
Le diamètre longitudinal du trou occipital eft
de deux pouces quatre lignes. Son bord fupérieur
eft à dix pouces fix lignes de la concavité fupérieure
& antérieure, & ton bord inférieur eft éloigné,
en ligne droite, de neuf pouces du bord inférieur
des apophyfes ptérygoïdes de l’os fphénoïde.
Enfin, depuis le milieu de la courbe concave
qui termine le front, ju(qu’au bord inferieur de
l’apophyfe ptérygoïde, il y a un pied cinq pouces
quatre lignes.
De la partie la plus" Caillante des os du nez au
fommet des condyles de l’occipital, il y a une dif-
tance d’ un pied quatre pouces fix lignes directement.
Depuis Je bord antérieur & inférieur des os in-
cififs jufqa’ à la convexité poftérieure d’une des
branches montantes de l’ os maxillaire inférieur,
il exifte un efpace d’un pied fept pouces.
La plus grande largeur de la tête dans fa partie
moyenne, prife près des futures des temporaux
avec les os' pariéto-frontaux, eft d’un pied quatre
pouces fix lignes.
L ’apophyfe orbitaire, d’un côté, eft éloignée de
celle du côté oppofé d’un pied onze lignes.
Enfin, l’éloignement en ligne droite des parties
externes & inférieures des os incififs, eft de huit
pouces huit lignes ; celui des parties les plus
creufes des deux fofles zygomatiques , de- fix
poucès; celui des parties poftérieures des deux
arcades zygomatiques, d’un pied cinq pouces.
La difpofition de l’ arcade zygomatique, qui eft
pvefqu’eu ligne droite & de huit pouces de longueur,
fert à confirmer ce que nous favons des
animaux herbivores en général, cù cette arcade
n’offre prefque point de courbure , & ne donne
par conféquent qu’un point d’appui a fiez foible
aux mufcles maffeters. La profondeur de cette arcade
, de dehors en dedans, c’eft-à-dire, la plus
grande épaiffeur du mufeie temporal, n’eft que
de quatre pouces fix lignes, ce qui eft peu de
chofe en comparailon du volume de l’animal, &
ce qui rend ce mufcle feulement fufceptible d’e f forts
médiocres.
En outre, l’arcade zygomatique offre une courbure
telle , qu’elle eft concave en deffus & convexe
en défions, difpofition inverfe à ce qu’on
trouve dans l’homme & dans la plupart des mammifères.
Lorfqu’après avoir enlevé la mâchoire inférieure
, on pofe la tête fur les dents molaires &
fu ie s alvéoles des défenfes, les arcades zygomatiques
font à peu près horizontales.
La tête de l’éléphant des Indes diffère d’une
manière marquée de celle de l’ éléphant d’Afrique.
Ainfi , au premier coup d’oe i l , dans ce dernier ,
le fommet de la tête eft prefqu’arrondi ; dans le
premier, il s’élève en une efpèce de double
pyramide. Ce fommet répond à l’arcade occipitale
de l’homme & des autres mammifères, 8c
n’eft: fi éleyé , qu’ afin de fournir des infertiôns
fuffifantes aux mufcles de la nuque & au ligam:nt
cervical.
Cette différence de la forme des fommets vient
de la différence d’inclinaifon de la ligne frontale ,
qui fuit beaucoup plus en arrière dans l’éléphant
d’Afrique , où eile fait , avec la ligne occipitale,
un angle de n y ° , que dans l’éléphant des Indes,
où elle n’en fait un que de 90°.
C ’eft en conféquence de cela que la hauteur
verticale de la tête & la diftance du bntt des os
du nez aux condyles de l ’occipital, _ font à peu
près égales dans l’éléphant d’Afrique, ou : : 33 ;
32, tandis que dans l’éléphant des Indes, la première
eft plus grande d’ un quart, ou : : 24: 19.
Le front de l’éléphant des Indes eft creufé en
courbe rentrante & concave 5 celui de l’élephant
d’Afrique eft au contraire un peu convexe.
En Comme, la tête de l’éléphant doit être con-
jfîdérée comme une forte de levier inter-mobile,
dont le point d’appui porte fur l’atl l ie , dont la
réfiltance eft placée vers Es extrémités des défenfes
, qui ne peuvent être m i fes en mouvement que
de concert avec la tête, & dont la pui fiance, enfin,
eft repréfentée par la ma fie mufculaire qui s’ étend
le long du cou 8c du dos, & qui vient s’attacher
dans la grande cavité occipitale. O r , comme la
puifiance eft inférée très-près du point d’appui,
& que là réuftance à vaincre eft très-çonfidérable ,
quand même il ne s’agiroit que de foutenir le poids
des défenfes, on voit que la nature n’a rien,ménagé
pour augmenter le nombre des points d’attache
des mufcles. A ud i, lorfque l’animal eft
adulte & qu’ il s’endort, il a foin de fixer l’extrémité
de fes défenfes dans un trou, pour permettre
aux mufcles de fe relâcher.
4. Les os du crâne en général. Les os du crâne
font excelfivement épais ; Daubenton a mefuré
l’épaiffeur du frontal, & l’a trouvée de fix pouces
huic lignes. 11 réfulte de-là que le crâne, coniïdéré
extérieurement, préfente beaucoup plus d’étendue
que le volume du cerveau n’en demande ; mais la
nature avoir befoin de cette reffource pour augmenter
la fur face des os héceffaires à l’expanfion
des mufcles. Il falloir, en effet, que les o ganes
moteurs de la mâchoire inférieure, de la trompe
& du cou , pour être doués d’une grande (orce,
fufien.r compofés d’une quantité prodigieufe de
fibres dont l’attache exigeoit beaucoup d’efpace,
en même temps qu’ils dévoient être inférés à,des
diftances^convenablès du centre de mouvement
de chacun de ces organes. Une fi m pie crêté offeufe,
comme celle qui garnit la tête de plufieurs catnaf-
fiers, n’auroit pu fuffire à ce double ufage.
Or, pour ne pas furcharger la tête d’un poids inutile,
& fournir cependant des points d’attache fuf-
fifamment étendus aux mufcles, les deux tables des
os du crâne font féparées par un diploé très^abon-
dant, & ne préfentent guère que deux tiers de
ligne d’épaiffeur* Ce diploé eft creufé par de v.iftes
cellules,
cellules, très-alongées pour la plupart, & dont
quelques-unes s’étendent de la table externe à la
table interne.
Elles font en général dirigées de dehors en dedans,
& ont toutes des figures irrégulières. Les
cloifons de plufieurs d’entr’elles font percées par
des ouvertures de différens diamètres. La partie
écailleufe du temporal eft prefqu’aufli épaiffe que
le frontal; mais l’occipital, très-fort fur les côtés,,
eft très-mince dans fon milieu, où il eft preufé
par une foife très- remarquable, & où il n’a qu’en-
viron une ligne d’épaiffeur, fes deux tables étant
réunies dans cet endroit : auflï eft-celà, dit-on,
que l’on enfonce un clou , lorfque l’on veut faire
mourir fubitement un éléphant dont on ne peut
arrêter autrement la fureur.
Suivant Camper; ces.cellules diploïques communiquent
avec le pharynx par le moyen des trompes
d’Euftachi, 8c contiennent de l’a ir , au lieu
du fang & de la moelle que l’ on rencontre ordinairement
dans le diploé des mammifères. Perrault,
Blair & Daubenton avoient déjà indiqué
cette difpofition remarquable, non-feulement dans
l’éléphant, mais encore dans le fanglier, le cochon
, le tajacu. Mais Camper, le premier, a reconnu
fon analogie avec la ftruéture du crâne des
oifeaux , comme on peut s’en convaincre en exa-
. minant la tête de l’autruche, de l’aig'e, & furtout
celle des.oifeaux de la famille des ny&ériens, les
chpuettes, les hibous, &c. (1 ) . L’air atmofphé-
rique pénètre de la même façon dans le diploé de
tous ces animaux.
Lors donc que l’on compare le volume de la
tête avec les dimenfions de la cavité du crâne, on
n’eft pas furpris de leur difproportionen étendue.
Les diamètres vertical, tranfverfal & antéro-pof-
terieur de cette cavité ont tous les trois a peu
près la même étendue, celle de huit pouces, dans
l’individu'obfervé par M. Pinel ; réfukat différent
de celui que Daubenton à obtenu fur un éléphant
de dix-fept ans, dont la longueur de la cavité du
Crâne étoit de dix pouces & demi, la largeur de
dix pouces, & la hauteur de quatre pouces trois
lignes.
Les futures du crâne ne font vifibles qu’en partie,
même dans,des fujets très-jeunes, ainfi que
l’ont reconnu Daubenton & Camper. On cherche
en vain les futures fronto-pariétale 6c lambdoïde,
qui exiftent dans l’homme, le linge &r autres animaux.
Toute la partie du crâne , qui correfpond
d’une manière éloignée au frontal & aux pariétaux,
eft occupée par un feul os qui s’articule
avec ceux du n e z , les incififs, les maxillaires
fupérieurs, les temporaux & l’occipital, & que
M. Pinel a appelé fronio-panétiil. On ne peut
objeéfcer ici que la future lambdoïde foit déjà
(x) Voyez Camper, Defcription anatornique d’un éléphant
mâle..
Syjl. Anat. Tome 111.
effacée, puifqu’ on ne l’a point vue fur des éle-
phans fort jeunes , & où les autres futures
étoient encore très-apparentes.
Dans ces futures , les dentelures fontues-peu
marquées; les articulations des os’du crâne, en-
tr-eux. ne font ici que des efpèces d'harmonies.
Les trois folies du crâne font très-diflmifes
dans l’ éléphant. La moyenne eft la plus enfonce©;
leur féparation fe fait par des faillies moufles.
La lame criblée de ,1’ethmoide occupe prefque
tout le fond de la foffè antérieure, parce que .e
nez fe trouve fous le crâne, comme dans 1 homme,
3c non devant, comme dans les carnivores, les
rongeurs , & c . La felle fus-fphénoïdale eft peu.
élevée; les apophyfes clinoïdes font courtes,
furtout les poftérieures.
Les trous optiques prennent naiffance^ dans un
canal commun , creufé fur le corps de l’os fphénoïde,
& à l’origine duquel on voit un trou qui
pénètre dans l’ intérieur de l’os. Ces trous fe dirigent
obliquement, en formant un angle très-ouvert
en devant.
La fente fphénoïde eft un très-grand trou, arrondi
en dedans, & qui fe porte directement en
bas dans la foffe temporo-orbitaire.
Au-devant de ce trou, on en remarque un autre
qui fe dirige horizontalement dans Tépaiffeur des
os. A l’extérieur, ces deux trous , ainfi que celui
du nerf optique , font recouverts par une lame
offeufe qui s’étend, de l’angle fupérieur de l'orbite
, à la partie la plus reculée de l’os fils-maxillaire
, de forte qu’on ne voit dans l orbite aucun
trou, mais feulement ce large rebord offeux.
Le trou rond eft confondu avec le précédent.
Le troù ovale eft confondu avec le trou déchiré
antérieur, qui eft très-grand & très-diftinél du
canal carotidien.
Celui-ci eft percé dans l’épaiffeur du rocher, &
fe termine à l’ extrémité interne de fon angle antérieur.
Le trou déchiré poftérieur eft ovale 8c très-
grand. , , .
11 n’ y a point de trou condylien anterieur.
Le conduit auditif interne ou labyrinthique eft
recouvert par une large feuillure offeufe du rocher,
à la pointe duquel il fe trouve placé.
y. L 3os frontal, fes éminences, &c. Le frontal
forme une grande partie de la paroi fupérieure
des orbites. Il eft entièrement confondu avec les
pariétaux, dont il conftïtue une portion plane ,
articulée en bas & antérieurement avec les os
propres du nez. Il préfente en outre deux pro-
longemens qui s’étendent à côté des os du nez &
des branches afeendantes des os incififs.
6. Les pariétaux. Ils font réunis intimement au
frontal, avec lequel ils conftituent l’os que nous
-avons nommé fronto-pariétal.
7, Voccipital. C et os préfente en arrière deux
grandes belles réparées l’une de l’ autre par un en