
4 i o Amphibies.
ils marquent leur colère par un gros ronflement.
Les femelles font aufli entendre une forte de
mugiflement, mais plus foible que celui du mâle,
& allez femblable au beuglement d'un jeune veau.
Les petits bêlent exactement comme les agneaux
( i ) . Ces cris, fur desaccens & des tons différens,
fe font entendre d’affez loin pour avertir les voya-'
gèurs qu'ils approchent de la terre; que les brumes
dérobent fou vent à leurs yeux dans les parages
habités par les lions marins (2).
F O N C T I O N C I N Q U I ÈME .
L a d i g b s t i o i t .
S e c t i o n p r e m i e r s .
444* Les livres en général. La fupérieure dé-
paffe, d’une manière marquée, le niveau de l’inferieure.
Toutes deux font garnies de cinq rangs de foies
rudes en forme de mouftaches, qui font longues
& noires, & s’étendent autour de l'ouverture de
la gueule.
Ces foies font creufes & l’on peut en faire des
cure-dents (5) » elles deviennent blanches dans la
vieilleffe de Panîmal.
5>J2. Les dents. ( Voyeç nos. 2 1 , 22, 25 & 24.)
95’4* Le palais & fes rides. Le palais eft cannelé
& filionné tranfverfalemenc par des rides affez
fenfibles.
S e c t i o n s e c o n d e .
9^9. La langue en général. Elle eft couverte de
petites fibres tendineufes & un peu fourchue à fon
extrémité. ( Buffon. )
F O N C T I O N S E P T I È M E .
L a g ! n I r a t i o k .
11 51. Saifon des amours. Il par oit que , dans
les climats oppofés, c ’elt toujours en été que., les
lions marins fe recherchent. Forfter, qui les a ob-
fervés fur les côtes des Terres MageHaniques, dit
avoir été témoin de leurs amours & de leur accouplement
dans les mois de décembre & janvier,
c’eft-à-dire, dans la faifon chaude de ces contrées.
Steller & Kracheninnik-nw, qui les ont vus fur les
côtes du Kamtfchatka & dans les ftes voifines, af-
furent qu'ils s’accouplent toujours' dans les mois ,
d'août & de feptembre. Au relte , ces animaux,
& furtout les mâles, ne mangent rien tant que du-
(t) Second Voyage de Cook, tome ÏV, page 55.
(a) Kracheninnikow, Hiß. du Kamtschatka. Lyon, 176- ’
tome I , page 2a5.
(3) Forfter , 7. .c. {
rent leurs amours, en forte qu’après ce temps, ils
font toujours fort maigres & très-épuifés.
S e c t i o n p r e m i è r e .
11 54. La verge en général. Elle eft à peu près
de la grofleur de celle du cheval. ( Buffon. )
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1190. La vulve. Elle eft placée fort bas vers la
queue. ( Idem.)
S e c t i o n q u a t r i è m e .
I l j 5. La conception & fes particularités. C ’ eft la
femelle qui fait les premières avances,, non-feulement
le mâle paroît être indifférent & dédaigneux
, mais il marque encore de la mauvaife humeur,
& ce rv’eft qu'après qu’elle a réitéré plu-
fleurs fois fes prévenances, qu’il fe laiffe toucher
& fe rend à fes inftances. Tous deux alors fe jettent
à la mers ils y font différentes évolutions,
& , après avoir nagé doucement pendant quelque
temps enfemble, la femelle revient la première à
terre, & s’ y renverfe fur le dos, pour attendre &
recevoir le mâle. (Forfter.)
Pendant l'accouplement, qui dure huit à dix
minutes, celui-ci fe foutient fur fes pieds de devant,
8f, comme il a la taille d’un tiers plus grande
que celle de la femelle» il la déborde de toute la
tête. ( Buffon.)
I2J4. La geftation , fa durée. "Elle eft de près de
onze mois, quoique Steller ne la faffe durer que
neuf mois.
I2jrj. La parturition. Comme les ours marins,
les animaux dont nous parlons.choififlent toujours
les îles défertes pour y aller faire leurs petits.
S e c t i o n c i n q u i è m e .
1 257. Le nombre des foetus. II eft d’un à chaque
portée, fuivant Steller ; de deuxfélon Forfter $
& de trois ou quatre, fi l’on en croit Krachenin*
nikow. Il paroît y avoir de l’exagération dans
cette dernière affertion, ainfi que l'a déjà remarqué
Buffon.
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a & u t r i t 1 o x .
S e c t i o n p r e m i e r s .
1 ? 1 8 • Les aliment en général. Ils confïftent en.
poiftbns & en cruftacés, dont on trouve l’ eftomae
rarci dans'toute autre faifon que dans celle des
amours.
Forfter rapporte avoir trouvé dans l’eftomae des
\mpnu
lions marins, à la fuite de cette foi fon, plufieurs
cailloux arrondis de la grofleur du poing ; dans
quelques-uns même il y en avoit une vingtaine ( i ) .
S e c t i o n s e c o n d e .
IJ2I. Le tijfu cellulaire & le corps graiffeux. La
gra'ffe des lions marins eft très-abondante & affez
femblable à celle de Tours de mer. Elle les défend
contre le froid des régions glaciales. Telle
eft l'épaiffeur de la couche adipeufe qui recouvre
leur corps, que celui-ci, malgré fa maffe & fa
forme peu favorable à la progreftion, p ête aifé-
ment aux inégalités du terrain & aux pierres fur
lefquelles ces animaux fe couchent pour fe re-
pofer.
S E C O N D G E N R E .
Mor s e , Trichechus, Linnæus.
Dents de trois fortes; deux inciftves fupérreuret
feulement.
E S P È C E U N IQ U E .
L a VACHE MARINE , Trichechus rofmarus,
Linnæus.
Le Morse ou la v ache ma r in e , Buffon,
Hift. nat., tom. X III, pl. LIV (2).
Trichechus rofmarus. T. laniariis fuperioribus
exfrtis remotis..... &c. Linnæus, Syft. nat.,
edit. XIII, gen. 16 , fpec. .1.
Trichechus rofmarus. T. dentibus laniariis fuperioribus
exfertis longioribus.... &c. Erxleben, Syft.
Regn. anim., gen. 4 7 , fp. 1.
G É N É R A L I T É S .
Le morse, que plufieurs voyageurs ont défîgné
fous le nom de la bête a la grande dent, habite toutes
les parties de la mer Glaciale, & fort très-rarement
des régions feptentrionales les plus éloignées.
C'eft ce qui fait que le phoque étoit connu
des Anciens, qui ne nous ont laifle aucun renfei-
gnement fur le morfe. Il habite les environs de la
Nouvelle - Zemble , 8c toutes les îles jufqu’à
l’O .y ; il fe trouve même jufqu'aux environs de
Jenifci, & vers la pointe de Schalaginskoi, chez
(1) Forfter , /. e. — Voy. aujji le Second Voyage de Cook ,
tome IV, page 56.
: (2) On trouve une meilleure figure de cec ammil dans le
*.roifième Voyage de Cook;
les Tfchukrfchis ( i ) , ainfi qu’à Anadirskoi (2). Il
exifte également fur les côtes de l'Amérique fep-
tentrionale & à l'ile de S.b le ($ ). Beaucoup de
«voyageurs & de naturaliftes ont parlé de cet animal,
& parmi eux on doit diftinguer le Hollandais
Zorgdrager, dont l'ouvrage a été traduit en allemand,
& imprimé à Nuremberg en 1750 (4).
Les morfes furpaffent en grofleur les plus forts
taureaux, & atteignent jufqu’ à vingt pieds de longueur.
Ils reffemblent beaucoup aux phoques par
la conformation des membres & par l'apparence
générale du corps> comme eux , en effet, ils ont
les membres enfermés fous la peau, de forte que
les mains & les pieds feuis paroiflent au dehors ;
mais, par la tête & par les dents, ils en diffèrent
beaucoup; comme les éléphans, ils ont deux^lon-
gues défenfes d'ivoire qui fortent de la mâchoire
fupérieure & qui reçoivent dans leur intervalle la
mâchoire inférieure.
Le chanfrein, c’ eft-à-dire, la partie de la tête
qui, dans les quadrupèdes, s’étend depuis les
yeux jufqu’au bout du mufeau, forme, dans le
morfe, un Coude entre les narines 8c les yeux : la
face eft au-deffous de ce coude; la dire&ion de
fon plan eft à peu près verticale; le front & le
Commet de la tête font derrière le coude du chanfrein
fur un plan horizontal. Gette conformation
extraordinaire eft due à l’exiftence des défenfes.
Le corps des morfes eft alongé, plus gros en
avant, rétréci en arrière, & partout couvert d’un
poil jaunâtre & ras.
Les doigts de leurs pieds & de leurs mains font
enveloppés dans une membrane.
Outre les rapports que nous avons déjà indiqués
entre le morfe & les phoques, il a encore de commun
avec ceux-ci d’habiter les mêmes lieux, &
on les trouve prefque toujours enfemble. Il pof-
fède aufli plufieurs de leurs habitudes, comme
celle de fe tenir alternativement dans l’eau & fur
la terre, de monter fur les glaçons, de vivre en
r fociété & de voyager en troupes nombreufes, & c .
r On trouvoit autrefois dans la baie d’Horifont
8c dans celle de Klock, beaucoup de morfes; mais
aujourd’hui il en refte fort peu. Ils fe rendent,
pendant les grandes chaleurs de l'é té , dans les plaines
qui en font voifines, & on en voit quelquefois
des troupeaux de quatre-vingts, cent & jufqu’ à
deux cents, qui y féjournent quelques jours de
fuite, & jufqu'à ce que la faim les ramène à la
mer. (Zorgdrager.) Eft 1704, près de l'île de
Cherry, à foixante-quinze degrés quarante-cinq
minutes de latitude, l'équipage d’un bâtiment anglais
rencontra un de ces troupeaux compofé de
(1) Voyages au Nord, tome VI.
(îJ-Gmelin, VoyagFén Sibérie, tome III, page t^8.
(3) Denis, Defcription de l’Amérique feptentrionale,
t tome II , page 257.
I (4) Sloeyendc opkon\ft deT Aloude en Hedendagfche Groen-
l landfcheViJfcherry,
F f f i