
travers ftépaifleur de laquelle fe prolongent les
foffes nafa’es.
Elle Te termine antérieurement par un canal
très-ampîe que forn ent les os maxillaires fupérieurs
& inter maxillaites, & dans le fond duquel eft une
vafte rainure longitudinale.
Selon .AndeiTon (i ) , l’enceinte qui vient d’être
décrite eft clofej dans fa partie fupérieure , par ]
un plafond en foi me de voûte, & d ’une fubftance
cartilagineuse , & fon intérieur eft partagé en
vingt huit chambres cloifonnée's & ieparées de
manière qu’on p aille les vider l’une après l’autre.
D ’autres navigateurs prétendent n’avoir obfervé
que deux réfeivoirs, l’un fupérieur , l’autre inférieur.
5- L ’os frontal. Il s’élève, verticalement au-
deflus des orbites pour s’appliquer aux tables ex térieures
des pariétaux & de l’occipital qui font
redreflees de la même manière, £* forme avec
elles, au-deflus de la cavité encéphalique, cetre
vafte enceinte demi-circulaire dont nous avons
parlé tout-àT'heure.
•Du relie, cet os a uns difpofîtion analogue à
celle qu’il préfente dans la baleine.
7- L ’ occipital. Il s’élargit beaucoup à l’endroit
de f.i jon&ion avec les temporaux.
Sa table externe, en haut, fe redreffe vertica-
Jement au-deflus des condyles.
Ceux-ci font féparés dans leur partie inférieure.
(Camper.) Leur volume eft confidérable.
Le grand trou eft rétréci, dans fa partie fupérieure
, par une cloifon tranchante qui en diminue
l’axe vertical. (Idem.) Il ett moins développé que
dans la baleine.
8. Les temporaux. Leurs apophyfes zygomatiques
fe prolongent extraordinairement pour aller
renforcer les orbites. Elles font tiès-épalffes .&
fe dirigent prefque horizontalement en avant.
Les apophyfes .maftoïdcs ne fauroient être distinguées
de celles de l’occipital. Elles font fou-
dées dans les fujets adultes.
- Dans le cachalot, comme dans les cétacés à
fanons que nous avons étudiés précédemment, le
rocher eft fufpendu , par des ligamens, contre la
voûte des os temporaux & occipital } il eft fou-
tenu, dans fa partie inférieure , par une apoph.yfe :
eu bridé offeufe plus ou moins crochue (2).
Ce rocher eft d’ailleurs compofé d’une lubftance
extrêmement compacte, qui s’éclate comme du
verre. La lirrfô ne l’entame que très-difficilement.
( Camper. )
La caiiTe & le labyrinthe, comparés aux parties
correfpondantes de la baleine, font moins
développés; ces organes mêmes font conformés
(1) Defcripùon du-Groenland & du détroit de Davis,
page 178.
{2) Mémoires de la Société de Haarlem, pour l’année
j 765, -Yol, X I/partie 3.
d’ une autre manière, comme nous le dirons bientôt;
ils occupent moins de longueur & font ref-
ferrés dans un moindre efpace.
9. Le fpkénoide. Sa partie mince fe re'unit au
frontal pour en augmenter la folidité.
L’ apophyfe ptérygoïde eft échancrée pour le
paffage de la trompe d’Euftachi.
11 y a une fofle ptérygoïdienne.
11. Les os de la face en général. L’ouverture
extérieure des foffes nafales offre une difpofition
bien particulière, & abfolument différente de
celle que l’on obferve dans 'es baleines. Elle fe
trouve au fond de la grande foffe fus-crâniène adi-
pocireufe, & toujours placée très-irrégulièrement
li:r un des côtés de la tête, ordinairement
à gauche.
Au relie, les foffes nafales font ouvertes au-
deflus des orbites, & par conféquent plus en arrière
que dans les baleines, & à fort peu de
diftance du trou occipital.
La diftance entre les yeux & la foffe glénoïde
eft plus grande que dans aucune efpèce de baleine.
( Camper. )
Le plafond des orbites eft auffi plus folide.
(Idem.) Il eft demi-circulaire.
Ces foffes font placées aux trois quarts de la
longueur de la tête environ.
Elles manquent de plancher.
Les foffes temporales également font plus amples,
à caufe du plus grand éloignement d-'s
orbites & du redrefîement des frontaux. L’énergie
des mufcles crotaphites doit donc être de beaucoup
augmentée.
Les foffes glénoïdes , obliquement creufées
dans les os temporaux, font munies de bords
faillans.
Dans une tête de cachalot macrocépha’e , con-
fervée au Muféum d’hiftoire naturelle de Paris,
le trou fpléno-palatin a fept pouces de diamètre.
Une pareille dimenfion peut donner une idée du
volume coloffal de cetre tête. Cette ouverture
communique avec l ’orifice fupérieur du canal
palatin.
Il n’y a point de trou incifif.
12. Les os maxillaires fupérieurs. Leur bord alvéolaire
eft relevé en formé de coquille. (Camp.)
Leur longueur eft confidérable. Leur diamètre
tranfverfal, en effet, ne diffère point fenfible-
ment de celui du frontal, lorfqu’ils font réunis,
& préfente un grand contrafle avec i’ ouvertu:e
de la mâchoire inférieure, caufe de la grande dif-
proportion entre la largeur du mufle & ‘celle de
la gueule. Leur extrémité eft cependant tiès-
pointue.*
Dans un individu que l ’on a confervé au Muféum
d’hiftoire naturelle de Paris, & que M. de
! Lacépède a examiné, la mâchoire, fupérieure avoit
' dix-fept-pie 1$ dix pouces de longueur} l'inféricure
n’ étoit longue que de quatorze pieds onze
pouces. La mâchoire d’ en haut avoit trois pieds
fept pouces de largeur ; ^inférieure n’en avoit
que cinq pouces & demi vers le bout du mufeau,-
& fis deux branches, en s’écartant, ne for-
n,oient qu'un angle de quarante degrés.
Les os maxillaires fupérieurs ne préfentent aucune
trace d’alvéoles., ni aucun canal capable de
fixer des dents. ^
Audi la mâchoire fupérieure du cachalot eft-
eîle édentée; dentes nulli in maxillâ fuperiore, a
dit Linnaeu-.
La tubérofité maxillaire eft fort développée.
13. Les os incifif s. Leur extrémité antérieure eft
fort aiguë; leur extrémité poftérieure eft généralement
déformée, en raifon de la manière irrégulière
donc s’ouvrent les foffes nafales.
14. Les os de la pommette. Ils ont la forme d’ un'
ôffelvt ftyloïJe comme dans la baleine (1 ).
■ iy. Les os du palais. Ils font peu développés.
( Camper. )
17. Les os propres du ne^. Camper n’a pu les
découvrir dans divers cachalots, & cependant on
lés obfêrve dans routes les .autres familles de cé-.
tacés. Je n’en ai également aperçu aucun veftige.
19. Le vomer. 11 eft déformé, par la même raifon
que les os incifif;. ( Voye£ n°. 13.)
20. La mâchoire inférieure. Les deux branches
qui la conftituent font très-écartées entre les condyles,
mais elles fe réunifient déjà vers la cinquième
dent. Il en refaite que la fymphyfe du
menton a une très-large furface, & par conféquent
plus de folidité que dans aucun autre genre
de cétacés. Cette fymphyfe, du refte, ne paroit
jamais, fe fonder.
L’angle que forment, par leur réunion, les
deux pièces qui compofent la mâchoire inférieure,
eft ttès-alonge, tandis que , dan s les baleines, il
eft obtus & forme l’extrémité d’un ovale.
Les alvéoles font d’autant plus profonds qu’ on
les examine plus près du bout du inufeau. Cette
difpofition ell une fuite de la manière dont s’opère
l’évolution des dents.
Le con d y le eft plat & arrondi. Il termine verticalement
le bout de chaque branche , qui paroît
comme tronqué.
L’ouverture du canal dentaire eft extrêmement
ample , fuftout à l’endroit de l’ infertion des uuif-
cies temporaux & maffeters. U y a , fous ce rapport,
une grande analogie entre les cachalots,&
les crocodiles.
La capacité du canal elle-même eft énorme.
Il n’y a poinc.de branches montantes.
On ne voit-également aucune trace d’apophyfe
coronoïde. (Cuvier, Camper.)
(0 Voye^ page 431 de ce. y plume , n°. l4*
2 1 , 22 , 23 &r 24. Les dents en général. La mâchoire
fupérieure en eft dépourvue. M. Cuvier en
admet cependant de petites coniques, cachées
fous les gencives.
La mâchoire inférieure d’un cachalot macro-
céphale confervé dans le Muféum de Paris, en
poite vingt-ftx de chaque côté. Une autre, dont
a parlé M. de Lacépède , n’en avoit que vingt-
quatre } fur une troifième je n’en ai compté que
vingt. Dans un individu examiné par Anderfon, le
nombre de ces dents étoit de vingt-cinq, 8c,
félon plufieurs naturaliftes, il varie depuis vingt-
trois jufqu’à trente, toujours de chaque côté.
C ’ eft ainli que Fabricius en porte le total à qua-
rante-fix (1) & Sibbald à quarante-deux feulement
(2). M. Cuvier néanmoins le fixe de vingt à
vingt-deux à droite & à gauche (3).
La forme de ces dents varie encore plus que
leur nombre; les unes font en cône prefque droit
& pointu} d’autres font recourbées & moufles ,
caractère qui, pour le dire en paffant, leur eft
aflïgné d’une manière générale par Otho Fabri-
ciusj il y en a.de rondes 8c d’aplaties; fouvenc
les pointes font mutilées 8ç rompues par force.
Le plus généralement, cependant, elles font
fortes , coniques, un peu recourbées vers l ’intérieur
de la gueule, & l’on peut leur trouver quelque
reflemblance avec un concombre.
On ne peut donc point, dans le cachalot, dif-
tinguer les dents en plufieurs claffes; celles qui
occupent le dernier rang ne font pas plus des molaires
que celles qui fe trouvent proche de la fymphyfe
du menton ne font des incifives ou des
canines.
Quoi qu’il en foit, les deux premières 8c les
deux dernières de chaque rangée font quelquefois
moins greffes 8c plus pointues que les autres.
Elles ne font point fymétriquement placées
dans leurs alvéoles à droite & à gauche; mais fou-
vent elles font alternes, comme j'ai pu m’en convaincre
par moi-même fur plufieurs mâchoires.
Le tifiu de cès dents eft compacte ; elles ont, à
l’extérieur, la couleur 8c la dureté de l’ ivoire ;
mais elles font, à l’intérieur, plus tendres & plus
grifes. Leur partie moyenne contient des grains
ronds à couches concentriques, Sr leur fubftance
offeufe eft homogène & fort dure. Cette fubftance
offeufe fe préfente à nu vers le fommet.
La partie inférieure de ces dents n’a point de
cavité, mais on y voit une fiffure très-étroite
pour l’entrée des nerfs. ( Camper.)
L’émail eft très-épais; il recouvre même les
racines des dents, & femble envelopper la fubftance
offeufe de celles-ci,,-, plutôt que fe foud'er
à elle. (Idem.) Je n’ ai cependant point aperçu fur
(1) Faune groenlandica.
(2) Phalainologia nova, &c.
(3j Le Règne animal dijlribué d’après fon orgacifation ,
tome I , page 253.