
eft très-délié, s'attacha à côté de celui du moyen
péronier, dans le voilinage de la capitale articulaire
tibio-tarfienne.
4°. L e m u f c L lo n g f ié c h ijfeu r com m u n p e r fo r é des
d o ig t s . Il ett composé de pluficurs pëtit-S corps
charnus qui descendent de la face poftérieure du
fémur & de fes condyies. Tous les tendons infé-*
rieurs de ce mufclepafient, rapprochés'les uns des
autres, fous un ligament annulaire très épais,
communiquent enfembie vers la bafe des premières
phalanges, à la partie moyenne defqûelleS
ils s'infèrent, après s’être renflés. Là aufli, ils donnent
paflage aux tendons du mufcle ftéchiflèur-
perforant , de la même manière q u e , chez
l’homme, les tendons du mufcle flkhiffeur fu-
bltme des doigts iaiffent paffer ceux du mufcle
fléchifleur profond.
L e nom de ce mufcle indique fon ufag-e.
y0. L e m u fc le f ié c h ijf e u r d es d o igts p e r fo ra n t &
p e r fo r é . Il etl penniforme & moins confidérable
que le précédent, au-deffous duquel il naît tout
le long de la fa-ce poftérieure du tibia. Ses tendons
fe réunifient, paffent dans une coulifle commune,
& fe divifent enfuite pour s'infinuer dans les
fentes de ceux du mufcle fléchiffeur perforé. Ils
s’infèrent aux phalanges moyennes -par deux bandelettes
féparées, qui laiffent une fente entr’elles.
6°. L e m u fc le f ié c h i j f e u r p e r fo ra n t d e s d o ig t s . IL
eft petit & peu diftifrdr~du précédent, il s’infère
de même au tibia, mais fes tendons traverfentdes
fentes des deux premiers uiufcles-fléehiffeurs, &
vont fe terminer aux dernières phalanges des doigts
en envoyant des prolongemens aux ongles, qui
font mobiles chez les oifeaux.
7°. L e m u fc le p o p l i t é . 11 n’exiftechez l’oifeau
qu’ en rudiment. C e n'eft, en effet* qu’ un petit
plan de fibres charnues, qui s’étend obliquement
du condyle externe du tibia vers le condyle interne
du même os, en fe fixant, par quelques
upes de fes fibres, fur la capfule articulaire & fur
lè péroné.
11 ne peut avoir d’autre ufa^e que celui de tirer
la capfule en arrière,
223. L e s m u fc le s d e la f a c e d o r fa le du p i e d . Au Heu
de m u fc le p é d i e u x , les oifeaux offrent., dans cette
région, trois m u fc le s e x ten feu r s diftinéb, 6c un
m u fc le f ié chijfeu r ou plutôt abd u cteu r du p o u ç e , tiès-
remarquable par fa pofitiort.
Ce dernier mufcle, en effet, placé fur la face
antérieure de, l’os du mé.tatarfe, fe termine par un
tendon qui pafie par un trou ev e ufé dans l’os comme
dans une poulie pour fe porter le long de la face
inférieure du pouce.
Les trois m u fc le s cou rts e x ten feu r s appartiennent
aux trois doigts antérieurs. Leurs fibres fe cônfon-
dententr’elles & avec celles du.mufclejambier antérieur
fur le'devant de- l’os du métatarfe, & leurs
rendons s’infèier.t à la bafe des premières phalanges.
224. L e s m u fc le s d e la f a c e p la n ta ir e du pied.
Ces mufcles font un c o u r t j t é c h ijf e u r du p ou c e & les
a b d u c teu r s d es d o ig t s .
Le- in ufeie- co u r t f ié c h i j f e u r du p o u c e s’ infère au
bord interne dedtos du métatarfe & du pouce. Sa
portion chamutrift fort courte, mais fon tendon
elt fort long.
Les abd u c teu r s femblent tenir la place desmuf-
cles inter-offeux de l’homme. Couchés en arrière
fur Fos du métatarfe, ils fe terminent au côté
externe des premières phalanges. Celui du doigt
externe eft le plus volumineux.
C ’eft par l’aftion de ces petits mufcles que le
pied s’aplatit & fe dilate.
225. L e s p h én om èn e s d e là co n tr a c t io n m u fcu lair i.
Nous venons d’ examiner les formes, les connexions
& h s rapports de tous , les organes du
mouvement chez les oifeaux. Nous avons indiqué
les particularités que préfentent les articulations
de leurs os & ' l'aélion particulière de chacun de
leurs mufcles.
Faifons connoître maintenant l’effet qui réfulte
de l’aétion fimultanée ou fucceflive de tous les
organes de la locomotion, dans la produélion des
mouvemens généraux dont, ces animaux font fuf*
ceptiblesv} - ,
Les oifeaux, dont les membres thoraciques font
difpofés pour le v o l , ne poûvoient les employer
nid fe foutenir, comme les quadrupèdes, ni à
faifir les objets, comme l’homme j il falloit donc
qu’en fé tenant fur leurs membres pelviens, ils
pulîent néanmoins porter le bec à terre > il falloit
aufli, à caufe du v o l , que le centre de gravité de
leur corps fut à peu près fous les épaules, pour
que les ailes puffent les foutenir. Ajnfi leur corps
devoir être plus pefant par-devant.-Ces,deux conditions
font les caufes de "toutes les particularités
que l’on rencontre dans les proportions de.leur
fquelette.
Les oifeaux, dont les pieds font-en arrière du
corps, font obligés de fe tenir prefque verticalement.
Tels nous voyons les grèbes & les pingouins.
Les membres abdominaux des oifeaux font.parfaitement
difpofés pour la ftation. En les examinant,
en effet, avec quelqu’ attehtion, on reconnoît
bientôt quê le fémur elt habituellement fléchi lur
le tronc, que la jambe eft fléchie fur la cuifle, que
le métatarfe eft toujours dreffé, & que les phalanges
(Tes doigts font plus multipliées que dans les
mammifères, & très-mobiles.
Cette difpofition étoit néceflair-e , car pour
maintenir l'équilibre durant la-ftation, il falloit
que le fémur feportât en avant vers le centre de
gravité, & que le levier fût plus long afin que les
mufcles eu fient plus de furface pour leur infer-
tion, & que la force augmentât en même proportion.
P e cette manière la partie antérieure & la
partie
partie poftérieure du tronc font foutenues en
jnêm® iternps fur la tête du fémur.
En ou tre , la longueur des doigts antérieurs
contribue à étendre par-devant la furface fur la- ■
quelle peut tomber la ligne de gravité du corps 5
& , en généra!, la longueur de ces doigts eft telle , :
que l’oifeau peut très-aifément fe tenir fur un feul ;
pied, fans que fes vacillations puiffent porter
cette ligne en dehors d’une fi Large bafe.
L,a longueur & ,1a flexibilité du cou fervent j
encore ^beaucoup à faire varier la pofiûon du j
ceptre de gravité félon que l’ équilibre l’exige, j
Aufli, dans la ftation , les oifeaux portent-ils la |
tête relevée ou renvçrfée même fur le dos, & la ;
placent-ils (pus l’afle pour dormir, afin qu’ elle •
charge d’autant ;le point qui réponçl au-deffus des j
pieds.
La flexion l p la jambe & celle de la çniffe :
étoient donc tiéceffai-res pour le foutien du tronc j
mais ,fi, en même temps ,' le tar.fe & le ;métata(rfe
n’av.ofent pas été fort alongés, je fternum anroit
tQuehé à terr,e, l ’oi.feau n’auroitpu ni marcher,
nj prendre fon vol. Il falloit dpnc que l’ os dp mé.-
ta.tarfë eû.t upp étendue capable de fuppléer au défaut
de longyeyr qui fuit néçeflaireqiënt la flexion
de peux de Ja cuifle ,& de Ja jambe.
A,u rqfte, ic i, .co^me dans les mammifères, la
ftation eft le .réfutât immédiat de l ’avion Soutenue
des mufcles extenfeurs de toutes les articul,at,ipns
du membre ^abdominal. I^ejs fléchi,ffeprs n’y erj,tcenc
pour rien.
Remarquons cependant que, dans les animaux
qpi nous pccypent, ure ,clilpolition particulièjre ,
étrangère à l’homme & aux autres mammifères,
favori fe fln&uliècemeçiç la ftation- L ’articulation
du genou .eft -fréquemment maintenue,, comme
nous l'avons dit, d^tis l’état .d’extenfion ;par fa
propre conformation & par Les ligamens qui s’ y
attachent.
C’fcft.ce que l’.pn voit fpécijilement dans la cigogne,
dont le fémur s’articule fur le tibia par une
fente au milieu de laquelle eft un creux qui reçoit
une faillie de ce dernier os. Pour que'ja jambe fe
flécbiffe, il faut que cette faillie forte du creux
& paffe fur le bord poftérieur, alors elle tiraille
les ligamens plus que dans l’extenfion, lorlqu’elle
eft logée dans fa foffette. Ces ligamens doiyent
donc maintenir la jambe dans une certaine ex-
tenfipn, à la manière des refl’orts , & fans que les
mufcles aient befoin d’y contribuer.
C ’eft ainfi que cet oifeau & plufieurs autres
paffent des jo>urs & des nuits fur un feul pied
fans fp fatiguer.
C ’eft encore ainfi que beaucoup d’oifeaux de
rivage ont l’habitude de fe tenir fur un feiil pied
pour fe repofer, en portant de l’autre une pierre
ou quelque corps pefant, pour'fe donner plus
d’aplomb.
Nous avons déjà dit comment, à l’aide d’un
S y j i . A n à t . T om . I I I .
moyen mécanique, les oifeaux à jongs pieds tien-
pent leur jambe étendue fur je tarfe, fans avoir
& fo in d’imprimer à leurs mufcles une cqntraélion
yplontaire. Les animaux de ,cette çlaffe jouiflem,
en outre, d’une autre faculté non moins fingulière,
çejje de ferrer Jes branches fiy lefquelles ils font
perchés fans avoir befoin d’une attention confr
tante, & même en donnait. Bpyelli a indiqué, il
y a déjà lojng-temps, ce mécâhifme qui confiée
principalement en ce que [es tendons qes mnfcles
fléchiffeurs des doigts pafient fur Partiel,dation du
talon, en forte que lorfque cette articulation fe
fléchit, elle tire né,ceflaireinent ces tendons & faic
fléchir les doigts. Le f im p le poids du corps, en
affiiffant les cuiffes & Les jambes, doit donc faire
fermer par les doigts les branches fur lefquelles il?
font pofés.
Les oifeaux ne peuvent exercer la préhenfîott
que par le moyen de lenrs pieds 5 & comme ils en
ont befoin pour fe foutenir, il n’y a qu’un petit
nombre d’entt’eux qui les emploient à cet ufage ;
excepié toutefois en volant, parce qu’alors leurs
pieds font libres j & quelques efpèces en nageant
d’une feule patte, comme les pélicans & les cormorans.
Les oifeaux grimpeursdfe retiennent auffi par le
moyen de leurs ongles aux inégalités de lecorce
des arbres. Ce font principalement les ongles de
derrière qui fervent i les foutenir & à empêcher
les culbutés, & voilà pourquoi dans les genres oû
il n’y a.qu’un feul doigt dirigé en arrière, comme
dans les grimpereaux é c les-fitcelles, ce doigt eft
trèsrfort. Lespiçs & Les grimperaux qnc d’ailleurs
enepre un autre arc-boutant j c’efl: leur .queue,
dont les pennes fpnt très-.roides § c le -Axent avec
force contre tes fur faces fur le (quelle s ces oifeaux
grimpent.
Voilà des phénomènes très-remarquables que
nous offrent les oifeaux dans les ufages de leurs
membres abdominaux. Mais l’ air eft leur élément,
& ils peuvent le parcourir fans toucher a la terre.
L’aigle, en s’élançant au-deffus des nuages, peut
paffer tout-à-coup de l’orage dans le calme, jouir
d’un ciel ferein & d’une lumière pure, tandis que
les autres animaux dans l’ombre font battus de la.
tempête. De quelle caufe dépend une aufli pré-
cieufe faculté ? C ’eft ce que nous allons tâcher de
découvrir.
La conformation des -membres thoraciques ou
des ailes, qui eft telle que le volume en ëft très-
étendu , & la maffe fort légère, relativement à la
grandeur & au poids du corps j la force dts mul-
cles deftinés à les mouvoir ; la rapidité de leurs
contrarions ; la petiteffe des os , qui font vides
& mincesj l,a longueur, la légèreté & la foupleffa
des plumes qui récouvrent le corps, leur arrangement
enfin, voilà autant de caufes phyfiques qui
peuvent concourir d-expliquer le vol des oifeaux.
T o u t , chez eux, paroît d.ifpofé pour l’exécu-
D d d d