
de valvules tranfvetfales très-rapprochées les unes !
des autres, dont chacune ne parcourt que la moitié
de la circonférence de l’inteftin, & qui alternent
pour compléter le tout ( i) .
Dans tout ce trajet, chez le même oifeau, &
jufqu’auprès du cloaque, cet inteftin eft courbé
en a rc , raccourci & bourfoufflé par un repli du
péritoine analogue au méfocolon ou au méfo-
reétum.
Cette ftru&ure n'a encore été obfervée dans
aucune autre efpèce.
La préfence des valvules que nous venons d'indiquer
, donne au colon de l'autruche une apparence
celluleufe, qu'on ne retrouve non plus
chez aucun autre oifeau.
Dans le cafoar à cafque, le commencement du
reétum eft muni intérieurement d’un bourrelet
circulaire, cannelé en travers & qui forme une
forte de valvule, près de laquelle s’ouvrent les
cæcums.
Du refte, chez cet oifeau, le reétum eft encore
remarquable par fon diamètre prefque double' de
celui de l'int-ftin grêle, par fes parois plus minces,
par les rides irrégulières que forme fa membrane
interne, dont la furface eft veloutée. |
1017. L ’anus , fa pofition. Chez les oifeaux , il
n'exifte point d'anus proprement dit 3 le reétum
vient s’ouvrir dans une poche, où aboutiffent
également les uretères & les canaux fpermatiques
ou l ’ovidudlus, chez les femelles, & à laquelle
les zootomiftes ont donné le nom de cloaque.
L'orifice par lequel fortent de cette poche les
excrémens, l’urine, les oeufs ou le fperme, repréfente
véritablement l’anus des mammifères. Il
eft placé à la partie poftérieure du tronc, immédiatement
fous l’origine de la queue & dans une
direction oppofée à celle du bec.
Au refte, le cloaque des oifeaux fert donc de
réfervoir à l’ urine & aux excrémens qui s’y mélangent,
en forte que les oifeaux n'urinent point
ifolément de la défécation, comme le font les
mammifères.
L ’autruche feule préfente, fous ce rapport,
quelques différences qu'il eft bon de faire con-
noître. Son cloaque forme une très-grande poche
de figure ovale, dans laquelle le redum s’ouvre
par un très-petit orifice, autour duquel la membrane
interne de cette cavité eft pliflee & redoublée
en valvule. L’ouverture extérieure du cloaque,
oppofée à celle de l’inteftin, donne fur la
bafe de ia verge qui eft fixée un peu plus en arrière
& fe replie contr’e lle , dans l’état de repos,
de manière à la boucher entièrement. En vertu
de cette difpofition, ainfi que le fait remarquer
M. Cuvier (2 ), les matières fécales ne paflent du
reétum dans le cloaque qu’au gré de l’animal 5
& les urines, amaifées continuellement dans ce
dernier, qui leur fert exclufivement de réfervoir,
n’en font de même expulfées que lorfque
l’animal fart effort dans cette intention, & débouche
l’anus externe en déployant fa verge au dehors.
Dans l’épaiffeur même des parois de cette
ouverture, exifte l’entrée d’un fac placé entre le
cloaque & l'os facrum, & dans lequel fe replie
une portion de h verge.
IO28 & 1029. Les mufcles du cloaque. Ces muf-
cles préfentent d’affez grandes différences dans
les diverfes efpèces. Chez l’autruche & le cafoar,
ils font affez compliqués, mais la plupart des autres
oifeaux n’ont qu’un fphin&er pour reflèrrer
l’anus, & des languettes charnues qui fë réparent
du mufcle ifchio-coccygien & fe fixent fur les
côtés du cloaque, qu’ils tiraillent d’arrière ên
avant.
Chez ces animaux, au refte , les mufcles abaif-
feurs du coccyx qui defcendent en s’avançant juf-
qu'au pubis, doivent fervir puiffamment à l’ex-
pulfion des matières ftercorales, en comprimant
la partie la plus reculée du reétum (1 ),
Les parois du cloaque de l’autruche font entièrement
enveloppées de faifceaux mufculeux, qui
fuivent plus ou moins obliquement le fens de leur
longueur. Ils font renforcés par plufieurs mufcles
dont les fibres s'épanouiffent fur les leurs.
L’ un de ces derniers mufcles, impair, s’attache
en arrière fous les vértèbres du coccyx, & fe
porte en avant à la partie moyenne &: fupérieure
du cloaque, en fe prolongeant même jufqu’au
reétum. Epais & fo r t , il fert à fufpendre le cloaque
, à le ramener d’avant en arrière, & à le ref-
ferrer dans ce fens.
Un autre mufcle, pair, attaché aux apophy-
fes tranfverfes des vertèbres coccygiennes, &
dont les fibres defcendent obliquement en avant
& en arrière fur les côtés du cloaque, où elles,
fe difperfent, fert, encore, chez l’autruche, à
comprimer de bas en haut la partie poftérieure de
cette poche, & à faire fortir la verge du mâle.
On trouve,aufli, dans le même oifeau, un analogue
du releveur de l’anus des mammifères.
Celui-ci vient de l’intérieur du baflin, & fon
aponévrofe foutient la portion du cloaque qui
eft dans l’échancrure du pubis, tandis que fes
fibres charnues partent des ifchion$ pour envelopper
les parois du réfervoir.
Enfin, l’anus externe eft entouré par un fphinc-
ter affez épais, lequel reçoit, en haut, beaucoup
de fibres inférées fur les vertèbres du coccyx.
Dans le cafoar, ce fphinéter forme un anneau
bien plus large, mais moins épais (2 ) , qui enveloppe
une grande partie du cloaque, & a des con-
nexions avec plusieurs autres mufcles qui appartiennent
également à ce réfervoir.
L’uq de ceux-ci, fixé au coccyx , à l’intérieur
(1) Cuvier, /. c., rom. III, pag. 5 10.
(3) Idem, ibidem, pag. 549*
(1) Cuvier , l. c., pag. 555.
(aj Idem, ibidem, pag. 5>56. des
des nrüfcîes de la coiffe, defeend en anière fur |
fes parties latérales du cloaque, & fe partage en 1 2 3 4 5 6 7
deux trouffeaux, dont le poftérieur croile les fibres
du fphinéter, avec lefquelles il fe confond,
tandis que l’antérieur marche , parallèlement à ce
mufcle,, à h rencontre du trouffeau oppofé.
Un autre, ayant la même direétion que le pré- j
cèdent, recouvre & croife le mufcle ifchio-coc- 1
cygien & s’attache plus en avant à l'ôs facrum.
Un troifième, plus étroit & plus foible que les
deux premiers, fe gliffe fous eux , après avoir pris
naiffance fur l’avant - dernière vertèbre coccy-
gienne , 8c va s’épanouir fur les côtés dû cloaque.
Ces trois mufcles refierrent cette cavité en
tirant fes parois de bas en haut & d’arrière en
avant.
Un quat'rièms les tire aufli dans ce dernier fens,
mais de haut en bas. Ce dernier’remonte de l’a-
poaévrofe abdominale & fe gliffe entre le fphinc-
ter & le cloaque, fur les côtés, duquel fes fibres
fe perdent, en fe confondant avec celles du
fphinéler (1).
S e c t i o n h u i t i è m e .
1030 & 1031. Le péritoine en général. Cette
membrane eft délicate, tranfparente & fans couleur,
dans les oifeaux dé même que chez les
mammifères.
Mais , dans les premiers, elle paroît confondue
avec la plèvre, par fuite mê.ne de la. réunion du
thorax & de l’abdomen en une cavité unique,
co nmune aux vifeères de la refpiration & à ceux
de la digeftiôn.
Elle offre aufli, chez eux , une difpofition tout-
à-fait fpéciale ; elle conftitue plufieurs grandes'
cellules occupées par les différens vifeères, ou vides,
& communiquant avec les poumons, de manière
à fe remplir d’air pendant l’infpiration, &
à fe débarraflsr de ce fluide lors de l’expiration
(2).
1032,1035, 1034 & 1038. Le grand & le petit
épiploons. Les épiploons n’exiftent point dans les
oifeaux, ainfi que Pline l’avoit déjà noté dans fon
inmortel ouvrage (5). Cependant le péritoine fe
charge, fur les inteftins, d'une grande quantité
de gratffe, dans les Oifeaux aquatiques (4) , dans
le cormoran (5 ) , dar.'j l’oie (6 ), & , luivant
Ramby (7), il femble même y avoir un court
épiploon dans l’ autruche.
Dans quelques efpècéfc , comme l’hirondelle de
parais, qui pafle l’hiver dans l’engourdifltment,
(1) Cuvier, /. c.. page 556.
(2) Voyei ci-( dejfusnos. 916 Se 917. 3) Vtntriculus atque inteflina pingui ac tenui omento in-
teguntur, pnetevquàm ova. gignentibus. Lib. XI, cap. 07.
((4) Coïter, /. c . , pag. i3a. 5) Mèm. pour fervir à l’hifloire des Animaux, 1. C.
(6) Fancon, Dijfert. anat, , pag. 7’3. (7) Philofophical Tranfattionf, 1. C.
Syfi. Anat, Tome III.
le péritoine ne Ce charge ainfi de graille que durant
cette faifon d’ina&ion (i)..
1040, 1041 & IO42. Le mefentere en général.
Le méfentère des oifeaux fe cUtachs de la colonne
dorfale dans un petit efpace qui eft vis-à-vis
l’origine de l'artère méfentérique antérieure,
.fe. développe tellement qu’il embraffe la très-
grande partie de l’inteftin.
104p. Le méfo-reftum. Il eft moins lâche que le
méfentère, & defeend Je l’ intérieur de la cavité
pelvienne.
S e c t i o n n e u v i è m e . ..
104(5. Le foie en général, fa pofition , fon ligament
fufpenfeur. Ce vifeère eft habituellement plus
volumineux dans les oifeaux que dans les mammifères.
On,fe rappellera, en effet, que dans l’homme,
il ne fait qu’un trente-fixiènie environ du poids
total du corps (2 ), tandis que dans l’aig'.e il en
fait le vingt-huitième (.3), & que dans beaucoup
d’oifeaux il eft avec le corps dans le rapport de
I 29 à J 2 ) (4), H • . B H v; .
Placé autant a droite qu a guvehe, il remplît a
peu près également lés deux hypochondres & une
grande portion de la cavité ccm nune , qui répond
à la poitrine des mammifères, ainfi que l’a déjà
remarqué autrefois C . Bauhin ( f) .
Il eft logé dans deux des cellules du péritoine
que nous avons fait connoître plus haut (6), >te qui
l’enveloppent de toutes parts.
Comme dans les mammifères, il eft fixé aux
parties environnantes par des replis de cette même
membrane.
Air fi que chez la p’upart d’ enrr’eux aufli, fa
couleur eft d’u 1 rouge-brun affez foncé le plus
ordinairement. Quelquefois, cependant, ce rouge
eft v i f3 dans d’autres c a s , il eft pâle. Parfois
même, il eft blanchâtre dans certaines volailles
très-grades, comme l’a déjà noté Harvey, &
jaune dans les oies que l’ art des gaftronomes a
appris à élever pour l’ufage de nos tables. :
IO47. La forme du fo ie , fes div'ifions, fes lobes.
La figure du foie eft plus uniforme dans les oifeaux
que dans les mammifères. Le plus fouvent,
il eft partagé en deux lobes égaux ordinairement,
& rarement très-inégaux. ,
Il n’exifte que peu d’exceptions à cette règle
générale.
Lorfque les lobes font inégaux, c’eft prefque
toujours le gauche.qui eft le plus-petiti
((2x)) CBaurvthieorl,i nl . , c., tom. IV, pag. 92, ( Anatom., pag. 127. 3) Borrich , Hermet. Mgypt. fapient. , pag. 205.
(4) Bryan Robinfon , On food and difeharges o f human
bod(5y), London, 1748> in-8°. (6) Theat., pag. 148. yoye\ ci-deflis, pag. 622, 923.
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