SUPP LÉMENT
A L'HISTOIRE ANATOMIQUE DES MAMMIFERES (0.
CINQUIÈME FAMILLE.
P l a n t i g r a d e s .
M A MMlF Ères onguicttlés , ayant.les trois sortes de dents, les membres distincts, sans
pouces séparés, et marchant sur la plante entière des pieds ( i ) .
T R O I S I ÈM E G E N R E .
B l a i r e a u , Meles, Storr.
Six dents incifives inférieures ; corps velu; denes canines
longues, fans intervalle s queue [impie; rnufeau
court.
ESPÈCE PREMIÈRE.
Le BLAIREAU COMMUN, Meies vulgaris.
L e b l a ir e a u . Buffon,tom. V I I , pag. 104,
P V I I , VIII.
Vrfus meles. V . caudâ concolore > corpore fuprà
èinereo x fubùîis nigro, fajciâ longitudinali per oculos
orefque nigrâ. Linnæus.
Vrfus meles. U. caudâ concolore, &c. Erxleben,
Sylt- Regn. anim., cl. i, gen. 1 7 , fpec* 3.
G É N É R A L I T É S .
I j E b l a ir e a u eft originaire des climats tempérés
de l'Europe (Bt-fjfö/ty Erxleben^ Boddaertfy il en af-
fezcommun furies Alpes helvétiques (Muralto)($)>.
(.1} Dans les arcides fupplémentaires qui vom fuivre,
nous comptons inférer les découvertes qui- ont été fâkes
récemment en anatomie comparée furies fujets déjà examinés
par notre célèbre prédéccflèur, ôc fur ceux qu’on ne
com oiffoit point de fou temps, & dont il n’a-point pu,„par
eonféqtient, être fait mention dans le fécond volume de ce
Syjlème anatomique. Nous nous conformons d’arileurs à la
marche qu’il avoit adoptée. Lui-même,, en. effet, avoit
déjà ajouté quelques, fupplémens à fon travail , dans le volume
que nous venons d'indiquer;
ffi(2) Plusieurs genres de cette famille ont été précédem-
, ent décrits j ainfi , le Hérisson eft placé à la page 597 wu tome II j la T aupe fe trouve à page la page a-5 j I’Ours à la 75 5 la Musaraigne , à la page 33 de ce volume III«.
(3) Mijk. Acad. Nat. Cur., Dec. a-» Ann. 5 , page 55*
fon efpèce n'eft guère répandue au-delà de l’Ef-
pagne , de la France, de l'Italie, de T Allemagne,
de l’Angleterre^ de la Pologne & delà Suède. On
n’eft pas fur qu’elle exifte en Amérique nr en Afie
( B u j f o n mais Erxleben affure qu’on la trouve
dans cette dernière partie du mondé, jufqu’à lï
mer Cafpienne & à la Chine.
Le blaireau fe retire dans les lieux les plus écartés
, dans les bois îés plus fombEes » & il s'y creufe
une demeure fouterraine i il paffe les trois quarts
de fa vie dans ce féjour ténébreux * il dort l'a nuit
entière & les trois quarts du jour, fans cependant
être fujet à l ’ergourdilfement pendant 1 hiver,
comme la marmotte & le loir*
Cet animal a le corps alongé & les jambes très*
couvres & trapues. ( Bujfon. ) Sa queue eft courte 5
fes doigts font très-engagés dans la peau. Il porte
en outre une poche fituée fous la queue, & d’oii
fuinte une humeur grade & fétide. ( Cuvier
On a diftingué deux efpèces de blaireaux, le
blaireau-chien. & le blaireau- cochon ; mais cette
difiin&ion n’ eft qu’un préjugé ( Bujfon, Daubai-
ton y Erxleben y &c.) fondé fur ce que le blaireau
a deux noms en latin, melesJh taxas9 & en français,
blaireau & taiffon. (Bujfon. ) ( i )
Le blaireau a à peu près deux pieds quatre pouces
de longueur, non compris la queue qui n'eft
longue que de huit pouces. (Erxleben.)
Daubenton a examiné principalement quatre individus
de cette efpèce : i°*unmâle& une femelle
auxquels appartient en grande partie La defeription
des organes de la génération qu’on trouvera dans
cet article 5 i p. un fujet fur lequel ce favant anato-
mifte a décrit les autres parties intérieures. Le quatrième
individu lui a fourni un fquelette.
Linnarus a placé les blaireaux, comme les ratons,
dans fon .genre des ours.
(1) Dans quelques contrées méridionales de la France,
le cochon ordinaire eft appelé, en langue vulgaire, taijfoa.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
Jj A LOCOMOTION.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelettologie.
2, 4, 7 & If. Les os de la tête en général. Le
blaireau a la tête plus groffe & le rnufeau plus
court que le renard i les prolongemens; en forme
décrétés, qui fe trouvent fur la partie poftérieure
de cette tê te , font plus faillansj mais les orbites
ont beaucoup moins de.diamèrre.
En généra!, le rnufeau reffemble à celui des
chiens à rnufeau long, tels que les mâtins, les danois,
les chiens de berger , & c .
Le trou ovale du fphénoïde manque, ou plutôt
il eft réuni avec le trou rond. ( Cuvier.)
On trouve une cloifon offeufe entre le cerveau
&le cervelet, à peu près comme dans les chiens,
les renards & les chats. (Daubenton.)
5. Vos frontal. Il n’eft point creufé par des iînus*
( Cuvier. )
18. Les cornets inférieurs. Leur ftru&ure eft tout-
àTait analogue à celle que ces os offrent dans le
chien, dans le phoque, &c. (1).
20. La mâchoire inférieure. Le condyle de cet os
eft tellement embraffé par deux éminences qui
bornent la foffe glénoïde, l’ une en avant, l’autre
en arrière, que, même dans le fquelette, il ne
peut en abandonner la cavité. Auflî, de tous les
carnaftiers, le blaireau eft celui qui peut le moins
porter en avant la mâchoire inférieure.
21 , 22, 23 & 24. Les dents en général. Elles
font au nombre de trente-quatre} favoir, fix dents
incifives & deux canines à' chaque mâchoire ;
quatre molaires de chaque cô té , à la mâchoire,
fupérieure ; & dix à l’inférieure, cinq à droite &
cinq à gauche.
Les dents incifives font plus volumineufes que
celles du renard, mais les canines font plus courtes.
On trouve des lobes très-apparens fur quelques-
unes des incifives.
Les premières molaires des deux mâchoires ne
fe touchent pas, quoique la bouche foit fermée}
elles ont à peu près la même forme que celles du
chien & du chat} elles font très-petites & pointues}
les troifièmes ont un veftige de tranchant fur leur
côté externe } les quatrièmes molaires, fupérieu-
res & inférieures , font les plus granies} elles ont
chacune neuf pointes ou tubercules , diftribués
en trois rangs fur les molaires de la mâchoire fupérieure
, & feulement en deux rangs fur celles de la
mâchoire inférieure. La dernière dent molaire fupérieure
eft placée au-deffus de la dernière & en*
viron aü-deflus de la moitié de l ’avant-derniere inférieures.
La dernière dent molaire eft très-petite en haut
comme en bas.
26. Les os de Vépine en général. Le nombre des
vertèbres eft de trente-neuf.
28. Les vertèbres cervicales en général. Leur nombre
eft de fept.
25). Les vertèbres cervicales en particulier. Les
apophyfes tranfverfes de la première de ces vertèbres
font plus longues que dans le chien. L’apo-
phyfe épineufe de la fécondé s’étend aurant en bas
qu’en haut ou vers la tête. Les apophyfes tranfverfes
des troifième & quatrième vertèbres ne forment
point des branches en haut ou en devant.
La branche inférieure de l’apophyfe tranfverfe de
la cinquième vertèbre eft prefqu’auffi large que
celle dé la fixièms. (Daubenton. )
30 & 31. Les vertèbres du dos en général & en
particulier. Elles font au nombre de quinze j les
apophyfes épineufes des douze premières font dirigées
en bas ou en arrière. ( Idem.)
32 Sz 33. Les vertèbres des lombes en général 6?
en particulier. Il y en a feulement cinq. Les apophyfes
articulaires font inclinées en haut ou en
devant, principalement celles de la dernière vertèbre.
(Idem.)
35 & 36. V o s facrum & le coccyx. Le facrum
eft compofé de trois fauffes vertèbres.
Le coccyx l’eft de quatorze ( Daubenton ) ou de,
feize vertèbres (Cuvier)y qui reffemblent prefqu’à
celles du chien.
37. Les os du b afin en général.'Ces os ne diffèrent
de ceux du chien que par l’échancrure de la
gouttière} celle-ci eft moins profonde dans le
blaireau & elle occupe la partie poftérieure pref-
qu’en entier. ( Idem. )
40. Le fiernum. Il eft compofé de neuf pièces
offeufes. (Muralto (1) & Daubenton. )
4 1 , 42 & 44. Les côtes en général. Elles font au
nombre de quinze de chaque c ô té , neuf vraies &
fix fauffes.
49. Les os des membres en général. Ils font beaucoup
plus courts à proportion que dans le renard.
( Daubenton. )
5 2. Les clavicules ou les'os claviculaires. Le blaireau
n’a que des clavicules incomplètes, ou feulement
des os claviculaires comme la belette, la
fouine, la loutre & comme la plupart des animaux
carnivores; ces os font plus longs & plus
épais que dans le glouton. (P allas, Spicil. ^ool. ,
fafe. XIV, pag. 41 & 4 6 , tab. 1 1 , fig. B. C . )
53. Vomoplate. La forme de cet os reffemble
(0 pages na* n°. 871, Ôc 3^1, n°. 8^3 de cc vol. (1) Mifc, Anat. Cur., Dec, 2, Aon. 5, pag. 55.