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devient abfolument tranfparente, de forte que j
l’iris oifre la même teinte des deux côtés.
La face poftérieure de l’ uvée ne préfertte point
ces ftries ferrées qui fe continuent avec les procès
ciliaires , & dont nous avons figna’é l’exiftence
chez l’homme & les mammifères, & particulièrement
dans les grands ruminans , comme le boeu f,
& dans le rhinocéros.
Les mouvemens de l’iris font très-aél'.f$^& très-
étendus dans les oifeaux. Us paroiffent même abfolument
volontaires chez quelques-uns d entre
eux, comme on l’a remarqué depuis long-temps
déjà pour le perroquet ( i ) .
822. La pupille. Elle a , en général, une forme
ronde. Son diamètre eft très grand dans les oifeaux
noéturnes, comme la chouette, le hibou, le grand-
duc, & c .
813. Entrée du nerf optique dans t oeil. Arrivé a la
partie poftérieure de la fclérotique, le nerf dont il
s’agit fe prolonge obliquement en une longue
queue conique, laquelle eft logée dans une gaine
de même figure , creufée dans l’épaiffeur de la
membrane, & dirigée obliquement en bas & en
avant. La lame de cette gaîne qui touche l’oe il, eft
fendue dans toute fa longueur par une rainure
étroite , qui laiffe paffer la fubttance du nerf.
Cette fente exifte aufli dans la partie correfpon-
dante de la choroïde , & même elle y eft plus
longue, parce que la pointe du nerf conferve fon
obliquité après avoir percé la fclérotique. ([Haller,
Cwvier. )
Son angle le plus voifîn de la cornee, d:.ns les
efpèces où elle eft très large, & tout fon bord an--
f térieur, dans celles où elle eft étroite, arrive juf-
qu’aubord inférieur de la capfule du cryftallin , &
- aroît même s’y fixer dans le vautour, le dindon,
Ainfi donc, au lieu de former un difque rond,
comme dans les mammifères, le nerf optique,
chez les oifeaux, repréfente , au dedans de l’oeil ,
une ligne ronde & étroite, fort blanche , des
deux bords & des. deux extrémités de laquelle
ôn voit naître la rétine.
de l’oeil des oifeaux pénètte dire élément dans l’é-
pailfeur du corps vitré , comme un coin qu’ on y !
auroit enfoncé, & fe dirige obliquement en avant j
dans un plan vertical. , .
Une particularité bien plus digne d attention
encore, c’eft qu’ à toute la longueur de cette
ligne blanche , eft fufpendue une membrane plif-
fé e , nommée par certains anatomiftes la bourfe
noire (marfupium nigrum) , & par d autres, le
peigne de l ’oeil des oifeaux.
Cette membrane, quoique connue depuis longtemps
déjà ,. n’avoit point été décrite avec foin ,
Elle eft plus large chez certaines efpeces d oi-
feaux, dans le fens parallèle à la queue du nerf
optique, que dans le fens contraire. Tel elt le cas
de la cigogne , du dindon, du héron.
Elle a des dimenfions oppofées dans l autruche,
le cafoar & le hibou. )
avant la publication des Mémoires de l’exatt Pour-
four-Dupetit (2) , & des ouvrages de l’ iiluftre
Haller (3). Tout-à-fait diftinfte de la choroïde,
elle paraît cependant d’une nature analogue à la
fienne. Elle eft , comme e lle , très-fine, très-
chargée de vaiffeaux & enduite d’un vernis noir.
Né e, comme nous l'avons dit, des lèvres de w
fente du nerf optique, la membrane peétibiforme
' (1) Porterneld, Haller, Cuvier, f c. (2) Mémoires de l’Académie , année , pag. i44 &
^3) De la Format, du poulet, I I , pag. ij^o. — Élément,
p h y fio l., vol. V, lib. xvi, pag. 391.
cigogne (1) , fcit immédiatement , foie à 1 aide
u’un filet ifolé (2). Mais, fouvent aufiï, la membrane
refte à quelque, diftance du cryftallin & s attache à
une des lames qui partagent en cellules le corps
vitré (3). ■ ; • . r , MM
Toujours la bourfe noire pedtimtorme de 1 oeil
des oifeaux eft-pliffée comme un éventail ou comme
une manchette dans le fens perpendiculaire a la
queue du nerf optique. Les plis qu elle prefente
font arrondis dans la plupart des efpèces. Dans
l’autruche &. le cafoar , ils font comprimes , tvan-
chans & fi hauts perpendiculairement au plan de
la membrane , que celle-ci a, au premier afpect,
l’air d’une bourfe conique, plutôt que d une feule
membrane. Auflï eft-ce dans ces deux efpèces que
les académiciens de Paris, qui 1 ont decouverte,
l’ avoient nommée bourfe noire.
Le nombre des plis varie beaucoup , fuivant les
efpèces j on en compte feize dans la cigogne,
quinze dans l’autruche, dix ou douze dans le canard
& dans le vautour ; fept dans le grand-duc.
Une br.anche paiticulière de l’artère centrale
de la rétine envoie, dans chacun de ces plis , une
artériole qui defeend , en fe ramifia i t , jufque
vers le bord libre de la membrane (4) , comme
Borrich l’ a vu fur l’aigle, & Halier fur le milan, en
particulier. , '
Des veinules analogues à ces artérioles delcen-
dent aufli parallèlement à elles, dans chacun des
plis, jufque vers la fente du nerf optique.
Cet enfemble de vaiffeaux repréfente, lorfqml
eft injeété, une férié de dendrites fort agréables a
l’oeil. B i | S ft .
On n’aperçoit, dans la membrane dont il s agit,
aucune fibre charnue , quoique Phil. de la Hire (y)
lui ait attribué une texture roufculeufe. Cette opinion,
en v.ertu de laquelle on a penfé que la membrane
pettiniforme étoit propre à mouvoir te
cryftallin, & qui a été adoptée par Derham (6) &
(1) Du petit, l. c. (2) Haller, /. c. (3 ) Cuvier;'/, c. (4) Journal des Savans, 1699, n°. 5.
(5) Duhamel, H ß . , pag. 009.
(6) Phyf theol. f pag. xo5.
Porrerfcld ( i ) . vient d’ être renouvelée,, par
M Home, qui croit que fon ufage eft de rapprocher
le cryft.iilin de la rétine , lorfque l’oifeau veut
raccourcir fon axe de vifion pour mieux voir les
objets éloignés. I „
Getre membrane eft toujours couverte d un
vernis noir, plus foncé que celui qui couvre l uvée
OU la choroïde, & même, dans certains oifeaux
qui n’ont pas une bonne vu e , comme la chouette,
le hibou & la plupart des nyélériens, & chez lesquels
1 spigmencum de la choroïde eft bleu, vert»
jaune ou nacré, l'enduit de la membrane peCti-
niforne eft toujours noir (2).
Cet enduit, au refte, eft conftamment plus
foncé dans les oifeaux deftinés a habiter les régions
élevées de l’atmolphère , tels que 1 ajgle &
les autres rapaces de la famille des nudicolles oc
de celle des plumicolles.^ La teinte n en eft pas
auffi intenfe dans ceux qui ne volent pas, ou qui
ne s’élèvent que peu, comme les oie s, les poules
& la plupart des gallinacés.
Il eft aulïi à noter que la demoifelle de Numi-
d e eft le feul oifeau chez lequel les^ anatomiftes
de l’Académie n’ont point rencontré l’organe dont
nou-; parlons (3). O r , dans cette efpèce, la cho-
roi ‘e eft beaucoup plus noire & plus épaifle qu a
l ’ordinaire. , HH m
L’ ufage de la membrane peétimforme elt très-
difficile à déterminer. Petit (4) a cru que, par
fa p.jfitiom, ,elle etoit deftinée à abforbèr une
partie des rayons Qui viennent des objets placés
aux côcés de l’oiièau & à empêcher qu’ ils ne
nuififfent à la vue dUlinéte des objets placés en
avant. Nous avons déjà dit que^ quelques auteurs
lui avoient attribué le pouvoir de déplacer le
cryftallin ; mais comme elle s’attache a ce corps
par le côté , elle ne pourroit le mouvoir qu’obli-
quement. Enfin, Haller la regarde comme un lîm-
ple foinien des vaiffeaux qui vont fe rendre à la
capfule du cryftallin.
824. La rétine. Nous avons indiqué naguère
comment cette membrane naiffoit du nerf optique,
dont la fu bilan ce m,édullaire traverfe une feiflure
longitudinale, pratiquée dans la fclérotique 8c dans
D choroïde, & s’épanouit de chaque cote de la
membrane peétiniforme. .
Demi-tranfparente , molle, fans foutien , non
adhérente à la choroïde , la retine vient fe terminer
par un bourrelet tout autour^de la racine des
procès-ciliaires, comme on peut s’en affurer fur les
yeux des gallinacés, desp geons, des oies, des
canards, du milan & de la plupart des rapaces.
De la circonférence du bourrelet , fe détache
une lame très-tenue, très-fine,.cendrée, qui s a-
(1) Ejfais & Obfervat. de médecine de la Soc. d’ Èdin-
bourg, trad, franç., tom. IV, pag. 353 6c 354*
(2) Porterfield, /, c., pag.347* . (3) Mémoires pour fervir à 1‘hifioire des An im a u x , ire.
£4) ^
vance entre le corps ciliaire & le cryftallin, &
q u i, chez le poulet encore renfermé dans l’oeuf,-
peut être ifoléé du corps ciliaire, de manière a
refter appliquée fur le cryftallin, ainfi que t’a ob-
fervé Hailer.
Les vaiffeaux de la rétine font très-peu appa-
rens chez les oifeaux (1 ).
825-. L'humeuraqueufe. Limpide, inodore, légèrement
talée, cette humeur remplit, chez les oifeaux
, comme dans les mammifères > tout l ef*
pace de l’oeil qui eft au-devant du cryftallin.
Elle eft plus abondante dans l’autruche (2) &:
dans les nyétériens ( 3 ) , particulièrement la
chouette (4), que dans la plupart des autres oifeaux'.
Jamais elie n’ eft vifqueufe, comme l’ont
prétendu quelques obfervateurs.
Cette humeur peut s ’écouler fans que, pour
cela, la vue de l’animal foit perdue. Elle fe reproduit
bientôt , en effet. Ce fait n’avoit point
éch ppé à la doéte antiquité. Ariftote le rappelle
au fujet des jeunes hirondelles dans plufieurs endroits
de fes immortels écrits (y). Piirie en parle
également (6). Cardan (7) a même fait des expériences
à ce fujet, ainfi que Rédi & de la Hire ,
cités par Montbeillard (8). Les oifeaux , fous ce
rapport , reffemblent donc aux mammifères & à.
l'-homme lui-même.
816. La capfule du cryfiallin. La feule particularité
qu’elle préfente eft fon adhérence à la membrane
pliffée , vulgairement nommée le peigne.
(Voye\ n°. 823. )
827. Le cryftallin. Il a, en général, la forme
d’une lentille aplatie, excepté dans certains oifeaux
fujets à p'onger fouvent, comme le cormoran
, où il eft très-convexe (9).
Comme dans les mammifères, il eft compofé de
deux fegmens de fphère, dont le poftérieur appartient
généralement à une fphère d’un diamètre
plus petit. L’oie (10), le dindon ( n ) , l’autruche
(12 ) , en font des exemples.
Examiné dans plufieurs efpèces, le rapport de
fon axe à fon diamètre varie d’une manière affez
notable.
Ainfi , dans la chouette, l’axe eft au diamètre
comme 3 elt à 4.
"(1.) Haller, L e. (2}( Ranby, Philofoph. TranJaU., n*. 4 l3* 3) Foyei la Vie de Nicol. Peirefe, par Gaflcndi.
(4) Haller, /. c.
(5) ITep* itfoptus f > £«
(6) Lib. XXV, eap. 8, n°. 5o.
((yS)) De Rer. variée., lib. V II, cap. 36. (9) H iß . des Oifeaux, tome X II, page 336. Mémoires pour fervir A Vhïftoire des Animaux. — Perrault,
Ejfais, III, page 66.
(10) Düpetit, Z. c. (11) Idem, ibidem. (12) Mémoires pour fervir à l’hiftoiee des Animaux.
G g B S 2