
6o® Oifeaux.
n’avoit que trois lignes de moins. Celui d un ibis i
avoit fin lignes de diamètre, &c 1 oeil de la ci- j
gogne étoit quatre fois plus volumineux (O- Lwis |
le cafoar, le diamètre de cet organe eft porte jul-
qu'à dix-huit lignes ( i ) . ...
N ’oublions pas de tirer une confequence utile
de ces faits. C ’eft que l’oeil de l'aigle étant auffi
volumineux que celui du cafoar, quoique la grol-
feur totale de ce dernier animal foit bien p.us
grande, il faut nécefîiirement que cette difpoli-
ticn tienne à un befoin de force réfringente plus
marqué chez l’àigle. En effet, cet oifeau, de 1 ordre
des rapaces, eft obligé de fondre fur fa proie,
en fe précipitant de ta région des nuages; il faut
qu’il l’aperçoive de loin ; le cafoar, au contraire,
1 oifeau frugivore, lourd gallinacé attache a lai fur-
face du fol, trouve facilement fa nourriture « ne
doit point avoir befoin d’un oeil auffi perçant.
L'oeil des bifeaux eft compofé à peu près des
mêmes membranes & des mêmes humeurs que.
celui de l’homme. La proportion du volume total
occupé par chacune des trois parues tran parentes
principales, eft affez intéreffante a connoitre. On
lait que l’axe de l’oeil étant un, l’efpace occupe,
■ chez l’homme, fur cetaxe,par l’humeut aqueule,
eft de — ; celui que remplit le cryftallin ett de r ç i
& enfin, celui que repreft nte l’humeur vuree eft
de f f . Dans une chouette , les proportions relpec-
tivès* dp volume de ces mêmes parties, 1 axe de
l’oeil étant fuppofé le même, font exprimées par
les fraétions fuivantes :
Humeur aqueufe . • ..................’ ” TT
, Çtyftallin . . < • . ................ . ...............|
H um eu r v i t r é e . . . . . . . ...................
Une circonftance dont l’appréciation eft fort
Utile dans l’explication de la théorie de la vihon ,
& qui doit fervir à déterminer les imites de la
I faculté vifuelle dans tel ou tel'animal donne , elt
- l'évaluation de la longueur abfolue des rayons des
fphères , auxquelles appartiennent, dans chaque
animal, les courbures antérieures & pnfterieures
de la cornée & du cryftallin , & celle de 1 axe de
l’humeur aqueufe, du cryftalUn & du corps vi-
t r i Nous allons donner ici ces dtmeniions dans
l ’homme, pour fervir de terme de comparaifon ;
nous ferons connoître enfuite celles que nous offrent
le dindon & le hibou.
Dans l'homme donc : , „
Le rayon de la courbure de la cornee eft m .........SÊBB Wm — antérieure du cryftallin .............. 0,016
poftérieure du etyftallin ......... 0,012
L'axe de l’humeur aqueufe eft d e . . - 0,003
L'axe du cryftallin eft d ç ................ o > °°45
— du corps vitré■ ; v.. 0 , 0 1 4
Dans le dindon: .
Le rayon de la courbure ce la cornée eft encore
inconnu.
Celui de la courbure anterieure du cryltallm
eft de . ................................. 1 ...................0,012
— poftérieure du cryftallin eft d e ..... 0,009
L’axe du cryftallin eft de. .^.. . . . . . . ^ o,poy
L'axe de l’humeur aqueufe 8^ celui du corps
vitré n’ont point encore été appréciés.
Dans le hibou :
Le rayon de la courbure antérieure du cryltallm
eft de . .................. • * • . • • • • 0,014
■v— poftérieure du cryftallin eft de. . . . . 0^016
L’axe du cryftallin ett d e ^ ,. . . . . . . . . < 0,012
On voit que nous ne pofledons encore que peu
de données fur les dimenlions des diverfes parties
du globe de l’oeil dans les oifeaux , malgré lés travaux
importans exécutés , fur cette matière, pac
Dupetit, Monro & M. Cuvier.
L'axe du corps vitré, l’axe de l’humeur aqueufe
& le rayon de la courbure de la cornée relient
encore à déterminer chez les animaux de cette
clade.
814. L a cornée t r a n fp a r e n te .^ Comme dans
1 l'homme & les mammifères , en général, la cornée
tFanfparente eft compofée, chez les oifeaux,
de lames minces, tranüucides, collées lés unes
contre les autres par un tiffu cellul aire ferré , &
formant, par leur affe_mb'age3 un ménifque plus
épais dans le milieu que fur les bords.
Mais dans tous les oifeaux , elle eft beaucoup
plus convexe que dans l’homme, ai n fi que Por-
terfield (1) & Monro (2) l’ont annoncé , fait que
les recherches de Haller (3), de Dupetit (4) &
de tous les zootomiftes modernes ont confirme.
Cette courbure plus grande eft furtout, aipfi que
nous l’avons d it, très-manifefte dans les rapaces,
comme le faucon ( y ) , l’aigle (6), la chouette (?)>
le milan (8) , chez lefquels elle eft prefque cylindrique.
H RR
Cette membrane a fort peu d’épaiffeur dans le
héron en particulier.
81 y. L a fe lé r o t iq u e . Comme dans les mammifères
, cette membrane enveloppe tout le globe |
de l’oeil chez les oifeaux , excepté en devant,-où
elle laiffe un vide que remplit la cornée tranfpa-1
rente. C ’elt elle qui détermine principalement la
figure de l’organe.
(1) L. c. Cet auteur a fpécialement reconnu la convexité
de U cornée chez l’àutruché.
(3) Comparât, anat., pag., 11(\.
(3) Elément, phyftol., tom. V, pag. 358.
(A) Mémoires de VAcad. ann. 1 ^35.
(5) Voye% l’ouvrage- intitulé Paonis & Pythago'* Eptf-
toU, pag. 343. On fait q ie cet ouvrage eft de Harder ôc de
J. Conrad Peyer.
(6) mémoires pour fervir à l’hijloire des Animaux.
(7) Haller ç.
(8) Idem, ibidejp.
' '-f)Mimoir.fom{arv\rà Vhiftoin ies Animaux, paît. III,
pas. 484. - ■ 00
r H Ibidem, part. II, pag. 3*3. Mince,
Mince, flexible & affez élaftique par-derrière,
la felérotique eft d’un afpeét bleuâtre , affez brillant
, dans le même fens , & ne préfente là aucune
apparence de fibres. Mais, en devant, elle fe di-
yife en deux lames, dans l’intervalle defquelles eft
reçu un cercle de pièces offeufes3 minces, dures ,
oblongues, imbriquées & propres a lui donner
une grande fermeté & une forme confiante, particularité
obfervée par Jérôme Fabricio d’Àqua-
pendente, par ies anatomiftes de l’Académie des
feiences , par Porterfield & par plufieurs autres.
Ce cercle folide eft compofé d’un nombre variable
d’offelets, fuivant les efpèces. On l’a trouyé
formé de quinze écailles dans l’autruche (1) ; dans
beaucoup d’autres efpèces , il l’eft de vingt à peu
près ( C u v ie r ) , mais il ne manque, dans aucun des
oifeaux examinés jufqu’à cette heure (2). l i a été
fignalé dans l'aigle (3), dans le vautour (4 ) , dans
le faucon ( y ) , dans le hibou (6 )3 dans le dindon
(7), dans le canard (8), &c.
Les «cailles offeufes, dont il s’a g it , font prefque
plates dans la plupart des oifeaux, où elles
ne forment qu’un difque annulaire peu bombé.
Elles font cependant légèrement arôuées & concaves
en dehors dans les hiboux , ou elles repré-
fentent un tube, dont la figure eft celle d'un
cône tronqué affez alongé.
Un ànatomifte anglais de ces derniers temps,
après un examen attentif de l’organifadon de la
felérotique des oifeaux, a annoncé que les pièces
qui entourent la cornée font fufceptibles de gliffer
les unes fur les autres , & font mifes en mouve-
mc-nt par les aponévrofes de terminaifon des rriuf-
cles droits qui viennent s’inférer fur leur circonférence
(9). Il réfulteroit de-là que la contraction
de ces mufeies devroit rendre la cornée plus
Taillante, tandis que leur relâchement en diminue-
roit la convexité.
Dans les oifeaux, la partie poftérieure de la
felérotique ne reçoit point le nerf optique par un
trou ; elle lui forme un canal qui traverfe obliquement
fon épaiffeur.
Dans cette claffe d'animaux aulfi, la felérotique
n’eft point feulement , comme chez les mammifères
, le point d’infertion des mufcles droits &
obliques de l’oeil î elle donne encore attache à
ceux de la troifième paupière. ( 'V o y e i n°. 145". ) 1 2 3 4 5 *7 8 9
(1) Ranby , Philofoph. Tranfatt. , n°. 394. for the year
1926. Voyc% aujfi l’Abrégé des Tranfaâtions philof vol. VI.
(2) Haller, l. c ., pag. 3Cl. - Méry, Mémoires avant
1699, tonie I I , page 24*
(3) Harder, Apiarium ôbfcrvationibus media's &c. Bafi-
leæ, 1-687 > in-4 0. , pag. 6 3 . — Borrich , Her net. Ægypt.
fapient., pag. 2 5 8 .
(4) Scheuchfer, Bref. Saml. , 1726, pag. 87.
(5) Pèyeri & Murait. Epifi., pag. 342.
16) Coïter, /. c., pag. i 3 o.
(7) Mémoires pour fervir à l’hijloire des Animaux.
(8) Severin, Zoot. , pag. 337.
(9) P. Smith, Philofophical Tranfaft. } for the year
parc. H.
S y j l . A n a t . T om e 111.
Dans certaines efpèces, comme l’oie ( i ) & la
chouette (2),, la confiftance de cette membrane
eft cartilagineufe dans plufieurs points de fon
étendue.
816. L a ch o r o ïd e . Cette membrane molle , vaf-
culeufe & nerveufe, exifte dans les oifeaux comme
dans les mammifères, & ne préfente point des
particularités affez notables pour mériter de
nous arrêter plus long-temps.
On ne peut diftinguer, dans les oifeaux, la
membrane que la plupart des anatomiftes ont
nommée r u y fc h ie n n e , & qui eft véritablement, en
général, confondue auffi avec la choroïde chez
l’homme & la plupart des mammifères.
817. S o n e n d u i t . Il eft d’un noir plus ou moins
foncé, comme chez les mammifères auffi, ou feulement
d’un brun-roux foncé. Dans la demoifellé
de Numidie, il eft très-noir (3).
818. L e ta p i s . Il manque entièrement dans les
oifeaux.
819. L e c e r c le c i l ia ir e . Dans . les animaux que
nous examinons, le cercle ciliaire a l’apparence
d’un véritable ganglion nerveux , bien plus e n - .
core que chez l'homme (4). Il formé un bourrelet
affez épais.
820. L e co rp s c i lia ir e & le s p r o c è s - c i l ia i r e s . En
généraf , chez les oifeaux , les lames ciliaires font
peu faillantes, & ne paroiffent que des (tries ferrées
& peu ondoyantes. Elles offrent cependant
quelques variétés, fuivant les efpèces où on les
examine.
Dans l’autruche, par exemple, elles font affez
groffes & lâches ; dans le hibou, elles font plus
fines, plus ferrées & plus nombreufes.
Conftamment, au re lie , leur extrémité tient
très-fortement à la capfule du cryftallin. Haller a
vérifié ce fait d’une manière très-notable fur le
héron ( 5 ) , & tous les oifeaux font dans le même
cas.
821. L ’ i r i s . Dans les oifeaux, cette membrane
fe diftingue par fa furface unie & par fa couleur
matte. Au microfcope , fon tiffu paroît formé de
mailles déterminées par l’entre-croifement d’une
multitude de fibres très-fines.
La couleur de l’iris varie à l’infini, fuivant les
efpèces, 8c eft le plus ordinairement très-vive,
jaune, rouge, bleue, v erte, brune , &rc.
Telle eft la ténuité de l’uv ée, chez les o ifeaux,
que lorfqu'on en a abftergé le vernis, elle
(1) Aldrovandi, Paralipom., pag. 6.
(2) Idem, ibidem. — Severin, l. c., pag. 3 3 6 .
(3) Mémoires pour fervir à l’hijloire des Animaux.
(4) Traité d’Anatomie defcriptivet par J. H. Cloquer.
Paris, 1821, tome I I , §. i85i . (5) L. c.f tom. Y, lib. xyi, pag. 38i.
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