3.00 I • V., ' SoÜpèdes.
Je port, on reconnoît d’abord, & fans un examen
approfondi j que l'âne a la tête plus groffe à proportion
que le cheval, les oreilles beaucoup plus aion-
gées, le front & les tempes garnis d'un poil plus
long , les yeux moins failians & la paupière inférieure
.plus aplatie, la lèvre fupérieure plus pointue
& pour ainfi dire pendante, l’encolure plus
épaifle, le garrot moins élevé, &r le poitrail plus
étroit St prefque confondu avec le gofier 5 le dos
eft convexe, en général, l’épine eft faillante dans,
toute fon étenduejufqu’à laqueue ; les hanches font
plus hautes que le garrot j la croupe eft large St
plate j la queue eft dégarnie de crins depuis fon
origine environ jufqu’aux trois quarts de fa longueur.
( Daubenton. )
La tête de l’âne eft donc volumineufe; fon fr nt
& les tempes font chargés de poils longs & touffus >
fon mufeau eft renflé vers l'extrémité} fes yeux
font éloignés l’un de l’autre & enfoncés.
Parlas, dans fon voyage de 1773 dans les
provinces méridionales de l’empire de Ruffie,
nous a fait connoître avec quelqu’exaêtitude l’âne
fauvage de cette partie du Monde. Cet animal eft
de la grandeur d’un cheval de moyenne tailles fa
-tête eft lourde ; fes oreilles font un peu moins'
grandes que celles de l’âne domeftique, & fa couleur
eft d’un grisou d’un jaune-brunâtre, avec une
raie dorfale brune & une ou deux bandes en croix
fur les épaules.
La domefticité a produit de moins nombreufes
races ou variétés dans l’efpèce de l’âne que dans
celle du cheval.
L’hiftoire anatomique de l’âne diffère peu de
celle du cheval} nous n’indiquerons ici que les
points qui lui font particuliers.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
LoCOMOTI 'ON.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelettologie.
1. Les os en général. Il exifte les plus grands rapports
de reffemblance entre les fquelettes de l’âne
& du cheval s au premier coup d’oeil la grandeur
feule & le nombre des vertèbres lombaires paroif-
iènt établir une différence.
3. Les os de la tête en général. La tête de l’âne eft
plus groffe que celle du cheval à proportion de fa
longueur.
32 & 33. Les vertèbres des lombes. Il n’y en a
que cinq. ( Daubenton. )
3 6. Les vertèbres coccygiennes en général. Leur
nombre varie de dix-fept à dix-huit. ( Daubenton.)
41. Les côtes en général. On en compte dix-huit
paires} elles font moins courbées & moins connexes
en dehors, furtout à la partie iupérieure
que dans le cheval.
S ECT I O N S E C O N P E.
Myo logée.
215. Les phénomènes de la contraSiion mufculaire.
L ’âne eft peut-être de tous les animaux celui qui,
relativement à fon volume, peut porter les plus
grands poids} il peur auffi fei virde monture} toutes
fes allures font douces, & il bronche moins que
le cheval.
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
L es se ns a t i on s e t l 'a ct ion nerveuse.
556. La fenjîbiliié en général. Les fens de l’âne
font excellens} il paroît que toutes les impreflîons
qu'il en reçoit font préçiles & nettes, & c’eft à
cette faculté heureufe qu’il faut attribuer la fureté
de fa marche. Mais autant les impreflîons
inteéluelles du cheval font vives & promptes , autant
il paroît que celles de l’âne font lentes. Il eft
en, outre fort timide.
S e c t i o n p r e m i è r e .
557 & y 58. Le cerveau en général, fon poids, &c.
Sur un âne qui pefoit cent quatre-vingt-4ix-huit
livres, le cerveau pefoit dix onces fix gros, & le
cervelet une once quatre gros & quarante-huit
grains. ( Daubenton.) .
Selon M. Cuvier, la proportion de la maffe du
cerveau à celle du corps eft : : 1: 25-4.
S e c t i o n s e p t i è m e .
785. Les yeux en général. ( Voyej les généralités.
)
S e c t i o n h u i t i e m e .
833. Voreille externe en général. Quoique beau-
coup-plus grande que celle du cheval, elle eft conformée
abfolument de la meme manière.
S e c t i o n o n z i è m e .
883. Les poils. Leur couleur la plus ordinaire
eft le gris de fouris} il y a pourtant auflî affez fréquemment
des ânes dont la robe grife eft tachetée
de plaques obfcures; d’autres font blancs, bruns,
roux ou noirs. Les ânes gris ont le mufeau blanc
jufqu’ à quatre doigts au-deffus des nafeaux, &
cette tache blanche eft le plus fouvent terminée
en haut par une bande teinte de roux} le bout des
lèvres eft noir} les oreilles font bordées de noir &
tachetées de cette couleur fur la bafe en dehors &
Solipèdes, *
à la pointe ; le refte eft d’un gris mêlé de roux} il 1
y a une grande raie noire qui s’étend depuis le
toupet, tout le long de la crinière, qui paffe fur
le garrot, & qui fuit la colonne vertébrale dans
toute fa longueur & le tronçon de la queue jufqu’à
l’extrémité} une autre bande de la rrê ne couleur
craverfe la raie fur le garrot, & descend de
chaque côté à peu près au milieu des épaules. Les
crins du toupet & de la crinière font noirs} la lace
■ inierr.e de la queue a la même teinte.
Dans la plupart des ânes gris aufli , le genou, le
boulet, le paturon & la couronne font bruns ou
noirs.
Le dedans des oreilles, le gofier, le poitrail,
Je ventre, les flancs & la face interne des cuiffes
font blancs dans prefque tous les ânes, ou au moins
d’une îdrçte moins foncée que le refte du corps.
On remarque auflî, dans la plupart des individus,
tin cercle blanchâtre autour des yeux , &
ce cercle eft le plus fouvent bordé de roûffâtre.
(Daubenton.)
L’ânen’a des crins qu’à l’extrémité de la queue.
Les poils qui couvrent fon corps font en général
rudes & grofliers.
884. Les fabots y les pieds y L’âne n’a point
de châtaignes aux jambes de derrière, mais il,en
offre des veftiges fur celles de devant i ces veftiges
font marqués par une tache noire à la peau, qui
eft dégarnié de poils en cet endroit, mais fans
aucune apparence de matière cornée.
On obferve auflî fur la partie poftérieure & inférieure
des boulets de chaque jambe, un petit
difque de peau noire & fans corne , qui femble
offrir le rudiment des ergots du cheval.
F O N C T I O N Q U A T R I È M E .
L a res p ir at ion e t l a v o i x .
889. Le larynx en général. Il reffemble beaucoup
à celui du cheval, mais il en différé cependant en
ce que le trou qui s’ouvre dans la poche latérale,
au lieu d’être grand & oblong, eft petit, rond» &
plus voifin de l’épiglotte que du ligament vocal.
Il conduit néanmoins dans une poche tout aufli
confidérable que peut l'être celle du cheval. On
voit à La face interne un léger repli de la peau à
l’endroit où feroit le bord fupérieur du trou du
cheval.
La cavité pratiquée en avant fous le rebord du
cartilage thyroïde eft un vrai finus affez.grand,
arrondi en tout fens, & dont l’entrée eft petite ,
ronde, plus étroite que la cavité même. Cette cavité
ne communique point avec les deux poches
latérales. Elle rappelle, en quelque forte, la pofi-
tion du fac hyoïdien de l’alouate.
Dans un mulet né d’un âne & d’une jument,
les poches latérales étoient ouvertes par un grand
trou ovale, près du ligament vocal, comme dans
le cheval : l’ ouverture de la cavité antérieure étoit
auflî plus large que dans l’âne, & le larynx étoit
plutôt celui d’un chévaLque d’ un âne. ( Cuvier.) Il
eft probable, d’après cela, que lemulet diflequépar
Hériflarit, & qui avoit le larynx femblable à celui
de l’âne , étoit le produit de l’accouplement d’ un
étalon & d’une âneffe.
942. La voix, fes nuances , fes particularités. La
voix de l’âne porte le nom de braiement ,• elle eft
produite de la même manière que le henniffement
du cheval, mais elleelt plus forte, perçante, très-
défagréable, & paroît venir principalement du nez.
C ’eft un cri très-prolongé & difeordant par diffo-
nances alternatives de l’aigu au grave & du grave
à l’aigu.
Ordinairement l’âne ne brait que lorfqu’ il eft
preffé par l’amour ou par la faim ; l’âncffe a la voix
plus claire & plus perçante 5 l’âne coupé ne brait
qu’à voix baffe , & quoiqu’il paroiffe faire autant
d’efforts & les mêmes mouvèmens de la gorge ,
fon cri ne fe fait pas entendre de loin. ( Buffon. )
F O N C T I O N C I N Q U I È M E .
L a D IG ES T I ON.
S e c t i o n p r e m t e r e .
954. Le palais. Il eft traverfé par feize filions,
femblables à ceux qu’on voit fur le palais du cheval
, excepté qu’ils font moins larges & que leurs
bords/ont moins élevés. ( Daubenton. )
S e c t i o n s e c o n d e .
966, Les glandes de la langue. Sur la bafe de cet
organe, on obferve trois groffes glandes cannelées
& à calice, une aü milieu & une fur chaque bord.
La mitoÿenne eft moins volumineufe que les deux
latérales. Plus en arrière encore & fur les côtés
aufli, font deux autres glandes oblongues, fillon-
nées tranfverfalement. ( Idem. )
S e c t i o n s i x i è m e .
996. L'efiomac en général. Il reffemble à celui
du cheval pour la figure & la pofition, mais il eft
plus grand à proportion. ( Idem. )
999. Ses orifices. Comme dans le cheval, lorf-
qu’on introduit de l’ air par le pylore, il ne peut
s'échapper par l’oefophage. On en fentira facilement
la caufe quand on le rappellera ce que nous
avons dit de la difpofition de la membrane interne
de ce vifeère dans le cheval.
S e c t i o n s e p t i è m e .
1012. Le canal intefiinal en général. Sa longueur