
avoir vu un homme y cacher fa tête ( i ) , ce qui
ne doit pourtant pas obliger à croire ce que
rapporte San&ius (2) d'un enfant nègre , tombé
du haut des airs en s'échappant du fac d'un pélican
qui l’avoit emporté.
Au refte , le fac du pélican n'eft point une forte
d’eftomac où la digeftion commence à s’opérer ,
& c’eft improprement que Pline (3) compare la
manière dont il^vale 8c reprend fes alimens, à la
rumination de certains mammifères. Cette erreur
a été relevée judicieufement par Perrault (4) il y
a déjà long-temps.
952. Les dents. Nous avons déjà dit qu elles
manquent chez les oifeaux (y ) } elles font remplacées
par les lames de corne qui revêtent les os
du bec (6).
953. Les gencives. Elles manquent, par fuite
même de l’abfénce des dents.
9f4 . Le palais. Il porte un tubercule Caillant &
dur dans le bruant (cmberi^a citrinellas Linn.),
dans le proyer (emberi^a miliaria) 3 dans l'ortolan
( emberiza hortulana') , & c .
S e c t i o n s e c o n d e .
956. V o s hyoïde3 fon corps. Dans les oifeaux,
comme dans les mammifères^ Los hyoïde peut être
partagé en corps St en branches.
Le corps a ordinairement une figure.alongée &
cylindrique, 8 t , au lieu d'être fitué tranfverfâle-
ment, comme chez l'homme & les autres mammifères,
il fuit la direction du cou.
Son extrémité antérieure préfente affez fouvent
une facette articulaire, qui eft reçue dans une cavité
de l’os ou du cartilage de la langue, dans les
oifeaux où l’ un ou l’autre exifte. Cette facette eft
arrondie tranfverfalement & ne permet guère que
des mouvemens de droite à gauche*
Dans quelques cas , l’extrémité antérieure du
corps de l’os hyoïde ne préfente aucune facette ar-
- ticulaire,& alors elle eft Amplement foudée avec
la pièce folide, qui fupporteîa langue.
L ’extrémité poftérieure a , de chaque c ô té , une
cavité arrondie & dirigée en arrière , laquelle s’articule
avec la bafe des cornes.
Aù*delà de ces deux cavités, le corps de l’os
hyoïde fe prolonge, en arrière, en une pointe
plus ou moins étendue, qui fe porte fréquemment
au-devant du larynx fupérieur 8c de la partie adjacente
de la trachée-artère.
Cette dernière portion n’eft prefque jamais oflï-
(1) Voyage à la baie d’Hudfon . tome I , page 52.
{.2) Voye-z Àldrovandi, l. c. , tom. I I I , pag. 5o.
((43)) L ib .X , cap. 47. Mémoires de l’Académie des fciences , depuis 1666 juf-
qu’en 1669, tome III, part. 3 , pag. 18 & fui7.
(5) Voyeç ci-dejfus, nos. 11,2 2 , 23 ÔC 24.
(5) Voyez ci-dejjïïs, n°. 94^*
fiée entièrement. M. Cuvier propofe de la nommer
queue de l'os hyoïde.
Chez quelques oifeaux, le corps de l’os hyoïde
s'écarte de la forme générale que nous venons
d’indiquer.
Dans le pélican, par exemple, il eft plat & pentagonal}
l’angle qui fe préfente en avant ne porte
aucune facette articulaire, 8c l’angle poftérieur en
a deux qui fe touchent, fans être féparées par le
prolongement intermédiaire dont nous avons
parlé.
Dans la fpatule, il offre à peu près la même
figure î mais les facettes articulaires poftérieures
font moins rapprochées, & fes deux angles latéraux
s’alongent en crochets recourbés en arrière.
957. Les cornes de l’os hyoïde. Elles font au
nombre de deux.
Elles font cylindriques, grêles, plus ou moins
alongées, minces vers le bout, dirigées en arrière
& en dehors, 8c recourbées de bas en haut, pour
s’adapter à la figure de la tête , derrière laquelle
elles remontent.
Leur bafe eft tournée en avant & préfente une
facette arrondie, qui entre dans la cavité articulaire
du corps.
Chacune des cornes de l'os hyoïde eft formée
de deux portions articulées enfemble , à l’endrôit
où le tiers poftérieur touche au tiers moyen.
C ’eft de leur longueur que dépend la fortie plus
ou moins grande de la langue hors du bec. Ainfi,
dans le pic, dont la langue peut être dardée à la
diftance de huit pouces, elles ont une étendue
extraordinaire. Chez cet oifeau, elles defcendent
fur les côtés du c o u , fe recourbent enfuite fur
la tê te , 8c viennent enfin fe terminer à la racine
du bec. L à , elles fe détournent à droite, 8c pénètrent
dans une cavité de la mandibule fupérieure
qui eft au dedans de la narine droite, 8c qui règne
dans les deux tiers de la longueur de cette mandibule.
958. Les mufcles de l'os hyoïde. ( Voye\ ci-dejfus3
n°. 16 5.)
939. La langue en général. Dans les oifeaux, la
langue eft conftamment foutenue par un os qui
en traverfe l’axe 8c qui eft articulé fur l’os hyoïde
(voyei n°. 9 56 ). Elle eft, par conféquent, peu
flexible, fi ce n’ eft vers la pointe , où cet o s , devenant
un peu cartilagineux , lui permet quelque
mobilité.
Cet o s , recouvert feulement par quelques mufcles
8c par des tégumens peu épais, a la même
forme que celle qu’offre la langue.
Dans les pics 8c dans les torcofs, il eft beaucoup
plus court que la peau de la langue, 8c lorf-
que celle-cî s’alonge , cela tient à ce que l’os
hyoïde & fes cornes fe portant en avant, pénètrent
dans ce furplus de peau & l’étendent.
La figure de la langue varie beaucoup fuivanc
les diverfes efpèces d’oifeaux.
Dans les rapaces diurnes, elle eft en générai
charnue , mais elle diffère de genre à genre.
Ainfi, dans les vautours, elle eft arrondie en
devant &■ cornée à fon tiers extérieur} toute fa
furface eft lifte3 fes bords feulement font relevés
comme pour former un Canal, 8c dentés.en fcie.
Chacune de leurs dents eft enveloppée dans un
étui cartilagineux , dirigé en arrière.
Dans les faucons, 'elle eft plus épaifle , entiè-
rementliffe au bord & échancrée à fes deux extrémités.
Dans les nyétériens, elle eft également charnue.
Dans les pics 8c les torcols, elle eft compofée
de deux parties : l’ une antérieure , protra&ile,
longue, lifte, pointue & revêtue en avant d’une
gaine cornée 8c garnie, fur fes bords, de quatre
ou cinq épines roides, dirigées en arrière , 8c lui
donnant l’afpeél d’une forte de flèche barbelée 5
l’autre, poftérieure, lâche, fert de gaine à l’os
hyoïde 8c à fes cornes lorfque la langue s’alonge.
Sa furface eft hériffée de pètites épines dirigées
en arrière, 8c paroiffant chacune implantées dans
le centre d’un mamelon charnu.
L’ouverture de la glotte eft comprife dans cette
partie lâche de la langue.
Chez les perroquets, la langue eft très-épaiffe,
charnue & arrondie en devant.
Dans les toucans, elle eft étroite 8c garnie, fur
fes bords, de foies cornées, longues & ferrées,
qui la font reflembler à une plume.
Les gallinacés ont une langue fagittée, pointue,
cartilagineufe , lifte à fa furface. |
Dans l’autruche, elle eft fémr-lùnaire , large 8c
fi courte, que plufieurs auteurs ont écrit qu’elle
n’exiftoit point. Sa bafe eft un repli de la peau,
qui tient lieu des pointes qu’ont beaucoup d’autres
oifeaux, à la place d’ épiglotte ( î) .
La plupart des paffereaux , comme les geais, les
corbeaux, les pies, les étourneaux, & c ., ont
une langue femblable à celle des gallinacés.
Dans plufieurs genres de cet ordre feulement,
la pointe en eft bifurquée. Tels font en particulier,
les fouï-mangas (çinnyris > C u v ie r ), qui
pompent le fuc des fleurs fur le fqu elles ils vivent
.habituellement j tels font encore les colibris
& les oifeaux-mouches qui ont la même habitude.
Dans les échaflïers, la langue , triangulaire ou
fagittée, 8c plus ou moins alongée, eft généralement
lifte & aplatie.
Celle de l’outarde, à peu près de la même figure
, a des bords garnis de papilles cornées, longues
8c roides, dont les deux dernières font très-
larges, tranchantes 8c comme ofleufes.
Dans le cygne (anas «p/or), la langue eft creufée,
dans fa partie moyenne, par un fillon profond.
Sa partie antérieure eft recouverte d’une couche
épaifle de poils roides 8c ferrés , dirigés fur les
côtés. Plus en arrière & vers la partie moyenne,
le long du fillon, il exifte deux rangées de lames
ou plaques ofleufes, dont la bafe eft épaifle & le
bord tranchant, libre, dirigé en arrière. Pofté-
rieurement, font des papilles coniques, en forme
de poils courts & roides, 8c dirigées pareillement
en arrière.
Deux autres fillonslatéraux féparent aufli pofté-
rieurement les poils d’une nouvelle rangée de lames
ofleufes, femblables à Celles de la partie
moyenne, mais augmentant de largeur à mefure
qu’ elles approchent de la bafe de la langue.
Les bords de cet organe font, en outre, peéfci-
nés, c’eft-àdire, garnis de poils roides, longs,
parallèles & très-rapprochés.
Vers fon tiers poftérieur, la langue du cygne ,
dont nous parlons, eft comme partagée par un
tubercule corifidérable à furface rugueufe 8c fans
papilles.
Dans le cravant (anas bernicla, Gmel.) , la langue
, aplatie, charnue & large, porte, comme
celle du cygne, deux rangées de lames ofleufes.
Dans le canard fiffleur (anas'penelops 3 Linn.) ,
elle n’en offre que fur les bords de fon tiers poftérieur.
Dans l’eider (anas malliflima) , fa pointe eft
furmontée d’un peti-t appendice arrondi, plat &
corné*
9éy. Les papilles de la langue. Quelques oifeaux
ont la langue prefqu’entièrement lifte, commettes
vautours 5 d’autres, tels que les faucons, ne l’ont
lifte qu’ en partie. Mais, dans un grand nombre
d’efpèces , cet organe préfente des papilles de diverfes
formes.
Quelques-unes font charnues, moufles, arrondies
& véritablement fungiformes;.. on en ob-
ferve de femblables à la partie poftérieure de la
langue des perroquets.
D’autres font recouvertes par des étuis cornés,
tantôt coniques, tantôt.cylindriques} il y
en a même d’offeufes & de cartilagineufes > celles
des bords de la langue des vautours font dans ce
dernier cas.
En général, les papilles aufli folidesque le font
celles dont nous parlons, occupent la région la
plus reculée de la langue & font dirigées en arriéré,
de manière à.fervir plutôt à la déglutition,
en empêchant le retour des alimens lorfqu’ ils font
portés dans le pharynx, qu’ au fens du goût.
D ’autres papilles font coniques, molles & dirigées
vers le gofier. La langue des oifeaux de la
famille des ny&ériens en offre de cette forte dans
fa partie poftérieure.
La langue des gallinacés eft liffe en avant &
ne porte des papilles qu’ en arrière.
Dans le cygne, derrière le tubercule qui s’é fi)
Valkfnieri, Notomia d’unjiru^o.. lève fur le dos de la langue, la furface de cet or