , part. 2,
des arbuftes bas, de toute efpèce, dans les taillis,
le long des chemins. Son nid eft compofé d?. fibrille
s , de chaume & de mouffe. Il a le foin de n’en
pratiquer 1 ouverture que du côté oppofé au vent
le plus ordinaire.
Le verdier ( loxia chloris, Linn.) fait le fien
dans les buiffons & les haies baffes. C ’eft un tiffu
jpg $$0: fèches de graminées, fortifié & ta-
piffé intérieurement de poil & de laine.
Le bec-croifé ( loxia curviroflrq) bâtit, avec des
haut des fapins, un fort joli nid > qu’il
tapiffe en dedans avec plufîeurs efpèces des genres
ufnea & hypnum, de la famille des moufles & des
lichens.
Le pinfon (fringilla c&Ubs) conftruit un nid des
plus elégans & des plus folides fur les arbres & les
arbriffeaux.
La linotte (fringilla cannabinà, Linn.) niche
dans les vignes, les taillis & les buiffons. Son nid
eft conftruit de tiges fèches de graminées, & jja-
piffe en dedans de laine, de poils & de plumes.
Quant au moineau ordinaire (fringilla domejlica,
Linn.), s’il ne trouve point un nid dont il fa
puilfe emparer, il en a bientôt conftruit un, fans
psine & fans travail, avec quelques brins de paille
& des plumes.
! Le proyer (emberi^a miliana) , l ’ortolan (embe-
riï d kortulana) .& le bruant ( emberi^a citrinella )
font fur l’herbe & quelquefois fur des arbuftes
très-bas, un nid de foin, de feuilles, de mouffe,
garni en dedans de poils & de laine.
L ortolan de rofeaux (emberi^afch&niclus, Linn.)
fufpend le fien entre quatre rofeaux au-deffus de
l eau, & Je travaille artiftement avec des chaumes
fecs, tapiffant 1 intérieur du duvet des épillets des
rofeaux.
Les nombreufes efpèces du genre des fauvettes
pondent généralement dans les buiffons & dans
les haies j quelques - unes cependant dépofent
leurs oeufs à terre. Leurs nids font fort bien conf-
niais fouvent peu fplides, malgré l’artifice
du tiffu.
Le merle ( turdus merula> Linn.) rivalife avec
les oifeaux les plus adroits pour la conftruétion &
la folidité de leur nid. Le fien, d’une texture trè'.-
délicate, eit enduit d’argile avec une régularité
admirable.
Le nid de la grive ( turdus mufteus) , autre efpèce
de merle, eft profond, agréablement travaillé,
& enduit d’une couche intérieure, d’argile bien
appliquée.
Sous ce rapport, il a quelque reffemblance ,
comme celui du merle, avec celui de l’hirondèlle,
fi connu généralement, & qui mérite de nous arrêter
quelques inftans.
Les hirondelles les plus remarquables, pour la
conftru&ion de leurs nids , font l hirondelle de
cheminée (hirundo ruftica) & l’hirondelle de fenêtre
(hirundo urbica). Ces nids font recouverts
extérieurement de terre & fortifiés dans le milieu
de leur épaiffeur, par quelques brins de paille j
une grande quantité de plumes en tapiffe la couche
la plus intérieure. Ils repréfentent, par leur
forme la plus oïdinaire, la moitié ou le quart
d’un fphéroïde creux; l’entrée en eft demi-circulaire
& fort étroite; toujours, ils font collés dans
les angles des fenêtres, des cheminées & des corniches
de nos édifices.
Quelquefois, il ne faut aux hirondelles que
cinq ou fix jours pour conftruire leur nid; dans
d’autres cas, elles n» peuvent en venir à bout
qu’ en dix ou douze jours. Elles portent toujours
le mortier avec leur bec & leurs pattes, & fem-
blent mettre en oeuvre toutes les reffources de
l’architeéture pour loger leur petits.
Le gobe-mouche ( mufeicapa atricapilla, Gmel.)
niche dans les trous des arbres, qu’ il a la précaution
de garnir de mouffe, de poils & de laine.
La huppe (upupa epops, Linn.) , le grimpereau
d’Eürope ( certhia familiaris) & l’échelettë (cer-'
thia mararia , Linn.) pondent à peu près comme
les méfanges dans les trous des arbres & quelquefois
dans ceux des murailles. Leur nid eft garni de
mouff. fine que recouvre un feutre compofé de la
foie qui forme le fac des oeufs de certaines araignées;
il faut pourtant en excepter celui de la
huppe qui eft enduit extéiieurement de bouze de
vache &■ , parfois même, d’excrémens humains.
Le torenepot (fitta europ&a3 Linn.) fe bâtit rarement
un nid 5 il profite de celui qu’un pic a
abandonné & en rétrécit feulement l’ouverture
avec de la terre.
Le merle d’eau ( turdus cinclus, Lath.) fait, par
terre, près des eaux, dans les montagnes , un nid
artiftement conftruit, fphéroïde, tiffu de foin,
de fibrilles, & garni en dedans de feuilles & de
mouffe. Il offre fur ie côté une ouverture affez
large.
L ’étourneau (fturnus yulgaris, Linn. ) cherche
à s’emparer d’un nid tout fait, & , s’il n’en
peut venir à bout, il entaffe quelques feuilles
dans le trou d’un arbre, d’un rocher ou d’ un
colombier.
Enfin, la pie-grièche (lanius excubitor, Linn.)
conftruit fon nid fur des arbres élevés ; on diftin-
gue dans fa garniture extérieure le duvet de la
linaigrette (eriophoronpolyftachium). Quant à l’ ë-
corcheur ( lanius colluriot ,Gmel.), il place le fien
dans l’épaiffeur des buiffons ou des haies, & à )a
partie la plus touffue & la plus éloignée de la
terre.
Telles font les particularités les plus notables
des nids des paffereaux. On aura pu remarquer,
dans l’énumération qui vient d’en être faite , que,
parmi les petites efpèces, les granivores donnent
à leur nid beaucoup de folidité, tandis que le
tiffu de celui des infeétivores eft, en général,
plus lâche.
Si maintenant nous paffons à l’examen, des nids
des grimpeurs* nous verr-ons en général, chez
eux, fort peu d’ induftrie. Ces oifeaux nichent,
en effet, d’ordinaire, dans les trous des vieux
arbres, ou même ne fe donnent point la peine dé
conftruire un nid : tel eft fpécialement le coucou ,
fur lequel on a déjà tant écrit. L ’ani, dont nous
avons déjà parlé, fait feul ici une exception.
Le nid du pic-vert ( picus viridis) eft formé de
mouffe & de laine, toujours dans le trou d un
arbre. ! ,
Le torcol ( yunx torquillAt Linn.) depo.e fes
oeufs à nu dans le trou d’ un peuplier ou d un
faule, deux fois par an/
Les toucans & les perroquets nichent auffi dans
des creux d’arbres.
Les nids des échaffiers font en général très-
fimples; quelques efpèces même n’en conftruifent
point. Au refte, ils font placés fur l’herbe ou fur
la terre, ou bien ils flottent à la furface de l’eau 5
rarement ils font logés fur les arbres.
Tel eft pourtant le cas du héron huppé ( ardea
egretta) & du bihoreau ( ardea yBicorax) Ces
oifeaux, en effet, bâriffent un vafte nid fur la
cime des arbres les plus élevés des forets, avec
de petites branches qu’ ils recouvrent de laiae 6c
de plumes.
Mais le butor ( ardea flsllaris, Linn.) 6c quelques
autres efpèces du même genre, dépofent
Amplement dans les lieux marécageux, leurs oeuts,
au nombre de quatre & tirant far le vert. ^ -
La cigogne blanche ( ardea ciconia, L t *.) fait
fon nid de préférence fur les tours & les fouvnets
des clochers, & y revient tous les printemps
après avoir éré paffer l’hiver dans les diverses
contrées de l’Afrique & y avoir niché une autre
fois. /
La bécaffe forme, au pied d’ un chêne , un nid
de peu de confiftance avec des feuilles fèches 8c
quelques fibrilles.
La bécaftïne entaffe, dans urie prairie humide ,
quelques plantes fèches qu’ elle recouvre de.
plumes.
Le vanneau & le bécaffeau raffembîent , dans
les filions d’ un champ & près (tes eaux, quelques
tiaes defféchées de graminées, fur lefquelles ils
dépofent leurs oeufs.
Tous les pluviers pondent fur le fable.
Le râle de genêts ( rallus crex, Linn.) , le râle
d’eau ( ra/làs aquations") , dépofent leurs, oeufs fur
l’herbe des prairies. Mds la marouetté (rallus
por\ana3 Linn.) fait, avec des joncs, un nid en
forme de nacelle, qui flotte fur l’eau & qui eft
fixé, par une de fes extrémités, à une tige de
rofeau.
La poule d’eau (fulica chloropus, Linn.) 8è h
foulque ( fulica atra , Gmel.) ne mettent pis beaucoup
de foin-dans l’édification de leur nid. La
première difpofe, avec négligence, quelques herbes
& feuilles fèches, près des eaux, fur un tronc
d ’arbre ou fur un arbriffeau , 8c y dépofe fes oe jfs .
La fécondé, dans le même .but,, entrelace t/s