
chez ceux-ci. Plufieurs. de leurs plus grands rameaux
& d’autres plus petits aboutifîent à la fur-
face des poumons j qui eu percée , à caùfe de cela,
comme un crible , & d'où l’ air paffe dans les
grandes cellules membraneufes., deftinées à le conduire
dans toutes les parties du corps.
916 & 917* Les poumons droit & gauche. La figure
& l’afped général des poumons font les mêmes
dans tous les oifeaux ) ils forment conftam-
ment une feule malle, plus petite, à proportion,
que celle du poumon des mammifères , qui n’eii
jamais divifée en lobes, & q u i femble feulement
découpée du côté interne 6c fupérieur , par plu-
fïeurs éhancrures qui répondent aux cô te s , dans
l ’intervalle defquelles chaque poumon eft enfoncé.
Du côié fupérieur, les poumons fe moulent
contre les parois de h poitrine, tandis que , par
leur face inférieure, qui répond à deux cellules
vides, ils font plats & même concaves.
Ils ne font point libres non plus dans la cavité
qui les renferme; ils adhèrent à l’échine & communiquent
avec plufieurs facs membraneux , dont
nous nous occuperons inceffamment.
9.8. Leurs lobes. Ainfi que nous venons de le
dire , les poumons des oifèaiix »'offrent aucune
trace des lobes qui divifent ces organes chez les
mammifères.
919. Leur étendue. Ils font loin de remplir, dans
la portion de la cavité commune , qui- répond au
thorax des mammifères-, un efpace autfi confidé-
rable que les poumons (Je ces derniers.
91 1. Les vaijfeaux bronchiques. Leur diftribution
eft la même chez, les oifeaux que dans l’homme &
les mammifères. Seulement ils fe divifent moins ,
8c leurs dernières ramifications y confervent un
plus grand diamètre.
923. Leurftrufture interne. Les poumons des oifeaux,
ainfi que ceux des mammifères , ne fem-
blenr compofés que d’un tilfu inextricable de vaif-
feaux fanguinS 8c dê vaillesux aériens, 8c de petite
s véficulès ou cellules. Leur mafle néanmoins
n’ efi pis divifée en lobules difttn&s, comme chez
les mammifères, Jr il entre dans la compofidon
beaucoup moins de tilfu âréolàfrè’.
Quant aux cellules ou vacuole» du parenchyme
pulmonaire, elles font très-évidences & plus grandes
à proportion que dans le* mammifères. C ’eft
ce do#t il eft très-facile de s’affûter fur les oifeaux
d’un fort volume, 6c tn particulier fur l’autruche.
Noiis avons déjà* parlé «»lufiears fois de vaftes
cavité* iriepibraneufes qui communiquent avec
l'intérieur des bronches, & qui fervent à conduire
l’air dans toutes les parties dü corps, & à !e
mettre une fécondé fois en concaèt, plus où
moins immédiat, avec le fluide nourricier.Ces ef-
pèces dé poumons fupplémentaïres, pat le moyen
defquels s’opère une.deuxîème refpirâtion, propre
i augmenter à. un haut,degré les qualités que le
fang acquiert par la première, méritent bien certainement
une defcription fpéciaje.
C ’ eft ici le Jieu d’en parler.
Les cellules aériennes, dont il s’a g it, font placées
dans la grande cavité commune aux vifcères
thoraciques 6c abdomimux , ou au dehors de
cette cavité, dans les diverfes régions du corps.
" Parmi les premières, les unes ne contiennent
que de l ’air, les autres renferment les vifcères.
La plus antérieure des cellules vides s’étend , de
chaque côté , prefque depuis le fommet de la poitrine
, jufqu'à l’os coxal, d’abord entre le coeur
& les premières côtes , puis entre les côtes fui*
vantes 8c la cellule qui renferme' les inteftins.
Cette grande cellule latérale eft divifée en quatre
loges par des cloifons tranfverfales, donc la
fupérieure 8c l’ inférieure font incomplètes par en
bas, tandis que la moyenne 1 eft par en haut.
Les deux premières de ces loges communiquent
avec les poumons par plufieurs larges orifices, 8c
la.dernière préfente une ouverture très-marquée,,
qui s ’ouvre dans l’os coxal.
En arrière de la grande cellule , on en obferve
deux plus petites qui fe fuivent, & dont la polté-
rieure s’enfonce1 2 3 4 dans le batlîn fur les côtés du
cloaque. Ces deux cellules font pratiquées entre
les os du badin & le péritoine.
En avant de cette même grande cellule , il en
exifte encore une petite, qui occupe les paities latérales
du fommet de la poitrine , communique
avec fa fémblable & s’ouvre dans celles qui fe pro-1
longent le long des vaifieaux de l’aile, 6c fur les
côtés du cou. .
Les cellules qui fervent à loger des vifcères font
les fui vantes :
i° . La cellule des efiomacs. Fort grande , ellé eft:
placée entre les deux cellules vides pïincipdes 6c
latérales en arrière de celles qui contiennent les
deux lobes du foie 3c le péritoine, 8c en avant né
la cellule du ventricule fuccenturié 6c de tout le
géfief.
2°. Les cellules du foie. Il y en a une pour <hi-
cun des lobes du vifcére. Leurs parois > très-ép^if-
fes, fe replient pour en recouvrir la futface après
s'être confidétablement amincies.
'3°. La cellule du coeur. Elle enveloppe 1? pé:i-
catde de toutes parts 8c ne contient abfoiument
que lui.
40. La cellule du larynx inférieur. Placée en
avant de la précédente ûe entre les deux cellules
du fommet de la poitrine, celle-ci contient la
portion inférieure de la trachée-artère, le larynx
inférieur 6c les troncs des bronches.
$°. La cellule des intejlins. Celle-ci peut être
comparée ».jufqu’à un certain point, au péritoine
des mammifères. Elle contient tout le canal in-
teftinal, l’ ovaire & l’oviduéte, ou les tefticules.
Elle fe replie antérieurement autour de la partie
postérieure de l’eftomac, & recouvre en arrière
le cloaque, à peu près comme le péritoine tapifle,
chez l’homme, le tond de. U yeflie.
Ses parois font opaques &■ d’un, bleu livide.
Elles s’aminciftent & deviennent tranfparentcs
avant de fe prolonger fur les inteftins, fov aire ,
l’ovidudè, & c .
Ces cellules fo r t , à peu de chofe près, Cem-
blables dans tous les oifeaux. Elles communiquent
avec d'autres qui pénètrent dans les os du
trope ou qui accompagnent les principaux vaif-
fea.UjX des membres, 6c qui, pour la plupart, font
ordinairement fous-divifée s par des cloifons incomplètes.
Deux de ces cellules marchent le long des vertèbres
cervicales, entre les mufcles inter-.trauf-
verf.aires, 8c s'avancent jufqu'à la tête après s’être
ouvertes par un petit commit dans chaque vertèbre.
Elles communiquent même avec la moelle
rachidienne; J. Hanter fa annoncé ( 1 ) , 8c Camper
(2) a cor.fi; rné ce fait dans la corneille man-
telée en particulier. Après avoir coupé par le milieu
le cou de cet oifeau , il introduifit un tuyau
de cuivre entie le prolongement ence'phalique 6c
fes membranes, y fit èntrer allez facilement de
l’air, & parvint à diftendre l'abdomen 6c à faire
fortir enfuite l’air par un trou pratiqué à l’humérus,
Rien auflî n’eft plus facile que de démontrer
comment, par le moyen de ces cellules acceftoires
des poumons, l’air s’introduit dans tous les os
qui forment les parois de la cavité de'la poitrine.
Ces os ont de grands trous qui s'abouchent immédiatement
avec les ouvertures de la plèvre,
ou qui font béans dans la cavité des cellules vides.
Le fluide atmofphérique eft pareillement conduit
dans les os des ailes, par deux grandes poches
membraneufes, couchées entre les mufçles
pectoraux, 8c qui,marchent le long des vailftaux
& d esjfeifs brachiaux, en donnant un conduit
membraneux vers l'ouverture qui fe trouve près
de la tête de l'humérus (5). Ces poches communiquent
immédiatement dans les cellules vides
latérales du fommet du thorax.
Nous avons déjà annoncé que l’os de la cuifle
recevoit pareillement de l’air dans fon intérieur ,
chez la plupart des oifeaux (4). Cet air y eft
amené par des conduits membraneux qui descendent
de la grande cellule des inteftins ou des
cellules pelviennes, & qui accompagnent les vaif-
feaux cruraux.
Dans la fpatule, ces conduits ont la forme de
deux grandes veflîes placées entre les mufcles
coccygiens.
Un fait curieux encore, 8c qui n’a point été
fi) Philof. TranfaUions, vol. LXIV.
(2) Lettre aux éditeurs du Hedendaaefche vaderlandfche
Ifitteroeffningen, l'jyS. (3) Voyey ci-dcjfus, n°. 55.
(4) Voy e\ ci-de/fits, n°. ; r.
.^expliqué d’une manière fatisfaifawte jufqu’à ce
*p>ur, c ’eft la préfence de l’air dans les tuyaux
(des plumes de tous les o'ifeaux. Les pennes pri-,
maires de l'aig’e , du héron 8c de la fpatule font
même creufes jufqu'au bout; Comment ce fluide
y parvient-il ? On l’ignore; car on n’a point encore
découvert les conduits qui doivent l'amener
des poumons. Poupart (i) 6c Perrault, dans fa
defcription de l’autruche (2), fe font occupés de
cet objet ; mais la p'upart des autres naturalises
ont gardé le-filence fur ce point difficile de fana*
tomie dés animaux.
924. Les lobules des poumons. On ne les diff ligue
point dans les poumons des oifeaux comme
dans ceux des mammifères.
92J* Le tijfu inter- lobulaire. Il eft’ beaucoup
moins abondant aufli que dans ces derniers animaux.
92b. L'irritabilité des poumons. Dans les oifeaux,
de même que dans les mammifères, les
poumons peuvent fe débarraffer en partie, pat
’ leur propre force, de l’air qui s’eft introduit dans
leur parenchyme par l ’a été de l’infpiration. Leurs
canaux aériens ont pour cela des fibres circulaires
qui fervent à les refTcrrer, & que nous avons indiquées
déjà (3).
927, 928 8c 929. Les plèvres en général. Dans
les oifeaux, la plèvre n’eft plus, ainfi que chez
l’homme 8c les antres mammifères, un fàc fermé
de toutes parts 8c replié autour du poumon, de
manière à l'envelopper dans fa totalité. La partie
ce ce vifeère qui ne touche point aux parois de la
poitrine en eft feule recouverte; & , dans cettê
petite étendue, la membrane eft perçéè de plufieurs
grands orifices & de beaucoup de petits,
qui conduifent l’air des bronches immédiatement
dans les cellules dont nous avons parlé. ( Voyez
n°. 92 3.)
935. Le diaphragme en général. Nous l’ayons
déjà dit (4 ) , ce mufcle manque dans les oifeaux.
Nous verrons bientôt quel eft le mécanifme à
l’ aide duquèl fes fondions font exécutées, dan.s
la plupart des oifeaux.
Remarquons cependant q u e , dans l’autruche
8c quelques autres grandes efpèces, il exifte une
forte de cloifon charnue tranfverfale , qui fépare
la cellule des eftomacs de celles du foie 6* du-péricarde,
& des grandes cellules latérales. Cetté
cloifon eft fixée inférieurement & dans fa partie
moyenne au fternum, aux côtes, au péritoine 8c
aux mufcles du bas-ventre. Sur les côtés, elle eft
(1) Hifioire de l’Académie royale des fcicnces , ann. 169g,
pag. 56, in-8°.
(2 ) Mèmoir. pour fervir pag. 272. à l’hiftoire des »Animaux, part. I I ,
: m(4) r °y ‘ \ ci-dejfus, n0s. gia & gi5? -Voye\ ci-dejfus, n°. ig3*