
épaisses et robustes, tandis que Jérôme Fabricio, d’Aquapendénte (1), avance
qu elles sont composées de libres musculaires recouvertes d’une mince aponévrose.
Ce fait, si important pour la théorie de la voix , a bèsoin d’être décidé,
quoique l’inspection paroisse faire pencher la balance en faveur de Jérôme
Fabricio.
Le mode de distribution des vaisseaux dans tous les organes secrétoires est
aussi aujourd’hui un point obscur, et qu’il seroit bien utile de faire connoître.
La structure du tissu caverneux, du tissu spongieux, en un mot, des tissus
érectiles, n’èst-elle pas susceptible d’être mieux développée?
Dans le cours des années précédentes, sir Everard Home, de la Société royale
de Londres, a publié des expériences curieuses sur le passage des liquides de
l ’estomac dans la vessie, sans suivre la marche de la circulation. Il seroit convenable
de les répéter ; elles seroient de la plus haute importance si on en con-
finnoit les résultats. Je proposerois d’ailleurs d’autres applications de ces essais.
Après avoir, par exemple, introduit de l’infusion de rhubarbe dans une des
cavités splanchniques d’un animal vivant, ne pourroit-on pas lier le canal thoi
rachique, et découvrir les absorbans à l ’aide'de l’ammoniaque versée sur la
surface des viscères ?
On doit à M. Maunoir, de Genève (2), des faits curiéux sur la structure de
1 iris 5 je les ai constates (3) 5 mais ils ne sont point encore généralement adoptés
; il faudrait leur donner plus de publicité.
M. Ribes a démontré la communication des veines du placenta avec celles de
l ’utérus; il a fait passer du mercure des unes dans les autres; il a encore vu que
lefilet nerveux qui traverse le tympan, pour se joindre au rameau lingual du nerf
maxillaire inférieur, semble se continuer avec le lilet crânien du nerf vidien (4).
Ce point, indiqué sommairement par Meekel (5), demandait à être bien constaté.
• Il ne faut point non plus négliger les moyens de fortifier ou d’infirmer l’opinion
d’Alphonse Leroy touchant les ovaires, et celle de M. le professeur
Chaussier sur le nerf trisplanchnique ou grand sympathique pet la poursuite
des filets nerveux que M. Duméril a reconnus dans l’intérieur des os. En même
temps il reste des recherches à faire sur les nerfs qui se distribuent aux papilles
(1 ) Mieronymi Fabrlcii ab Ae/uapendente Opera omnia anatomica et physiplogica çum præfatione
A* Albini. Lugduni Batavornm, 1738, petit -in-fol. — Capîte de Laryngé ro d s instrumenta.
(2) Voyez la Bibliothèque britannique.
(3) Traitéd'anatomie descriptive , rédigé d’après l’ordre adopté à la Faculté de médecine de Paris,
par J. H. Cloquet, # yol, in-8°. Paris, 1816.
(4) Mémoires de la Société-médicale d* émulation, torn’. VII, pag. 98. Paris , i 8j i , in-8°.
{p y j. F . Meckehij de nervo.quinti pans, (joetting, 1748. -r~ Voyez la Collection des Auctores neu-
rologici minores de Ludwig, et Haller, dans son Method. Stud, med. Boerrh aap.j torn.I, pag. 478.
de
de la langue, sur les Cellules pulmonaires, à l’égard desquelles Reisseissém et
Soeinmering ont donné des considérations tout-à-fait nouvelles, mais qui sont
loin d’être généralement d’accord.
L ’organisation du crystallin est encore un problème. Celle de la membrane
pupillaire était naguère aussi dans le même cas. Les travaux de Wrisberg ( i) ,
et surtout ceux de mon frère {2), ont éclairci récemment ce point intéressant de
l’histoire anatomique du foetus. Les traités d’anatomie devroient en profiter et
faire cesser les disputes à ce sujet {3).
On a trouvé des franges synoviales dans les articulations de quelques grands
quadrupèdes ; il reste encore à décider s'il en existe de pareilles dans celles de
l’ homme. Ce point est toujours à étudier, malgré des recherches nombreuses et
soignées (4).
Tous les ganglions nerveux du corps communiquent les uns avec les autres;
c’est une vérité mise hors de doute par les dissections délicates que de notre
temps on a exécutées avec une perfection qui semble avoir porté l’anatomie
à son plus haut période. Des zélateurs distingués de cette science ont démontré
que plusieurs de ces communications ont lieu sur la ligne médiane du corps,
et, s’il m’est permis dfe me citer après eux, j’ai moi-même trouvé une de ces
communications les plus importantes, dans le ganglion naso-palatin (5). Il est
probable que toutes 11e sont point encore indiquées ; et quand elles le seront, on
connoîtra peut-être quelques points de l’histoire des fonctions du nerf grand
sympathique.
Les organes les plus simples en apparence, les mieux connus, laissent encore
des découvertes à faire ou à confirmer. Mon célèbre ami, M. le professeur
Beclard, a récemment démontré que le tissu adipeux différoit essentiellement
du tissu cellulaire, et par la structure et par les propriétés (6). S’il se fûcarrêté
, (1) Tl. A- TVrisbergii Comment. Med. phys .anat. Societ. rcg. scient. Goeting. 1800. V e membranâ
fcetûs pupiliqpi, tom. I.
(2) Mémoire sur la membrane pupillaire et sur Information du petit cercle artériel de l ’ iris. Paris ,
in-8°. fig. 1818.
, (o) Wachendprf ( Cpmmere. litt. Norimb., 1740, h,ebd. 18, tom. I , pag. 137) , Haller {Element,
p/iysiol., torn. Y , pag. 3 7 2 ) , Albinos {Annotât, apadem,, tom. I , lib. I , cap..VIH), Wrisberg {lieu
cité) , reconuoissent des vaisseaux sanguins.à la membrane pupillaire; Bicliat, au contraire {Anat.
descript.) , dit qu’elle eu est dépourvue.
(4) P oyez Clopton Havers { Osteol. noua et glandul. mucos. descript. ) ; Pitsehél [ De axungiâ
articul.)^ Bicliat ( Traité des membranes et Anatom, générale) ', Cuvier { Anat. comparée).
■ .(b) royep ma Dissertation pur les odeurs, sur le sens et les organes de Volfaction, Paris,
1815, iu-4" . , et mon Mémoire sur les ganglions nerveux des fosses nasales, dans le nouveau Journal
de Médecine, juillet, i8'i8.' .
(6) Propositions sur quelques points de médecine , in-4ft. Paris, j 3ï3.
Syst. Anat, Tome I II, f,