
en dehors & feulement convexe, ce qui permet
à ce doigt de tourner horizontalement deflus.
Dans ceux de l’ordre des grimpeurs, elle eft
tout-i-fait tournée en arrière.
84. L e s 'o s d e s d o ig t s d u p ie d en g én é ra l y le n om bre
d e c e s d o ig t s . Beaucoup d'oifeaux ont quatre
doigts, & , parmi eux , plufieurs les ont tous les
quatre en avant, tels font les martinets; d’autres
en ont trois en avant & un en arrière, tels font les.
oifeaux de proie ,-les perdrix , les pies, &c. ; quelques
uns, enfin, en préfentehc deux en avant &
deux en arrière, ce font les grimpeurs, comme les
perroquets, les pics, les toucans, les coucous,
& c . Dans toutes ces efpècés, le nombre des phalanges
va en augmentant du pouce au quatrième
d oig t, qui en a le plus. Dans toutes, on en
compte deux au pouce , trois au fécond doigt,
quatre au troifième, & cinq au dernier.
D ’autres oifeaux n’ont que trois doigts,- touv
jours dirigés en avant. Parmi eu x , le cafoar de
Java a quatre phalanges à tous les doigts ( C u v
i e r (1 ) ) ; celui de la Nouvelle Hollande en a
quatre au doigt moyen & au doigt externe , &
trois feulement au doigt interne. ( D e F r ém e r y , )
Les autres efpèces à trois doigts, comme l’outarde
, le pluvier , i’ é c h a lîe e n présentent trois
au doigt interne, quatre au moyen , & cinq à
l'externe.
L'autruche, qui n’a que deux doigts, a quatre
phalanges à chacun#d’eux.
Les phalanges des oifeaux font, en général, cylindriques
& plus grofles à leur partie moyenne
qu’à leurs extrémités. Dans les échaffiers , & en
particulier dans les grues, les hérons, les butors
, & c . , elles font remarquables par leur longueur.
8 ) L e p o u c e & [ e s p h a la n g e s . Ce doigt eft dirigé
en avant dans les martinets 5 dans les grimpeurs,
au contraire, il eft tourné en arrière; il
eft oblitéré dans quelques palmipèdes , comme
l'albatros , les pétrels & les pingouins.
88. L e s o s f r a i s en g én é ra l. Leur tiffii, ferme &
élaftique, femble formé de lames collées les unes
fur les autres.
90. L e p é r io f te . Dans les oifeaux, en ' general,
cetté membrane fibreufe ne fe diftingue par rien de
particulier. Dans le plongeon feulement ( c o lym -
b u s im m e r t Linn. ) , P. Camper a remarqué que le
périofte étoit noir, & que fa couleur fe détachoit
comme celle de l’uvée des yeux de la plupart des
animaux.'
99. L a m o e l le . Les cavités des os des oifeaux ne
contiennent que de l’air & point de moelle. Ce
font de véritables finus, dans leur genre, qui, au
lieu de fe borner à la tê te , comme ceux des
mammifères, s'étendent à tout le fquelette & font
en communication directe avec les poumons * l’air
qu’ on pouffe par la trachée-artère , fortant par un
trou fait à un q s , & réciproquement, comme
nous l’avons déjà dit.
lo i . A r t i c u la t io n du b ec . Le bec des oifeaux eft
fufceptible de mouvemens beaucoup plus compliqués
que les mâchoires des mammifères, puif-
que non-ieulement le bec fupérieur (e meut plus
ou moins fur la tê te , comme nous 1 avons dit j ( n°. 1 1 ) , mais que les parties de ce bec fe meuvent
les unes fur les autres. L’alïemblage de toutes
les pièces offeufes eft tel ic i, d’ailleurs, que le
bec inférieur ne peut s’abaiffer que le bec fupérieur
ne foit forcé de s’élever par un mouvement
xde bafcule. Celui-ci, en effet, eft joint au frontal
par une ou plufieurs lames ofleufes, minces,
très-élaftiques, qui fe-courbent fur elles-mêmes,
comme le feroit un morceau de fanon de baleine.
Dans plufieurs efpèces, comme dans les chouettes,
les perroquets, les cormorans, les pélicans, le
mouvement s’opère fur une feule lame & fur un
même plan 5 chez d’autres,’ comme l'autruche , le
coq, le héron, le vautour, l’aigle, 5*.c., il fe lait
à l'aide de trois ou cinq lames qui fe pénètrent
réciproquement.
Tous les becs d’oifeaux, même ceux des calaos,
qui portent des éminences offeufes très-eonfidé-
rables féparées du crâne, font ainfi plus ou moins
mobiles par la flexion des bords, amincis d'une ou
de plufieurs lames offeufes. C ’eft fur cette articulation
que le bec fupérieur s’élève lorfque l’os
carré fait la bafcule en avant, & qu’il s’abaiffe
lorfqu’ il la fait en arrière.
En outre, la'mâchoire inférieure peut être
féparément & ifolément abaifféè'& relevée,’ fe
mouvoir ainfi fur l’os carré, confidéré comme
point d’ appui. De plus encore, l ’os carré, lui-
même, fervant ainfi de centre de mouvement,
peut changer de- pofition, de manière à déterminer
l’abaiffement & l’élévation du bec fupérieur, &
les mouvemens de devant en arrière de la mâchoire
inférieure.
Rappelons auffi, en ce moment, que dans plu*
fieuts oifeaux, les canards en particulier , on
trouve une autre efpèce d’articulation qui permet
un mouvement de gliffement entre des facettes
planes , pratiquées à la bafe du crâne d’ une part,
& de l’autre, fur les arcades palatines du bec fu*
périeur.
102. A r t i c u la t io n o c c ip i to -a t lo id ie n n e . D ’après
ce qui a été ditei-deffus (n°s.7 & 9 ) , il eft facile
de concevoir que la tête des oifeaux eft articulée
fur leur colonne vertébrale, de manière à exercer
des mouvemens trè;s<étendus. Non-feulement, en
effet, les mouvemens font trèsrmarqués dans les
fens, verticaux, mais il y auffi une rotation hori-
1 zontale, en yerm de laquèlle ( 0 V o y e\ aujfi Tiedemann, U c. , pag. 27a, les animaux dont nous
•parlons peuvent tourner leur tête au point de
placer leur bec entre les ailes, lorfqu’ils veulent
dormir, tandis qu’aucun mammifère ne peut porter
le mufeau dans cette direction.
10,3. A r t i c u la t io n s d es v e r tèb r e s . Au lieu d’être
placé, comme un couffin, au-deïfous du condyle
j interne. L’autre ligament acceffoire du latéral
paroît naître de la partie moyenne & antérieure
I de la têre du tibia; il fe porte tranfverfalement
| fur l’extrémité fémorale du péroné, au ligament
latéral externe & au-devant d'un petit difque carréunis,
^ansJ homme .& les mammifères, j t j]agjneux creuféen foffe ovale, & fitué dans l’inpar
des fubftances intermédiaires, les corps, des * *
Vertèbres du cou des oifeaux s’articulent par des
facettes contiguës, que rien ne joint enfemble, &
qui ne font retenues en rapport que par une cap-
fule fibreufe ÿ analogue à celle de nos articulations,
énarthrodiales. De-là vient en partie leur grande
mobilité.
128. Articulation coxo fémorale. Le mécanifme
qui, pendant le vol & dans la ftation, chez les
oifeaux, maintient le pied étendu fur la jambe &
celle-ci fur la cuiffe, mérite d’être décrit d’une
manière fpéciale. C ’eft furtout dans les efpèces
de l’ordre des échafliers, qu’il eft le mieux carac-
rérifé; en conféquence, c’eft d’après la cigogne
(.ardea ciconia3 Linn.), que nous allons décrire
i les articulations du membre abdominal dans les
oifeaux (1).
La tête du fémur, reçue comme à l’ordinaire
dans une cavité cotyloïde de l’ os coxal, donne
attache à un ligament central fur la partie fupé-
rieure de fa circonférence, & non à peu près dans
fon milieu, comme chez le plus grand nombre des
mammifères. L’axe fixe du mouvement de cette
articulation fe trouve ainfi porté très-haut. Mais
ce n’èft point uniquement par cette éminence
fphéroïde que fe meut le fémur fur l’os coxal.
Tout l’efpace compris entre le trochanter & la
tête de l’os eft une large facette encroûtée d’ un
cartilage articulaire , & enveloppée par la capfule.
I Cette facette porte fur le bord fupérieur de la
cavité cotÿioïde, qui lui-même eft liffe & poli,
| toutes les fois que l’oifeau incline fon corps vers
I l’une ou l’autre extrémité, & qu’il y tranfporte
I fon centre de gravité.
129. Articulation fémoro-tibiale. Les ligamens
I latéraux de cette articulation font remarquables
I par leur force; ils s’attachent dans de petites fof-
I fettes fituées de l ’un & de l ’autre côté, au-deffus
| des condyles dû fémur. Ils defeendent de ces
| points, vers les côtés de la jambe, pour fe fixer,
i l'un fur le péroné, l’autre fur le tibia ; le ligament
\ péronier fe dirige obliquement de devant en ar-
| rière j le tibial defeend prefque verticalement.
Deux ligamens particuliers paroiffent ici deftinés
I à maintenir les ligamens latéraux appliqués contre
5 les os. L’un vient de la partie antérieure de la tête
' du péroné, & va s’attacher au ligament latéral I interne, en s'unifiant au bord antérieur d’un difque
1 cartilagineux , mobile, de forme femi-lunaire
(1) Duméril, Note fur une efpèce d‘articulation , dans la.
quelle le mouvement des os j'exécute à l'aide d'un rejfort,
S'y ft. A n a t . T om e I I I .
tervaile compris entre les extrémités fupérieures
des deux os de. la jambe , au-defîous & en dedans
du bord interne de la rainure tracée dans le çou-,
dyle péronier du fémur.
On obferve de plus, en arrière, deux ligamens
croifés, analogues à ceux de l’homme. L’un vient
du condyle externe du fémur j où il naît fur la
facé interne ; il fe porte derrière la partie Taillante
de la tête du tibia, qui donne attache au ligament
d£1a rotule. L’autre eft très-large ; il vient de tout
le bord poftérieur de la cavité glénoïde du tibia ,
qui reçoit le condyle interne; il fe glifle fous le
difque fibro-cartilagineux correfpondant, pafle
au-deffus du ligament croifé externe, & vient fe.
fixer fur le bord moyen du condyle péronier du
fémur. L’un de ces ligamens vient donc du fémur,
& fe porte fur le tibia ; & l’autre vient du tibia ,
& fe termine en devant fur l’os de la cuiffe.
Il eft évident, d’après cela, que les ligamens
latéraux & la difpofîtion de la tête du péroné
jouent un grand rôle dans le mouvement de l’articulation
que nous décrivons ici. En effet, les attaches'
des ligamens latéraux doivent être conlï-
dérées d’abord comme centre de mouvement,
comme le pivot ou la cheville d’une charnière ; fe-
condement, dans la flexion du fémur fur le tib ia,
la petite tête du péroné, qui fe trouve engagée
dans la rainure du condyle fémoral externe, eff
obligée de fuivre les mouvemens de l’os de la
cuiffe î en changeant ainfi de pofition, elle entraîne
avec elle le ligament latéral externe qui,
par fon élafticité naturelle, tend continuellement
à fe raccourcir; troifièmement enfin, les deux
condyles, en raifon de la difpofition de leur
pourtour, doivent être confidérés comme deux
portions de cercles ou de poulies, qui fe terminent
, en devant & en arrière, par des points ou
des extrémités de rayons qui font plus rapprochés
du point d’attache du ligament latéral.
Les ligamens peuvent, par conféquent, être
géométriquement confidérés comme des rayons
mobiles fur leur centre, autour de la circonférence
de la poulie; mais, àcaufede leur élafticité,
ils font continuellement effort pour diminuer
de longueur ; & comme ce raccourciflement ne
peut avoir lieu qu’autant que la poulie eft parvenue
à l’extrémité du feaeur de cercle qu’ elle
décrit, elle femble y arriver par fon propre mouvement.
Le mécanifme fimple des reflorts de nos
couteaux fe rapproche de cette conformation.
Les os de la jambe peuvent être effectivement
regardés comme le manche d’un de ces inftru-
i mens, dont celui de la cuiffe repréfente la lame.
B b b b