
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L a n u t r i t i o n »
S e c t i o n p r e m i è r e .
13 iS*. Les alimens en général. La nourriture“des
certs eft différente fuivant les faifons; en automne,
après le rut, ils cherchent les boutons des
arbuftes verts, les fleurs de bruyère, les feuilles
de ronces, &c. En hiver, lorlqu’ il neige, ils
pèlent les arbres & fe nourriflènt d’écorces, de
moufle , & c . , & lorfqu’ il fait un temps doux, ils
vont paître dans les blés5 au commencement du
printemps, ils cherchent les chatons des trembles,
des mar faules,. des coudriers ; mais en é té , ils
recherchent les grains, & le feigle par-deffus tous
les autres. ( Bujfon.)
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1327. Le faon. Il a un pelage rayé ; il porté la
livrée, comme on dit en terme de chaffe.
1338. La vie. Comme il eft cinq ou fix ans à
croître , le cerf vit fept fois environ cinq ou lïx
ans, c’eft-à-dire de trente cinq à quarante ans.
( Bujfon.) Ce que l’on a dit de la longue vie des
cerfs eft dénué de fondement : ce n’ett qu’un
préjugé qui tégnoit dès le temps d’Ariflote, &
qui s’eft perpétué jufqu’à nos jours.
E S P È C E SECONDE.
Le renne , Cervus tarandus, Linnæas.
L e renne. Buffon, Suppl. III, XVIII, Az\r.
Cervus tarandus. C. cornibus ramofis , recurvatis,
teretibus} fummitaiibus palmatis. Linnsfcus , Syft.
nat. edit X III, gen. 29 , fpec. 2.
Cervus tarandus. Ç. &c. Erxleben , Syft. Regr..
anim. gen. 30, fpec. 4.
G É N É R A L I T É S .
L e renne eft un animal ruminant, de -la taille
du cerf, mais à jambes plus courtes & plus
groffes; les bois exiftent également dans les deux
fexesj il n’habite que les contrées lès plus froides
des deux Continens, ou il préfère furtout les
montagnes couvertes de neiges éternelles ; il eft
réduit en état de domefticité chez lës Lapons, qui
en ont de nombreux troupeaux, & en font leurs
bê;es de fomrne & de trait.
Un renne mâle, que Camper a eu occafion
d’examiner à Groningen, avoir quatre pieds huit
pouces de longueur, depuis le bout du mufeau
jufqu’à la naiflance de la queue. Sa tête étoit
longue de treize pouces fix lignes ; les bois
avoient un pied de hauteur 3 le train de devant
avoir deux pieds fix pouces,& celui dp derrière
trois pieds #deux pouces. Enfin , 1a circonférence
du corps étoit de quatre pieds deux pouces.
. F O N C T I O N P R E M I È R E .
L o c o m o t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelctiologie.
3. Les os de la tête en général. Les orbites font
plus faillantes, les ouvertures des narines plus longues,
la tête le mufeau plus larges què dans le
cerf. { Daubenton.)
21. Les dents incifivcs. La mâchoire inférieure
en contient huit, tort petites & ifolées. La mâchoire
fupérieure en eft dépourvue.
22. Les dents canines. Il y en a deux à la mâchoire
fupérieure; elles (ont très-peu volumi-
neufes. (Daubenton, Camper.)
23 & 24. Les dents molaires. Il y en a fix de
chaque côté, à chaque mâchoire ; elles font fem-
blables à celles des autres ruminans. ( Camper. )
S e c t i o n s e c o n d e.
Myologie.
2.1 j-. Phénomènes de la contraction mufculaire. Le
renne ne va point par bonds & par fauts , comme
le chevreuil & le cerf; fa marche eft une efpèce
de trot, mais fi prompt & fi aifé , q fil fait dans
le même temps prefqu’autant de chemin qu’eux,
fans le fatiguer autant; car il peut trotter airfi,
fans s’arrêter, pendant un jour ou deux. (Bujfon.)
F O N C T I O N S E CO ND E .
L a c i r c u l a t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
234. Le coeur en général. Comme celui du daim,
il ne renferme qu’ une feule pièce offeufe, qui
foutient la bafe de la valvule femi-îunaire de
l’aorte, qui eft oppofée aux deux autr.s fur lesquelles
les artères coronaires du coeur prennent
leur origine. Elle donne également de la fermeté
à la cloifon inter-auriculaire & à la baie de la
valvule triglochfne. ( Camper (1 ).)
(1) Voye7 l’édition de Buffo a , donnée par le profeffcur
hollandais Allamand.
f o n c t i o n t r o i s i è m e .
L es sensat ions e t l a ct ion Nerveuse.
S e c t i o n s e p t i è m e .
784. L i vue en général. L’évêque Pontoppi-
dan (1) alfute que le renne aau-Jeffus des paupières
une petite ouverture dans la peau, par
laquelle il voie un peu quand une neige trop
abondante l'empêche d’ouvrir les yeux. C ’eft une
àfièrtion erronée, comme la démontré Camper,
contre l’opinion de Buffon.
788. La paupière fupérieure. Elle eft parfaitement
entière & fans aucune apparence d’ouverture.
( Camper ) Elle eft garnie de cils longs &
noirs.
799. La membrane clignotante. Elle eft entière
aulli & fans aucune perforation. ( Idem. )
Elle peut couvrir toute la cornée jufqu’au petit
ang e de l’oeil.
801. Le larmier. Il a cela de particulier, qu’ il
tombe en une ligne courbe dans l ’oeil. ( Alla-
mand, Bt.Jfon, Camper.) L’ intérieur en eft garni
de petits poils (Camper), tandis que dans les daims
il eft parfaitement lifte. 11 eft rempli de petits
grains tranfparens, d’une matière réfineule &
jaunâtre. .
821. L'iris. Cette membrane eft d’ un brun-
noir. {Camper.)
822. I,a pupille. Elle eft oblongue tranfver-
filëment.
S e c t i o n n e u v i è m e .
808. Le net en général, il eft fort large, comme
celui du boeuf. Les ouvertures des narines font
fort éloignées l’une de l’autre.
S e c t i o n o n 'z i e m e .
885. Les poils. I!s font fi fragiles qu’ils fe caftent
tranlverlalement dès qu’on les tire un peu. Ils font
ondulés, & , au microfcope,' leur tiftu rtftemble
affez à celui de la moelle du jonc. (Hojfoerg (1) ,
Camper.) Le poil de la tête , du bas du cou & des
jambes ne préfente p.*s, an relie, la mène fragilité
; il eft, au contraire, comme celui des boucs ,
lifte, groffier, m pour le moins aufli fort. {Camp.)
Le pelage du renne eft brunâtre en été &
prefque blanc en hiver ; la partie fragile de chaque
poil eft blanche.
Le poil eft très-touffu fur les flancs; fous le
cou & fur le poitrail, il eft également fort épais
ot très-long.
(0 Hifioirc naturelle de la Norwège, tome II, page 22.
(2J Linnæus, Amcenitates academic#, tome III, p. ul".
La couronne des fabots eft de tous côtés recouverte
d’un poil fort long.
884. Les fabots. D’après le témoignage de tous
les voyageurs qui ont vifité les régions froides
qu’habite le renne, cet animal fait entendre, des
qu’il commence à courir, un craquement fingu-
lie r , de manière qu’on diroit que toutes“' les jointures
de fes jambes fe deboitent. ( Schoejfer (r),
Hulden, le comte de Mellin, Buffon, Hojfoerg, Camper.)
Plufieurs de ces auteurs ateribuent ce bruit
aux os mêmes dé l’animal ; mais ’Hoftberg (1) &
Camper paroiffent en avoir eu une plus jufte
idée, en le regardant comme produit par les fabots
qui battent les uns contre les autres quand l'animal
court.
Dans un renne difféqué par Camper* les bouts
des fabots étoient placés en (autoir l'on fur l’autre,
à chaque pied; mais à peine preffoit-on le deflous
du pied, que les deux fabots fe défuniftoient. Dans
d’autres individus , il a vu que les fabots étoient
placés l’ un près de l’autre à la vérité, mais qu’i!sv
étoient unpeuévafés furies côtés par lefquels il fe
regardoient (3).
Outre ces grands fabots , qui font évafés
les rennes, comme la plupart des cerfs, ont deux
autres fabots plus petits, mais affez longs, fur-
tout aux pieds de' devant, où leur longueur dé-
paffe de beaucoup celle des poftérieurs. C'eft fur
ces ergots qu’ils portent quand ils fe tiennent
debout.
88). Les cornes. Dans le renne adulte, chacune
des perches du, bois jette deux andouillers en
avant & un petit en arrière ; la partie fupérieure
des perches & tous les andouillers de devant,
ou au moins la plupart, forment des empuimures
qui ont plufieurs andouillers, comme celie des
bois du daim; le premier an do ui lier eft placé à
la racine même; le fécond, un peu plus haut; &
le troifîeme, a une allez grande diftance. Les
perches & les andouillers font aplatis fur tes côtés.
( Daubenton.)
Le premier andouiller s’étend obliquement en
avant & en haut; les plans de fon empaumure
font verticaux & les petits andouillers de fa partie
inférieure defeendent fort près des yeux & du
mufeau; le fécond andouiller s’étend obliquement
en dehors & en avant, & le troifième en
arrière | | en dedans; la partie de la perche qui
foutient ces trois anioudiers eft oblique en arrière
& en dehors; au deffus du troifième andouiller
elle fe recourbe obliquement en avant.
( Idem. )
(1) Hiftoire de la Laponie, traduite du latin de J.Schaffer.
Paris, 1698.
(2) Amoenitat. acad., tom. III.
(3) OEuvres de P. Camper , qui ont pour objet l’Hiftoire
naturelle , la Phyfiologie & l’Anatomie comparée , tome I ,
page 343.- , .