
une tête dont la longueur égale le quart ou à peu
près de la longueur totale. ( Hunter. ) Sa nageoire
dorfale s'élève au-deffus de l’anus; elle eft triangulaire,
un peu échancrée par-derrière & inclinée
•vers la nageoire de la queue.
Cette dernière nageoire fe divife en deux lobes,
■ dont le côté pcftérieur eft concave, & qui font
féparés l'un de l'autre par une échancrure étroite,
mais un peu profonde.
Le mufeau eft pointu & non déprimé.
La jubarte approche , dit-on , de la longueur de
la baleine franche, & a ordinairement de.cinquante
à cinquante-cinq pieds de longueur. La
baleinoptère à b e c , au contraire, eft la moins
grande des baleines connues. Il paroît qu'elle ne
parvient qu’ à une taille de vingt-quatre à vingt-
-iept pieds environ.
Un jeune individu de cette dernière efpèce, pris
aux environs de Cherbourg, en 1791, n'avoit que
quatorze pieds „de longueur. Sa circonférence, à
l’endroit le plus gros du corps, étoit de neuf
pieds. La mâchoire fupérieure étoit longue de
trois pieds, & l’inférieure de trois pieds & demi.
L Lacépède.)
Un jeune individu de la jubarte , décrit par Sib-
bald (1) , étoit long de quarante-fix pieds ; la circonférence
de fon corps, auprès des bras, étoit
de vingt-un pieds; vers le milieu de fa longueur,
la largeur de la mâchoire inférieure étoit de quatre
pieds & demi ; la longueur de l'ouverture de
la gueule, de onze pieds; celle de la langue, de
fix pieds; la largeur de la caudale, de neuf pieds;
la longueur de la verge, de deux.
Ce cétacé étoit venu s'échouer fur les côtes
d’Ecoffe en 1690.
Dans la jubarte auffi, le corps, très-épais vers
Jes nageoires pectorales, fe rétrécit enfuite &
prend la forme d'un cône très-alongé, continué
par.la queue_, dont la largeur, à fon extrémité,
n’eft, dans placeurs individus, que de dix-huit
pouces.
On a remarqué auffi que la jubarte .lance l’eau
par fes évents avec moins de violence que les cétacés
qu’elle égale en grandeur : elle ne paroît cependant
leur céder .ni en force, ni en agilité.’
Eile aime beaucoup fon petit qu’elle n'abandonne
que lorfqu’elle a donné le jour à un autre.
Naturellement douce & prefque familière, elle
devient furieufe, fi elle craint peur lui.
Bloch obferve que la baleinoptère à bec habite
les hautes latitudes dans les parages du Groenland
& de la mer Glaciale (2). Cependant on l’a vue auffi
dans des eaux bien plus voifines des tropiques ;
. elle entre dans le golfe britannique, & pénètre
dans le canal de France & d’Angleterre. Il n’y a
(j) Phalairiologia , five Obfervatîones de ranoribus quibuf-
dam baloenis in. Scotia littus nuper ejetlis ,. &c. Loml., 1776.
(a) Hift.nat. des Poijfons, torn. IX, pag. 19,
que quelques annéés qu’on en a pris un individu à
Breft.
La jubarte fe plaît dans les mers du Groenland ;
on la trouve furtout entre cette contrée & l’If-
lande : mais on l’a vue dans pluiburs autres mers
de l’un & de l’autre hémifphères. Il paroît qu'elle
paffe l’ hiver en pleine mer & qu’ elle ne s’approche
des côtes & n’entre dans les anfes que pendant
l’été , ou pendant l’automne.
Piufieurs auteurs fe font occupés de nous fournir
des détails fur la ftruéture de la baleinoptère à
b e c , & 'parmi eux nous devons citer Muller ( i) ,
Fabricius (2 ), Klein (3) & Hunter (4).
F O N C T I O N P R E M I È R E .
L a L O C OM O T I O K.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelettologie.
4. Les os du crâne en général. Camper, Croyant
décrire lè crâne de la baUnaroftrata de Linnæus, a
réellement fait connoître celui de l’hyperoodon de
M. de Lacépède. Il eft bon que l’on l’oit prévenu
de cette erreur échappée à un grand homme.
II. Les os de la face en général. Dans la véritable
baleinoptère à bec, les deux mâchoires font pointues,
& c’eft de-là que cet animal a tiré fon nom
fpécifiqùé.’
La mâchoire fupérieure eft non-feulement moins
avancée que celle d’en bas, mais encore elle eft
beaucoup moins large. Elle eft d’ailleurs très-
alongée. (Hunter, Lacépède.')
20. -La mâchoire inférieure. Dans la jubarte, elle
eft plus courte & plus étroite que la fupérieure,
ce qui eft le contraire de ce qui a lieu dans l’autre
efpèce, ainfi que nous venons de le dire.
Dans celle-ci » la pointe qui termine par-devant
la mâchoire inférieure, eft l’extrémité d’une arête
longitudinale & très-courte, que l'on voit régner
fur la face cutanée de cet os.
21 ,22, 23.& 24. Les dents en général. Dans la
jubarte, les fanons font noirs & fi courts, qu’ils
n’ont fouvent qu’un pied de longueur.
Dans l’autre baleinoptère, les fanons font blanchâtres
& fort courts auffi. lis font triangulaires &
hériftes fur leur bord inférieur, de.crins blanchâtres
& très-longs : ils ne font féparés les uns
des autres que par un fort petit intervalle. Leur
nombre peut aller, de chaque côté, à deux cents.
( Hunter. )
■ 16. Les os de l'épine en général. Les vertèbres
font au nombre de quarante-lix dans la baleinoptère
à bec. ( Hunter.)
(1) Prodr. Zool. Dan., n°. l\8.
(2) Paon. Groenland. , pag. 40, n°. 24.
(3) De pifeibus per pulmones refpiramibus, pag. 10.
(4) Philof. Tranfad., vol. LXXVII.
S e c t i o n s e c o n d e .
Myologie• I
2.2 y. Phénomènes de la contraction mufcalait e. V ive 1
& pétulante, la jubarte aime à fe jouer avec les
flots, & difparoït fouvent fous les ondes, ou bien
exécute avec une rapidité étonnantedes évolutions
variées, nageant fur un c ô té , fe couchant -fur
lë dos, fe retournant, frappant l ’eau avec force,
bondiffant, s’élançant au deffus de la futface de la
mer,&c.,
La baleinoptère à bec vogue fur la furface des
eaux avec une rapidité extraordinaire, & faviteffe
la dérobe le plus fouvent aux attaques des pêcheurs.
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
I jES. se ns a tion s et L*ACTION nerveuse.
S e c t i o n s e p t i è m e '.
784. La vue en général. Elle eft très-perçante
dans la baleinoptère à bec ou à mufeau pointu.
(Lacépède,■ Linn&us.) .
785. Les yeux en général. Dans la jubarte, ils
font utués au-deffus & très-près de la comraiffure
des lèvres.
Dans l’autre baleinoptère, ils font ovales &
placés de même. Dans l’ individu de-quatorze pieds
de longueur que nous avons dit avoir été pris à
Cherbourg, leur diamètre étoit d’environ trois
pouces.
y 821. L'iris, Il eft blanc ou blanchâtre dans la
jubarte: -
S e c t i o n h u i t i è m e .
833. L'oreille externe. Elle eft remplacée dans la
jubarte par un trou pre-fqu’imperceptible , orifice
du çonduit auriculaire.
. S e c t i o n n e u v i è m e .-
868. Le ne^en général. Dans la jubarte, les orifices
des deux évents font rapprochés l’un de l’autre
au point de paraître ne former qu’ une feule ouverture.
Au-devant de ces orifices, on voit trois ,
rangées de petites protubérances très-arrondies.
S e c t i o n o n z i è m e .
877 , 878 & 879. La peau en général, le corps
'pi queux, fa couleur. Quelquefois la jubarte eft
toute blanche. Ordinairement cependant, la partie
fupérieure de ce cétacé eft noire ou noirâtre ;
le de flou s du ventre & de la queue, marbré de
Hanç & de noir,
Sa peau eft très-liffe ; mais, depuis le deffous dé
la gorge jufque vers l’ anus, elle préfente de longs
plis longitudinaux, qui, le plus fouvent, fe réunif-
fent deux à deux vers leurs extrémités, & qui
donnent au cétacé la faculté de dilater ce tégument
affez profondément fillonné. Le dos de ces
filions eft marbré de blanc & de noir > mais les intervalles
qui les féparent font d’un beau rouge qui
contrafte, d’une manière très-vive & très-agréable
à la vue, avec le noir de l'extrémité des fa- -
nons, & avec le blanc éclatant du deflous de’ la
gueule, lorfque l'animal gonfle fa peau, que les
plis s’effacent, & que leurs intervalles ferelèven;
& paroiffent. (Lacépède.)
Dans la baleinoptère là b e c , on retrouve les
mêmes plis que dans la jubarte, au-deffous du corp»
&dans toure fa largeur, depuis une nageoire pectorale
jufqu’à l’autre. Ces plis font également
rouges.
Dans l’une & dans l’autre de ces baleinoptères »
ces plis s’effacent lorfque la peau eft tendue, &
la peau, en fe tendant, biffe l’intervalle nécef-
faire pour le développement d ’un organe particu--
lier à ces animaux. ( Voye£ n°. 980. )
Le dos de la baleinoptère à bec eft d’un noir
foncé. Les nageoires pectorales font blanches vers'
le milieu de leur longueur, & noires à leur bafe,
ainfi qu’ à leur extrémité. Le ventre eft blanc f
nuancé de rouge difpofé par plaques. La lèvre
fupérieure eft rouge,
F O N C T I O N Q U A T R I È M E ,
L a r e s p i r a t i o n .
942. La voix» fes nuances, fes particularités»
(Voye[ n°. 1130.)
F O N C T I O N C I N QUI ÈM Ëh .
L a d i g e s t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
952. Les dfits. ( Voyeç n°s. 21 ,22, 23 & 24.)
954. Le palais en général. Dans la baleinoptère
à b e c , le milieu du palais repréfénte une forte de
bandedongitudinaie très-relevée dans fon axe;un
peu échancrée de chaque c ô té , mais affez large ^
même vers le mufeau, pour que le plus grand dejs
fanons qui font difpofés un peu obliquement fur
les deux côtés de cette forcé de bande, furpaffe de
très-peu, par fa longueur, le tiers de la largeur
de la mâchoire d’en haut.
S e c t i o n " s e c o n d Ef
9y9. La langue en général. Dans la jubarte, eïlé
eft graffe, fpongieufe &c quelquefois hériffée d’af*
pérités. Elle eft de plus. recouverte, à fa bafe ?
4 ‘une peau lâche qui fe porte vers le pharynx, 8?
LU 2s