
cupons ( i ) j auffî, chez eux, le coït dure-t-il
fort peu.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
I l 86. Léfexe féminin en général. Chez les oifeaux
, un plumage plus terne, plus fombre &
•moins agréable diftingue ordinairement les femelles
des mâles; les harles, les perdrix, 1.-- canards,,
les gallinacés, les petits pafferéaux .démontrent
la vérité de^ cette obfervation.'
Au refie, les mâles ne fe diftinguent pas feulement
des femelles par leur chant & par leur caractère
plus fier, leur conflitution en général plus
vigoureufe ; ils s’en réparent encore par des caractères
extérieurs fort importans. Le bec & les
ongles, quoique femblables dans les deux fexes
félon chaque efpèce, font cependant moins forts
& moins développés.dans la plupart des femelles,-
qui d’ailleurs font dépourvues de ces marques au
armes diftindtives , qui font l'apanage de certains
mâles.
C ’eft ainfï que la plupart des gallinacés mâles,
à l’exception de ceux du Continent américain,
tels que les guans, les hoccos, les dindons, ont
les jambes armées d’ergots cornés..
C ’ eft encore ainfï que dans les genres des fai-
fans, des.dindons, des peintades, les mâles ont
fur la tête, fpécialement pendant la faifon des
amours, des caroncules, des papilles charnues,
ou des crêtes plus ou moins grandes, dont les
femelles font privées.
D’autres mâles ont des barbes, comme le gy-
^ paetej une touffe de poils à la gorge, comme le
dindon 5 une collerette de plumes, comme le.paon
de mer ( tringa pugnax) ; une belle queue, comme
le paon, & c . ,. ornemens qu’on n’ obferve point
non plus chez les femelles.
Parmi les gallinacés, le nombre des femelles
furpafle de beaucoup celui des mâles. Dans les
efpèces qui s’apparient, il eft ordinairement le
même dans les deux fexes. Très-rarement les femelles
font moins nombreufes que les mâles 5
nous ayons déjà dit que les paons de mer étoient
pourtant dans ce cas.
L’inftindtqui dirige les foins maternels chez les
animaux de cette claffe eft véritablement étonnait.
Pair fuite de ce louable fentiment, les femelles
des oifeaux s’aftreignent à couver, fe privent
de toute liberté, corrigent en un inftant
toutes leurs habitudes, & s’expofent -à la faim
& à tous les dangers fou vent, plutôt que d’abandonner
leurs oeufs. Les canes, en s’abfentant
pour un moment afin d’aller à la recherche de
leur nourriture, s’arrachent des plumes & en recouvrent
1:. urs oeufs, qu’elles garantirent ainfï de
l'adion maifaifante du froid (2). Les autruches de
l ’Amérique recouvrent les leurs de feuilles fèches.
Mais, quand les petits font éclos, les mè-
1 res redoublent encore de foins. C ’eft ainfi que la
J poule, fi timide en tout autre temps, défend la
I vie de fes poufllns contre les attaques des oifeaux
de proie, contre celles des animaux les plus forts.
Chez elle , les devoirs de mère font plus puiflans
que le fentiment de fa propre corifervation. Soi-
gneufe 8c perfévérante dans fes affedtions, elle
conduit elle-même fes petits à la pâture, elle leur
montre J’aliment dont elle fe prive pour eux,
elle les avertit du péril par fes clameurs.
1187. Les parties génitales externes en général.
Les femelles des oifeaux ont cette partie de leur
organifation fort peu • développée, & fouvent
même on ne voit rien qui en tienne lieu.
L’autruche (1) 8c le cafoar (1) font les feuls
oifeaux où il paroît exîfter des parties externes
de la génération; c’ eft un petit clitoris.
Mais, dans tous les oifeaux, mâles 8c femelles,
il exifte un organe dont les ufages font encore
abfolument inconnus. On lui a donné le nom de
bourfe de Fabricius. C ’eft une poche membraneufe
que l ’on trouve au-defïïis du cloaque, 8c qui s’ouvre
à la paroi fupérieure de ce fac, plus en arrière
que le redtum. Elle eft toujours v id e , en
forte qu’on ne peut la regarder ni comme un ur-
gane fécrétoire, ni comme un réfervoir. Elle reço
it, des'paires facrées, un cordon nerveux considérable,
8c, de l’aofte, une artère qui s’en détache
au-deffus de la fa crée moyenne.
Dans le canard mâle, cette bourfe eft à droite
de celle qui renferme la verge (3).
1190. La vulve. Elle eft confondue dans l’ ouverture
commune du cloaque.
1191. Les grandes levres. Elles n’exiftent point.
1195. Le clitoris en général. On aobfervé, avons-
nous déjà dit , cet organe dans le cafôar 8c dans
l’autruche.
Il eft analogue à la verge du mâle , mais d’une
proportion beaucoup moindre.
Son dos eft furmonté de deux replis membraneux
propres, jufqu’à un certain point, à,diriger
le jet de l'urine.
Ce clitoris eft prefqu’entjèrement fibreux.
Dans une femelle d’autruche, difféquée par
M. Cuvier, il repofoit fur une languette graif-
feufe enveloppée par la peau du cloaque.
Il fe retire dans une poche femblable à celle
qui recèle la verge du mâle, 8c placée dè même
au-de {fus d’une efpèce de veffie urinaire particulière
aux deux oifeaux que nous venons de nommer,
en forte qu’il faut que le clitoris, comme
' ( 1 ) Mémoires pour fervir à l’hifioire des Animaux. - (3) Cuvier , l. c. ,■ corn. V, pag. 13-5.
(3) M. Blumenbaçh penfe que la bourfe de Fabricius fcrc
aux fonctions mâles de la génération , mais fans s’expliquer
fur cet ufage.
(i) Bradley, General. Tranf. ,. pag. 55.
(a) Harvey, Exercitationes de generatione animalium.
la verge, forte de fa poche 8c fe déploie au dehors,
pour que ces animaux puiffent uiiner ou
rendre leurs excrémens folides,.
. 1221. Les parties génitales internes en général.
Elles ne confident qu’en un feul ovaire 8c en un
conduit nommé oviduclus par les zootomiftes.
1222. U ovaire en général. C et organe eft fitué-
fous la colonne vertébrale, entre la partie la plus
avancée des reins, 8c fix e, dans cette pofition,.
par un repli du péritoine qui l’enveloppe.
Il confille en.un paquet ou une grappe d’oeufs
de différentes grandeurs,, dont les plus petits font
blancs 8c les plus grands de couleur jaune.
Dans l’autruche, on aperçoit très-bien tous ces
oeufs de différentes grofleurs, renfermés dans une
forte de calice, comme un gland l’eft dans fa cupule,
8c attachés à l’ovaire par des efpèces de
pédicules. Perrault ( î ) , fur un même individu ,
en a vu de gros comme des pois » comme des noix,
8c comme les deux poings.
Ces oeufs reçoivent des vaiffeaqx fanguins qui
naiffent de troncs analogues à ceux par lefquels
font alimentés les ovaires des mammifères.
Ce font ces vailfeaux qui les unifient principalement
aux parties voifines.
Les oeufs exiftent déjà tout formés dans le ventre
de la femelle avant qu’elle ait été fécondée ;
8c il n’eft point rare de voir des poules fans coq
8c des femelles d’oifeaux retenues feules en cage,
pondre au printemps des oeufs abfolument femblables
à ceux qui auroient été fécondés j ces
oeufs-là cependant ne donnent jamais de petits.
1240. L ’oviditttus. Comme il n’ y a, chez les
oifeaux, qu’ un feul ovaire, il n’exifte de même
qu’ un feul ovidudtus. C ’eft un canal membraneux
qui s'étend de l'ovaire au cloaque fans former de
finuofités bien prononcées..
Ouvert & évafé en forme d’entonnoir à fon
origine, & de manière à repréfenter en quelque
forte le pavillon de la trompe des mammifères , ce
canal eft d’abord étroit, mais il groflit à mefure
qu’il s’approche du cloaque.
Ses parois , médiocrement épaiffes dans fa dernière
portion, s’aminciffent à mefure qu’on les
obferve plus près du pavillon, où elles font extrêmement
minces.
Un prolongement du péritoine enveloppe l’o-
vidudtus 8c le fixe à la colonne vertébrale.
Au-deflus de cette première couche membraneufe,
en obferve quelques faifeeaux mufculeux
longitudinaux, plus évidens dans les endroits où
les parois font plus épaiffes.
Cette couche charnue recouvre elle-même une
membrane celluleufe tort mince.
Celle-ci eft tapiffée intérieurement par une
membrane muqueufe, dont elle fixe les plis longitudinaux,
larges, nombreux 8c parallèles.
1243. La caviiê de £ oviduclus. Dans 1 autruche ,
elle eft feuilletée comme le troifîème ou le quatrième
eftomac des mammifères ruminans.
1244. Le pavillon de Voviduclus. Dans 1 autruche
, il eft garni à droite 8c à gauche de deux appendices
membraneufes, en forme d ailerons,
lefquelles ont beaucoup de rapport avec celles
qui ie trouvent à l’extrémité de la trompe utérine
dans les mammifères (1).
S e c t i o n q u a t r i è m e .
12 r 3. La conception & fes particularités. De la
même manière, dit Buffon, que, dans les oifeaux,
les moeurs font plus pures en amour, de même
aufiï les moyens d’y (atisfaire font plus fimples
que dans les mammifères (2 ). l\s n’ont qu’une
feule manière de s’accoupler, ce qu’Ariftote
avoir déjà noté dans fon immortel ouvrage fur
l’hiftoire des animaux, quand il écrit : genus avium
omne eodem 'ülo ac fimplici more conjungitur, nempe ,
foeminam mare Jupergrediente (3). Au lieu quê,.
chez les mammifères, on trouve des exemples de
toutes les fituations j. ainfi la femelle du chameau
s’accroupit i les hériffons. fe joignent face à face,-,
debout ou couchés, 8c les finges de toutes les
façons.
Les feules modifications que préfentent les oifeaux,
fous le rapport de leur mode d’accouplement
, font les fuivantes. Dans certaines efpèces
de gallinacés, la femelle s’abaiffe en pliant les jambes
8c en relevant la queue ; telles font les poules
j dans les moineaux, elle ne change rien a
fa pofition ordinaire 8c demeure droite fur les
pieds (4>. . .
Ainfï que nous 1 avons vu précédemment, la
forme extérieure 8c la ftrudture intérieure des parties
de la génération font fort différentes de ce
qu’elles font dans les mammifères ; la grandeur,
la pofition, le nombre, l’adtion & le mouvement
de ces parties varient même beaucoup dans di-
verfes fortes d’oifeaux. C ’ eft ce qui fait qu’ il y a
intromiffion réelle chez les uns, 8c qu’ il ne peut
y avoir dans les autres qu’une forte coæpreffion,
ou même un fimple attouchement.
Mais une cirConfiance commune à tous les oifeaux,
c’eft la brièveté du temps que dure 1 accouplement,
8c plus particulièrement encore chez
ceux qui fe tiennent debout que dans ceux qui s’a-
baiffent. Auffï peut-il fe répéter fouvent.
■ C ’eft ainfi que l’on voit les coqs, les moineaux,
tkc.:, renouveler cet a die jufqu’à vingt
& trente fois par jour, fans paroître en être épui-
(,) Mémoires pour fervir àVhiftoire des Animaux, P. II,
pag(2. )i 3D6if.çoursfur la nature des oifeaux.
'■ ((3) Lib. V/eap. S. (g ) Mémoires cités , part. I I , pag. i38. 4) Ariltote , l. c .r cap. 2.