
le barbet Si dans l'épagneul. Les petits chiens d'appartement,
comme les doguins, les bichons, Sic. ,
font les produits les plus dégénérés, Si les marques
les plus fortes de la puiffance que l’homme
exerce fur la nature.
Aufli l’on peut dire que, dans fon état de nature, !
le chien n’eft point véritablement connu. Tout
porte à croire que l’efpèce entière a été foumife à
l’empire de l’homme. Mais nous, n’avons aucun
moyen certain de comparer nos races de chiens
avec leur type primitif, Si par conféquent d’ apprécier
exactement les modifications qu’ elles ont
fubies. ( Fréd. Cuvier , Annales du Muféum d’Hift.
nat. , tôm. X V I I I , pag; 353.)
-Les chiens ont fervi à un grand nombre de découvertes
en anatomie; pendant long-temps on a
étudié fur eux la ftruCture & la conformation des
organes. C ’eft fur le chien qu’Afelli a retrouvé les
vaiffeaux laCtés, que Pecquet a détnontré le canal
thoracique , & G. Harvée la circulation du fang.
C ’eft également fur ces animaux que les phyfiolo-
giftes de tous les temps ont multiplié les expériences
propres à éclairer la marche de nos fonctions.
Daubenton a donné une table très-curieufe des
dimenfions des chiens des diverfes races. Elle
fait connoître d’une manière ex-aéte les différences
que èes animaux éprouvent dans leur taille & dans
leurs proportions. On voit dans cette table un mâtin
avoir de longueur,du boutdumufeau à l’ anus,
2 pieds 11 pouces, Si de hauteur, à l’épaule, 1 pied
11 pouces 6 lignes. Un baflet,au contraire , de 1
pieds 6 pouces de long , avoir 11 pouces feulement
de hauteur. On y voit encore un grand danois de.
la taille de 3 pieds 6 pouces, & un épagneul de
celle de 11 pouces feulement.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
L o c o m o t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelettologie.
1. Le fquelette en général. Il diffère, dans le plus
grand nombre des variétés de chiens, feulement
par la grandeur & parla figure propres à chaque
race. La plus fingulière de ces'différences eft celle
que préfententles baffets, danslefquelsles jambes
font tordues, comme par l’effet du rachitis.
3 & 4. Les os de la tète en général. L ’angle facial
de Camper, c’eft-à-dire, celui qui réfulte delà
jonCtion de deux lignes, dont l’une paffe par le
bord des dents incifives fupérieures & par le point
le plus Taillant du front, & l’aurre coupe longitudinalement
en deux un plan étendu des conduits
auditifs externes au bord inférieur de l’ouverture
antérieure des narines, Si qui eft propre à indiquer
les proportions refpeCtives du crâne & de la face,
préfente des différences marquées dans les diverfes
variétés des chiens. Dans quelques-unes de ces variétés,
les firius frontaux gonflent prodigieufement
le crâne ; il s’enfuit que la ligne faciale eft.relevée
beaucoup au-delà de ce qu’exige la proportion du
cerveau ; aufli y auroit-il erreur, dans ce cas, de
la part de ceux qui voudroient, chez les chiens,
.mefurer l’ intelligence & le volume de l’encéphale
d’après cet angle feulement. Dans le doguin il a
350 d’ouverture, Si dans le chien mâtin ( Cuvier)
410 fi la tangente eft prife à la furface externe du
crâne, Si 30° lorfqu’ on la tire à fa furface interne.
Dans la plupart des chiens, l’ aire de la face eft
égale à celle du crâne, excepté dans les efpèces à
mufeau court, comme le doguin, où la face a un
peu moins d’étendue que le crâne. ( Cuvier. )
La tète du chien étant pofée de façon que le
corps de la mâchoire inférieure porte fur un plan
horizontal', le fommet de la tête, depuis les orbites
jufqu'à la protubérance externe de l’occiput,
eft aufli dirigé horizontalement. ( Daubenton. )
Le crâne eft élevé ; fon fommet eft marqué par
une forte arête longitudinale Si tranchante, qui
fuit le trajet de la future fagittale, & s’étend de
la protubérance occipitale externe au frontal.
L’efpèce d’ovoïde que forme le crâne offre fa
petite extrémité en avant. H s’alonge manifefte-
ment en arrière par la faillie prononcée que font
les crêtes occipitales à l'extérieur. Le front repréfente
une forte de gouttière triangulaire.
Son grand axe eft incliné en avant, relativement
au plancher des foffes nafales.
La coupe verticale & longitudinale du crâne
donne pourréfultat une demi-eliipfe, arrondie vers
le haut, Si dont la bafe eft à peu près égale à la
hauteur. Cette même coupe, faite tranfverfale-
ment, au niveau de la foffe fus-fphénoïdàle, eft
prefque circulaire.
Les connexions des os du crâne entr’eux font
| analogues à ce qu’elles font dans l’homme. Il faut
! feulement remarquer que l'os tympanique eft en-
j rouré par une future qui n’exifte point chez ce-
luirci.
Le trou occipital a fon plus grand diamètre dans
le fens tranfverfal ; il eft firué en arrière de la partie
la plus élevée du crâne ; une crête affez {aillante
Si tranchante le borne antérieurement ; pofté-
rieurement Si fur les côtés, les condyles, qui fe
rapprochent confidérablement, forment une autre
crête encore plus Taillante, mais lifté Si encroûtée
; de cartilage dans l’état frais.
La région inférieure de la tê te , abftraCtion faite
des area les zygomatiques, a une forme très-irrégulière
; dans f? portion buccale, elle eft lancéolée;
elle eft exceftivement rétrécie entre les foffes temporales
& zygomariques; elle s’élargit plus loin,
Si là elle préfente plufieurs fortes faillies, les os
t.ympaniques>qui font ifolés,les apophyfes maf-
toïdés qui s’élèvent fur l’occipital, Si enfin les
condyles de ce dernier os.
Les éminences mamillaires &: les impreffions dia
l e s de l'intérieur du crâne font bien plus prononcées
que chez, l'homme i elles font furtout tres-
fortes dans la région k pjus élpvée. vers la future
'lambdpï^ . _ . i l / -
Les foffes poftérieures: & moyennes de la baie
du crâne ne forment qu’ un feul plap , fuç lequel
s'élèvent les deux rochers, dans unç direCtioixver-
ticale, Si les quatre apophyfes clinoïdes. Lesfoftes
antérieures repréfentent un canal court & large,
que termine en devant la lame criblée de l’eth-
moïde , dont le volume eft confidérable, de même
| ^Pa/cela même que les foffes cérébelleufes font
aplaties & que le trou occipital eft porté fortement
len arrière Si en haut, la foffe bafilaire eft très-longue,
& la limite poftérieure des foffes cérébelleu-
1 (es, très-remontée, conftitue une ceinture offeufe
J qui coupe verticalement le crâne, & qui fe trouve
I iicuée au-devant du cèrvelet ; cette ceinture eft une
1 lame irrégulière, inégale, Taillante, large & mince,
■ qui fe continue fur les rochers Si femble faire une
j cavité particulière pour le cervelet, à laquelle
I ; concourent les bords internes des rochers qui fe
9 détachent en une crête mince & déchirée.
Les trous optiques Si leur intervalle font recou-
1 verts par une lame offeufe, dirigée d’ avant en ar-
I jrière, comme un toit.
[ La fente fphénoïdale eft ovale tranfverfalement, 1 Si conftitue une efpèce de canal. Son diamètre 1 j n’eft pas le double de celui du trou optique.
Le trou maxillaire fupérieur eft plutôt ovale que i - rond Si très-grand. Son ouverture dans la foffe
1 ^zygomatique lui eft commune avec le canal ptéry- 1 ïgoïdien.
Le trou maxillaire inférieur appartient entière-
1 ! ment au fphénoïde.
Il n’y a point de trou déchiré antérieur ( hiatus
^mvccipito-fphéno'idal, Chauff. ).
Î Le canal carotidien eft plus court & moins tor-
i tueux que dans l ’homme.
Le trou déchiré poftérieur (hiatus occipito-pé-
treux, Chauff.) n’offre aucune particularité. Il eft
M double, pour le golfe de la^jugulaire & pour les
m nerfs.
I Au-deffus Si en dehors du conduit auditif interne
} ©u labyrinthique, on obferve un enfoncement plus
large que lui, non percé dans fon fond, Si deftiné
à loger un prolongement du cervelet.
[ Les trous condyliens antérieurs font très-petits ISi forment un canal dirigé en bas & en dehors.
l’occipital. La partie poftérieure de l’apophyfe zygomatique
Dans la tête d’ un chien de la Nouvelle-Hollande,
vue de profil Si pofée de manière que la ligne des
premières molaires foit horizontale, on voit que
la bafe de la mâchoire eft parallèle aux dents dans 1 fa plus grande étendue, qu’elle fe relève en devant
U jusqu'aux incifives, & en arrière jufqu’à. l’apo-
j phyfe épineufe, qui eft fur la ligne des dents. Le
» condyle de la mâchoire eft élevé au-deffus des
§ dernières molaires Si au niveau des condyles de
eft un peu au-deffous de la partie antérieure
de l’os de la pommette, Si les frontaux forment
un angle très-ouvert avec les os du nez.
( Fréd. Cuvier j Annales du M-ufeum. )
Les mâtins d^bord , puis les danois, les chiens
courans, les braques, les baffets., les lévriers,
puis les chiens de berger , les chiens-loups , ont
une tête qui fe rapproche affez de celle du chien
de la Nouvelle-Hollande; mais celle des autres races
en eft fouvent fort différente.
Ainfi, dans le dogue de forte race, il femble que
toutes les parties de la tête onc été repouffées en
haut : l’occiput eft au niveau du front; la mâchoire
inférieure eft fortement reployée ; le mufeau eft
confidérablement raccourci. Dans cet animal d ailleurs,
quoique la tête foit d’ un tiers plus grande
que celle du chien de berger Si du barbet, la cavité
du crâne eft loin d’être aufli étendue. ( Idem,
ibidem. )
y. Le frontal. Etroit en avant, plus large & arrondi
en arrière, il eft toujours partagé en deux
moitiés par une future médiane, ainfi que cela
s’obferve chez quelques hommes Si dans les foetus
humains. Il a une figure rhomboïdalè, & forme
une furface irrégulière de prifme ou de cylindre |
à laquelle on reconnoît trois faces principales ; une
fupérieure, confondue en devant avec le mufeau,
en arrière avec le refte du crâne, & deux latérales
-qui defeendent chacune dans les foffes orbitaire
& temporale de fon côté. Les orbites correfpon-
dent à la partie antérieure des angles que forment
les faces fupérieure Si latérales dans leur union.
6. Les deux pariétaux. Ils fe foudent de tres-
bonne heure en une feule pièce Si font prefque
rectangulaires. C ’eft à eux qu appartient en grande
partie la lame offeufe qui fépar'e le cerveau du cervelet.
7. Voccipital. Il eft garni en arrière de crêtes
faillantes; fa protubérance externe eft extrêmement
prononcée. C eft à lui qu’appartient l’apophyfe
maftoïde qui, chez l'homme , fait partie du temporal
: entr’elle & le condyle exifte une gouttière
très-profonde. L’angle antérieur de cet os fe prolonge
au loin en une pointe aiguë entre les pariétaux.
8. Les temporaux. Leur caiffe eft féparée du
refte de l’os par une future, qu’on voit très-rarement
s’oblitérer. Leur portion écailleufe repréfente
un trapèze dont le côté fupérieur eft le plus
long. Ils n’ont point de portion maftoïdienne.
Une forte crête, qui fe prolonge au-deffous du tympan
, borne en arrière la cavité glénoïde, qui
n’eft: point coupée par une feiffure.
9. Le fphénoïde. Il eft divifé en deux' parties,
dont l’une forme les ailes orbitaires & les apophyfes
clinoïdes antérieures, & l’autre les grandes
ailes, les apophyfes clinoïdes poftérieures Si la foffe