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on y introduit aifément une perche de deux ou
trois pouces de diamètre, expédient dont fe fervent
ies matelots pour s'emparer de la caille du
tympan qu'ils emportent par curiofité. ( Camper.)
Cette perche parvient ainli à environ quatre pieds
de profondeur. ( Lacépede.)
Ce conduit eft, comme dans le marfouin, un
canal tortueux. Il pénètre jufqu’au rocher dans un
étranglement que bornent deux apophyfes du temporal.
(Camper.) Ses parois font entièrement car-
tilagineufes ( Cuvier), & ne font ofieufes dans
aucun point de leur étendue. ( Lacépede.)
839. La membrane du tympan. Elle eft tendue
entre deux prolongerions offeux qui attachent la
caiffe au rocher. ( Camper.)
840^ La çaijfe du tympan. Elle eft formée par
une lame offeuiè que l'on croiroit roulée fur elle^
même , & dpnt le côté interne eft beaucoup plus
épais que le côté extérieur. On peut la comparer,
pour la forme, à ces coquilles qu’on a nommées
huila, fi ce n’eft que le côté épais, au lieu de contenir
une cavité en fpirale, eft tout-à-fait folide.
La fubftance en eft très-compa£te, excelfive-
ment dure & fort pefante. ( Camper.)
Elle fe fépare facilement du refte du rocher, &
pendant long-temps cette partie a paffé pour l'organe
de l’ouïe complet, de forte qu’on y cher-
choit en vain le labyrinthe.
L'ouverture extérieure de cette caiffe, fur laquelle
eft tendue la membrane du tympan, n’eft
point limitée par un cadre offeux & régulier, mais
préfer.te, fur fa circonférence, trois apophyfes
d inégale longueur.
Cette mêrrie caiffe du tympan adhère, d’ailleurs
, aux autres portions du rocher par fon
extrémité poftérieure & par une apophyfe de la
partie antérieure de fon bord le plus mince.
841. Les ojfelets de l’ çuie en général. Ils font au
nombre dé trois. (Hunter (1).)
84a. Le marteau. Cet offelet n’a point de manche
, ou plutôt fon col eft comme tronqué obliquement,
& foudé à une apophyfe des parois de
la caiffe.
Son apophyfe antérieure eft longue & arquée.
Les facettes articulaires pour fa jonôli m avec
l’enclume font dirigées non tout-à-fait en arrière,
mais un peu en deffus.
844. L'étrier. Au lieu d’être partagé en deux
branches, il repréfente un corps folide, conique ,
comprimé, & percé feulement d’un très-petit
trou.
(1) Ce font eux que , dans certains pays, les apothicaires
vendent comme des remèdes abforbans , ; fous les fauiTes dé-,
nominations de pierres de Tiburon de tnanati, de la/nantin ,,
ou de Loup marin*
845. L ’ejfelet lenticulaire II manque. ( Camper,
Hunter. )
846. Les mufcles des ojfelets. Celui de l’étrier
eft logé dans une petite cavité de la caiffe & s’ infère
à une apophyfe particulière du corps de l’of-
felet qu'il doit mettre en mouvement (1). Il til
accompagné par le nerf facial qui pafle fous l’étrier.
( Camper. )
848) La trompe d’ Eufiachi. Elle part de l ’extrémité
antérieure de la caiffe, qui eft toute ouverte,
monte le long de l’apophyfe ptérygcï.ie, perce
l’os maxillaire fupérieur & aboutit à la partie (u-
périeure de l’évent par une ouverture garnie d’une
valvule qui ne permet point à l’eau d’y entrer
lorfque l’animal l’élance en jet par fes narines.
Cette pofition de l’orifice de la trompe & la
grandeur de ce canal doivent le rendre plus utile
que le méat auditif externe pour faire percevoir
à l’ animal les fons qui ont lieu dans l’air.
849. La fenêtre ronde. Elle eft plus grande que
la fenêtre ovale.
Elle eft feimée par une membrane. ( Camper.)
854. Le labyrinthe en général. Le labyrinthe,
avec fes dépendances, eft compris dans le rocher
véritable, faifant une portion d’ os hérîffée de
po:ntes & d’ afpérités, qui fervent d’attache aux
ligamens tend neux qui fixent ces parties dans
la voûte occipito pariétale.
La forme biz.arre de cet os & fon extrême
dureté rendant la recherche des canaux demi-circulaires
8e du limaçon très-d ffici’e. M. Cuvier a
remarqué en effet que de tous les animaux, les
cétacés avoient le rocher le p'us dur.
8c6. Les conduits demi-circulaires. IÎS font li
étroits que Camper en a pendant long-temps nié
l’exiftence, prouvée dans la fuite par les recherches
de Monro, de Cuvier & d'autres zooto-
miftes (2).
Ils font analogues absolument à ceux des autres
mammifères. ( Cuvier.)
John Hunter a été égal, ment frappé de leur
peu de volume comparativement à celui du lima-
çon (<).
8C0 & 861. Le limafon. Il eft fort grand 8i
tonus fes parties font bien développées,
Sa fpirale refte prefque toujouis d^ns le même
plan fans s’élever lur fon axe. ( Cuvier. )
Il ne décrit d’ ailleuis qu’un tour & demi fur
lui même (Idem ), quoique Hunter lui en afli-
gne deux.
.. (1) Dans la planche donnée par Camper, fur l’organe de
l’ouïe de la baleine , le graveur n’a point; figuré celte apophyfe.
“ f, ,
'(2) En 1797, il a paru à Edinburgh un traite On tht
grain , the Eye and Ear, dans lequel un chapitre eft exclufi-
vement confacré à la defeription de l’oreille de la baleine.
(3) Vhilof. Tranfad., vol. 77;
Cétacés.
S e c t i o n n e d v i b m ï .
867. L'odorat en général. Des obfervations
nombreufts p ouvent que la baleine fent les corpulentes
odorans & même diftingue $é loin les
nuances ou les diverfes qualités des odeurs.
Le vice-r.nfi'al Pléville-le-Pe e y , qui a été
mmifhe de la marine, a expérimenté fur la côte
de Terre-Neuve, que l’eau croupie, jetée dans, la
ir.er, msttoit les baleines en fuite.
Au premier coup d’oeil cependant on pourroit
croire que la baleine ne jouit point du fens de
l’ olfaélion, Elle mmque en effet de nerfs olfadtifs,
& le s longs tuyaux que chèz elle on nomme évents
ou narines, ne préfentent ni cryptes muqueufes,
lii finus, ni lames Taillantes, & nç font revêtus à
l’intérieur que d’ une peau fèche peu- fenfible ,
& affez date po.:r réfifter, fans être offenfée,
aux courans fi fouvent renouvelés d’ qne eau fa-
lée, rejetée avec violence.
868. Le ne% en général. La baleine qui ne peut
refpirer que l’air, 8e qui ne peut point le recevoir
par la bouche, plus ou moins plongée dans
l’eau ,.n’auvoit pu non plus le recevoir par le.s narines,
fi elles euffent été percées au bout du mu-
fiau, auffi leur double ouverture efLelie pratiquée
fur le fommet de la tê te , quoique fort en avant
des yeux, & à une diftance aflcz confidérable du
cerveau, ce qui, fuivant la remarque de Camper,
ne s’accorde point avec la définition du célèbre
naturalifteTuédois ( i ) , & fe rapporte fort bien à
celle d'Artédi (2).
Les narines font donc l’unique vo.ie de la refpi-
ration chez la baleine ; elles fervent de plus à la
débarraffer de l’ eau qu’elle feroit obligée d’avaler
chaque fois qu’elle ouvre la bouche, fi elle ne
trouvoit moyen de la faire jaillir de fes narines par
un mécanifme particulier.
La trompe d’Euftachi, avons-nous d it , remonte
vers le haut des narines. ( Voye\ n°. 848.) La partie
de ce canal, voifine de l’o re ille ,a , à fa face
interne, un trou affez large, qui donne dans un
grand efpace v id e, fitué profondément 8e entre
l’oreille, l’oeil & le crâne, & fe prolongeant en
divers finus membraneux collés étroitement contre
les os. Ces finus 11’ont point de communication
immédiate avec les narines proprement dites. Ils
font tapiffés, de même que le fac dont nous avons
parlé, par une membrane muqueufe noirâtre &
très-molle, dont tous les nerfs viennent de la cinquième
paire. ( Hunter, Cuvier. ) Ils communiquent
avec les finus frontaux par un canal qui v^en montant
& qui paffe au devant de l’orbite. ( Lacépede..)
Il eft bien probable que le fens de l’oIfaCBon
exifte dans la cavité que nous venons de décrire.
(0 Fijlula rejpiratoria duplici orificioexterno Jupra caput.
(2)- bijlula in medio capite, &.c. Arcedi, Defcript. fpc-
cicruni pifeium , Ord. Y.
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Au refte,, le n ê i, dans la baleine, préfente un
appareil particulier à l’aide duquel elle chafte, par
fes évents, deux colonnes d’eau, qui s’élèvent,
dit-on, jufqu’à quarante pieds.
Les deux narines offeufes , à leur orifice fupé-
tieur ou externe, font fermées d’ une valvule
charnue, ayant la forme de deux demi-cercles,
attachée au bord antérieur de cet orifice, 8e mile
en mouvement par un mufcle très-vigoureux, couché
fur les os inter-maxillaires. Pour l’ouvrir, il
faut un effort étranger de bas en haut. Lorfque
cette valvule eft fermée, elle intercepte toute
communication entre les narines & les cavités
placées au-deffus d’elles.
Ces dernières cavités font deux grandes poches
membraneufes, noirâtres, très-ridées quand elles
font vides, d’une forme ovale quand elles font
pleines, & couchées fous la peau en avant des narines.
Elles donnent toutes deux dans une cavité
intermédiaire placée immédiatement fur les narines
, & qui communique au hehors par une fentô
étroite en forme d’arc. (Cuvier.)
Tout le deffus de cet appareil eft recouvert
d’une expanfion mufculaire très-forte, dont les
fibres viennent, en rayonnant de tout le pourtour
du crâne, fe réunir fur les deux bourfes, & peuvent
les comprimer violemment.
Lorfque l’animal veut faire jaillir l ’eau par fes
évents, il faut, qu’en fermant fon pharynx, il
force le fluide de remonter dans fes narines, de
foulever leur valvule 8e d’aller remplir lès deux
poches placées au-deffus. Alors, fermant la valvule
afin d’empêcher cette eau de redefeendre
dans les narines, il comprime avec force les pochas
par les expansions charnues qui les recouvrent,
& contraint le liquide de s’élancer par
l’ouverture très-étroite en forme de croiffanc-
Cette ouverture égale environ la centième partie
de la longueur totale de l’individu. Un allez
grand volume d’eau peut fortir par les évents de
la baleine pour qu’un canot puiffe en être bientôt
rempli. Ce fluide eft lancé avec tant de rapidité ,
particulièrement lorfque l ’animal eft animé par de s
affections vives, tourmenté par des bleffures ou
irrité par la douleur, que le bruit de Teau qui s’élève
8e retombe en colonnes ou fe difperfe, et*
gouttes, effraie prefque tous ceux qui l’entendent
pour la première fois, & retentit au loin fi la mer
eft calme. On a comparé ce bruit au bruiffemenç
fourd & terrible d’un orage éloigné.
870. Les mufcles du Outre les expanfion#
rrufcujaires dont nous venons de parler, l’appareil
olfaétif préfente encore d’autres mufelés dan#
la baleine.
L’oefophage, en effet, au niveau du pharynx,
femble fe bifurquer -, une de les branches communique
avec la bouche j l’autre remQnte dans Le n .v .
Celle-ci eft entourée de fibres charnues qui forment
plufieurs mufcles, dont les uns, longitudi