
unie à la paroi interne de la grande cellule £k..
femble la foi mer ; fes fibies fe joignent fupérieiP
renient à toute la circonférence de l’oefophage, 5c fe prolongent, des deux côtés > en deux efpè-
ces de piliers, qui s'attachent à la colonne vertébrale,
immédiatement après la dernière côte,
par quatre petits tendons.
| Dans toute cette étendue, la cloifon dont il
s'agit, eft compofée de faifceaux mufculeux très-
évidens, qui fe dirig-nc de bas en haut & convergent
en arrière vers les piliers. On y r-imar*
que également un certain nombre de fibres cen-
dineufes,
Les fibres de cette forte de diaphragme enveloppent
en outre toute la circonférence externe
de chaque lobe du foie, fe contournent de bas
en haut & d’arrièie en a va' t , pour aboutir fu-
péricurement à l’ap- névrofe des mufcles pulrm>r
naires, en avant, aux deux côtés du péricarde.
( i ) . -
94I. Les phénomènes de la respiration. D'après
la .difpoùtion des vaftes cellules aériennes dont
nous avons fignalé i’exilience (2)3 il devient évident
que, chez les oifeaux , l'air ambiant baigne
non feulement la furface des va:ffeaux' pulmonaires,
mais encore cei.e d'une infinité de vaif-
feaux du reite du corps. Ainfi, ces animaux refpi-
rcPt , à certains égards, par les rameaux de l'aorte
comme par ceux de l'artère pulmonaire, & l'énergie
de leur refpiration eft extrême. Deux moineaux
francs, en effet, confomment autant d'air
pur qu'un cochon d'Inde (3)*
D'ailleurs, dans les animaux qui nous occupent,
la fituation reculée des poumons, qui font
enfoncés dans les intervalles des côtes, de chaque
côté de la colonne vertébrale, & , par conlé-
qlient, près de la portion des parois du thorax,
qui ne jouit de prefqu’aucuns mobilité pour les
aider à fe dilater ou à ie refferre”, a dû empêcher
que, chez eux, la refpiration e û t , pour principal
agent, un diaphragme femblable à celui des mammifères
, & qui n'auroit jamais pu di ater à la fois
les poumons Se les grandes cellules dans lefquelles
ils Youvrent.
Cependant, l'infpiration étant, dans les o ifeaux
comme dans les mammifères, une fuite de
la dilatation des cavités aéiiennes, il a fallu
que des puiflances, fituées hors de ces cavités,
puffent déterminer cette dilatation.
Ces puiflances appartienr en t, d'une part, aux
poumons eux mêmes, de l'autre, aux cellules qui
tn dépendent.
Les puiflances qui agiffent fur les poumons font
d:s mufcles qu'on a nommés pulmonaires , qui ,
(1) Cuvier, L e ç o n s d’Anat. c om p ., tom. IV, pag. 365
8c 366.
(2) y o y e \ ci-dejfîtS', n°. 923.
(3) Lavoilier, M ém o ir e s d e C h im ie , tom. I, pag. 119*
— y o ye% au ffi n°. 888, page 614 de ce volume. -
relativement à ces vifeères, remp’ iffent à peu
près les mêmes fonctions que le diaphragme des
mammifères.
Dans l'autruche & dans le cafoar, ces mufcles
pulmonaires fqnt plus forts que dans aucune autre
efpèce, & offrent la difpoficion fuivante.»
Chacun d eux s’attache inférieurement aux
cinq côtes qui fuivént la première, par autant
de portions diftinétes. La première de ces portions
eft fixée à l’extrémité inférieure de la fécondé
cotes la deuxième, à celle de la troifième
côte, & le long de fon bord fupérieur ou antérieurs
la quatrième & la cinquième, à la cinquième
cô'e s & là fixième à la côte fuivance.
Ces diverlès portions, de forme large &: plate,
remontent en dedans de la poitrine, jufqu’à la
face inférieure des poumons, les quatre premières
en fe joignant, les deux dernières en fe réunifiant
de même. Arrivées fous ces vifeères, les fibres
charnue, qui Fescompofert, s'épanouiffent fur une
iarge aponévrofe qui tapiffe la paroi de la cel'ule
qui répond a leur face inférieure & v a , vers la
colonne vertébrale, fe confondre avec celle da
côté oppofé.
Dans les autres oifeaux, ces portions reftent
ordinairement fépârées , & conftituem quatre ou
cinq petits mufcles.
Dans l’aigie, par exemp'e, il y en a qua’ re,
qui s'élèvent de l 'angle poftérieur des troifième ,
quatrième & cinquième cotes, jufqu'à la face intérieure
deS'poumons. *
Ces mufcles font le feul agent qui produife
immédiatement la dilatation des poumons} car,
dans la partie qui touche à ces-organes, les
parois de la poitrine font trop peu mobiles pour
y influer en rien.
Cependant la dilatation de ces parois, dans le
refte de leur étendue, n'elt point inutile dans
l'aéte de l’infpiration ; elle fcrc puiflammént à
dilater les grandes cellules, & , en déterminant
par-là l'air à fe précipit r dans ces te'lu les , elle
l'oblige à s'introduire dans les poumons & à les
traverler.
Obfervons encore ici que la difpofïtion des
côtes favorife fingulièremc-nt la dilatation & le
refferrement de la cavité thoracique, par l'articulation
mobile qui réunit lès deux portions of-
feufes de celles qui vont s’articuler fur le fternum.
L'angle que forment ces deux portions s'ouvre
dans l'infpiration, ce qui écarte le fternum de la
colonne dorfale, & augmente confiderablement
le diamètre antéro-poftérieur de la cavité ; en
même temps que les côtes fe portent en dehors,
& augmentent le diamètre tranfverfal.
Pendant l'expiration ,. l'angle des côtes fe
ferme, comme il s’étoit ouvert pour l'infpiration.
Dans l’exercice de ces deux a êtes, le fternum,
des oifeaux eft comparable au côte d’un fouf-
, flet, dont les côtes repréfenceroient le cuir, 8e
dont
dont l’autre côté feroit à peu près immobile (1).
Ce font les mufcles de l'abdomen qui forment
particulièrement ce foufflet, en foulevant le fternum
& en diminuant l’ouverture de l’angle des
côtes.
Quant aux puiflances qui agiffent fur les grandes
cellules de manière à les refferrer & à en chaf-
fer l'a ir, nous en avons déjà parlé (2 ), & , pour
ce qui eft des cellules fituées hors de la cavité
commune, elles ne peuvent diminuer de volume
& fe vider d’air que lorfqu’elles font comprimées
par les parties voifînes, & fpécialement par les
mufcles.
La portion, du fluide qui a pénétré dans les
cellules des os, n'en peut reffortir auffi facilement.
Elle ne s’en échappe qu’enfuite de l'impul-
fïon communiquée par celle des cellules extérieures,
& des changemens de température.
942. La voix 3 fes, nuances & fes particularités.
Il eft, en général, affez bien démontré que la
voix des oifeaux eft plus forte que celle des
mammifères, non-feulement relativement au volume
de leur corps, mais même abfolument &
fans y faire entrer ce rapport de grandeur.
Buffon a donné, à ce fujet, des remarques fort
cùrieufes, & d'où il réfulte des faits combinés
très-importans.
On fait, en effet, que communément les cris
des quadrupèdes domeftiques ou fauvages ne fe
font point entendre au-delà d'un quart ou d'un
tiers de lieue , & ce cri fé fait dans la partie de
l’atmofphère la plus denfe, c'eft-à-dire, la plus
propre à propager le fon ; au lieu que la voix des
oifeaux, qui nous parvient du haut des airs, fe
fait dans un milieu plus rare, & où il faut une
plus grande force pour produire le même effet.
Or les oifeaux, dont nous entendons la voix
d’en haut, & fouvent Tans les apercevoir, font
alors élevés à une hauteur égale à trois mille
quatre cent trente-fix fois leur diamètre, puifque
ce n'eft qu'à cette diftance que l’oeil de l'homme
ceffe de voir les objets. Suppofons donc, avec
Buffon, qu’ un oifeau, avec fes ailes étendues,
ait quatre pieds de diamètre, il ne difparoîtra
qu’à la hauteur de 15,744 pieds ou de plus de
2000 toifes ; & , fi nous fuppofons une troupe
de trois ou quatre cents gros oifeaux, tels que
des cigognes, des o ie s , des canards, que nous
entendons quelquefois long-temps avant de les
apercevoir, l’ on ne pourra nier que la hauteur, à
laquelle ils s'élèvent, ne foit encore plus grande,
puifque la troupe, pour peu qu’elle foit ferrée,
forme un objet dont le diamètre eft bien plus
grand.
En conféquence, un oifeau, en fe faifant entendre
d’une lieue du haut des airs, & produi-
( 1) Cuvier, l . c . , tom. IV , pag. 363.
(2) r o y e j c i-d e ffiis , n°. g35.
Syfi. Ânat. Tome III,
•Tant des fons dans un milieu qui en diminue Tin-
tenfité , a la voix quatre fois plus forte que
l’homme ou le quadrupède, qui ne peut fe faire
entendre à une demi-lieue fur la furface de l i
terre.
Une dernière confidération vient encore à
l'appui de cette conclufion ; c'eft que le fon
rendu dans le milieu des airs d o it , en fe pro-s
pageant, remplir une fphère dont l’oifeau eft
le centre, tandis que le fon produit à la fur-
face de la terre ne remplit qu’une demi-fphère,
& que la partie du fon qui fe réfléchit contre la
terre fert à la propagation de celui qui s'étend
en haut & à côté ; c’eft: par cette raifon que de
deux perfonnes qui fe parlent du haut d ’une tour
en bas, celle qui eft au-deffus eft forcée de crier
beaucoup plus fort que l'autre, fi elle veut s'en
faire également entendre.
Dans tous les oifeaux en général, non-fèule-
ment la voix fe modifie fuivant les affeêlions,
mais même s'étend, fe fortifie , s’altère, fe
change, s'éteint, ou fe renouvelle fuivant les
circonftances & le temps.
En général auffi, les femelles font bien plus
filencieufes que les mâles; elles jettent comme
eux des cris de douleur & de crainte ; elles ont
des expreflïons ou des murmures d'inquiétude &
de follicitude, furtout pour leurs petits ; mais
le chant paroîc être interdit à la plupart d'entre
elles;
Dans les diverfes familles des oifeaux, la voix
offre plufieurs caractères particuliers qu'il eft facile
de reconnoîtreJ Si l'on prête l'oreille aux
cris perçans des rapaces au fommec des roches
fourcilleufes des Alpes ou des Pyrénées j fi l'on
veut les comparer au gazouillement harmonieux
que les pafereaux infeétivores font entendre au
milieu des bocages ; aux clameurs importunes
des éch a fiers fur les rivages de la mer; aux accens
plaintifs & timides que foupirent quelques fcolo-
paces fur les bords des ruiffeaux; aux fons criards
& mélancoliques par lefquels les grimpeurs troublent
le repos des fombres forêts; au bruit reten-
tiffant, à l’efpèce de clangueur qui s’élèvent de
la furface polie des lacs fillonnés par les palmipèdes
; aux acclamations fonores & éclatantes des
gallinacés au fein des campagnes, on trouvera
bien certainement des différences tranchées d’un
ordre à un autre.
Beaucoup d'oifeaux célèbrent, par leurs accens,
l’ aube naiffante du matin & le lever radieux
du foie il'; tels font le roffignol, l’alouette, la perdrix,
le co q , les farcelles, les oies, les courlis,
les vanneaux, les pluviers, les grues, &c.
Ceux qui compofent, au contraire, la trifte famille
des nyêtériens, ne font retentir les échos
de leurs râlemens funèbres que lorfque la nuit
les enveloppe de fes ombres, au fein des ruines
ou dans les retraites caverneufes que leur
i offrent les rochers.
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